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Andreas Malm interroge le « précepte tenace » de la non-violence et du respect de la propriété privée qui, selon lui, paralyse le mouvement pour le climat, rappelant les luttes passées qui ne furent pas victorieuses sans perte ni fracas, invitant à raviver une longue tradition de sabotage des infrastructures fossiles. « La violence comporte des périls, mais le statu quo nous condamne. Nous devons apprendre à lutter dans un monde en feu. »
(...)
Pour conclure, Andreas Malm cite un passage des Damnés de la terre où Franz Fanon évoque la violence qui « désintoxique », libère l'indigène « de ses attitudes contemplatives ou désespérées. Elle le rend intrépide, le réhabilité à ses propres yeux. » « le mouvement pour le climat a eu son mouvement gandhien ; sans doute le temps vient-il d'un moment fanonien. »
On ne saurait mieux dire.

Article complet sur le blog :
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La profonde lassitude d'un activiste face à l'inaction climatique, qui prône désormais, en toute rationalité, et en démontant le mythe de la non-violence, le passage à l'éco-sabotage ingénieux et déterminé.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2023/01/23/note-de-lecture-comment-saboter-un-pipeline-andreas-malm/

Historien suédois spécialisé dans ce que l'on appelle désormais l'anthropocène (ou de plus en plus le capitalocène) – à savoir l'impact de la révolution industrielle, sous ses formes évolutives, sur les paramètres climatiques et écologiques de notre planète -, activiste infatigable, Andreas Malm compte parmi ces témoins et chroniqueurs de l'urgence contemporaine qui sont désormais saisis, de plus en plus brutalement, par l'insuffisances des efforts entrepris pour mitiger les catastrophes en cours, malgré un degré sans précédent de pression sociétale (on songera par exemple à l'évolution d'un Hervé Kempf, entre son « Comment les riches détruisent la planète » de 2007 et son « Que crève le capitalisme » de 2020). Une radicalisation, donc, qui découle du cynisme du capitalisme des énergies fossiles, avec toutes ses ramifications et tous ses lobbyistes hardiment déployés, tant que cela rapporte (« Même la dernière goutte d'essence permet encore d'accélérer », comme le rappelait la première phase du roman d'Andreas Eschbach, « En panne sèche », en 2007 également).

Son quatrième ouvrage, « Comment saboter un pipeline », paru presque simultanément en 2020 en anglais et en français (traduit par Étienne Dobenesque aux éditions La Fabrique), décrit rationnellement, par le rappel historique et par la mise en perspective des actions présentes du lobby fossile, la nécessaire radicalisation de nos mouvements de protestation vis-à-vis des acteurs de l'inertie de plus en plus criminelle en matière climatique. Passant en revue les actions pourtant courageuses et décisives des mouvements contemporains les plus actifs, du précieux travail de Greta Thunberg aux vastes événements mis en oeuvre par Extinction Rebellion, Ende Gelände (l'évacuation policière plus que musclée de la ZAD de Lützerath a pris place en janvier 2023) et quelques autres, il conclut néanmoins avec une certitude minutieusement argumentée à l'insuffisance de ces actions, coincées par le tabou de la non-violence.

Dans une démarche qui pourrait évoquer celle du « Se défendre » d'Elsa Dorlin en matière de féminisme, il montre comment la non-violence a systématiquement, dans l'histoire, atteint ses limites pratiques beaucoup plus tôt et plus vite que ce que les véritables mythologies construites ex post laissent généralement supposer. Lutte contre l'esclavage, suffragettes, mouvement des droits civiques, victoire sur l'apartheid, révolte contre la poll tax thatchérienne, la plupart des luttes de libération nationale face au colonialisme (et même l'indépendance de l'Inde avec la figure si emblématique du mahatma Gandhi) : dans tous les cas, la possibilité de la violence faisait partie de l'arsenal, qu'elle ait été utilisée in fine, massivement ou non. C'est aussi toute la théorie, défendue par la majorité des historiens des mouvements sociaux, de l'influence du flanc radical sur les réformes arrachées aux propriétaires et à leurs relais juridiques étatiques. Encore faut-il ne pas se laisser leurrer par l'amalgame si souvent utilisé par le capitalisme ou la domination, une fois « sur la défensive », assimilant en une judicieuse manipulation la violence contre les biens à la violence contre les personnes. Comme le rappelait l'écosaboteur, en fiction et en réalité, que fut Edward Abbey avec son « Gang de la clef à molette » (1975), c'est bien la violence contre les biens qui est historiquement efficace – et qui effraie surtout les possédants et leur pouvoir, justement.

Andreas Malm, patiemment, renverse les analogies des tenants d'un pacifisme absolu en matière d'écologie. Comme l'avaient aussi parcouru les autrices et auteurs de l'ouvrage collectif « le livre des places », les mobilisations pacifiques (on ne parle pas ici des violences engendrées par la répression même de ces rassemblements, bien entendu), même relativement massives, demeurent plus souvent qu'à leur tour impuissantes à obtenir des résultats concrets, les printemps arabes et les révolutions orange sont plutôt l'exception que la règle, correspondant à des pouvoirs déjà largement fragilisés – quand elles n'entraînent pas, quelques années plus tard, des « retours de bâton » significatifs. Dans cette dénonciation – restant mesurée, mais parfaitement déterminée – du pacifisme stratégique, qu'il accuse notamment de détourner les réalités historiques et de pratiquer un faux parallélisme récurrent -, Andreas Malm encourage de toute sa voix la mobilisation non-violente, mais réclame en effet, face à l'urgence et à la mauvaise volonté intrinsèque et évidente de pouvoirs mollement complices du capital fossile, de ne plus répugner désormais à s'en prendre aux biens concernés – dont le pipeline constitue une forme de résumé symbolique, alors que des centaines d'autres cibles tout aussi efficaces sont disponibles, tout particulièrement celles qui témoignent au jour le jour, sous forme de nouveaux projets identiques aux anciens, du mépris capitaliste jusqu'au-boutiste et toujours réaffirmé.

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Andreas Malm dans son « Comment saboter un pipeline » interroge l'absence quasi totale de violence chez les écologistes. Une génération verte après la COP 1, le bilan pour le mouvement pacifiste est pourtant affligeant sans que rien dans ses analyses et les modalités de son action, ne semble jamais pouvoir être remis en question.


Toutes ces années, le mouvement pour le climat n'a pas entamé la progression inexorable de l'exploitation des combustibles fossiles. le sentiment de l'absolue impuissance écologiste soulève donc nécessairement chez l'auteur la question des moyens d'action et des cibles potentielles : pourquoi restons-nous si sages face au phénomène sans précédent, en termes d'étendue et de conséquences, que représente le réchauffement climatique ? Andreas Malm s'étonne : le pourcent le plus riche de la planète a une empreinte carbone 175 fois supérieure à celle des 10% les plus pauvres ; le demi pourcent le plus riches émet une fois et demie de plus que la moitié de la population mondiale la plus pauvre . Il prend comme exemple la consommation de luxe des SUV qui est le deuxième facteur le plus important d'augmentation d'émission de CO2 depuis 2010 . Andreas Malm questionne : « Quand commencerons-nous à nous en prendre physiquement aux choses qui consument cette planète et à les détruire de nos propres mains ? Y a-t-il une bonne raison d'avoir attendu si longtemps ? Alors pourquoi ce genre de chose n'arrive-t-il pas [rayer les SUV] ? Parce que les gens auxquels le changement climatique tient à coeur sont simplement trop gentils, trop éduqués, pour faire quoi que ce soit de cet ordre ? » (p.15) Dans ce questionnement faussement naïf de l'auteur, les hypothèses concurrentes de l'ignorance et du cynisme doivent pourtant encore se départager.


Ce que l'on peut reprocher à Andreas Malm, c'est de lier son bilan et sa critique à rien de fondamental, de ne pas apercevoir les conséquences politiques de son positionnement, de s'en tenir à un écologisme déclamatoire sans suite et à de simples postures. Comme l'affirme l'auteur, « Les combustibles fossiles et les technologies qu'ils alimentent sont des forces productives imbriquées dans les rapports de propriété capitalistes » (p. 70). Mais alors qui peut se figurer qu'un mode de production dont l'essence vitale même est la croissance peut se mettre un jour gentiment à la transition énergétique ? La compulsion propre des dirigeants, qu'il faudrait convaincre et moraliser, ne fait rien à l'affaire, n'en déplaise à l'auteur. le spectacle du capitalisme est aujourd'hui d'une grande obscénité. Certes, les catastrophes climatiques sont désormais visibles à l'oeil nu, l'empoisonnement de la planète généralisé mais les inégalités prodigieuses, la sécession de fait des classes possédantes, le contrôle policier total au-dedans des frontières, l'homicide des migrants au-dehors et le désastre existentiel partout ne sont pas moins discernables. Dans ces conditions, attendre, espérer encore des institutions électorales et de L'État colonisé par les puissances du capital ne semble simplement pas à la hauteur de la catastrophe. Malgré cela, Andreas Malm écrit : « Imaginons que les mobilisations de masse de la troisième vague deviennent impossibles à ignorer. Les classes dirigeantes ont-elles-mêmes tellement chaud – peut-être leurs coeurs se mettent-ils à fondre un peu à la vue de tous ces enfants avec leurs pancartes peintes à la main – que leur entêtement fléchit. (…) Il faut laisser au mouvement la chance de mener ce scénario à terme (…) quelques années (…) » (p. 31) « En fin de compte, ce sont les États qui imposeront la transition ou bien personne. » (p. 84-85) Concernant le capitalisme et son État, Andreas Malm oblige à faire des choix cornéliens. Il sait ce qu'il dit ou bien il ne le sait pas mais aucun de ces deux cas n'est malheureusement à son avantage. L'expérience désastreuse d'une génération entière de militants écologistes ne parait pas encore suffisamment l'affecter.


En matière d'écologie, nombreux essais paraissent se partager entre ceux qui ne voient pas ce qu'il y a à voir et ceux qui ne veulent surtout rien faire quand bien même ils ont un peu vu. Andreas Malm, qui ne propose en vérité peu de chose, appartient de façon troublante à cette deuxième catégorie. Pour Andreas Malm, qui fait essentiellement parler les autres lorsqu'il s'agit de destruction de biens, « Il semble qu'il faille l'éviter autant que possible. Même les marxistes révolutionnaires devraient la considérer comme à priori mauvaise, la propriété étant la forme sous laquelle le capitalisme prend au piège les forces productives qui pourvoient souvent à des besoins humains. » (p. 131) de plus, « (…) ce serait une catastrophe pour le mouvement (…) si ces action faisaient accidentellement des morts et des blessés. le capital moral accumulé par le mouvement pour le climat pourrait se voir dévalorisé ou effacé d'un coup.» (p. 139) Voilà qui rend caduque les appels au sabotage que semble suggérer le titre de l'ouvrage et sans doute aussi un peu vaine l'argumentation toute scolastique qui dans le livre compare terrorisme (rayer les SUV) et sabotage (dégonfler les pneus des SUV). Nous ne saurons pas ce qui fera reculer la destruction de la planète et disparaître l'utilisation des combustibles fossiles. Pour Andreas Malm, il est surtout urgent de ne rien changer. Peut-être, comme dans l'ouvrage, un peu d'histoire, de psychologie, quelques admonestations car le productivisme a des racines hélas beaucoup plus profondes que le simple effet de la mondialisation sur les populations ?
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Après 30 ans d'inactivité politique face au changement climatique, l'investissement massif du capital dans les infrastructures de combustibles fossiles ne tarit pas, rendant illusoire l'objectif d'un réchauffement climatique maintenu à 1,5°C ou 2°C. Quand l'urgence climatique se fait plus pressante, le mouvement pour le climat n'a pas réussi à inverser la tangente, ni à imposer son agenda écologique. Maître de conférences en géographie humaine en Suède, militant pour le climat, Andreas Malm propose dans son essai une analyse de cet échec, questionnant le répertoire d'actions pacifiques et l'« attachement à une non violence absolue » du mouvement climat.

La doctrine du pacifisme stratégique a monopolisé son imaginaire. Revendiqué principalement par Extinction Rébellion (XR), cette ligne de conduite militante établit que « la violence commise par les mouvements sociaux les éloigne systématiquement de leur objectif ». Cette vision idéalisée du pacifisme est influencée par une conception de l'histoire erronée qui veut que les grands combats sociaux et politiques du XXe siècle aient été remportés grâce aux pacifistes. Les théoriciens du mouvement pour le climat effacent de leurs analyses toutes les formes de mobilisations violentes qui ont participé à rendre victorieux les processus de libérations historiques (esclavage, suffragettes, décolonisation, Apartheid, lutte pour les droits civiques aux USA, etc.).

Andreas Malm rappelle que grâce à l'existence d'un flanc radical, les mouvements de libération ont pu obtenir gains de cause. Sans Malcom-X, pas de Martin Luther King (et vice-versa). Et si le mouvement des droits civiques a pu arracher le Civil Rights Act en 1964 mettant fin à la ségrégation raciale, c'est bien parce qu'aux yeux de l'État, ces militant·es pacifiques apparaissaient comme un moindre mal comparé à la menace représentée par les militant·es radicaux. Dans d'autres moments historiques, la constitution d'un flanc radical a permis de nombreuses avancées sociales ou politiques, comme ce fut le cas pour le mouvement ouvrier européen, ou la lutte victorieuse contre l'Apartheid en Afrique du Sud.

Le pire n'est pas certain

En comparaison, Andreas Malm souligne que le réchauffement climatique est un défi inédit pour l'humanité, et il lui reste peu de temps pour agir, car si « le pire n'est pas encore arrivé, il arrive, à plein vitesse ». Au-delà de tout discours catastrophiste démobilisateur, il rappelle qu'il est techniquement possible de limiter le réchauffement à 1,5°C, en instituant « une prohibition mondiale de tout nouveau dispositif émetteur de CO2 », et en réduisant les durées de vie des infrastructures existantes des combustibles fossiles. Tout le système de production doit disparaître. Aucun compromis n'est possible. L'État ne s'attaquera jamais à la propriété capitaliste, et ce n'est pas le mouvement climat dans sa configuration actuelle qui le poussera à agir. Seule solution : dépasser le pacifisme en intégrant dans son panel d'actions le sabotage des infrastructures climaticides.

Cette stratégie a deux objectifs : dissuader les investissements dans les combustibles fossiles et montrer qu'ils peuvent être mis hors service. Certes, les militant·es ne pourront pas mettre à terre, seul·es, tout le système énergétique mondial, mais peuvent pousser les États à proclamer la prohibition et la réforme du matériel existant. En sorte, il s'agit d'appliquer la théorie du flanc radical au mouvement climat, chose qui n'a jamais été réalisée aujourd'hui.

Résistance et sabotage

Surtout que le sabotage contre des infrastructures d'énergie fossile jouit d'une véritable tradition historique : la résistance palestinienne a été pionnière dans les années 1930, dégradant les pipelines britanniques et infligeant de lourdes pertes économiques. le Congrès national africain (ANC) en Afrique du Sud contre l'Apartheid, la résistance irakienne contre l'occupant américain dans les années 2000, les révolutionnaires égyptiens pendant le Printemps arabe... Plus spectaculaire, en septembre 2019, l'attaque de drones explosifs contre les installations pétrolières saoudiennes par les rebelles Houhtis du Yémen, a mis à l'arrêt la moitié de la production du pays, soit 7% de l'approvisionnement mondial.

Si les motifs politiques d'actions de sabotage sont divers, jamais aucune action n'a été réalisée au nom du climat. Plusieurs facteurs à ça, pour Andreas Malm. Les pays du Sud ont une tradition de sabotage plus riche, du fait de la présence massive d' infrastructures pétrolières sur leurs territoires. L'auteur note aussi un effondrement de l'idée révolutionnaire dans les pays du Nord, et une politisation insuffisante de la crise climatique dans nos pays.

En Occident, quelques épisodes isolés de destruction de biens tactiques ont empêché le fonctionnement ou la construction d'infrastructures émettrices de CO2 (N-D-des-Landes, la lutte contre la destruction de la forêt d'Hambach en Allemagne, contre le pipeline Standing Rock aux USA) mais de manière générale, cette stratégie reste largement inexplorée, alors même que les machines de l'économie fossile sont le problème principal du réchauffement climatique.

Militantisme en zone de confort

Andres Malm ne nie ni les niveaux d'engagements élevés et peu généralisables que la résistance violente exige, ni la tendance à la criminalisation et la répression des mobilisations sociales, politiques, écologiques. Mais, ça reste insuffisant pour expliquer la quasi apathie générale sur la mobilisation pour le climat : « à côté de ce qu'ont enduré les gens qui ont lutté au cours de l'histoire, le niveau de confort du militantisme pour le climat dans les pays du Nord peut être jugé passablement élevé, ce qui témoigne assez mal de l'importance du problème » note l'auteur, soulignant le fossé entre les mouvements écologistes et le répertoire d'actions des mouvements sociaux, usant parfois de la violence, de l'autodéfense comme les Gilets Jaunes.

« La question n'est pas de savoir si nous pouvons limiter le réchauffement, mais si nous choisissons de le faire » écrit-il en balayant tout fatalisme effondriste. le mouvement climatique doit donc délaisser le pacifisme pour l'action directe combative contre les infrastructures du système énergétique. Après le moment gandhien, il faut entrer dans le « moment fanonien », en référence à Frantz Fanon, intellectuel engagé dans les luttes de la résistance algérienne pendant la décolonisation, qui dans les Damnés de la terre, légitime l'usage de la violence collective lorsqu'il est nécessaire de transformer la réalité et la société.
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Ce livre est en référence du décret de dissolution du collectif écologiste et contestataire français « Les soulèvements de la terre » du 21 juin 23 par le ministre de l'intérieur, décret suspendu par le conseil d'état le 11 août 2023.

Comment, avec une telle "publicité", ne pas avoir alors envie de lire un tel livre?

Ce livre rappelle des faits d'actions de mouvements écologiques visant à créer un rapport de force favorable pour obtenir des gouvernements, des mesures en faveur du climat.
Les mouvements pour le climat se revendiquent comme mouvement pacifiste et non violent même si des violences sont perpétrées au cours de leurs actions.

L'auteur s'interroge sur ces stratégies d'action.
Il s'interroge et disserte sur la non violence, mais aussi la violence et sa définition.

Cette lecture est particulièrement enrichissante car l'auteur pose des questions sans toujours y répondre, et donc fournit au lecteur des pistes de réflexions.

Il parait évident, à la lecture de ce livre, que Gérald Darmanin, ministre de l'intérieur et signataire du décret, n'a soit pas lu le livre, soit n'y a retenu que ce qu'il voulait y voir.
A aucun moment l'auteur n'appelle à la violence mais s'interroge sur le possible recours à celle ci dans le cadre de la lutte pour le climat; ce qui n'est évidemment pas la même chose.

Pour paraphraser une phrase célèbre de Manuel Vals en 2016 « Expliquer, c'est déjà vouloir un peu excuser », Darmanin aurait pu dire « Vouloir comprendre le mouvement écologiste pour le climat, ses modes d'actions, c'est appeler à la violence. »

On peut se demander également si la « haine » du ministre contre cet ouvrage, ne tient pas aussi à ce que dit l'auteur de Macron?

J'ai bien aimé ce livre et j'en conseille donc la lecture car avec ses 237 références, il apporte de la connaissance sur un sujet particulièrement d'actualité.
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Livre écrit par le professeur d'Université suédois Andreas Malm (master en écologie humaine), militant marxiste écologique participant aux manifestations musclées de Ende Gelände en Allemagne.
Il soutient que bientôt, il ne sera plus possible de lutter pacifiquement contre les auteurs du désastre climatique et social ainsi que de la dévastation de la terre par les puissances industrielles et financières. Il faudra agir violemment, par des "actions directes", comme le sabotage de pipelines.
Ce livre est un manifeste pour militants du climat.
Le plus appréciable dans ce livre de chercheur engagé, c'est son appareil critique riche et précis dont les sources se trouvent le plus souvent sur internet.
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Un petit livre très intéressant sur la place de la tactique violente (essentiellement de la destruction de biens) dans les stratégies de changements sociaux. Sous ce titre provocateur, l'auteur trace cependant les risques et limites aussi bien que les opportunités du développement d'une main "armée" des mouvements pour le climat. le fait de lier ce questionnement à celui de la justice sociale est également extrêmement appréciable, même si toutes les sources d'émissions de CO2 ne sont pas abordées, Andreas Malm se concentrant sur les énergies fossiles.
Alors, évidemment, il reste de grandes questions légales (au niveau des conséquences pour les militants et militantes, essentiellement) à aborder, et on reste un peu sur sa faim de manière générale, mais ce livre a le mérite de poser la question sur la table et de donner envie d'en savoir plus (voire de dégonfler quelques pneus de SUV ;) ).
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Un livre qui interroge sur l'efficacité concrète de la désobéissance civile non violente, à l'heure du déni climatique et d'une production fossile toujours plus intense.

Une Ode à l'action directe et à l'organisation, un manifeste motivationnel, toujours très sourcé et rempli de théories valides, à l'image de son auteur.

Une lecture importante :)
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