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EAN : 9782382671313
256 pages
Editions Mnémos (10/04/2024)
4.33/5   6 notes
Résumé :
Laurent Queyssi nous offre l'histoire intime d'un écrivain déclinant qui souhaite laisser une trace de son existence et de son œuvre dans une Europe dévoyée, au dernier stade de la crise et en proie à de multiples conflits. Trystero est un regard délicat et lucide sur la création, la somme d'une existence riche et tumultueuse, le roman d'une vie entre réalité et fiction dans un monde où chaque pensée critique est un crime.

Laurent Queyssi est un grand... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Que voilà un curieux livre ! Entre l'autobiographie fictive, conseils d'écriture et récit de SF. le narrateur est auteur de romans d'anticipation. Il habite en France, dans une Europe où le pouvoir semble avoir oublié la liberté des peuples au profit de ses propres intérêts. Dans une de ses oeuvres, il a créé un symbole repris par des résistants. Et le voilà associé à la révolte, bien malgré lui. Sa chute était inévitable.

L'avenir qui apparaît en filigrane dans ce roman n'est pas rose. C'est le moins que l'on puisse dire. L'Europe semble avoir durci le ton et s'être engagée dans la voie de l'autorité sans opposition. On n'est pas dans le même ton que chez John King et son fantasque et dérangeant Anarchy in the U.S.E., mais le fond est le même. Une clique a pris le pouvoir et est prête à tout pour ne pas le perdre ni même le partager. Laurent Queyssi ne nous en dit pas beaucoup plus à travers les réflexions de son auteur de papier. On comprend simplement qu'il ne fait pas bon être dans son collimateur. En effet, bien que connu et en principe intouchable, le narrateur subit une descente aux enfers rapide et douloureuse : prison secrète et isolement. Pendant de longues années. Sans vraiment expliquer quoi que ce soit. Ce qui le laisse gamberger sur les raisons exactes de cette arrestation. Et sur le déclencheur. Qui en est à l'origine ? Une personne qu'il aurait pu froisser. Ce qui est possible, car il s'est comporté, au faite de sa gloire, comme un imbécile égoïste, souvent dirigé par les drogues qu'il ingérait en quantités phénoménales. Ou est-ce son propre frère, bien placé dans le système qui voudrait se protéger de tout rapprochement avec un possible révolutionnaire ?

Malgré cette oppression sans limite, une résistance s'élabore. Des individus, isolés au départ, se rejoignent et forment des mouvements de résistance. Et choisissent pour signe de reconnaissance ce dessin qui apparaît sur la couverture, proche du symbole infini, en plus droit. le mal est fait pour le narrateur. Mais peut-être est-ce une porte de sortie pour l'Europe et ses citoyens. Cependant, comment faire pour se réunir, échanger des idées sans se faire repérer dans une société où l'électronique est partout ? Y compris dans les têtes. Car chacun peut désormais porter un Aug, version améliorée de notre smartphone. On est directement connecté avec le monde, en permanence si l'on veut. Et même si l'on ne veut pas. En effet, qui empêche des dirigeants peu scrupuleux d'utiliser l'Aug de ses concitoyens comme une caméra et un micro espions ? Difficile, n'est-ce pas, de résister ?

Mais je viens de faire, volontairement, comme le texte de la quatrième de couverture. J'ai insisté sur le contexte et sur le récit qui, en fait, ne sert que de bruit de fond, de contexte légèrement abordé, mais très peu développé. Car Trystero n'est pas un récit comme les autres. Il ressemble même, la plupart du temps, à autre chose. À un de ces livres destinés à donner des conseils d'écriture aux écrivains en herbe, comme en trouve beaucoup. D'ailleurs, le narrateur ne cesse de parler de son apprenti potentiel qu'il est censé guider ainsi.

On a un narrateur qui est auteur, comme celui de Reus, 2066 de Pablo Martín Sánchez. Et qui écrit non pas un journal, mais un texte à destination d'un potentiel lecteur. Mais dans les deux cas, la profession d'auteur crée nécessairement des résonances avec l'auteur de chair et de sang. Laurent Queyssi, en l'occurrence. Il faudrait connaître mieux que moi la vie et l'oeuvre de celui dont j'avais lu des traductions exclusivement (comme je le dis dans l'article sur les premières lignes que j'ai consacré à ce roman : je ne vais donc pas me répéter). D'autant que l'essentiel du texte consiste en des conseils d'écriture. Or de tout. Bon, pas tout à fait, car le narrateur s'appuie, pour ses exemples, sur ses propres ouvrages, qui évidemment n'existent pas puisque l'auteur lui-même n'existe pas. Mais il est impossible de ne pas tenter de trouver des correspondances avec certains textes de Laurent Queyssi lui-même. Jeu des miroirs où je ne pouvais gagner, ignorant par trop sa carrière.

Mais l'abus de conflits, d'obstacles peut aussi devenir destructeur pour le récit s'il est mal maîtrisé. Accumuler les emmerdements ne rend pas un personnage digne d'intérêt. C'est l'amalgame entre ses agissements et son intériorité qui en font un être fictif assez crédible pour qu'un véritable humain éprouve des émotions à son sujet. La frontière entre le suspense et le désintérêt est fine.

Tout au long de Trystero, Laurent Queyssi joue sur plusieurs tableaux, avec finesse, mais au risque de dérouter son lecteur. Si on veut y prendre du plaisir, il ne faut pas trop se fier à la quatrième de couverture et donc ne pas s'attendre à un récit classique, mais à une plongée dans l'esprit d'un écrivain dont toute la vie a été balayée par les évènements comme on dit pudiquement et qui nous offre une sorte de testament. Des conseils agrémentés de réflexions sur la société qui l'enferme. Une belle oeuvre, touchante mais, je l'espère, pas prémonitoire.
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« […] l'écriture possède un atout dont la parole est dépourvue. Elle dispose d'une machine à voyager dans le temps. Rédiger permet de retourner en arrière et de modifier le discours, de l'embellir ou de le préciser, d'y ajouter des nuances ou d'en effacer certains éléments. »
 
Avec Trystero, Laurent Queyssi (bienfaiteur traducteur du Neuromancien, @editionsaudiablevauvert) nous offre un livre loufoque et maîtrisé. Un livre dans le livre. Car son narrateur et personnage principal n'est autre que l'écrivain du livre que nous sommes en train de lire, Bruno Trivanen. Avec cette narration à la première personne, la réalité se mêle à la fiction et la fiction s'invite dans la réalité. À tel point que je n'arrêtais pas de me demander si Laurent se servait de Bruno pour s'autoriser à donner des conseils d'écriture de manière déguisée, ou si Bruno jouait simplement son rôle de personnage. L'ensemble - la forme comme le fond - est diablement bien orchestré mais aussi terriblement troublant. J'étais déboussolée par ce mix essai/fiction, et même si j'ai lu presque d'une traite ce roman, signe de mon ressenti positif, les émotions m'ont manqué.

Dans Trystero, Bruno, écrivain donc, s'adresse directement à son lecteur ou à sa lectrice. Il livre à « l'apprenti » des secrets d'écriture, classés en thématiques précises selon les chapitres, comme ont pu le faire ses prédécesseurs John Truby pour L'anatomie du scénario ou encore Stephen King dans Écriture : Mémoire D un métier.
 
Et entre deux secrets techniques, voilà que l'auteur digresse et confie à l'apprenti tout un tas d'anecdotes, parfois croustillantes, parfois inutiles, sur sa vie d'écrivain ou sur sa personne, tout simplement. Par le prisme de ses souvenirs, Bruno, considéré comme l'instigateur du mouvement de la résistance, revient sur ce qui l'a conduit en prison et sur cette période glaçante, de son arrestation arbitraire, à son isolement, ses réflexions, la douleur et la soumission.
 
Peu à peu il pose le contexte pour que le lecteur ou la lectrice comprenne. Que nous sommes dans une Europe devenue confédération nommée l'Alliance. Que le monde d'aujourd'hui bien qu'étrangement similaire au nôtre en est aussi incroyablement éloigné. Futuriste. En guerre. Technologiquement avancé. Et appauvri. Un monde où la réalité est altérée par les drogues de synthèse ou augmentée par les implants. Une société qui oppresse, contrôle les populations, sous les directives d'un régime autoritaire qui se plaît à retirer au peuple tout libre arbitre et à creuser les inégalités.
 
Mais au-delà de la souffrance et de l'injustice, il y a l'espoir. Car même enfermé et brisé, personne ne peut empêcher Bruno d'écrire librement…

Trystero est une oeuvre symbolique, qui se veut réflexive en interrogeant la place de chacun.e dans la société et le rôle crucial des livres comme outils d'expression, de lutte et de liberté. Inspirant et à relire, assurément.
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«  Il y a peut-être un espoir, quelque part, dans nos livres. »
Avant-gardiste, engagé, finement politique, « Trystero » est littéralement sidérant.
De signes et de sens, l'exploration d'un monde qui frôle notre contemporanéité.
Hors du temps et de l'espace, dans un entre-monde, ce récit pose ses éclats dans une dystopie subtile et de haute intelligence.
La science-fiction en apogée, stupéfiante et unique. La géométrie de ce roman atypique mérite et vite, un auditoire d'étudiants (es) en littérature.
Ici règne, l'anthologie de l'incarnation de l'écrit.
Bruno Trivanen est le narrateur de cette fiction. Et lui-même, impliqué au coeur d'une trame d'anticipation. Jugé comme subversif, il est emprisonné. Nous sommes dans le tremblant d'un monde totalitaire, futuriste, notre semblable traversée du miroir.
Il est le bouc émissaire d'un état répressif. Il a créé un signe de reconnaissance repris par les résistants, sans même le vouloir. Il est condamné. L'isoloir mental d'une société en déliquescence. L' état le prend en otage. Lui vole tout, jusqu'à son appartenance. Son nom et son identité devenue le barreau noir sur sa conscience. Nous sommes dans le microcosme des fondements de la littérature. Laurent Queyssi (double du narrateur), dévoile les arcades de l'écriture. le socle de la création. On ressent le sable du désert qui se soulève. le temps qui retient subrepticement, la miraculeuse trame.
Nous sommes dans l'incarnation du verbe. le viatique et l'anthologie intemporelle. L'apothéose d'une narration qui mêle le passé, le présent, le futur de Bruno Trivanen.
Emblème du libre-arbitre, de la pensée critique, de la liberté de conscience. Ici, le règne de la vie-même, de l'alphabet théologal, du pouvoir de l'imaginaire et de l'absolue vérité.
Voyez la grandeur de ce roman qui détourne le champ fictionnel.
« Évidemment, il n'y avait pas que les livres. Nous recevions encore des fictions télé de tous les pays... » « Je venais de faire l'expérience de l'écriture et elle se révélait différente de tout ce que j'avais déjà vécu. » « Quand j'écrivais, je me sentais vivant. »
Les chapitres sont des architectures qui s'assemblent. La Babel, et de loin, l'émerveillement pour cette lucidité hors norme de Laurent Queyssi.
Surdoué, érudit, il délivre la somme des savoirs, d'une façon innée. Les références littéraires, la puissance, d'une sincérité radicale. L'apothéose de la postérité verbale.
Le roman est le socle du vivant et de l'attachement à l'urgence d'écriture.
Bruno Trivanen va, dès sa sortie de prison, écrire ses mémoires. Transmettre, tel un devoir de maître, l'enjeu de la création. Donner les clefs et tout ici, provient d'une maturité, d'une clairvoyance et d'une maîtrise extrême.
On ressent comme un rite de passage sur la rive qui fédère et devient spéculative.
Écrire pour des apprentis du verbe. Ceux, du premier mot et de l'idée-gué.
Le roman est une éruption volcanique. La lave est l'encre-monde.
« L'auteur est son premier lecteur. »
« On pourrait aussi comparer ce mouvement à celui de l'alchimiste qui débute par un travail de recherche et de plongée dans la littérature des anciens. Pour réussir le Grand Oeuvre, il doit d'abord s'imprégner de la méthode, décrite sous forme cryptée et parfois contradictoire dans des ouvrages séculaires, avant de se mettre au fourneau et de commencer à transformer la matière. »
« Comme je viens de l'expliquer, les idées sont partout et l'originalité une exception. »
« Trystero » est un chef-d'oeuvre . le lire c'est vivre une fécondité artistique, révolutionnaire, visionnaire. Syntaxiquement insurpassable, il est l'édifice.
« Quand un romancier sait ce qu'il veut dire, la technique vient toute seule. » Colin Wilson.
Le piédestal d'une littérature de prodigalité.
Publié par les majeures Éditions MU.
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Quel est le rôle de l'artiste ? Quelle place occupe l'écrivain ? Que laisse-t-il comme héritage ? Doit-il même laisser un héritage ?

A l'heure où de plus en plus d'auteurs et d'actrices s'engagent et prennent publiquement la parole, Laurent Queyssi aborde la question en faisant un pas de côté, un pas de côté fictionnel. Pas de grand discours ni d'emphase. Mais l'histoire de Bruno Trivanen, vieil écrivain qui décide à l'aube de sa vie, dans un ouvrage testamentaire, de passer la main à de potentiels apprentis écrivains. Il rédige donc une sorte de manuel d'écriture dans lequel, s'il ne livre pas de méthode, il explique comment étape après étape il a construit son oeuvre et comment celle-ci a impacté son existence. Car Bruno est un grand écrivain, un écrivain qui s'est retrouvé malgré lui le porte parole d'une génération qui n'accepte plus le joug technologico-dictatorial de l'Alliance européenne, régime totalitaire qui contrôle la vie de ses citoyens et verrouille toute l'information. Mais Bruno se voit privé de ses libertés élémentaires, emprisonné parce qu'il a créé un personnage, un signe de ralliement, osé critiquer le gouvernement.

Libéré mais assigné à résidence et pourvu des dernières technologies de contrôle qui réduisent ses libertés (lentilles connectées, implants, et ce fameux Aug dont on ne sait pas vraiment en quoi il consiste), il se décide à rédiger ses mémoires et à en faire un manuel de résistance.

Maniant l'art de la narration, brouillant les frontières entre réalité et fiction, Laurent Queyssi utilise la dystopie pour penser la résistance culturelle et mettre en perspective la place de l'écrivain et la portée politique de son oeuvre. Maîtrisant les différents genres de l'imaginaire, convoquant artistes fictifs et réels, Laurent Queyssi dresse une société qui est sur le point d'advenir, une dictature technologique. On est pas loin de 1984, on serait même peut être en 2084 que ça ne me surprendrait pas !
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TRYSTERO de Laurent Queyssi aux @editionsmnemos est ma révélation coup de coeur science fiction.
Dans cette dystopie, écrite à la première personne, un auteur, créateur d'un symbole révolutionnaire raconte ses années de captivité, emprisonné par l'Alliance, dans un monde futuriste ou la technologie s'est immiscée dans chaque part de la vie, entre implants cérébraux, lentilles avec IA, gardiens de prison à la conscience bridée pendant les heures de travail.
l'auteur livre une réflexion d'une poésie fulgurante sous forme d'une méthode pour écrire un roman s'adressant à l'apprenti qui existe en chacun de nous
Loin de sacraliser le rite de l'écriture, à travers un scénario habilement orchestré, c'est avec autant de finesse, de délicatesse et d'humilité que Laurent Queyssi (ou son narrateur), offre sa vision de la littérature, de ses influences, qu'elles soient littéraires, cinématographiques où musicales., qu'elles proviennent du vécu comme de notre environnement.
TRYSTERO invente un nouveau langage, évoque cette nécessité d'écrire comme moyen de résistance dans un monde déshumanisé, robotisé vers lequel nous tendons dans un futur pas si lointain, dans un monde où certaines oeuvres sont réécrites pour mieux être effacées.
TRYSTERO de Laurent Queyssi est une ode à l'écriture comme à la créativité que j'ai devoré d'une traite, éblouie.
C'est assez rare pour que je le signale car je suis malvoyante et lire longtemps est difficile mais TRYSTERO porte cet espoir, cette passion irrépressible qui nous emporte de son élan.
Merci a Laurent Queyssi pour cette oeuvre qui restera gravée
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les fictions ne sont pas sacrées. On peut les abandonner et les reprendre plus tard, ou jamais, les relire plusieurs fois ou au contraire les laisser sur une étagère. Elles ne nous en voudront pas.
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J'appartiens à l'autre catégorie avec ceux qui aiment l'acte même de l'écriture, la sensation de concentration extrême qui confine à l'abandon, à l'oubli, lorsque les lettres, les mots, les phrases s'accumulent comme posés là par un être inconscient d'accomplir ce miracle.
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Il y avait aussi sans doute une question de rythme : les livres me permettaient de ralentir le temps, de m'arrêter pour relire un paragraphe ou contempler une planche particulièrement habile sur le plan narratif.
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L'accueil fait à ma saga Trystero aurait été bien différent sans un lectorat prêt à s'identifier à la figure de Fulbert Delharme... et sans Plexway pour en acheter les droits en vue d'une adaptation Aug.
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Donnez une idée de départ semblable à deux écrivains, le traitement en sera si différent qu'il deviendra difficile de deviner que les deux récits partaient d'un point similaire.
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Vidéo de Laurent Queyssi
Extrait du livre audio « Mona Lisa disjoncte, trilogie de la cité tentaculaire, tome 3 » de William Gibson, traduit par Laurent Queyssi, lu par Nicolas Djermag. Parution numérique le 23 novembre 2022.
https://www.audiolib.fr/livre/mona-lisa-disjoncte-9791035409906/
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