Intention louable, BD engagée, militante dirais-je même.
Récit autobiographique aussi. Enquête sur le commerce de logiciels de détection et de surveillance des communications, par téléphone et e-mail, tweets, réseaux sociaux... bref de quoi bien asservir son peuple.
Et qui vend tout cela sans autorisation? Une entreprise française aux multiples ramifications, avec des types relous qui mangent dans la main de
Sarkozy, Guéant et consorts, tout en suçant Khadafi...
Aider la Lybie à espionner son peuple... et quand on ne peut plus cacher le bordel... on attaque le tyran...
Cela, c'est pour les grandes oreilles.
Les bras cassés, ce sont les types au sein de cette boîte de logiciels espions... c'est inracontable, mais bras cassés, c'est encore gentil. On se demande comment on peut faire du business dans la branche en n'étant même pas foutu d'anonymiser un document, de crypter correctement une liste d'adresses électroniques, ou de poster sur un site public des photos et des films de ses missions en Lybie, et autres pays "amis"...
Le bilan est toutefois mitigé. le dessin ne passe pas toujours. Et vu que le sujet est complexe, l'espionnage ne se prête pas vraiment à un recit fluide et linéaire. Donc j'ai parfois perdu le fil, avec les retours en arrière obligatoires.
Que l'on se comprenne bien, même si le produit fini est moyen, le fond du problème est incontournable. Il faut lire cette BD salutaire, malgré que l'on en ressorte édifié, tant par l'amateurisme des espions que par la duplicité des politiques (rien de nouveau de ce côté, en fait...).