Aux heures sombres de la France occupée par les nazies, les groupes de combat des FTP-MOI (francs-tireurs partisans et main-d'oeuvre immigrée) subissent une répression féroce, comme tous les groupes de Résistants. le poète
Missak Manouchian, communiste arménien se voit proposer de devenir chef militaire du groupe d'Ile-de France. Mais, alors qu'il multiplie les opérations audacieuxes et forme de nouveaux membres, il se sent observé et en danger.
Jacques Duclos,
Louis Aragon,
Charles Aznavour, Charles Tillon ou encore le peintre Krikor Bedikian jalonnent l'histoire du poète et communiste arménien à la tête d'un réseau de résistants émigrés, révélant un profil très différent de l'image véhiculée par l'affiche rouge placardée par les nazis.
Le 21 février 1944, il dénoncé et arrêté par les brigades spéciales françaises.
Jean-Pierre Pécau, connu notamment pour son excellent album Les cent derniers jours d'Hitler, nous raconte les derniers mois de
Missak Manouchian et de son réseau, questionnant avec finesse les causes de leur arrestation et révélant des zones d'ombres. Ces interrogations avait déjà été émises par sa femme, Mélinée, qui était allée jusqu'à accuser le PCF d'avoir permis la capture de ce groupe. Ont-ils été trahis ? Ont-ils été sacrifiés ? Cela reste un mystère à ce jour.
Ces six derniers mois sont retranscrits avec un mélange de justesse et d'enquête sur ce qu'il s'est réellement passé, et parfaitement dessiné par Eduardo Ocaña, qui nous propose des graphismes précis, délicats, dans une ambiance vintage bien adaptée à l'intrigue. le dessin reste sobre, avec des couleurs ternes, montrant sobrement les filatures, les attentats, les questionnements et l'émission télévisuelles des années 1970 qui questionne ces événements.