AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234071766
320 pages
Stock (08/02/2012)
3.62/5   29 notes
Résumé :
À onze ans, Tracey vit à Saint-Denis, entre la cité des Quatre Mille et la cité des Cosmonautes. Elle déteste son beau-père, Takashi, un Japonais qui essaie d’apprendre à parler le français, et entretient des relations compliquées avec sa mère Elizabeth. « Me gâcher la vie, c’est tout ce que tu sais faire ! » hurle-t-elle deux à trois fois par jour, avant de gifler sa fille. Tout semble pouvoir durer ainsi invariablement.
Pourtant, en septembre, Tracey entre... >Voir plus
Que lire après La belle annéeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
3,62

sur 29 notes
5
2 avis
4
4 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis
C'est avec un peu de réticence que j'ai ouvert ce roman. Encore un enfant qui raconte la vie. Encore un auteur qui se croit malin en donnant des mots plein de candeur ou d'ironie à une petite fille de onze ans.
Sortant du "Au pays des kangourous", j'étais un sceptique quant à l'intérêt de cette chronique de banlieue sordide. En fin de compte, j'ai tourné les pages et je suis arrivé à la fin de cette "belle année"plutôt satisfait de ma lecture.
Tracey Charles nous parle de son année de sixième dans un collège assez pourri d'une ville à mauvaise réputation : Saint Denis. Malgré sa basilique et son lycée de jeunes filles de la Légion d'Honneur, c'est, selon les chiffres, la ville la plus violente de France. Pourtant de la violence physique il y en a peu dans cette "belle année". La jeune collégienne vit avec sa mère qui la déteste et le nouveau compagnon japonais de celle-ci qu'elle trouve moche et qu'elle ne supporte pas. Son père, phobique social, n'habite pas loin et partage sa vie entre une mère possessive et une maîtresse africaine. Tracey est ami avec Cosimo, garçon sensible, se revendique homosexuelle et pratique une religion qu'elle a inventé : l'adoration du 8.
Au milieu de personnages hauts en couleurs, Tracey va vivre une année un peu particulière qui la verra passer de l'enfance à la pré-adolescence, de garçon manqué en jeune fille s'ouvrant au monde, comme une chenille se transformant en papillon. Son quotidien au collège, ses rapports avec sa famille, ses interrogations sur la religion, son imagination, ses préjugés sont racontés au fil des saisons que l'on arrive à percevoir entre deux barres d'HLM.
Tout cela est raconté par la bouche de Tracey, bonne élève fûtée mais un peu caractérielle. le talent de Cypora Petitjean-Cerf est de restituer le langage de son héroïne sans maniérisme, sans la rendre plus intelligente qu'elle ne l'est ni sans remarques hautement impertinentes et ironiques sur les adultes qui l'entourent, lot commun de ces chroniques aux saveurs enfantines. Là, où d'autres auteurs se laissent aller à une débauche de faux mots d'enfants, l'auteur trouve la bonne tonalité pour rendre Tracey vraie et juste. le monde de la banlieue est décrit sans les clichés habituels.
La suite sur le blog
Lien : http://sansconnivence.blogsp..
Commenter  J’apprécie          80
Tracey a onze ans. Elle vit avec sa mère caractérielle et enceinte et son beau-père japonais Takeshi dans la cité des Cosmonautes à Saint-Denis.Son père, phobique, vit reclus dans une tour HLM du quartier. Elle rentre en sixième au collège Jean Lurçat.

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire cette histoire. Tracey est une pré-adolescente vive, intelligente, lucide et terriblement attachante. Et j'ai suivi avec beaucoup d'intérêt son évolution au fil des pages. Car il s'agit bien d'une évolution, Tracey est observatrice et si parfois elle se fait des idées préconçues, elle comprend qu'en dialoguant ou en s'ouvrant aux autres, on vient à bout des préjugés et qu'une personne a de nombreuses facettes.

Il y a aussi tous ces personnages qui gravitent autour d'elle, le monde du collège, ses amis, sa famille, sa cité. La description de la banlieue n'est pas caricaturale mais est dépeinte avec humanité.

Une belle découverte.

Commenter  J’apprécie          70
Cypora Petitjean-Cerf nous raconte l'histoire d'une adolescente qui entre en sixième au collège Jean Lurçat de Saint-Denis. Sa vie n'est pas évidente : sa mère ne s'occupe que bien peu d'elle et n'est pas très aimante, son beau-père l'exaspère, son père, qui vit dans la cité d'à côté, est au chômage et ne parvient pas à sortir de chez lui (ou alors en de très rares et brèves occasions). Elle ne comprend pas le comportement de la majorité des élèves de son collège, ne supporte pas l'injustice et de tenir tête aux professeurs, et pourtant elle passe pour une dure et a du mal parfois à contrôler ses accès de rage, s'en prenant même à son meilleur ami Cosimo. Rabah est l'un de ses camarades qui ne peut s'empêcher de troubler la classe, ce qui exaspère au plus haut point Tracey. Et pourtant, par les hasards de la vie, elle va passer son année de sixième, cette “belle année”, en sa compagnie, et c'est tout son monde qui va évoluer et changer, comme c'est souvent le cas à l'adolescence.

Nous suivons de très près Tracey dans ce fantastique roman puisqu'il est écrit à la première personne. L'écriture est fluide, tout simplement incroyable, on ne s'ennuie jamais, bien qu'il n'y ait pas de rebondissements toutes les trois pages. La force de l'auteur a été de découper son récit en quatre parties, suivant les saisons de l'année scolaire de Tracey, débutant à l'automne pour s'achever à la fin de l'été. Et ces chapitres sont divisés en courtes parties délimitées par des astérisques, dépassant que rarement la page. C'est la grande force de ce roman : nous sommes dans la tête de Tracey, et nous suivons le cours de ses pensées, passant de son beau-père, au collège, à Cosimo, ou encore à son père. le récit est à la fois dense et très simple. Et de petites parties en petites parties, on ne lâche que difficilement ce beau roman sur l'adolescence dans un collège assez difficile, dans une ville connue pour ses cités, dans la vie compliquée de cette gamine qui a bien du mal à trouver sa place. Et on ne tombe jamais dans le pathos. La dernière page fermée, on espère que Tracey s'en sortira, mais l'auteur a réussi à s'arrêter à temps, sans nous donner trop d'indices sur la suite.

Ce roman est donc composé de nombreuses chroniques de la vie de Tracey, adolescente peu ordinaire. La complexité du caractère de cette enfant fait la force de ce roman. C'est un peu comme si on entrait dans la tête de cette adolescente, qui peine elle-même a expliquer parfois son comportement, ne comprenant pas ses émotions, et se débattant dans un monde dont elle connaît mal les règles, ce monde d'adultes si imparfaits qui lui donnent parfois l'impression d'être elle-même plus mature qu'eux (et notamment ses parents). Toutes les choses auxquelles elle croie, ce qu'elle se figure sur la vie des autres, et notamment du père de Rabah, juste par ses propres hypothèses d'après ce qu'elle entend tous les jours et des petites informations qu'elle grapille par ci par là, nous montre l'hypocrisie du monde dans lequel on vit et le climat de suspicion qui marque notre époque.

Ce roman est d'une très grande richesse, se lit avec une facilité déconcertante, et dépeint ce passage du monde de l'enfance à celui de l'adolescence, par la confrontation au monde des adultes, de manière admirable.

Un seul conseil : lisez-le !
Lien : http://breveslitteraires.wor..
Commenter  J’apprécie          20
Dans La belle année, Cypora PETITJEAN-CERF prend la plume de Tracey Charles, onze ans, collégienne à Saint-Denis, et plutôt futée pour son âge. Au fil des saisons, le lecteur assiste au quotidien de la fillette sous formes de petites scènes de la vie quotidienne. C'est avec une écriture expressive et moderne qu'une année va s'écouler, avec ses hauts et ses bas, accompagnée par des personnages plus ou moins figés.



Adopter la voix d'un enfant est un exercice littéraire très périlleux. Dans La belle année, l'exercice est, dans l'ensemble, réussi. On arrive cependant à repérer des failles lexicales, mais à de rares reprises. le fait que Tracey soit une fille intelligente aurait pu être une aide supplémentaire, dans l'optique d'écrire le plus juste possible. L'écriture en elle-même est fluide et très contemporaine, osant même les fautes de français pour certains personnages. le fond n'est pas pathétique, mais est subtilement touchant, et c'est grâce à la forme du récit - oscillant entre journal intime et monologue - et au jugement - quelque peu nonchalant - de Tracey que des révélations se font, permettant au roman d'évoluer.



Presque tous les personnages sont narrativement et psychologiquement intéressants à étudier, tout comme leurs relations. Tous ont un réel rôle dans le développement de l'intrigue. Leur modernité et leurs lot de problèmes en font des êtres attachants, auxquels il n'est pas difficile de s'identifier. Tracey elle-même nous apparaît comme le plus intéressant des protagonistes. Elle livre au lecteur ses névroses et illusions d'enfants; sa religion du huit ou son homosexualité étant des exemples probants. le lecteur la découvre sans gêne ni tabous, osant tout se dire.



Écrit d'une façon détachée mais pudique, La belle année est un livre intéressant, de par ses personnages, son écriture et son cadre. Il convient toutefois de mentionner la fragilité certaine de l'intrigue, s'épuisant au fil des pages, rendant ainsi le roman de moins en moins surprenant. Enfin, la question qui pourrait se poser au lecteur serait celle du sens de ce roman. Quel en est réellement le message ? le lecteur pourrait en effet rester interpellé à la fin de cette lecture.
Lien : http://actulitteraire.canalb..
Commenter  J’apprécie          50


racey, onze ans, habite dans une banlieue en région parisienne. Intelligente et vive, elle doit composer avec une mère méprisante et de surcroit enceinte, un beau-père d'origine japonaise qu'elle n'aime pas et un père qui vit dans bulle où les phobies sont nombreuses. Sans compter que cette année, Tracey entre au collège.

Dans ce roman, la narratrice est Tracey et c'est elle qui nous raconte son quotidien de jeune collégienne en banlieue. Car Tracey a effectué sa rentrée en classe de sixième où elle retrouve son meilleur ami Cosimo et ceux qui jouaient déjà aux caïds en primaire. Dotée d'une forte personnalité, Tracey est autonome.Heureusement car sa mère ne lui montre aucun signe d'amour et l'humilie dès qu'elle en a l'occasion.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2012/03/cypora-petitjean-cerf-la-belle-annee.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          80

Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Je m'appelle Tracey Charles et j'ai onze ans. Je viens d'entrer au collège Jean-Lurçat qui se trouve tout près de mon ancienne école. L'école des Cosmonautes est la plus pourrie de la ville, tout le monde le dit. Je suis né en 1997 à l'hôpital Delafontaine qui est à deux cents mètres de l'école des Cosmonautes et à quatre cents mètres de mon collège. Cet hôpital a la plus mauvaise réputation du département. Il paraît que des trucs bizarres se passent dans les sous-sols. On raconte des histoires de bébés morts et de femmes à huit bras. Mais cette dernière partie est fausse, évidemment. Certaines personnes peuvent naître avec un tout petit bras minuscule sur le côté genre pince de crabe, mais c'est tout. Il ne faut pas non plus prendre des gens pour des imbéciles.
Commenter  J’apprécie          130
J'ai créé une religion. La religion du Chiffre Huit. Pourquoi ce chiffre en particulier ? D'abord parce que je suis née un huit août. Ensuite parce que je pèse quarante-huit kilos pour un mètre cinquante-huit. Enfin parce que le chiffre huit évoque un corps féminin.
Commenter  J’apprécie          90
Cette semaine j'ai lu deux romans au pied de notre cerisier, la nuque pressée contre l'écorce. "Ma pauvre Tracey, à commenté maman, il faut vraiment avoir la tête en vrac pour lire dehors au mois de novembre. Remarque, j'aime autant que tu restes dans le jardin. Pendant ce temps là, on est tranquilles à l'intérieur."
Commenter  J’apprécie          60
Après une demi-journée de séparation, on a encore plus envie de se voir. Le cœur bat, les jambes et les mains tremblent un peu. On sait qu'on est en vie.
"Même sans ça, on le sait, a souligné Rabah.
- Oui, mais là, on le sent. C'est mieux."
Commenter  J’apprécie          70
Prier ne changera pas la fin du livre mais, puisque la religion permet de demander l’impossible, autant ne pas se priver. C’est l’un des avantages de la foi.
Commenter  J’apprécie          110

Videos de Cypora Petitjean-Cerf (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cypora Petitjean-Cerf
Cypora Petitjean-Cerf - La belle année .A l'occasion du Salon du Livre de Paris 2012, Cypora Petitjean-Cerf vous présente son ouvrage "La belle année" aux éditions Stock.http://www.mollat.com/livres/cypora-petitjean-cerf-belle-annee-9782234071766.htmlNotes de Musique : Taiko Les tambours de Tokyo - 8 - Sukeroku Bayashi
autres livres classés : regards d'enfantsVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (70) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3673 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..