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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Paniqué, d'horribles images encore en tête, Clifton Vakansie quitte, le plus discrètement possible la maison, et ne pense qu'à une chose : se cacher. S'il se réfugie chez la mère de sa petite fille, les gendarmes, en tête le commandant Franck Marcy, ont eu la même idée. Son crime : soupçonné du meurtre de Willy Nicolas, chez qui des voisins l'ont vu sortir. Malheureusement pour eux, l'interpellation se passe mal et Clifton réussit à leur échapper. Pour aider la brigade de recherches de la compagnie de Saint-Laurent-du-Maroni, la capitaine André Anato est appelée en renfort. Une aide bien précieuse d'autant que peu de temps après, le corps d'un jeune homme est retrouvé peu avant Charvein, là où Clifton aurait été aperçu. Découvert par sa mère, Melita, Bradley a été roué de coups avec une pierre. Mais l'affaire se complique dès lors que les autopsies révèlent la présence d'ovules de cocaïne...
De son côté, Vacaresse, déchu de ses fonctions au sein de la brigade de recherches de Cayenne, s'est reconverti en agent de recherches privées. Sa toute nouvelle mission l'envoie du côté de Saint-Laurent-du Maroni où Monique, la nièce d'Anato, lui a demandé de surveiller son petit ami, Francis, dont elle doute de sa fidélité. Une mission qui va l'entraîner sur un terrain glissant, lui déjà préoccupé par la détention de son fils...

L'on retrouve avec un immense plaisir le capitaine Anato pour une enquête beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, aux multiples ramifications et aux rebondissements et dénouement inattendus. Si le meurtre de deux jeunes hommes, qui s'avèrent être des mules, semblent être le fait d'un seul homme, comme le pense surtout le commandant Marcy, Anato, lui, semble plus perplexe. le duo d'enquêteurs, mal assorti, devra tout de même faire front et équipe face à l'ampleur de ces deux crimes. En parallèle, l'on suit les investigations de Vacaresse sur le dénommé Francis. Sans le savoir, sa mission allait le mener sur le terrain de son ancien collègue, Anato. Sur fond de drogue et de règlements de compte, Colin Niel nous offre un roman tout simplement vertigineux et d'une grande richesse. En effet, en toile de fond, il nous dépeint l'histoire de la Guyane depuis des décennies mais aussi ses relations avec ses voisins, notamment le Suriname. Tout un pan historique et géo-politique de cette région méconnu mais absolument passionnant et fort documenté. Les personnages, fouillés, profonds et riches, sont d'une grande justesse. Aussi bien le capitaine Anato, toujours à la recherche de ses origines (notamment de ce père qu'il ne connaît pas), le commandant Marcy, d'origine créole,
Un roman tout à la fois policier, social et politique, intelligent et captivant...
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Le Maroni, fleuve mythique ,mystérieux, protecteur ou complice ,frontière illusoire entre Guyane et Suriname.

L'Obia , l'esprit des ancêtres , protecteur lui aussi ...

Cette croyance de la nuit des temps va permettre à l'auteur l'élaboration d'une impressionnante mosaïque qui va nous plonger dans la jungle des cartels de la drogue en suivant le destins de trois jeunes gens ,des "mules" impliqués dans le trafic de cocaïne.

Et, moralité oblige, la police doit faire son devoir et c'est là qu'entre en scène le capitaine Anato ,un guyanais exilé toute sa jeunesse à Paris qui, au fil de ses enquêtes tente de retrouver sa famille et ses racines ,un parallèle non négligeable pour pénétrer les villages de la jungle et fouiller dans le passé.
Et, bien sûr, on retrouve les autres personnages de la trilogie guyanaise : Obia est le dernier volet.

C'est un thriller ,palpitant ... et crime il y a !
Le personnage d'Anato permet tous les liens et selon les besoins du récit, on va plonger dans l'histoire des esclaves, les Noirs-Marrons qui s'étant évadés ont construit des villages dans la jungle et sur les bords du fleuve, celle des bagnards, celle des colons ou des créoles... La cohabitation de cette population multiple n'est pas simple : chaque ethnie étant fortement attachée à son identité culturelle et à ses traditions.

Une large part est faite à l'évocation de la guerre civile des années 80 : lui ont succédé les guerrillas entre cartels, leur toute-puissance, ainsi que corruption et violence dans une société aujourd'hui rongée par le chômage .

Dans ce roman, l'histoire ancienne est toujours en toile de fond avec l'évocation régulière de l'Obia ce qui crée parfois une atmosphère déroutante ,onirique ,nébuleuse.
Des moments fugaces, de mystérieuses parenthèses qui s'estompent très vite pour mieux retrouver le rythme trépidant de l'aventure.

Un roman conséquent, ,historique, ethnique ,roman policier, thriller ,récit d'aventure , complet dans le sens où tous les aspects humains sont abordés :les relations familiales, le sort des femmes,les relations de couple, les histoires d'amour,les problèmes sociaux, le quotidien ...

Un travail impressionnant d'investigations et de recherches ajouté à des connaissances personnelles aurait suffit à faire un bon livre mais si on y ajoute une belle prose toute empreinte de passion et d'amour pour cette terre alors, on a une oeuvre luxuriante , rare.




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Le voyage en Amérique du Sud prend fin...
(Troisième opus des investigations du capitaine Anato).*

La Guyane, petit morceau de France coincé entre le Suriname et le grand Brésil, petite entrée vers l'Eldorado pour les peuples voisins qui espèrent en un avenir meilleur sous la protection de la République, bonne mère avec son RMI et ses allocations...

Si l'auteur sait mettre en scène une trame policière efficace pour sa trilogie guyanaise, il réussit surtout et avant tout à nous passionner pour un département qui s'avère extrêmement compliqué à gérer. Par une série de meurtres dans les communes du littoral et sur les rives de son grand fleuve-frontière le Maroni, c'est une véritable radiographie d'un département métissé, gangrené par la pauvreté, confronté à une immigration incontrôlable venant des pays limitrophes, à des réfugiés clandestins, à un trafic de cocaïne intense et aux soubresauts d'un passé de guérilla.

Aucun temps mort dans le déroulé d'une histoire aux multiples ramifications. Pour Anato, son inspecteur vedette, c'est encore et toujours la recherche de ses racines, de la compréhension du peuple Noir-Marron issu de l'esclavage, entre superstitions et sorcelleries, exterminations et déplacements des populations.

Colin Niel m'a tenue en haleine avec cette trilogie policière, autant sociale qu'historique et politique, dont le rythme et l'intérêt n'ont jamais faibli au fil des trois enquêtes.

Une vraie réussite et un auteur que je vais suivre fidèlement...

*Les hamacs de carton / Ce qui reste en forêt
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La troisième, et pour le moment la dernière, des enquêtes du capitaine de gendarmerie Anato. Je devrais d'ailleurs écrire "les" plutôt que "la", tant, dans ce livre, les affaires sont imbriquées : affaire du temps présent avec le trafic de cocaïne ; affaire du passé avec les réminiscence de la guerre civile au Surinam ; affaire entre deux, autour des conséquences du flux de réfugiés surinamiens en Guyane française.
Pour moi, c'est le roman plus abouti de la trilogie. le croisement des affaires, qu'on découvre progressivement, tien en haleine jusqu'à la fin.
Il me semble que l'écriture de Colin Niel s'est affinée, diversifiée, par rapport aux deux ouvrages précédents, même si je trouve qu'il abuse un peu des formules du type "Je prends ça aussi, il dit." Globalement, ça se lit très très bien, sans aucun ennui.
Enfin, il faut souligner le travail de documentation, sur l'histoire et la géopolitique de la région.
Au final, un très très grand polar ethnologique !
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La Guyane comme tout bon métro , je n'en connais que le bagne et les fusées quant au Suriname , je n'aurais même pas su le placer géographiquement, autant dire que le dépaysement qu'offre cet excellent polar fut total !

Deux pays nés des colonisations, ici française et néerlandaise , deux pays qui se font face de chaque côté du fleuve Maroni, des populations d'origines diverses , on vit d'un côté ou de l'autre, on passe on repasse. le fleuve est une frontière incontrôlable et quelle aubaine qu' une arrivée sur un aéroport en Europe via la France pour un trafic de drogue!

C'est vers ce trafic bien rodé que s'oriente l'enquête de Marcy et Anato , gendarmes chargés de résoudre le meurtre de trois jeunes en Guyane.

Une enquête racontée de main de maître qui nous entraine dans l'histoire du Suriname, la forêt amazonienne, les bidonvilles et les différents groupes de populations.

Absolument passionnant j'ai traversé ces presque 600 pages sans lassitude, absorbée par l'enquête et les images de coin du monde.

Dernier tome d'une trilogie j'ai lu ce roman sans connaître les deux premiers tomes sans que ce soit un problème mais je vais m'y intéresser rapidement.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Publié en 2018, le recueil de la Série Guyanaise, rassemble trois romans où Colin Niel met en scène le capitaine de gendarmerie André Anato affecté au département amazonien de la Guyane. Dirigeant la Section de recherches de Cayenne on découvre un officier en proie au doute alors qu'il retrouve ses racines Noirs-Marrons en débarquant sur la terre d'origine de ses parents disparus en trouvant la mort dans un accident de voiture. Premier volume de la série, Les Hamacs de Carton nous permet de prendre la pleine mesure des rites et traditions du peuple Noir-Marron, notamment durant la période de deuil, tout en découvrant le brassage de cette région métissée avec pour conséquence cette quête administrative insensée des origines permettant l'obtention de papiers d'identité français, objets de toutes les convoitises et de tous les excès. En parallèle des enquêtes qu'il dirige, André Anato, cherche à lever le voile de mystère qui entoure ses origines en interrogeant les membres de sa famille qui semble lui dissimuler certains éléments. On en saura un peu plus à la lecture du second volume, Ce Qui Se Passe En Forêt,qui aborde le thème de la faune et de la flore en nous immergeant au coeur de cette forêt équatoriale recouvrant la majeure partie du territoire guyanais et qui est l'objet de convoitise des orpailleurs exploitant illégalement des camps miniers en ravageant cette nature luxuriante au grand dam des scientifiques travaillant sur le terrain. Dans cet opus, le capitaine André Anato en sait un peu plus sur ses origines ainsi que sur les secrets que ses parents lui dissimulaient. Dernier ouvrage du recueil, Obia se focalise sur plusieurs thèmes que sont la jeunesse entraînée parfois dans le trafic de drogue en tant que mule ainsi que la guerre civile qui s'est déroulée au Suriname en 1986 et qui a duré près de cinq ans avec son lot de massacres poussant une partie de la population à trouver refuge en Guyane. le titre fait référence au terme désignant le rituel d'envoûtement Noir-Marron permettant aux guerriers de faire face à leurs ennemis.



Rien ne se déroule comme prévu pour Clifton Vakansie qui est désormais recherché pour le meurtre de son camarade Willy Nicolas. Tout accuse le jeune homme qui est la dernière personne à avoir été vue en compagnie de la victime. Son dernier recours : la fuite à tout prix pour rejoindre l'aéroport de Cayenne. La fuite pour l'avenir de sa petite fille Djayzie. La fuite pour son propre avenir. Traverser les rivières pour contourner les barrages de la gendarmerie, courir dans les ruelles sombres de Saint-Laurent, sa ville natale nichée au bord du fleuve Maroni, se dissimuler dans des caches improbables. Clifton sait qu'il peut y parvenir car il est sous la protection de l'obia, la magie des Noirs-Marrons qui le rend invincible. Mais il ne sait pas qu'il est traqué par deux gendarmes chevronnés qui ne lâcheront pas leur proie. Il y a tout d'abord le major Marcy, un colosse Créole qui connait la région comme sa poche et que ses collègues considèrent comme une tête brulée. Et puis il y a le capitaine Anato, un Ndjuka comme Clifton, un type étrange qui s'interroge sur la culpabilité du jeune homme. S'ensuit une poursuite impitoyable qui va faire ressurgir des événements du passé en lien avec la guerre civile du Suriname qui provoqua l'afflux de réfugiés en Guyane avec son lot de conflits avec des habitants peu désireux de faire de la place pour ces nouveaux arrivants. Ressurgit alors le souvenir de drames que l'on croyaient oubliés. Mais au Suriname, les fantômes sont avides de vengeance et les anciens du Jungle Commando reconvertis pour la plupart dans le trafic de cocaïne vont demander des comptes. Tous seront sans pitiés.



A n'en pas douter, Obia marque un tournant dans la Série Guyanaise avec un opus à l'intrigue à la fois complexe et maîtrisée et cette impression que Colin Niel fait preuve d'une plus grande aisance au niveau de la narration afin de nous entraîner dans un récit qui tourne autour de la destinée de trois jeunes guyanais Clifton, Francis et Bradley dont les prénoms désignent les trois parties d'un roman époustouflant. L'intrigue se focalise donc autour de ces trois individus, incarnations d'une jeunesse sacrifiée, à l'avenir incertain qui se tourne vers le trafic de cocaïne afin de pouvoir assouvir leurs rêves et de palier la précarité de leurs proches. On ne manquera pas d'apprécier notamment la traque dont fait l'objet Clifton Vakansie, personnage poignant qui tente par tous les moyens de rallier l'aéroport de Cayenne afin d'assumer la tâche que lui ont confié des narcotrafiquants du Suriname. Au détour d'une succession de courses-poursuites dantesques et d'une tension narrative prenante, le lecteur suit le parcours de ce jeune homme désespéré qui tente d'échapper aux gendarmes qui sont à ses trousses et dont l'épilogue tragique à l'embouchure de la rivière de Cayenne, reste un des grands temps forts du récit. En contrepoint à cette traque, on retrouve bien évidemment le capitaine Anato qui s'interroge sur le mobile qui a poussé le jeune Clifton à commettre son forfait, mais également son collègue, le major Marcy, un nouveau personnage haut en couleur dont les origines Créoles font écho à celles de l'officier Ndjuka. S'instaure ainsi une dynamique de défiance et de méfiance entre deux hommes qui vont tenter de surmonter ces à priori au gré des événements qu'ils vont affronter ensemble, ceci d'autant plus qu'Anato va succomber au charme de Melissa la fille du major Marcy, autre personnage intense du roman.



Obia nous permet également d'avoir une vision d'une guerre civile méconnue qui a sévit au Suriname durant plusieurs années en occasionnant son lot d'exactions commises par l'armée régulière du pays et combattue par les guérilleros des Jungle Commando. On prend ainsi la pleine mesure des traumatismes qu'ont subit les habitants incarnés par Melita Koosman, une vieille femme qui ne s'est jamais remise de cette tragédie qui a marqué sa famille. Bien documenté, Colin Niel nous en restitue ainsi les principaux événements en faisant notamment référence aux nombreuses personnes qui ont trouvé asile en Guyane avec des autorités rapidement dépassées par l'afflux de réfugiés. C'est autour de ces événements que l'auteur bâtit son intrigue policière sur fond de vengeance que le capitaine André Anato et Pierre Vacaresse, devenu détective privé, vont devoir déjouer. Là également on ne manquera pas d'apprécier les nombreux rebondissements qui jalonnent un récit extrêmement riche en tensions narratives.



Dense et à la fois poignant, Obia est un somptueux roman policier intense dont la charge émotionnelle et le suspense vont subjuguer le lecteur qui sera sous le charme de ce long récit passionnant qui se lit d'une traite.





Colin Niel : Obia. Recueil La Série Guyanaise. Editions du Rouergue Noir 2018.



A lire en écoutant : Lado B Lado A de O Rappa. Album : Lado B Lado A. 1999 WEA International Inc.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Obia de Colin Niel, c'est un polar comme on les aime ; un de ces pavés de 500 pages que l'on dévore en quelques jours, happé par une intrigue magnifiquement ciselée, superbement documentée, diaboliquement précise et définitivement originale.


C'est une enquête policière qui sort très largement du cadre classique qu'impose le genre tout en montant en neige à un rythme haletant grâce à des personnages aussi troubles que fascinants.
C'est aussi un cadre historico-politique – la Guyane d'hier et d'aujourd'hui –passionnant, méconnu et loin de tout stéréotypes.


Obia, c'est une lecture exigeante, un intense moment de recherche et de réflexion. On se plait à tenter de découvrir le coupable, deviner la solution, comprendre l'explication, tout en sachant pertinemment qu'elle dépassera de très loin ce avec quoi notre pauvre imagination se débattait jusque là.


C'est encore un roman où passé et présent ne cessent de s'entrecroiser.
Pour notre plus grand plaisir d'abord,
et notre plus âpre terreur ensuite.
Une histoire complexe et bouleversée, hantée par la mélancolie, le deuil, le mensonge et la folie,


Obia c'est une cabale, enfin, touffue et mystérieuse, servie par un style précis et tendu, qui se plait à se jouer de nous dès l'instant où nous pensons la saisir.


Clifton Vakansie court dans les rues de Saint-Laurent, sa ville natale, sur les rives du Maroni en Guyane. Il court dans un paysage de tôle et de parpaings, en direction de Cayenne et de son aéroport dont le séparent des fleuves qu'il faudra franchir à la nage, des barrages de gendarmerie, des pistes tracées à travers la forêt. Il court pour l'avenir de se petite Djayzie, sa fille qui vient de naître. Il court à travers sa peur, tandis que des jeunes de son âge tombent autour de lui.
Et Clifton a beau être sous la protection de l'obia, il y a à sa poursuite le Major Marcy, un créole qui sait tout des trafics et des hors-la-loi du pays, un homme emporté qui n'a pas volé sa réputation de tête brûlée, et le capitaine Anato, un Ndjuka étrange aux yeux jaunes dont personne ne connaît l'origine.
Clifton l'ignore encore mais sur sa route vont émerger des fantômes. Ceux de la guerre du Suriname, blessures d'un passé encore purulent.
Des fantômes bien vivants.


Entrecroisant les destins de trois jeunes hommes, pris dans le double piège des cartels de la drogue et des revenants d'une guérilla définitivement perdue, Colin Niel ranime le souvenir d'une guerre civile atroce et sanglante qui provoqua, à la fin des années 1980, l'exil de milliers de réfugiés sur les rives françaises du Maroni.
Il nous plonge dans une Guyane qui voudrait tout oublier des spectres du passé sans jamais y parvenir vraiment.


En somme, Obia est un thriller brillant, passionnant et diablement efficace.
De quoi emplir son été de mots gonflés de sagesse, de pages lardées de rebondissements, de phrases débordant de suspense,
le tout parsemé de quelques gouttes encore suintantes d'une Histoire avec un grand H que l'on passe depuis trop longtemps sous silence.
Car c'était en France. Il y a à peine quarante ans.
Lien : https://www.mespetiteschroni..
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3eme enquête du gendarme André Anato que j'ai suivi avec grand plaisir
Je réalise aussi que j'ai appris beaucoup de choses
Le Suriname , aucune idée d'où se trouvait ce pays ( je le croyais vers l'Asie !! damned )
Une histoire foisonnante entre l'enquête de gendarmerie , l'enquête de Pierre Vacaresse détective privé , le fond historique sur le conflit des années 80 au Suriname , les conflits armés entre populations
Les camps de réfugiés la haine de l'autre .....tiens , tiens cela me rappelle notre époque
Les hommes politiques malhonnêtes , les magouilles , la fausseté
Et André recherche toujours des traces de sa famille , de ses racines de Ndjuka
Le trafic de drogue , la misère ,les Créoles , les noirs marrons , les croyances , la sorcellerie ..........
Tout y est on ne s'ennuie pas le long de ces 491 pages
Et la Guyane française pays immense , sauvage , bouillonnant , mal connu ; si loin de la métropole
Passionnant voyage
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J'avais ce livre depuis quelques années dans ma PAL sans oser y toucher un énorme pavé, étiqueté thriller avec une couverture noire et rouge, ça sentait le sanglant et les émotions trop intenses pour moi.
Finalement c'est une enquête policière complexe, avec des descriptions qui nous plongent dans l'univers guyanais et surinamien, dans le présent avec ses séquelles du passé.
Le livre est très bien écrit. Il ne se complait pas dans l'horreur, et sonne juste quant aux traumatismes et séquelles des personnes et des populations lors d'événements dramatiques de masse (ici une guerre civile et l'exil).
Le héros cherche ses origines tout en effectuant son travail de gendarme, il va travailler avec un autre gendarme et croiser la route d'un privé, gendarme radié. Ils enquêtent sur des meurtres sur fond de trafic de drogue. Un univers très masculin et marqué par la violence. Heureusement, l'auteur n'est pas tombé dans ce que je ne supporte pas: les descriptions insoutenables de tortures, sévices et scènes de crime; il nous permet toujours de garder une certaine distance et j'ai vraiment apprécié ça!

Un thriller passionnant et pas dégoûtant, je valide! La longueur (plus de 560p) ne s'est finalement pas trop fait sentir (je l'ai dévoré en 3 jours).

[EDIT] Il s'agit visiblement d'un tome 3, je ne m'en suis absolument pas rendue compte, on peut vraiment le lire en one shot!
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Obia est un livre que je qualifierais de complet. Complet car il traite de différents sujets avec une qualité égale. La lecture est une activité riche et chacun y cherche quelque chose de bien précis : de l'aventure, du voyage, des émotions, du suspens, de la culture, de la surprise, de l'histoire, des personnages à explorer, etc… Colin Niel réussit l'exploit de satisfaire à toutes ces formes d'intérêt avec talent.

L'aspect polar est présent du début à la fin avec une série de meurtres à élucider sur fond de trafic de cocaïne, de discriminations raciales, de guerre civile.

Il situe son action à la frontière entre Guyane et Suriname et nous baigne dans la chaleur étouffante des rives du fleuve Maroni, dans les rituels traditionnels, dans le mode de vie des habitants de ces régions.

Le contexte de cette histoire évoque la guerre civile au Suriname, violente et meurtrière et les conséquences pour son voisin guyanais, avec la cohabitation plus ou moins cahotique des différentes ethnies.

Est évoqué également l'aspect politique par la description des décisions du gouvernement et de l'opportunisme de certains dirigeants de ce territoire, français mais lointain, où les règles nationales n'ont pas toujours sens.

Cette riche histoire est, cerise sur le gâteau, servie par des personnages complexes et fouillés. Aucun n'est un héros, aucun n'est parfait. Chacun fait comme il peut avec ce qu'il est et avec son histoire personnelle, ce qui le rend d'autant plus crédible et réaliste.

Je sors de ce livre comblée par la richesse et la qualité de cette écriture qui sert majestueusement une histoire sombre, mais belle et puissante.
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