L'auteur nous propose un nouveau regard sur la situation actuelle de notre monde. Il est en effet crucial de changer de paradigme afin de trouver des solutions intelligentes. Donc, à l'heure où le philosophe
Michel Onfray publie
la Nef des fous à partir de fait réels, il est grand temps de se doter des moyens de réfléchir et d'agir. Selon une citation attribuée à
Albert Einstein: « La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent ».
Donc, nous y sommes. La misère fut très longtemps source de crise, c'est désormais au tour de l'abondance de générer nos malheurs.
Qu'est-ce à dire ? Serait-ce uniquement un problème de management, de régulation, de bonne gestion ? Partiellement.
Mais plus fondamentalement, il s'agit bien plus de renouveler notre vision du monde.
Etant chrétien, j'illustrerais mes propos d'histoires bibliques qui portent en elles les bases d'une réflexion sur le devenir de l'humanité.
Sans plus tergiverser: serions-nous ou pas comme le peuple hébreu en Egypte, dans l'attente d'une libération ?
Rappelons nous ce passage du livre de l'Exode, au chapitre 16, verset 1 à 3 : "Toute l'assemblée des enfants d'Israël partit d'Elim, et ils arrivèrent au désert de Sin, qui est entre Elim et Sinaï, le quinzième jour du second mois après leur sortie du pays d'Egypte. Et toute l'assemblée des enfants d'Israël murmura dans le désert contre Moïse et Aaron. Les enfants d'Israël leur dirent: Que ne sommes-nous morts par la main de l'Eternel dans le pays d'Egypte, quand nous étions assis près des pots de viande, quand nous mangions du pain à satiété? car vous nous avez menés dans ce désert pour faire mourir de faim toute cette multitude."
Ce texte est révélateur de notre nature humaine imparfaite. Après avoir très longtemps aspiré à la liberté, deux mois et quinze jours après leur libération d'Egypte où ils avaient vécu de grands tourments physiques, moraux et spirituel. Ils oublient de constater que la transition par le désert se passe remarquablement bien pas de malade, pas de blessé, de l'eau, de la nourriture. Leur manque d'espérance et de capacité à envisager l'avenir les rend victimes d'une sorte de syndrome de Stockholm antique aussi nommé le syndrome de la femme de Lot. Donc, l'abondance dans laquelle nous vivons n'est-elle pas addictive au même titre que le fut l'abondance de l'Egypte antique pour les Hébreux.
Les réflexions de
François-Xavier Oliveau, économiste libéral rejoignent l'initiative de
Gaspard Koenig, pour revivre l'humanisme européen. Celui-ci traversa, à cheval, l'Europe de Bordeaux à Rome sur les traces de Michel de
Montaigne. En février, 2021, il publie alors
L'enfer, qui aussi paradoxalement que
la crise de l'abondance, décrit les mésaventures d'un voyageur prisonnier dont les moindres désirs sont instantanément satisfaits,. Il peut se déplacer où il veut sur la Terre à la condition expresse qu'il demeure dans le périmètre de l'aéroport.
Inéluctablement, ceci nous rappelle le Discours sur la servitude volontaire de l'écrivain humaniste, du XVI ème siècle,
Etienne de la Boétie, ami de
Montaigne.
Donc, il émerge de cet essai économique que Liberté, justice, paix sont des aspirations sont des valeurs qui permettraient de trouver des solutions durables à la condition que « la philosophie pour diriger la vie », la célèbre devise de Phi Beta Kappa soit prise au sérieux. En ce sens, nous constatons que le bonheur nécessite sa part d'effort, sa part de risque en équilibre avec la satiété. Donc, nous constatons à la lecture de
la crise de l'abondance, que L'équilibre est un courage comme nous le rappelle le Général Pierre de Villiers dans son dernier ouvrage.
Au-delà des réflexions qu'il suscite, l'essai de
François-Xavier Oliveau est écrit dans un style simple et clair. Pédagogue remarquable,
La crise de l'abondance nous permet d'aborder chacune des notions nécessaires à sa compréhension avec aisance.