On ne connaît jamais trop celui à côté de qui on dort.
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LSD ???
Pénombre. Lueurs. Phosphorescences. Comme des algues luminescentes dans l’océan la nuit.
On avait tiré les rideaux et la pièce plongée dans l’ombre était baignée de lumière ultraviolette, sans doute après qu’on eut aspergé les murs et le sol d’un réactif.
Dans ce demi-jour coloré, les combinaisons blanches se mouvaient avec la lenteur précautionneuse de scaphandriers évoluant au fond de la mer.
— Vous avez (pris) quoi ?
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À l'heure où beaucoup de gens ont des réponses toutes faites sur un tas de sujets sans véritable réflexion ni retour sur soi,le dilemme moral nous amène à questionner nos certitudes.
Il nous enseigne que vouloir trouver des réponses simples à des questions complexes est illusoire.
Elle les connaissait, ces regards : ils exprimaient à la fois la fascination et le doute, l’admiration et le scepticisme, la curiosité et la défiance ; ils disaient : « Voici notre star dingo. » Elle n’était pas tout à fait comme eux, chacun ici le savait, elle était définitivement à part. Modèle et repoussoir. Exemple et contre-exemple. Un mystère. Une légende. Personne n’avait plus de surnoms qu’elle à l’UCO. Elle en connaissait quelques-uns – qui allaient de l’élogieux au négatif : « la Guerrière », « Robocop », « Terminator », « Carrie »…
C'était ainsi que fonctionnaient les sociétés modernes : entre pessimiste et légèreté, morale et hypocrisie, excédent informationnel et amnésie. Sauf que, comme elle l'avait lu quelque part, l'information rend le sage plus sage et l'idiot plus dangereux.
Alors, pour pouvoir haïr en toute bonne conscience, il faut dépersonnaliser l'objet de sa haine.
J'ai coutume de dire que les gens épris de théories méprisent les détails, alors que ce sont les détails qui comptent.
Lucia était fascinée par les documentaires animaliers, c’est ce qu’elle matait le plus souvent à la télé, avant d’aller dormir. Fascinée par la cruauté de la nature, qui n’avait rien à envier à celle des hommes.
Elle se demandait parfois si la violence, le sadisme, la prédation n’étaient pas l’ordre naturel des choses et la bonté, la justice, des inventions humaines. Un subterfuge darwinien pour éviter la guerre de tous contre tous et un trop grand gaspillage d’énergie au sein des populations. Si tel était le cas, ça avait moyennement fonctionné.
Lucia sentit la tension dans sa nuque, tel un petit foyer de chaleur, une noix ardente.
Il y a chez l'homme un besoin constant de dissoudre son intelligence individuelle dans la stupidité ovine du troupeau.