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4,01

sur 272 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Second volet des aventures policières de Lucia en Espagne, ce livre présente deux enquêtes traitées en parallèle, sans lien évident entre elles si ce n'est Lucia et son équipe. Toujours aussi efficace dans l'écriture, toujours aussi habile à décrire des meurtres horribles, mais pour moi l'auteur ici ronronne un peu: bon livre pour se détendre pour les amateurs de thrillers sombres, mais ce n'est pas du niveau du début des aventures de Servaz.
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« Les effacées » est le second tome des aventures de Lucia, paru chez XO éditions le 31 mars 2022. Bernard Minier nous avait habitués aux aventures de Martin Servaz et présente donc ici un nouveau personnage. Si vous n'avez pas lu « Lucia », vous pouvez aisément lire ce tome-ci de manière indépendante, mais comme d'habitude, dans le cas de héros récurrents, vous risquez de perdre des informations clés pour comprendre la personnalité de Lucia.

Dans ce roman, Lucia Guerrero, enquêtrice de la Guardia Civil est dépêchée en Galice où un tueur kidnappe des femmes qui se lèvent tôt le matin pour aller travailler, d'où le titre « Les effacées ». L'enquête avance bien, mais Lucia est rappelée de toute urgence à Madrid pour une autre affaire où un meurtrier très inventif organise ses scènes de crime comme des oeuvres d'art. La particularité de ses victimes est qu'elles sont toutes extrêmement riches. Il laisse de petits messages sur les lieux de ses méfaits qui disent « Tuons les riches ».

Deux enquêtes à mener de front pour Lucia Guerrero, l'une concerne les milieux populaires et celles qui font tourner le monde quand d'autres dorment encore, l'autre un univers de luxe, de popularité et d'influence. La première met en lumière une légende de Galice mettant en scène un être fantomatique « el aire », l'ombre. « Quand on avait l'air, on se traînait, on se nourrissait des idées noires, on n'avait plus goût à rien. »La seconde cherche à détruire des figures riches et emblématiques de la société madrilène. Lorsque Lucia se retrouve forcée de quitter les terres de Galice et « Les effacées » pour se rendre rapidement sur une enquête plus « bancable », Bernard Minier donne le ton : dans une société fracturée entre richesse et pauvreté, les hautes instances donnent la direction. Priorité aux puissants, aux personnalités médiatiques, et à l'interventionnisme politique.

Dans « Les effacées », Bernard Minier préserve son univers littéraire. L'ambiance est sombre et suffocante, les scènes de crime très visuelles, voire cinématographiques. le roman se lit bien, avec un plaisir certain, tant il nous accroche dès les premières pages. Véritable page-turner, efficace, les deux enquêtes parallèles apportent du rythme, des situations anxiogènes, et quelques joutes verbales qui font sourire.

Cependant, je n'ai pu m'empêcher de me dire que ce nouveau roman de Bernard Minier fonctionnait grâce à une même mécanique, et avait un goût de déjà-vu. Il n'y a pas de grandes prises de risque, le schéma narratif est toujours un peu le même, les personnages sont toujours écorchés vifs (et Lucia ne fait pas exception à cette règle). Les thématiques de société exprimées ici sont certes intéressantes (les Incels, les violences faites aux femmes, le cyberharcèlement, les écarts insolents entre les très riches et les très pauvres, la mauvaise gestion politique des priorités), mais trop survolées et pas assez creusées à mon goût. Les choses restent en surface, ce qui place certainement « Les effacées » dans du pur thriller. En ce sens, il n'y a aucune tromperie sur la marchandise, Bernard Minier ne s'est jamais targué d'écrire autre chose. Mais, personnellement, je me passionne davantage pour les romans noirs, ou les romans qui décortiquent de vrais sujets de société qu'ils soient contemporains ou d'anticipation. J'imagine qu'un petit glissement vers ce « genre-là » serait envisageable, car je sens bien que Bernard Minier a beaucoup de choses à dire de notre monde et une observation assez fine de notre société.

Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment de lecture sans pour autant m'attacher plus que de raison à ce personnage de Lucia. Elle a même un je ne sais quoi d'un peu irritant à foncer tête baissée et à toujours passer en force. (et je suis fidèle, j'ai une affection particulière pour Martin Servaz) Assurément, « Les effacées » ferait une excellente série télé, si série télé il y a.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Je découvre avec ce roman le nouvelle héroïne de Bernard Minier.
C'est un auteur que j'aime bien, j'ai lu pas mal de ses policiers.
Je suis un peu sceptique pour celui-là. J'ai suivi avec attention les deux intrigues mais je n'ai pas compris pourquoi en mettre deux dans un même roman alors qu'elles ne sont pas reliées. du coup, elles manquent un peu de consistance, particulièrement la première, celle sur les femmes disparues. L'enquête de l'un comme de l'autre se résolvent un peu trop vite.
J'ai passé malgré tout un bon moment de lecture.
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Il n'y a aucun doute à avoir en ouvrant ce roman, on retrouve tout ce qui fait le charme et la qualité de l'écriture de Bernard Minier. Celui-ci continue à nous offrir une enquête qui se dévore très rapidement, tout en nous offrant des pistes de réflexions intéressantes sur notre société et sur l'humanité en règle générale. On plonge ainsi avec une grande facilité dans Les Effacées, tant le romancier nous prend dans ses filets dès les premières pages. Les chapitres sont relativement courts, permettant au lecteur de ne jamais s'arrêter et de vouloir connaître la suite des événements le plus rapidement possible. On tourne ainsi les pages avec avidité et on essaie de trouver le moindre indice pour stopper et comprendre les agissements.

C'est ainsi que l'auteur prend le pouls de notre société contemporaine en jouant sur la méfiance des citoyens vis-à -vis des politiques et des riches. Ils se sentent lésés, mis de côté par rapport à une autre partie de la population. Ils n'ont plus confiance en personne, encore moins envers la police qu'ils considèrent être à la solde du gouvernement. En parallèle, Les Effacées de Bernard Minier évoque avec justesse le harcèlement en ligne, mais aussi ce combat que mènent certains hommes contre les femmes. le romancier nous parle des incels, un phénomène qui prend de plus en plus d'ampleur dans notre société et qui s'avère être très inquiétant.

Si Les Effacées évoque de nombreuses thématiques intéressantes, il n'empêche que l'on retrouve, selon moi, les mêmes problèmes que pour le précédent roman de cette série, Lucia disponible chez XO éditions et au format poche chez Pocket. En effet, on pourrait reprocher à Bernard Minier de ne pas creuser assez dans ses thématiques et dans le développement de ses personnages et de son histoire. Après deux romans, il est encore difficile de définir le personnage de Lucia, tant on a seulement effleuré ses problèmes personnels et sa nature.

C'est là tout le problème de cette série de deux romans pour le moment. le romancier ne donne pas cette impression de vouloir nous immerger totalement dans ses histoires, de nous offrir quelque chose de profond, de marquant, comme il avait pu le faire dans d'autres romans. On reste à la surface des choses, on évoque seulement des idées, on laisse le lecteur chercher par lui-même, on ne l'accompagne plus dans les profondeurs de l'âme et de l'horreur humaine. Les Effacées donne cette impression d'être un roman plus facile, plus simple d'accès pour un nouveau public.
Lien : https://tomabooks.com/2024/0..
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Dans ce dernier Bernard Minier nous retrouvons le schéma classique un meurtre sordide décrit par le menu, le ressenti du policier enquêteur puis la traque jonchée de cadavres. Cette fois-ci le schéma est doublé sans doute pour cacher la pauvreté de l'intrigue. Ceci dit une écriture toujours aussi efficace et percutante. Une lecture plaisir, rapide, et qui ne laissera sans doute aucun souvenir.
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