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Critique de fbalestas


Gros coup de coeur pour ce roman de Cédric Sapin-Defour que j'avais lu suite aux chroniques sur Babelio : merci notamment à Bookyccoky d'avoir dès sa sortie attiré mon attention sur ce « Son odeur après la pluie ».

Véritable succès en librairie, un succès de bouche à oreille comme on les apprécie, parce qu'un livre très touchant qu'on referme le coeur gros avec l'impression d'avoir passé du temps avec ... des amis.

Cédric Sapin Dufour renouvelle en effet très élégamment le thème d'un chien et de son maître, thème qu'il n'utilisera d'ailleurs pas du tout, pour décrire la relation exceptionnelle qu'il a eu avec un bouvier bernois baptisé Ubac. Il faut dire que nous sommes en Savoie, que l'auteur est « prof de gym » pour subvenir à ses besoins, alpiniste à ses heures de détente, et profond ami de la nature.

Mais avant sa « rencontre » avec Ubac il vit seul et pratique le sport pour les endomorphines qu'il provoque, jusqu'à ce fameux jour où, suite à une annonce qui a attirée son attention, il est choisi par une toute petite chose que lui présente la femme qui fait de l'élevage de chiens.

Qui n'est jamais allé ni à la SPA ni chez un éleveur ne peut comprendre tout à fait ce qu'il veut dire : j'ai vécu la même expérience et me suis totalement reconnue dans ce moment, où un chien (pour moi une chienne) vous attribue le qualificatif de maître en remettant son destin entre vos mains. Cela m'est arrivé personnellement, j'étais « par hasard » dans un refuge pour chiens, je n'avais pas l'intention du moins consciente d'en adopter un, mais cette chienne baptisée Cadix m'a « choisie » et il n'était plus question ensuite de repartir sans elle.

Pour notre auteur c'est une nouvelle vie qui commence, et il ne le sait pas encore. Très vite c'est une relation exceptionnelle qui se tisse entre les deux êtres.
Car Ubac lui-même est exceptionnel.

Ce n'est pas une peluche.
Pas une chose non plus. Qu'on transporte d'un endroit à un autre et à qui on met un petit manteau en cas de pluie.
Pas un petit d'homme à quatre pattes non plus. le chien est à sa place, meilleur ami de l'homme comme le dit la formule.

Et Cédric Sapin-Dufour réussit le tour de force de nous faire pénétrer dans cette relation comme si on y était. Avec son chien, l'auteur découvre le miracle de l'instant présent. Celui qui fait sentir tous les moments égaux, et dont il faut profiter. Qu'ils soient dans la nature (beaucoup), dans la maison, ou dans le van, la complicité entre ses deux êtres est remarquable.
Et oui, fait envie.

Et bientôt le cercle va s'agrandir. Il y a d'abord Mathilde, qui, comme une évidence, va entrer dans la vie de l'auteur plus d'Ubac. Car il serait impossible qu'elle ne participe pas à cette fête.
Et puis il y aura Cordée et Frison, en quelque sorte soeur et fille d'Ubac, un trio qui compose avec l'auteur et sa compagne une réelle famille.

Et c'est bien à une histoire d'amour qu'on assiste, parce qu'il faut le dire, c'est d'amour dont il s'agit, et qui se multiplie sans jamais que quelqu'un se trouve privé de quoi que ce soit.

Mais comme toutes les meilleures histoires ont une fin, il faudra bien qu'Ubac s'en aille un jour pour le paradis des chiens. Et je défie quiconque de lire ce passage bouleversant sans être soi-même bouleversé.
Je l'ai été, en tout cas, mais l'histoire ne s'arrête pas là : les pages consolantes que nous livre l'auteur en fin de récit sont tout simplement d'un grand réconfort. Elles témoignent de la puissance de la relation que l'auteur a eu avec Ubac, et de ce qu'il conservera de tout cela par-delà la mort.

Livre remarquable de sensibilité et de réceptivité à un autre être - qu'on range dans la catégorie animal -, sans jamais tomber dans la mièvrerie, Cédric Sapin-Dufour réhabilite la relation au meilleur ami de l'homme dans ce témoignage d'une grande authenticité.

Servi par une langue plaine d'élégance : le succès en librairie est décidément très réconfortant, pour indiquer qu'un bon livre finit toujours par émerger puisqu'il y aura toujours de bons lecteurs qui sauront les dénicher.
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