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Citations sur Je pleure encore la beauté du monde (43)

Tandis que nous gravissions le flanc d'une colline, je retins mon souffle, anticipant déjà le spectacle qui nous attendait. Une palette de nuances automnales. Un festin. Un mamelon ondoyant tapissé d'arbres à feuilles caduques : mélèzes, trembles, peupliers, tous parés d'un jaune intense, aveuglant, parmi lesquels se glissaient quelques touches d'orange flamboyant. Il y avait aussi des bouleaux blancs à feuilles écarlates et, plantés çà et là, quelques épicéas revêtus de leur habit persistant. De l'autre côté du lac, le paysage ressemblait davantage à une toundra, enfilade de collines dépouillées d'arbres mais ourlées de buissons rouges et rose cerise dégringolant jusqu'aux rives du Wonder, irisé de reflets lilas sous les rayons mauves et dorés du soleil couchant. Surplombant le tableau, le mont Denali et son sommet enneigé, immaculé, élégant, vertigineux par sa taille.
Je n'avais jamais vu d'endroit pareil, et n'en verrais plus jamais.
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Enfant, je croyais que les arbres de cette forêt étaient notre famille. Les branches des plus hauts et des plus imposants dardaient à plusieurs mètres au-dessus du sol et ce signe nous indiquait leur grand âge. Les troncs des cèdres rouges arboraient des rayures, ou tout comme, sillons verticaux rectilignes creusés dans leur écorce jusqu'à leur cime, mais en dehors de ça ils étaient lisses, et leur couleur grise virait à l'argenté quand la lumière de l'après-midi se frayait un chemin à travers la canopée, tout là-haut. Élégants, les cèdres, avec leurs feuilles semblables à des fougères. Les tsugas étaient différents, de couleur plus sombre, plus terriens. Des motifs tarabiscotés ornaient leur écorce rugueuse. Les deux se paraient de plaques de mousse semblables à des éclaboussures de peinture, d'un vert vif, presque fluo. Il y avait plein d'autres arbres, des plus petits qui s'enroulaient autour des grands, des jeunes indisciplinés, peut-être des adolescents. Certains d'entre eux dépliaient au sol leurs doigts tortueux pour nous faire trébucher, les farceurs, d'autres étaient dodus et touffus, d'autres encore frêles et sinueux. Il n'y en avait pas deux pareils. Ils étaient uniques, étranges et variés, mais ils partageaient tous le même point commun: ils parlaient.
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Quand on parle de préservation, de sauver cette planète, il faut commencer par les prédateurs. Parce que tant qu’on ne les aura pas sauvés eux, on n’aura aucune chance de sauver le reste. »
Moi, je vois leur puissance subtile, leur patience immense et leur beauté incomparable
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Il existe des langues dépourvues de mots et la violence en est une.
Adolescente, Aggie était déjà un génie des langues. Elle en parlait quatre couramment et en apprenait plusieurs autres. Mais les langues parlées n’étaient pas les seules qu’elle comprenait. Aggie savait aussi qu’il en existait d’autres qui n’avaient pas besoin de voix. À l’âge de dix ans, elle avait inventé une langue des signes pour nous permettre de communiquer secrètement. Elle avait construit un monde où nous n’habitions que toutes les deux, un monde où nous étions heureuses et que nous n’aurions jamais envie de quitter. À seize ans, elle s’est initiée au langage de la violence : elle a cassé le nez d’un garçon et elle l’a fait pour moi, comme presque tout ce qu’elle faisait.
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L'élément de prédation indispensable à la survie de l'écosystème a disparu depuis plusieurs siècles, depuis que les hommes ont traqué et supprimé tous les loups, jusqu'à l'extinction de la population. C'était une énorme boulette. Les écosystèmes ont besoin de superprédateurs parce qu'ils sont à l'origine de changements écologiques considérables qui se répercutent sur la chaîne alimentaire. Dans notre jargon, nous appelons ce phénomène les "cascades trophiques". Leur réintroduction modifiera le paysage de manière positive : la faune sauvage disposera d'un nombre croissant d'habitats, la nature du sol sera de meilleure qualité, il y aura moins de crues et d'inondations, les émissions de co² seront neutralisées. Des animaux de toutes tailles et de toutes espèces reviendront vivre sur ces terres.
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L’été est arrivé et la nature s’offre au soleil, s’épanouit sous sa chaleur. La canopée et le sol ont verdi et captent la lumière dessus et dessous. La bruyère écossaise a envahi les champs et les collines, déroulant un tapis d’un mauve éclatant moucheté de cramoisi. Le ciel, lui, ne semble pas concerné par la saison estivale : il tire encore vers le gris et le blanc et déverse encore des seaux d’eau tandis qu’une brume inquiétante plane encore sur les environs. Me revient à l’esprit le regard de Duncan sur ce paysage, si vaste qu’il vous engloutit, si beau et si sauvage qu’il peut rendre fou celui qui n’est pas taillé à sa mesure. Je commence à le sentir qui pénètre en moi.
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- On apprend aux hommes qu'ils doivent tout contrôler mais la société moderne ne cautionne plus ce modèle, alors quelques-uns d'entre eux ont l'impression que les choses leur échappent et ils vivent ça comme une humiliation. Ca les rend d'abord fous de rage puis violents.
- A bas le patriarcat ! claironne Amelia.
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Combien de femmes vont encore mourir sous les coups de leur compagnon avant qu'on réagisse ?
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- Ecoutez-moi les filles, chacun de nous doit faire un petit effort pour freiner le dérèglement climatique et stopper la dégradation de notre planète. Pour ça, il faut réduire au maximum notre impact et vivre sur cette Terre aussi légèrement que possible. Nous ne sommes pas là pour consommer jusqu'à ce que tout soit foutu. Nous sommes des gardiens, pas des proprirétaires.
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J’étudie les cartes cognitives dessinées par les loups sur leurs territoires. Ils se transmettent ces cartes géographiques et temporelles de génération en génération et connaissent si intimement leur domaine que chacun de leurs déplacements est programmé. Les loups ne se baladent pas au hasard. Ils bougent dans un but précis et ils apprennent à leurs petits à reproduire le même schéma. Ils se partagent des images mentales.
— Comment ils s’y prennent ?
— En hurlant. Leurs cris dessinent des tableaux. 
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