Il ne faut pas se mettre Martel en tête : ce roman n'est pas d'une très grande qualité littéraire. L'histoire est bien ficelée, même si l'auteur a un peu trop tendance à tomber dans la facilité, voire le stéréotype. Les personnages sont attachants. L'attrait de ce livre c'est que l'action se situe dans une ville que je connais bien, où j'ai fait mes études, ce qui permet de mieux visualiser l'action et les lieux.
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Matrice était en proie à la deuxième plus grande émotion de sa vie, une émotion qui l'anéantirait à coup sûr. Il se sentait traqué, coincé, pris au piège. Comment ces policiers étaient-ils remontés jusqu'à lui ? Fallait-il qu'ils soient malins § ou qu'il aient eu beaucoup de chance... contrairement à lui. Si jamais il avait eu un jour une bonne étoile, elle avait changé de galaxie depuis bine longtemps. Lui, sa galaxie, c'était chagrin et compagnie. (p. 206)
L'autre avait compris, mais il était coriace, un vrai dur à cuire, pas déballonné pour deux sous :
- Ah oui ? Alors, pourquoi vous n'arrêtez pas les autres ? Pourquoi je serai le seul à trinquer ? Vous n'êtes pas idiot au point de croire que je fourni tout Metz ? Je ne suis pas grossiste, moi ! Juste un petit détaillant. Un artisan, quoi.
- Il se fout de nous en plus ! s'écria le patron, éberlué.
- Pas du tout. Mais quand on veut jouer les justiciers, il faut les jouer équitablement. C'est tout le monde ou personne ! Et pour le moment, je ne vois personne d'autre que moi. D'où ma surprise et mon sentiment de révolte ! (p. 90)
Saget résista à l'envie de prendre des notes. L'autre aurait pu se sentir mis en accusation : son imaginaire policier lié aux films qu'il avait certainement visionnés renforçant cette croyance. Et il aurait pu se précipiter dans sa coquille, la recoller et y attendre des jours meilleurs. (p.19)
Etait-ce l'approche de Noël ? Saget était mélancolique, l'âme repeinte en gris. Cette période de fêtes et de lumières lui flanquait toujours le cafard. Il en connaissait la raison, mais préférait la garder pour lui. On n'attriste pas les personnes qu'on aime, encore moins à Noël. (p. 253)
Qui pouvait se prétendre à l'abri de devenir un "monstre" si la vie se mêlait de brouiller les cartes et de n'en distribuer que de mauvaises ? (p. 253)