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EAN : 9782707320872
142 pages
Editions de Minuit (08/10/2009)
3.46/5   35 notes
Résumé :
L'Institut de surveillance avait placé Lucky et Lili au service des Kaltenmuller. Lili était chargée du ménage, Lucky des fleurs, sous l'autorité de leur oncle Pithiviers qui leur avait ordonné de taire tout ce qu'ils voyaient.
Mais c'était sans compter sur l’amour de Lucky pour sa sœur ni sur les multiples usages du cutter.
(Quatrième de couverture de l'édition Editions de minuit 2009)
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Je ne suis pas un grand amateur de « Nouveau roman », c'est le moins qu'on puisse dire… Aussi, la production des Editions de Minuit n'est pas très bien représentée dans ma bibliothèque.
Il aura fallu un achat de vide grenier pour que je découvre l'auteur, Yves Ravey, au travers de son « Un notaire peu ordinaire » qui m'avait incité à aller plus avant dans ses écrits.

Yves Ravey, c'est d'abord un style minimaliste : petit bouquin, chapitres courts, phrases courtes, dialogues inclus dans la narration. du rythme…

Ici comme dans « le notaire… », un soit disant demeuré, Lucky (chanceux, Lucky ?).
Un oncle, Pithiviers.
Un couple, les Kaltenmuller.
Un chat, Oswald.
Un photographe, une montre en or.
Un inspecteur de police, Saul. Il faut dire que Monsieur Kaltenmuller s'est suicidé.

Un roman non pas policier, un roman noir, très noir. On est ballotté dans le non-dit, le non à dire, les évidences moins évidentes qu'il n'y parait…
Une lecture qui engage à poursuivre la découverte de cet auteur au style si particulier.
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Blanche (la couverture), blanche (l'écriture), noire (l'histoire). Rouge (sang et coquelicot) également. Ici, le cutter ne sert pas à découper la moquette ou à fabriquer un sous-main (moche) baveux de colle au cours d'un atelier de travail manuel (souvenir personnel et douloureux de collège).

Le cutter aime les tissus vivants (testicules félines, joues humaines…) Même si le cutter est parfaitement innocent dans le meurtre déguisé en suicide. le cutter, s'il joue la vedette, reste un personnage secondaire. D'autant que nullement animé d'une vie propre, l'instrument est soumis à l'utilisation que certains font de lui.

L'oncle Pithiviers, par exemple, au patronyme parlant. Pithiviers, Pithiviers, ce n'était pas le camp dans lequel quelques enfants juifs…? le vilain oncle Pithiviers donc cumule les travers comme d'autres collectionnent les grains de beauté. Comme lui son cutter est prosaïque.
Lili, pas encore seize ans, que l'on voit peu mais que l'on plaint beaucoup. On est heureux de ne pas en savoir davantage. On écrirait presque à Yves Ravey pour le remercier de nous épargner ainsi. On lui prêterait le cutter à Lili si on le pouvait.
Lucky, son frère, plus jeune. le cutter émotif ou justicier. C'est lui qui raconte. Placé comme sa soeur en institut. En stage de grouillot des jardins grâce à tonton; un jour par semaine (le mercredi) chez le bon Marius Kaltenmuller et la belle Adélaïde. Mais comme chacun sait, trop bon, trop c… Et ce sont les meilleurs qui partent en premier. Exit donc le brave Marius en costume du dimanche, sur le siège avant de sa Ford Taunus. Asphyxié.
Entrée de Saul le flic qui n'est pas prêt à s'en laisser compter.

Lucky, pas si demeuré qu'on le dit, raconte, navigue à vue entre les adultes, l'affection toujours en bandoulière. Dans cette pitoyable série B - trop de whisky, une tache suspecte sur une robe, deux amants, une montre en or disparue , une boite à sucre vide ou vidée, un chantage, l'enfance malmenée - le mystère littéraire éblouit.

Sans chichi, sans pose ni morale, Yves Ravey ravit.
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Le cutter est un petit instrument qui ne sert pas qu'à découper la moquette. Même s'il est difficile à planter en plein coeur, il peut avoir des usages peu sympathiques. Sympathiques, les personnages de ce roman ne le sont pas non plus, tous un tant soit peu criminels, maîtres chanteurs, menteurs, voleurs. Heureusement le petit héros de l'histoire, moins simple d'esprit qu'il n'y paraît, va parvenir à sauver sa jeune soeur du pire, c'est toujours ça de pris. Ce qui, chez Ravey, peut être qualifié de crise d'optimisme délirant. Mais qu'on se rassure, le roman commence et finit quand même dans la violence, ouf !
Le regard d'Yves Ravey sur les réalités humaines et sociales est toujours aussi frontal, et sans déni. J'achève le quatrième roman en trois jours de cet auteur et mon enthousiasme ne faiblit pas d'un cheveu.
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N°946– Août 2015

CUTTERYves Ravey – Les éditions de Minuit.

Le titre évoque un instrument commun mais qu'on redoute de saisir à cause de son tranchant si on n'est pas un vrai travailleur manuel ou un bricoleur confirmé. Il sert pourtant un peu à tout, même à des fonction inattendues comme l'atteste le premier chapitre.

L'institut de surveillance a placé Lucky et sa soeur Lilli au service des Kaltenmuller, Lucky étant chargé du jardin et sa soeur du ménage sous la responsabilité de leur oncle Pithivier. D'emblée il est question d'argent qu'on aurait dérobé à M. Kaltenmuller mais on le retrouve asphyxié dans son garage, au volant de sa voiture, le moteur tournant au ralenti. Lucky est un pauvre garçon qu'on prend pour un débile mais c'est observateur et il a de la mémoire. Pour autant on voudrait lui faire dire des choses qu'il n'a pas vues et proférer des affirmations inexactes qui auraient pour effet d'égarer l'enquête judiciaire confiée à Saul, un inspecteur de police un peu marginal mais qui a sa petite idée sur la question. En effet, il ne croit guère à ce qui, au départ, est présenté comme un suicide. Lucky est le seul témoin de toute cette enquête, il ment parfois pour respecter une promesse mais souhaite surtout revoir la soeur qui a disparu.

A vrai dire cette histoire est un peu confuse, avec cette Mme Kaltenmuller, belle et aguicheuse qui reçoit chez elle des photographes de mode pour qui elle pose, cette mise en scène avec des bouteilles de whisky, cette montre en or de M. Kaltenmuller qu'on a prise sur son cadavre, qui disparaît puis et est retrouvée, ces deux billets d'avion pour Capri achetés par M.Kaltenmuller qui, paraît-il voulait voyager avec sa femme, mais l'inspecteur n'en est pas très sûr et, par dessus tout ça, une forte somme d'argent qu'on retrouve dans un boîte à sucre, probablement celle qui avait été dérobée. Bien entendu on n'oubliera pas le ou les amants, le chantage, les photos de un, et cet oncle qui est décidément un bien sale type.

Cette enquête me paraît un peu trop vite menée, les choses disparues un peu trop vite retrouvées. Quant au style, je le trouve encore une fois trop sec, trop dépouillé, même s'il se veut en accord avec une histoire dans laquelle je ne suis pas du tout entré.

Hervé GAUTIER – Août 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Aujourd'hui je vais évoquer Cutter roman noir d'Yves Ravey. Ce texte bref est un véritable coup de poing, en quelques phrases l'auteur crée une atmosphère angoissante et suspicieuse.
Cutter est en cent cinquante pages acérées la narration d'une enquête policière autour de la découverte d'un corps sans vie : suicide, meurtre, difficile à dire avec certitude. Lucky est le jeune homme central de l'intrigue, c'est lui qui raconte les faits. Il est taiseux et a du mal à s'exprimer ; pourtant il est témoin d'un crime et manipulé par ses proches pour ne pas exprimer auprès de la police ou des gendarmes ce qu'il a vu et compris. Lors de l'incipit du roman il affirme : « j'ai ressenti un grand bonheur dès notre admission à l'Institut de surveillance, quand ma soeur Lili et moi sommes entrés un jour par semaine au service de la famille Kaltenmuller. Lili s'occupait du ménage et moi du jardin. Mon oncle Pithiviers, homme à tout faire au service de madame Kaltenmuller, avait favorisé notre inscription. » de cet Institut, de la famille du narrateur et des principaux personnages peu est dit. Tout comme le trouble Pithiviers qui grenouille à proximité de la maitresse de maison. Une des premières scènes est d'une grande barbarie : grâce à l'objet contondant du titre l'oncle sous les yeux de son neveu hébété perpétue un massacre sanglant sur des animaux qu'il éviscère. le Cutter dont la fonction première est détournée devient ainsi une possible arme létale. le couple Kaltenmuller ne respire pas la joie de vivre, ils semblent peu complices. Pourtant le mari vient secrètement de réserver un voyage pour lui et son épouse. Mais quelques heures après il meurt asphyxié dans sa voiture restée au garage. Lucky est dans le coin, mais son oncle et la nouvelle veuve lui intiment de garder le silence. L'inspecteur Saul n'est pas convaincu de la version des faits qui lui est servie, il enquête en toute indépendance. Lorsqu'il apprend le sort de sa soeur qu'il vénère Lucky devient fou et s'empare d'un cutter pour s'en servir. le style du roman est très important, sec et sans aspérité, absolument minimaliste.
Cutter est un petit bijou de précision et une peinture peu réjouissante des personnages tous veules, violents, falots ou méprisables. C'est finalement le narrateur a priori un peu benêt et attardé qui s'en sort le mieux.
Voilà, je vous ai donc parlé de Cutter d'Yves Ravey paru aux éditions de Minuit.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Ce soir-là, madame Kaltenmuller fumait une cigarette devant la maison, vêtue de sa robe d'été blanche à coquelicots, et regardait le crépuscule. Elle était debout au milieu de la cour. Nous l'apercevions du jardin, mon oncle Pithiviers et moi.
Mon oncle s'était mis à quatre pattes sous les églantiers. Il faisait miaou miaou, et je répétais après lui miaou miaou, les mains en abat-voix. Je le suivais, prenant garde de na pas déchirer ma chemisette aux ronces des églantiers. Il fallait crier assez fort, mais pas trop pour ne pas effrayer le chat de madame Kaltenmuller.
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Des fleurs, nous en avions partout chez ma mère et sur la tombe de mon père avant mon renvoi du foyer familial. Aussi ai-je ressenti un grand bonheur, dès notre admission à l'Institut de surveillance, quand ma soeur Lili et moi sommes entrés un jour par semaine au service de la famille Kaltenmuller.
Lili s'occupait du ménage et moi du jardin. Mon oncle Pithiviers, homme à tout faire au service de Madame Kaltenmuller, avait favorisé notre inscription. Ce dont ma mère lui a toujours été reconnaissante.
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Je les ai entendus parler. Monsieur Kaltenmuller venait de lui annoncer qu’il avait une surprise pour elle, et sa femme lui a demandé quelle surprise ? Et pourquoi aujourd’hui ? Il n’a pas voulu répondre. Toutefois, il a précisé que c’était une grosse surprise. Mais d’abord, il avait besoin de savoir une chose.
Elle a bu une gorgée de café. Elle a posé sa tasse et passé sa main derrière sa nuque, à la recherche de sa pince à cheveux.
Quelle chose ?
L’argent, Adélaïde.
Elle a haussé les épaules.
Il s’est assis face à elle.
Il est où ?
Elle a repris sa tasse et elle a bu. Par petites gorgées. Elle a cessé de boire.
A la banque.
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Il faut savoir se taire.
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Le romancier et dramaturge Yves Ravey parle de la création des personnages #ecrire #écrire #écriture #ecriture #écrireunroman #litterature
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