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Frédérique Pressmann (Traducteur)
EAN : 9782020490689
328 pages
Seuil (16/03/2001)
3.98/5   107 notes
Résumé :
D'origine grecque, Dimitri Karras est revendeur "d'herbe" dans un quartier pauvre de Washington. Accompagné de son ami, le Noir Marcus Clay, il passe se ravitailler chez un petit caïd italien, Eddie Marchetti. Celui-ci est en pleine transaction avec un quatuor de tueurs venus de Caroline pour acheter de la cocaïne. L'entretien tourne mal. Quelques coups sont échangés avec les sudistes et en représailles, Clay empoche le paquet de dollars qu'ils avaient versés à l'It... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Lire King Suckerman, c'est prendre son billet pour les années 70 et virevolter, tel le gracile éléphant de mer de base que je suis - attention grand écart facial, et hop, sans les palmes - sur une B.O. de folie.
Alors enfilez vos pattes d'eph', sortez votre plus beau sous-pull orange et libérez votre afro XXL à la Jackson Four staillele, ça devrait pas tarder à funker sévère!

Outre un énorme panard de lecture, King Suckerman s'écoute au gré des innombrables références balancées par Pelecanos histoire de vous imprégner un peu plus de cette période musicale si foisonnante.

Pelecanos, en mixeur de talent, se pose là.
Déroulant un récit puissamment addictif en s'appuyant sur une galerie de personnages généreusement barrée -merci à VietnamTour- portée, au risque de me répéter, par la bande-son omniprésente d'un juke-box formidablement évocateur, l'auteur harponne d'entrée de jeu avec une scène d'anthologie qui donnera et le tempo et l'ambiance des chapitres à venir.

Un récit ancré dans les Seventies et focalisant sur le petit monde pas forcément reluisant des noirs à cette époque, il magnifie l'amitié virile mais correcte tout en faisant la part belle à la violence de ceux pour qui le mot espoir n'est plus de mise.

King Suckerman est de ces bouquins marquants qu'on lit avec les yeux et les oreilles.
Pour un bouquin acheté, double ration de plaisir.
Alors faisez pas la fine mouche et précipitez-vous fissa sur ce roi de la Soul!

4.5/5
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King Suckerman est à l'affiche...cool
La coupe afro, les pattes d'eph,
la chemise à col pelle à tarte,
la démarche chaloupée et le regard dur.
Peut-être un poil trop trop mac... à dame.
Le King fait le buzz sur le grand écran.
comme l'Exécuteur...
le genre de Cooper, un tueur à gage
qui vient de recruter un petit cul de blanc
presque aussi vicieux que lui.
Ils forment à eux deux, un des couples
les plus improbables et psychopathes
Vaut mieux éviter de les croiser...
Mais voilà que Marcus, un vétéran du Vietnam
et patron d'un magasin de disques et son pote grec Karras
à cours de fumette piquent malgré eux la petite nana,
l'herbe et le fric de Mister Spags,
un dealer rital qui vient de recruter la paire infernale.
Le Cooper de joint et son associé ont tout vu.....pas bon, ça....
C'est parti pour un grand moment de la littérature Blaxploitation
George Pelecanos n'a pas oublié l'ambiance
soul et électrique du ghetto noir où il a vécu.
Là, on est en 1976, en pleine revendication noire.
L'auteur retranscrit le moindre détail des fringues 70's ,
les coupes afro, les voitures à la Starsky,
la musique soul, les sirènes qui hurlent mais aussi
la violence à fleur de peau qui éclate n'importe où.
La bande son est incroyable...à écouter d'urgence
les références cinématographiques cultes.
Tarantino peut tranquillement aller se rhabiller,
les dialogues pétaradent.
Bref, tous les ingrédients sont là
pour un grand roman noir en couleurs.
King Suckerman, c'est super...man !
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Un polar très bien construit de mon point de vue. L'auteur arrive à nous décrire la vie quotidienne de ses personnages, ce qui permet au lecteur de s'immiscer dans le récit. Ca " flingue" au son de la " soul music", mais avec modération. Les scènes d'action paraissent très réalistes ( n'ayant moi-même participé à aucune fusillade, c'est difficile à dire). Peut-être y a t-il un peu trop de références musicales ?
Dans l'ensemble, un avis favorable pour cette descente dans l'enfer de D.C.
Un polar relativement sobre et efficace.
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Les voyages en train favorisent la lecture de romans quand même un peu kleenex. je n'ai rien contre Pelecanos, mais par contre j'ai récemment pris le train en compagnie de son King Suckerman. Palpitante, l'intrigue prend place à DC dans le milieu des années 70. Trafic de drogue et gros bras, gros flingue, sniffette et roulage de joints au programme. Mais surtout, une bande son comme j'amais je n'aurais osé rêvé. Tout y passe, de Curtis Mayfield à Can, de Pink Floyd aux Meters, aux Bar-Kays, Hendrix, le Mahavishnu orchestra, Parliament, James Brown et sa BO pour Black Caesar. Bref, du vrai son dans un bouquin, c'est suffisament rare pour être signifié.
Pelecanos a une plume un peu légère mais qui se sort parfaitement bien de toutes les situations que le scénario lui inflige. C'est fluide, sans trop de fulgurance mais l'efficacité est là. Ici, pour ce King Suckerman emblématique d'un certain cinéma des 70's, la blaxploitation, Pelecanos se contente du minimum syndical tout en choisissant avec un soin rare ses seconds rôles, ses personnages principaux, et l'envoutante musique qui tisse une toile sonore autour de cette avancée dans le mur implacable.
Si vous avez vu avec délice The Wire produit par HBO, vous savez alors qu'il y a derrière cette série un instigateur d'origine grecque nommé Pelecanos. Je ne m'étonne pas quand à moi de la qualité de la série au regard de l'extrême minutie dont l'auteur fait part dans l'établissement de ce bouquin là.
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Voilà le genre de polar que j'aime. Nerveux, sombre, sans l'ombre d'un flic, mais strié de rues sales et parcouru par des anti-héros. Pas d'histoire d'amour imposée, pas de justification à la violence aveugle, rien qu'un décor parfaitement dessiné et des personnages tout aussi bien croqués qui tentent d'y survivre. Ou de tout saccager, selon.
L'ambiance 70's , à Washington, sort des sentiers battus et l'immersion sonore est palpable. J'ai d'ailleurs lancé une playlist pour mieux m'immerger dans la bande son. Derrière la trame principale, l'auteur esquisse une amérique en désarroi. le traumatisme de la guerre du Vietnam est vif, et le choix de la date pour le final n'est évidemment pas anodin (le 04 juillet, fête nationale).
Que dire aussi de cette inversion des pôles avec un petit voyou blanc qui se retrouve dominé et manipulé par un gangster hors norme, qui évoque Omar Little de la série The wire (co-produite et co-écrite par Pelecanos, pour placer un peu le pedigree du monsieur).
Petites et grandes histoires s'entremêlent, avec ce qu'il faut d'action et de brutalité, et cette galerie de personnages tous incroyables et justes, même lors qu'ils n'apparaissent que brièvement.
Un vrai auteur, une vraie histoire, voilà un vrai bon bouquin, à des kilomètres des thrillers écrits sur la même trame et qu'on retrouve en tête de gondole (oui, il en faut pour tous les goûts, parait-il...)
Hendrix, au fait : rayon soul ou rock n'roll ? ;)


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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Wilton Cooper avala sa dernière gorgée de bière, écrasa la cannette et la balança par-dessus son épaule sur le siège arrière. Il replaça le haut-parleur dans son support, sortit de sa tire, passa devant les rangées de voitures et se dirigea vers le champ sombre qui se trouvait derrière la baraque du projectionniste. Avec tout ce qu'il avait avalé, il avait une sérieuse envie de se vidanger la bonde et il était pas question de faire la queue dans les chiottes des hommes.
Cooper gémit un peu quand jaillit son jet puissant. […] Il se secoua la pine et la rangea bien à sa place. C'est là qu'il vit un jeune blanc qui venait de l'extrémité opposée du champ et qui se dirigeait vers la porte arrière du bunker du projectionniste.
Le gars avait une coiffure afro énorme et mitée, aussi grosse que celle de Doctor J. Il portait des pattes d'eph jaune citron et une chemise en rayonne imprimée sortie par-dessus. Sa chemise était à l'extérieur parce qu'il avait glissé un fusil à canon court — ou à canon scié, Cooper n'arrivait pas à savoir — dans la jambe de son pantalon, le long de sa hanche droite.
Cooper connaissait la chanson. Il avait fréquenté des petits braqueurs qui débarquaient comme ça dans les débits de boissons et les banques.

Chapitre 1.
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Clagget appuya sur la gâchette. Le gros fut projeté en arrière, se cogna contre le mur de parpaings et fit dégringoler un tableau d'affichage qui y était accroché. Clagget déchargea tout son flingue — c'était bon, ça, ça lui faisait du bien — et regarda le gros bondir à droite, à gauche, comme une perche en cale sèche. un bout d'os brisé dépassait au milieu de ses épaules déchiquetées. Clagget se demanda mollement où était passée la tête du mec.
Il remit le flingue dans la jambe de son pantalon. Tout en se dirigeant vers la porte, il essuya un truc sur sa joue qui ressemblait à une limace tiède et le balança de côté.

Chapitre 1.
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- J'imagine que t'as jamais écouté Band of Gypsys, alors ? reprit Rasheed.
Et voilà ! Clay ferma les yeux, respira profondément. Puis il les rouvrit sur le poster Rufusized accroché au mur, s'attarda sur Chaka Khan - rien à dire, elle était vraiment bien roulée - pour se détendre un peu.
- Si, je l'ai déjà écouté. Et alors ?
- Avec Buddy Miles à la batterie ? Jimi décolle, il joue complètement funk, c'est clair. " Machine Gun" et tout ça. Et toi, tu dis qu'il a pas sa place dans la section Soul ? Tu sais bien qu'il se dirigeait de plus en plus vers le funk quand il...
- Mais tu te prends pour qui ? Amazing Kreskin ou une connerie comme ça ? Le mec est mort et toi tu vas me dire vers où il se dirigeait ? Moi, je te dis que là où il en était, quand il est mort, c'était du rock et que c'est là qu'on va ranger ses disques tant qu'on est dans ma boutique. Tu piges ?
- Je pige, Patron, dit Rasheed, avec un pseudo-accent blanc. Je pige bien tes vibratos de basse.
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Cooper avait remarqué, en plus de ses boutons et de sa mocheté générale, que le garçon avait maintenant une ligne de pus blanc le long des gencives, là où les dents se trouvaient dans le temps. Une infection, sans aucun doute, ce qui signifiait qu'il allait faire de la fièvre.
Mais comme les frangins disaient en taule, c'est pas sa tronche que tu baises, de toute façon, et du côté des parties postérieures, le petit Clagget était aussi bien doté que n'importe quel autre jeune garçon que Cooper avait rencontré.
Ouais, Cooper se dit qu'il allait prendre son temps avant de s'habiller, rester un peu assis dans la fraîcheur de la clim à boire sa drôle de bière, et attendre que le gamin sorte de la douche pour le mettre à sa place, celle pour laquelle il était fait, le nez dans les coussins.
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Karras longea la rangée de téléviseurs, des Sony pour la plupart, le succès de l'année. La tête de Yul Brynner - un Yul Brynner chevelu ! - apparaissait sur tous les écrans, avec Robert Mitchum en contrechamp qui avait l'air de s'ennuyer ferme. Difficile de savoir si Mitchum dormait ou s'il était réveillé. C'était le film sur Pancho Villa, mais Karras n'arrivait pas à se rappeler le titre, Charles Bronson aussi était dedans.
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Vidéo de George P. Pelecanos
Plongée dans l'univers sombre et captivant du polar français, la talentueuse auteure nous entraîne une fois de plus dans les méandres de l'enquête criminelle avec son dernier roman, "Reine" paru aux éditions Denoël. Après le succès retentissant de "18.3: Une année à la PJ", adapté brillamment par Dominik Moll dans "La Nuit du 12", Pauline Guéna confirme son statut de nouvelle reine du genre. Après une incursion dans l'édition et une carrière de ghostwriter, elle trouve sa voie dans l'écriture, sous les conseils avisés de George Pelecanos. Son immersion au sein d'une brigade criminelle lui offre une matière brute, nourrissant ses romans de réalisme et d'authenticité. Avec "Reine", Pauline Guéna prouve une fois de plus qu'elle a sa place dans le monde du polar et qu'elle risque même de devenir un grand nom de ce genre dans les années à venir...
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Je viens de découvrir Pelecanos et je ne m'en remets pas !

Je m'appelle Nick Stefanos, détective privé, j'ai du mal à convaincre mon pote Billy Goodrich que je fais ce qu'il m'a demandé, uniquement .....?.....

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