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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Avant de présenter ce livre , je tiens à remercier les éditions Albin Michel et l'équipe de Babelio pour ce cadeau offert dans le cadre de "Masse Critique " et c'est à regret que je quitte cette lecture ébouriffante !

" le Vieux Pays "est un premier roman mais il viendrait en quelque sorte couronner la carrière de Jean-Pierre Rumeau , ancien cascadeur devenu entre autres , auteur dramatique au théâtre , scénariste , réalisateur ...
Ainsi, nous offre-t-il une oeuvre mature, une prose superbe, fine, ciselée, ponctuée d'humour pince-sans-rire trahissant érudition et sensibilité.

Il nous ramène à la fin des années 60 , quand se décide la construction de l'aéroport de Roissy-Charles-de Gaulle .
Vieux Pays, près de Goussainville , abandonné par ses habitants va devenir un village fantôme et c'est là que le héros, Pasdeloup , va élire domicile.
Progressivement on va découvrir les raisons de son attachement au village et aux "fantômes " ainsi que l'origine de son curieux prénom : il s'appelle vraiment Pasdeloup Meunier ! *

Le roman se promène dans la vie de Pasdeloup : on le découvre parmi les rares habitants du village où il réside en maître .
Puis ,on repart vers ses jeunes années, vers ses amours ou encore vers ce passé de guerrier pour mettre en exergue un goût du risque qui ne le quittera jamais.
Il fut démineur et acquit ainsi la connaissance des armes de guerre .
Des compétences qu'il va utiliser au Vieux Pays pour imposer son autorité ! Pasdeloup reste un guerrier.

Mais, on devine très vite que sous cette carapace, se cache un profond désespoir.
Des drames, des deuils, ont façonné la personnalité du héros . Pasdeloup le solitaire a soif de justice et il développe un sens de l'altruisme qui trahit malgré lui son extrême sensibilité.
Cela en fait un personnage attachant , touchant, drôle, irréel, déjanté, cynique et terrifiant !
Autour de lui, gravite toute une faune aussi haute en couleur ; alors bien sûr, ce sera l'occasion de savourer quelques scènes palpitantes où la tension nerveuse du lecteur fait corps avec celle des héros !

De l'action , des coups de gueule, des coups de griffes : ce roman est une caricature sociétale acidulée qui tourne en dérision les déviances religieuses . C'est quand même un thriller qui retrouve son sérieux pour dénoncer l'horreur du terrorisme et de toutes les guerres .

Il met aussi en exergue l'harmonie paradoxale qui peut régner au coeur d'une mosaïque ethnique et culturelle . Ainsi , entre violence et drogue, misère et désespoir , d'une rencontre naîtront l'amour , l'amitié , la fraternité et l'entraide .
Et, même si cette recherche de l'essentiel a parfois un parfum d'utopie , il est plaisant d'y croire ne serait-ce qu'un instant.

Alors, ce roman, je l'ai savouré . Je le trouve beau .
Et, n'ayons pas peur des mots , je suis sous le charme !
Et comme souvent, je compare : j'ai vu en filigrane le fantôme de Boris Vian !

C'est ce que j'appelle un bon bouquin , un de ceux qui touchent au coeur et se logent dans la mémoire.




* un indice pour découvrir la particularité de ce prénom ?
alors, disons que Pasdeloup et Mozart ont un point commun ...
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Dès le début de ma lecture, je me suis fait la réflexion que ce livre plairait à F. Un livre qui m'a évoqué tout de suite un membre de son entourage, tranché, tant dans ses personnages que dans l'action est assurément un livre qui sort de l'ordinaire.
Du vieux pays, je retiendrais la galerie de personnages avec leurs fêlures et leurs épreuves. le cadre, aussi : ce vieux village sacrifié sur l'autel de Roissy, dont les rares habitants vivent au rythme des avions survolant la zone. L'action enfin : le vieux pays est un roman noir et inclassable. Ni policier, peut-être vaguement espionnage, les protagonistes évoluent dans un univers grisâtre sans beaucoup d'espoir. Et pourtant, s'ils semblent toucher le fond, toujours revient un petit éclat positif qui ramène une étincelle d'espoir.
Les romans trop noirs ne sont habituellement pas ma tasse de thé, mais il y a dans le vieux pays un je ne sais quoi qui m'a emportée. Cela tient certainement à ces personnages secondaires bien campés, à Pasdeloup le personnage principal dont le passé est dévoilé à petites doses. Une découverte imprévue bien sympathique avec cependant un bémol…
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Ce roman est une double découverte permise par Babelio et les éditions Albin Michel que je remercie.
C'est d'abord la découverte d'un auteur, Jean-Pierre Rumeau, ancien cascadeur puis formateur pour ce métier mis en valeur dans le Vieux Pays, grâce à Antoine.
C'est aussi la découverte d'un lieu qui n'attire pas mais où beaucoup de gens vivent : Goussainville (Val d'Oise), à 1 km à vol d'oiseau de piste n°1 de l'aéroport Roissy Charles de Gaulle. Vieux Pays existe et c'est considéré comme un village fantôme que certains tentent de faire revivre. le roman de Jean-Pierre Rumeau est une belle pierre à l'édifice.
C'est justement au Vieux Pays que vit Pasdeloup (Wolfgang en allemand) Meunier, le héros à la main gauche amputée et au passé foisonnant d'aventures, un passé que nous découvrons par touches successives, sans véritable ordre chronologique.
Pasdeloup court, se dépense physiquement, calme ses douleurs physiques et mentales avec amphétamines et antalgiques mais il est surtout hanté par le crash du Tupolev 144, en juin 1973, lors du Salon du Bourget, le drame de sa vie car le souvenir de Jeanne est bien vivace : « Elle portait une petite robe, courte et légère. Ses jambes étaient musclées, son derrière ferme et rebondi. Il avait envie d'y poser ses lèvres, d'y mordre comme dans une pêche de vigne. »
Avec François et Catherine qui animent la librairie Bouquinville, ils vivent dans un quartier promis à la démolition. Souvent, l'auteur parle de portes et de fenêtres murées, d'une église classée monument historique que Pasdeloup parvient à restaurer, contrant efficacement l'immobilisme des autorités. Aussi, « Les temps ont changé. le Vieux Pays se repeuple peu à peu. Il y a de nouvelles têtes… Son royaume s'est réduit à peau de chagrin. Il lui reste l'église, le parc et le château en ruine. »
Même avec ce décor à la limite du fantastique, cela ne suffirait pas à emballer la lecture et pourtant le roman prend vite aux tripes avec cette violence des rues, des quartiers abandonnés par l'État de droit, les dealers, les trafics et surtout les menaces de nouveaux attentats.
L'action ne se limite pas à Goussainville mais, sur les pas du héros qui était démineur dans l'armée, nous allons au Rwanda, à Bisesoro, dans « un paysage magnifique qui servait d'écrin à un massacre », mais aussi à Beyrouth et, avant ces épisodes dramatiques dans des kibboutz, en Israël.
Jean-Pierre Rumeau plonge son lecteur dans ces ensembles urbains comme Les Grandes Bornes, tours et barres d'immeubles construites dans les années 60 où vivent « 7 000 habitants et leurs spécialités : chômage, délinquance, pauvreté, non diplômés, étrangers, familles monoparentales, rodéos, affrontements avec la police. »
Au cours d'une lecture qui ouvre les yeux sur la réalité d'aujourd'hui, j'ai été pris par les nombreux rebondissements, le suspense haletant d'une lutte sans merci contre la folie humaine qui, sous prétexte de diktats religieux, s'évertue à massacrer des innocents.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Ce roman noir est très original, par ses personnages et par les rebondissements de l'histoire.

Le personnage principal, Pasdeloup Meunier, est un sexagénaire étrange qui veille sur un territoire abandonné par ses habitants, sur la commune de Goussainville, juste à côté des pistes de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Démineur à la retraite, il n'a jamais oublié son premier amour, une jeune femme prénommé Jeanne, tuée avec sa famille dans l'accident du Tupolev, en 1973, sous ses yeux. Depuis, Pasdeloup ne s'est attaché à aucune autre femme.

Nous découvrons ses quelques proches comme les libraires de Bouquinville installés eux aussi dans le Vieux pays, François et Catherine, Maria qui s'occupe de lui, le commissaire Ronron, Zaev son parrain parti vivre en Israël et ses aventures : comme démineur, dans un kibboutz, ses relations avec les femmes.

Le Vieux Pays est prisé de tous ceux qui veulent se cacher : dealers, petites frappes, terroristes...

Sous des dehors durs et odieux, Pasdeloup investit ses fonds pour reconstruire une église, sauve la vie d'un cascadeur noir, Antoine, contre les dealers, contrecarre deux attentats terroristes.

Il y a de l'amour et de l'amitié dans ce livre, du sexe, mais aussi de la haine et beaucoup de violence. Je suis restée scotchée par ce roman et ses rebondissements...
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Dans une France touchée par le terrorisme, Pasdeloup Meunier, un démineur sexagénaire amputé de deux doigts, s'est réfugié dans le Vieux Pays. C'est à dire, la partie de Goussainville qui a été abandonnée lorsque les pistes de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle ont été construites dans les années 70.
Là, il règne sur un quartier de maisons en ruine ou murées où survivent quelques marginaux et un couple de libraires utopistes. Il s'y est réfugié en souvenir d'un amour brutalement disparu il y a une quarantaine d'années.
Malheureusement, la proximité de l'aéroport et de la banlieue attire toute une faune d'individus louches auxquels Pasdeloup va devoir faire face pour défendre son territoire.

"Le vieux pays" est un très bon thriller français, au langage cru, à l'action virile, qui nous fait découvrir son héros grâce à de nombreux retours dans son passé, et qui est, on ne le croirait pas, un premier roman. Devant le résultat, on ne peut que souhaiter une longue carrière littéraire à son auteur, Jean-Pierre Rumeau.
Et moi, je remercie les éditions Albin Michel de m'avoir fait découvrir ce formidable roman par le biais de la Masse Critique de Babelio.
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Une histoire un peu compliquée à résumer mais qui vaut le coup d'être lue.
J'ai eu un peu de difficultés au départ : le langage est cru, le personnage principal d'un cynisme profond et déroutant, il est dur et on met régulièrement sa force physique en avant, surprenante à son âge. Certes, il a souffert, a perdu sa mère et sa compagne et en souvenir de cette dernière, s'est enfermé dans une ville abandonnée pour cause de création de l'aéroport de Roissy. Il a réussi à sauver l'église et ses alentours, l'église relevant du patrimoine historique ( ce dont il n'a cure, cela lui permet seulement de se souvenir). Ses amis, ils les compte sur les doigts d'une main (celle à laquelle il ne manque aucun doigt) : deux libraires un peu loufoques, un russe alcoolique, une famille juive installée en Israël. On découvre sa vie petit à petit avec de nombreux retours en arrière sans suite logique et il faut suivre. de nouveaux personnages, Antoine et Nuri apparaissent dans sa vie. En même temps, le passé resurgit et waouh ! Il y a eu des grands moments d'émotion (mes larmes ont coulé plusieurs fois dans le métro...). A la fin, je ne pouvais plus lâcher le roman. Merci Babelio !
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Je remercie l'opération Masse Critique Babélio et les Éditions Albin Michel pour m'avoir fait confiance dans la lecture de ce livre.

Premier roman de l'auteur, à la fin de cette lecture je peux vous dire qu'il ne sera pas le dernier. Je me suis complétement immergée dans ce roman plutôt noir.

Le héros, ce sexagénaire hyper actif au prénom hors norme PasdeLoup, a choisi de vivre dans un village presque déserté, le Vieux Pays, en bout de piste de l'aéroport parisien. Maisons murées pour la plupart, une faune plutôt marginale y a élu domicile. Ancien militaire, on le fuit, on le craint personne n'étant jamais sûr des réactions qu'il peut avoir.

Nous le suivrons dans sa vie actuelle et celle passée, magnifiquement contée, pleine de rebondissements. Tout ce qui construit un homme jour après jour le percutera de plein fouet. Il est à la fois très antipathique, menant son petit monde à la baguette, ayant des réparties sexistes, désagréables, humiliantes; mais d'un autre côté, je n'ai pu qu'éprouver énormément d'attirance, dans ses faits et gestes, il est minutieux, pensé, posé.

Tous ceux qui gravitent dans ce Vieux Pays sont colorés, leurs vies dépeintes de manière précises, bien qu'ils soient tous en marge, l'auteur nous les rend attachants, leur faisant faire des rencontres à la fois surprenantes et déterminantes.

Immersion totale dans ce village aux allures de champs de bataille, chacun y apporte sa touche pour que la vie y soit moins dure, plus supportable.

C'est avec un coup au coeur que j'ai refermé cette histoire presque hors du temps; rien ne m'avait préparé à ce genre de récit et pourtant je n'ai pu lâcher mon livre. La tension ira crescendo, un passé pas si lointain ressurgira devant PasdeLoup qui devra en démêler les fils.

L'auteur a su en quelques pages créer tout un univers décalé, celui qu'on ne veut pas imaginer et qu'on ne voudrait surtout pas partager pour tous les inconvénients qu'il occasionne, mais il est empreint également d'une richesse humaine incomparable.

Je dis bravo à l'auteur dont je surveillerai les écrits dorénavant, pour la force qu'il a mise dans sa plume, dans les émotions qu'il a transmises.

Enjoy!
Lien : http://saginlibrio.over-blog..
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Comme j'aime les surprises de ce genre. Sans Babelio, jamais je n'aurais ouvert ce livre. Un auteur inconnu dont c'est le premier roman, une couverture que je ne trouve pas particulièrement attirante, une 4e de couverture qui ne dit pas grand-chose… mais c'est tant mieux ! Et je serais passée à côté d'une très belle surprise, pour moi un grand premier roman avec beaucoup de qualités qui font oublier des petits défauts. Je ne suis pas près d'oublier ce personnage, Pasdeloup Meunier. L'auteur frappe déjà très fort avec ce prénom original qui pose question. Ce Pasdeloup, un être hors normes, aux yeux vairons, a quelque chose d'animal. L'auteur utilise d'ailleurs beaucoup le langage « animal » pour le caractériser. C'est un être puissant, avec beaucoup d'épaisseur. Un personnage d'emblée antipathique, plutôt brutal, misanthrope, souvent cruel avec ceux qu'il croise. Il est brut, taillé à la serpe. Mais il devient pourtant attachant au fil des pages. Et sa rencontre avec Antoine va aussi nous dévoiler une autre facette de son personnage, de même que son passé que l'on découvre au fil de retours en arrière. L'auteur dévoile petit à petit toutes les aspérités, les failles, les blessures sous cette carapace de dur à cuire e cet ex-démineur dans le contre-terrorisme qui a souvent défié la mort. Car ce thriller a pour toile de fond le terrorisme, passé et présent, subtilement traité. Pasdeloup affronte les fantômes du passé comme les menaces du présent, rappelés constamment par les avions qui passent au-dessus de Goussainville. Vieux Pays, près de Goussainville, devenu village fantôme, où Pasdeloup a élu domicile. Un décor à la limite du fantastique qui donne une ambiance particulière à ce roman surprenant, original, maîtrisé, époustouflant, qu'on ne peut pas lâcher même si le rythme est un peu inégal et qu'il s'essouffle un peu à un moment, mais pour mieux reprendre jusqu'au final assez haletant. On voyage dans le temps et dans l'espace. Des années soixante qui ont vu la genèse de l'aéroport Charles de Gaulle à la société d'aujourd'hui et ses menaces terroristes, mais aussi de Roissy jusqu'en Israël, où vit Zeev, le parrain de Pasdeloup, en passant par le Rwanda… j'ai particulièrement aimé l'origine du prénom de Pasdeloup et la similarité des noms.
Une écriture très cinématographique, pas étonnant quand on sait que l'auteur a été cascadeur. En résumé, malgré les quelques imperfections d'un premier roman, notamment dans son rythme et sa construction, un vrai coup de coeur servi par une très belle plume et beaucoup d'érudition.
Merci aux éditions Albin Michel et à Babelio pour ce cadeau.


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