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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà un premier roman bourré de qualités...

Un style, d'abord, plein de punch et aussi évocateur dans les descriptions que percutant dans les dialogues.

Une idée de lieu géniale - ce Vieux Pays de Goussainville, no man's land de toutes les nuisances : en bout de piste de Roissy, au croisement de l'autoroute, d'une ligne de tgv et d'un vieux canal abandonné, hameau résistant, frileusement regroupé autour de sa vieille église, où s'organise une vie étrange et marginale faite de cooptations, d'évictions, de solidarités aux règles mystérieuses..

Un héros peu aimable voire franchement odieux, aus yeux vairons, un papi-la-menace surentrainé et encore bien vert malgré ses 70 printemps!

Avec un endroit pareil, sa faune interlope et saisonnière de plus en plus inquiétante en ces années de terrorisme endémique , sa fâcheuse propension à se prendre des avions sur le coin du clocher, et son héros local, paranoïaque en fonction et démineur en retraite, il fallait s'attendre à un suspense bien poisseux, une intrigue bien tendue...

Je m'en léchais déjà les babines...

Las...

D'un premier roman, Le Vieux Pays a aussi tous les défauts.

Charger la barque: trop d'explosifs, trop de testostérone, trop de crash, trop de trash.

Abuser des flash black au point qu'on y perd son chrono, et que l'intrigue principale finit par se détendre comme une corde à linge trop chargée.

Abuser des parallélismes et des effets de miroir ( le fils de, la fille de, l'amoureuse de ...) qui loin de donner l'impression, sans doute voulue, que le temps tourne en rond, qu'on creuse toujours le meme sillon, que le sort s'acharne, décrédibilisent juste l'intrigue...quand ce n'est pas l'imagination de l'auteur.

Voilà le pourquoi de mes trois étoiles.

J'ai lu toute la première partie avec plaisir et surprise, puis je me suis retrouvée hors jeu, à dénouer sans enthousiasme les grosses ficelles d'un roman pas si noir, pas si original, pas si trash que cela...

Un roman à l'image de son héros aux yeux vairons: un oeil noir, comme une nuit sans fond, et un oeil gris, comme un jeton de nickel...
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Il se nomme Pasdeloup Meunier. Pasdeloup parce que son père n'a pas osé l'appeler Wolfgang à la sortie de la Seconde guerre mondiale, en hommage à un ami allemand qui lui avait alors sauvé la vie.

Pasdeloup, 67 ans, est un ancien démineur, bougon pour ne pas dire imbuvable, qui est venu s'installer dans ce coin de pays pour de mystérieuses raisons. Les autres rares occupants sont des marginaux ou des paumés. On y trouve un Russe bien imbibé, un Maghrébin champion d'arts martiaux, un bouquiniste et sa femme en phase terminale de cancer ainsi que des petits dealers. Sans oublier Maria la femme de ménage de Pasdeloup, France et son taxi ou encore un jeune métis, ancien cascadeur.

Une communauté bien tranquille? Erreur. Entre deux entraînements physiques, le vieil homme aux yeux vairons va devoir régler de manière définitive des conflits sanglants. le lecteur, lui, assiste aussi par flashbacks aux différends épisodes qui ont amené Pasdeloup dans cet endroit paumé. Des épisodes qui semblent aussi avoir tué toute humanité chez ce vieux loup solitaire.

Rythmé, souvent drôle et cynique comme il se doit: Jean-Pierre Rumeau réussit un joli coup avec ce roman captivant dès les premières lignes. Mieux, on finit par s'attacher et à apprécier Pasdeloup, un sacré gaillard!

Et je me réjouis de le faire passer à ma tante qui a habité à Goussainville à l'époque de de crash de Tupolev, merci encore à Masse Critique et à Babelio, naturellement !
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Je me doutais qu'en recevant ce livre, je plongeais dans l'inconnu. Mais je ne m'attendais pas à ce point-là. La 4ème de couv avait attiré mon attention. Après recherches, je ne savais pas trop à quoi m'attendre tout de même. Lu ce week end, je suis toujours aussi un peu perplexe après cette lecture.

Partez à la découverte du vieux pays, fantôme oublié de Goussainville, victime de Roissy et de la volonté de l'Etat. Allez rencontrez les familles restées sur place, par choix ou par obligation. Et venez voir Pasdeloup.

Anti héros de ce roman, Pasdeloup vit là-bas depuis les années 90 et mène une vie, certes routinière, mais plutôt cahotique. Tantôt haï, tantôt apprécié, cet homme a vu sa vie prendre fin quand sa compagne mourra sous ses yeux en 1973.

Devenu démineur, il risquera sa vie, au prix de l'adrénaline tant recherchée. Mais, Pasdeloup va croiser le chemin d'Antoine. Ce jeune homme va chambouler sa vie et l'obliger à voir la vérité en face, à affronter ses propres démons et à faire des choix.

Ce roman est à la fois addictif et malsain. Son univers est très sombre et violent, plutôt dérangeant par certains moments, peuplé tout de même de quelques moments drôles, trop peu malheureusement.

Néanmoins, on s'accroche car on veut savoir. Savoir comment il en est arrivé là. Pourquoi il en est arrivé là. Connaître sa vie, son passé.

Enfin, j'ai été épatée par le talent d'écriture de l'auteur, dont la plume est sublime et qui dénote un immense talent d'écrivain. Pour un premier roman, Jean-Pierre Rumean tape fort.
Lien : http://labibliogirly.over-bl..
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Le Vieux Pays, c'est le vieux Goussainville, déserté de la majorité de ses habitants depuis la construction de l'aéroport de Roissy. Une ville à moitié morte avec son château en ruines, ses maisons murées, sa vieille église classée... et sa poignée d'irréductibles qui n'a pas voulu partir. Pasdeloup Meunier, lui, a délibérément choisi de venir s'y installer, en mémoire d'un deuil, parce que ce lieu dévasté et sauvage lui convient.
Âpre bonhomme que Pasdeloup, ancien militaire au regard vairon, au verbe cinglant et aux muscles durs, qui n'aime rien tant que repousser ses limites et fouetter celles des autres. En même temps que son passé et ses fantômes, se révèle peu à peu cette terre étrange, ses habitants et ses visiteurs. Mais lorsqu'il prend sous son aile un jeune cascadeur mal fichu, les tensions commencent à s'exacerber au sein de la cité voisine, et en ce XXIe siècle si tourmenté, en ce lieu où les avions passent sans cesse, si proches, comment ne pas penser à la perpétuelle menace des attentats terroristes ?

Il commençait vraiment bien, ce bouquin. Personnage accrocheur, libérateur, de ceux qui se permettent sans vergogne de dire tout ce qu'il n'est ni correct ni courtois de dire, plongée assez fascinante dans un univers bien à part et pourtant proche... je me suis régalée pendant toute la première partie de ma lecture, avant de pas mal déchanter par la suite. Sans mauvais jeu de mot, l'histoire multiplie les pistes sans jamais vraiment décoller. Les retours en arrière dans le passé de Pasdeloup ne sont pas inintéressants mais la déconstruction temporelle embrouille les choses plus qu'elle ne dynamise le récit, et les rapports de famille qui se révèlent manquent un peu de finesse d'analyse pour se démarquer. Pour rester à la hauteur de l'âpreté du personnage. de plus, on en apprend trop trop vite et la curiosité s'y émousse, l'action véritable n'arrive qu'à la toute fin de l'histoire sans avoir suscité beaucoup de suspense et le dénouement se fait trop vite, un peu trop facilement aussi. Il est vraiment trop fort, Pasdeloup, tellement trop fort que tout les personnages secondaires, jusqu'aux plus retors, finissent par ne plus guère servir qu'à le mettre en valeur. Sauf que du coup, il y perd pas mal en crédibilité et même en pouvoir d'attraction. qu'il en chie un peu, bon sang, autrement qu'en faisant son jogging !
Enfin, s'il existe bien un fil rouge pour relier entre elles toutes les facettes de l'histoire, violence et terrorisme conjugués du passé au présent, il n'est ni assez tendu, ni assez approfondi pour donner une véritable ampleur à l'histoire. Dommage. Il y a pas mal de bonnes choses, mais pas assez fouillées et construites de manière assez maladroite.
Je n'en ressors pas moins avec l'envie d'aller jeter un oeil au Vieux Pays de Goussainville dont l'auteur parle, pour le coup, avec un réel talent d'évocation :-)
Lien : https://ys-melmoth.livejourn..
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Le premier chapitre du roman de Jean-Pierre Rumeau est propre à éveiller la curiosité du lecteur. Un homme au prénom étrange, Pasdeloup Meunier, court sous la pluie dans le décor morne d'une banlieue qui semble à l'abandon et où il croise des personnages à peine esquissés qui, en ces lieux, paraissent un peu comme les survivants d'une apocalypse. On est au Vieux Pays de Goussainville, hameau presque abandonné au bout des pistes de l'aéroport de Roissy. Un lieu bien réel dont l'auteur a fait le royaume de Pasdeloup Meunier, démineur retraité méchant comme la gale et bien décidé à imposer sa loi sur cette ville semi-fantôme où se croisent les derniers habitants à s'accrocher à cet ensemble de maisons ruinées et les squatteurs.
Viendront ensuite, petit à petit, les flashbacks qui nous éclaireront sur le passé et les raisons de la présence de Pasdeloup en ces lieux et en filigrane la révélation progressive d'une intrigue criminelle mettant en scène petits dealers locaux et terroristes.
Il est difficile d'aller plus loin dans le résumé du Vieux Pays dont l'existence semble tenir d'abord à la volonté de l'auteur de mettre en scène un lieu éminemment étrange et, pour reprendre un adjectif de la quatrième de couverture, magnétique, ainsi qu'un personnage tout aussi mystérieux. le reste venant se raccrocher à cela avec plus ou moins de succès et de crédibilité.
On peut bien entendu saluer la manière dont Jean-Pierre Rumeau dépeint le Vieux Pays de Goussainville, lui confère une aura de mystère et l'afflige du poids d'une menace latente. On est en droit d'être un peu plus circonspect sur le personnage de Pasdeloup Meunier. Fascinant par bien des aspects et notamment par sa capacité à détester ou à faire mine de détester tout le monde et d'imposer sa volonté aux habitants du hameau qu'il s'approprie peu à peu, il apparaît aussi alternativement trop monolithique puis, trop sympathique ou, à tout le moins trop enclin à un certain attendrissement vis-à-vis d'autres personnages au risque. de là l'impression de voir se bâtir un personnage dont la chair s'efface peu à peu au profit d'un héros par trop archétypal de vieux salopard au coeur tendre, une espèce de Clint Eastwood sur le retour.
Derrière tout cela, et à travers une intrigue pour le moins alambiquée, Jean-Pierre Rumeau développe une réflexion parfois ambigüe sur l'usage de la violence et sur la façon dont son personnage se substitue à la justice, ou à tout le moins, refuse la justice institutionnelle pour mieux l'exercer lui-même en son royaume. Les méchants en seront pour leurs frais et notamment des terroristes particulièrement retors qui semblent utilisés ici de la même manière qu'ailleurs on utilise le tueur en série comme une incarnation du mal absolu se fondant dans la masse pour mieux mener à bien ses plans machiavéliques.
Pas inintéressant, porté par quelques fulgurances et surtout par une ambiance de fin du monde et de bout du monde particulièrement bien rendue, le Vieux Pays se révèle finalement assez banal dans son traitement des personnages et de son intrigue. « Un roman implacable qui marque la naissance d'un auteur », nous dit l'éditeur. On se permettra d'attendre encore un peu et un prochain roman pour véritablement en juger même si Jean-Pierre Rumeau a de toute évidence éveillé notre curiosité.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Voici un drôle de livre. Pour une drôle d'histoire. Histoire qui tarde à commencer. Les pages se tournent. Les personnages se mettent doucement en place. Ensuite, les pages se tournent encore et les personnages continuent à se mettre en place. Soudain, dans la dernière ligne droite, les choses bougent. S'accélèrent presque. Et l'on comprend enfin quelle est la rencontre dont parle le quatrième de couverture. Quelle est la rencontre inattendue qui va, une fois encore, chambouler la vie de Pasdeloup, héros aux yeux vairons. Presque comme un loup. Mais pas tout à fait. Comme un husky. Ce chien loup venu du froid. 

Pasdeloup. Personnage central du roman. Aux souffrances passées insupportables. Perte de sa mère. Perte de son premier amour. Victime de coups du sort l'ayant rendu insensible au monde qui l'entoure et méchant à l'égard des hommes et des femmes qui osent l'approcher. Et ici, se trouve déjà un souci. Car, de méchant, il n'en a que l'envie que l'auteur a eu en tête en écrivant ces lignes. Il n'est absolument pas crédible comme anti-héros dur et froid comme la pierre. Ses répliques cinglantes ne font ni mouche ni mal. C'est dommage car on voit où Jean-Pierre Rumeau veut en venir. Quel type de personnage il veut mettre sur pied. Et surtout on voit à quel point un tel personnage s'accorderait avec cette histoire. Hélas, il n'y arrive pas. C'est dommage car il parvient à mettre en place toute une ambiance lourde et glauque avec, comme coeur du récit, cette ville fantôme où survivent de pauvres gens, paumés et désabusés. Les autres personnages sont, pour la plupart et malgré l'inutilité de certains d'entre eux, mieux réussis.

A côté de cela, l'écriture et le style sont fluides et plaisants avec une vraie qualité. On lit vite et bien et les pages se tournent facilement. Ce qui est toujours agréable. J'ai donc un avis mitigé sur ce livre, notamment dû à un certain parti pris mêlé de manichéisme d'une cruelle banalité. Je serais curieux de lire son prochain ouvrage. C'est donc un auteur à revoir car oui, c'est perfectible mais malgré tout prometteur. 
Lien : https://unecertaineculture.w..
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