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EAN : 9782226246875
384 pages
Albin Michel (01/03/2013)
4.17/5   109 notes
Résumé :
Juillet 1945. Gabrielle, 26 ans, revient en Provence dans la ferme familiale qu'elle a fuie quelques années plus tôt. Elle y retrouve sa mère et sa soeur cadette, Louise, une jeune fille instable et fragile.
Entre temps il y a eu la guerre, les souffrances, la Libération et la mort de ses voisins, les Roccetti, massacrés un jour d'été 1944.
Lorsque débarque dans le mas des italiens un locataire un peu trop curieux, Gabrielle commence à s'interroger a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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« Dix ans que je n'ai pas dit un mot. Je n'ai jamais raconté cette histoire. Elle m'appartient, comme le crépuscule appartient à la nuit, comme la bruyère appartient aux garrigues»…

Elle s'appelle Gabrielle Magne. Elle n'a pas dit un mot depuis 10 ans…depuis le drame, quand, lors d'un été cuisant de 1945, après six ans d'absence, elle est revenue à Bayon dans le mas familial, sur cette terre de Provence stérile qui n'a jamais été « qu'écorchures et crevasses ».
Elle y a retrouvé sa soeur, la belle et candide Louise, qui ne rêve que de prince charmant et d'amour éternel ; son frère Jean, qu'une balle dans la tête a définitivement transformé en bébé hébété buvant le vide ; et enfin sa mégère de mère, inchangée malgré les années passées, femme acariâtre et fielleuse, « petite chose laide et noueuse » pleine de rancune et d'animosité, qui n'a jamais témoigné qu'aversion et mépris envers ses deux filles et leur défunt père. Seul, Jean a toujours été gratifié de quelques bienveillances par cette marâtre au coeur sec comme un quignon de pain.
L'accueil a donc été des plus glacés et s'est vu encore assombri par la révélation d'une tragédie. le massacre de leurs proches voisins, les Roccetti, une famille d'italiens que Gaby a toujours aimée plus que les siens. Selon la rumeur, Pietro Roccetti le père, aurait assassiné ses enfants avant de retourner son arme contre lui, et sa femme Maria, devenue folle, se serait laisser mourir peu après de chagrin.
Gaby n'a pas voulu croire à cette version de l'histoire qui semblait arranger tout le monde. Dans sa quête de justice et de vérité, la jeune femme de 26 ans a commencé à questionner, à gratter la couche épaisse de silence recouvrant la petite ville et mis peu à peu à jour les infâmes exploits de certains à la Libération : règlements de comptes et retournements de veste, résistants pourris faisant régner la terreur, femmes brutalisées et tondues, représailles menées par délation, milices patriotiques dirigées par d'anciens collabos….
Soutenu par Paul Morand, un mystérieux géologue venu s'installer dans la ferme des Roccetti, Gabrielle ne s'est pas doutée qu'elle allait payer très cher son obstination à découvrir la vérité.

Le style et la maîtrise narrative d'Emma Locatelli impressionnent ; sa plume cogne, touche, fait mouche, portant son coup d'estoc, dévidant un venin qui se dégage lentement dans la conscience du lecteur et le glace d'effroi en le mettant face à ce que la nature humaine a de plus écoeurant : la bassesse et l'abjection vers lesquelles le conduit sa haine des autres. le liquide venimeux s'échappe de phrases puissamment évocatrices, s'élargit et se coagule au fil des pages, comme un filet de pus suintant d'une plaie.
La médisance, la calomnie, la haine, la lâcheté, la trahison, la vengeance se donnent la main pour une ronde infernale, une chorégraphie mise en scène avec une grande habileté et une écriture corrosive et implacable, aussi tenace que persuasive. C'est saisissant, troublant, enivrant comme un vieux vin bu sous un soleil trop chaud, ça vous laisse un goût âcre au fond de la gorge et comme une brûlure au fond de la poitrine, un relent de désespérance et de consternation.

« Les haines pures » est un ouvrage fort, percutant, gangrené d'actions viles et lâches, un texte qui faisande de mauvaises humanités, qui soulève les tripes en remâchant les vieilles rancunes, les petitesses et les perfidies, qui estampille les trahisons, pointe les actes honteux de la collaboration et les agissements sordides de certains résistants de la dernières heure, ceux-là mêmes qui ont façonnés et entachés la France d'Après-guerre de couleur sombre, l'auréolant d'une salissure inavouable bien camouflée sous le silence des familles, une souillure à jamais indélébile recouverte, comme on cache la poussière sous les tapis, de pieux mensonges et d'une tonne de mauvaise foi.

En quatrième de couverture, la comparaison avec Sébastien Japrisot ou Philippe Claudel est bien trouvée. Emma Locatelli partagent avec ces grands romanciers l'art des mots qui remuent et qui, au terme de la lecture, vous laissent exsangue, noyé dans les ténébreux abîmes de la nature humaine, accablé par son insondable noirceur.
Mais là où Claudel vient tempérer son propos par des notes de douceur, notamment dans ses descriptions de la nature, nulle suavité ne vient adoucir le cadre naturel et champêtre du roman d'Emma Locatelli. Chez elle, la nature, pleine d'âpreté et de rudesse, est aussi violente et cruelle que peuvent l'être les hommes.
Le crissement des cigales est un chant de l'enfer qui vrille les tympans. le soleil, d'une impitoyable dureté, darde ses rayons brûlants avec une férocité de guerrier sanguinaire. La terre dégorge sa rancoeur avec l'opiniâtreté et la constance des vieilles mules de ferme.
Atmosphère pesante, écrasante comme un coup de trique, orageuse et brutale comme une pluie de grêle sur un sol asséché, qui laisse graver dans les esprits, comme une terre trop meuble sous le soc du labour, l'empreinte de ses petits impacts t incisifs. Rien ne vient nuancer le cadre irrémédiablement noir de cette histoire dérangeante autant que captivante.

On suit alors Gabrielle dans son périple acharné au coeur du mal au gré d'une langue aussi belle que virulente, qui nous happe et nous prend au collet telles les mâchoires de fer sur les cervicales d'un renard pris au piège.
Le verbe impitoyable, dénonçant la corruption et l'infamie, les lettres de dénonciation et les vilenies d'après-guerre, est aussi rêche qu'une couverture usée, aussi rude qu'une lotion astringente passée sur une peau à vif.
Cela blesse certes, comme peut blesser la révélation d'un monde odieux et le constat d'une humanité pleine de fiel, de rancoeur et d'indignité. Mais l'intrigue impeccablement entretenue jusqu'aux toutes dernières lignes et la richesse psychologique des personnages évoluant au sein d'une nature insensible et immuable, font de ce récit une oeuvre absolument remarquable que l'on dévore littéralement de bout en bout. Emma Locatelli a su combiner avec grand brio le roman historique, psychologique et policier. « Les haines pures » est une pure réussite !
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Un roman âpre et cinglant, comme le mistral. Une version féminine de "Grossir le ciel", car on y retrouve un monde paysan rude de taiseux, une trame policière et des secrets qui éclatent.

J'ai été dès le début frappée par le style de l'auteure, tout à fait en accord avec l'histoire racontée: coupant comme une pierre, écorché, presque rageur. Les images des descriptions nous plantent d'emblée dans un univers hostile, la Provence n'a ici rien d'idyllique:" Comme toujours à cette époque, le pays hurlait sa soif.La terre n'était plus qu'écorchures et crevasses, une pauvre couenne qu'on avait cuite jusqu'au vif."

Quelques jalons de l'intrigue: la narratrice livre une confession, en nous distillant petit à petit les événements qui ont conduit au drame qui a anéanti sa vie.Elle s'appelle Gabrielle Magne. En 1945, elle revient après six ans d'absence, contrainte par le manque d'argent et le chagrin ( je vous en laisse découvrir l'origine), dans la ferme familiale. Elle y retrouve sa jeune soeur, Lou,plus fragile qu'il n'y paraît, et la figure terrible de sa mère, la haine incarnée...

Ajoutez à cela des voisins disparus sauvagement et un étranger qui semble enquêter sur leurs morts suspectes, et vous aurez un texte prenant,râpeux et incandescent, qui vous ronge le coeur.

La guerre est encore là, toute proche,et surtout les actes barbares auxquels se sont livrés certains, à la Libération ....Ils vont être aussi au centre de cet orage de violence, ce feu de rancoeurs et de rage cruelle.

Je vous conseille ce livre, dont l'écriture est pour moi remarquable, tellement en osmose avec les sentiments, les pensées des personnages. La haine à l'état pur, oui, et elle ravagera tout...
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Provence, juillet 1945. Gabrielle revient à Bayon après des années d'absence. A priori, rien a changé. La ferme familiale a continué son lent délabrement et sa mère n'a rien perdu de sa hargne te de sa méchanceté. Pourtant, le temps et la guerre ont fait leur oeuvre. Louise, sa petite soeur, n'est plus l'enfant qu'elle a laissée derrière elle. Louise est devenue une femme, une Marilyn provençale, qui fait tourner la tête de tous les hommes. Jean, son frère aîné, le fils prodige, le préféré, s'est pris une balle dans la tête qui l'a laissé handicapé, grand bébé que sa mère nourrit à la cuillère. Mais ce qui bouleverse véritablement Louise, c'est le sort tragique des Rocetti, les habitants de la ferme voisine. C'est dans cette famille italienne qui l'accueillait comme une fille que Louise venait se réfugier quand elle n'en pouvait plus du harcèlement maternel et de l'impuissance paternelle. Comment pourrait-elle croire qu'un jour funeste de l'été 44, Pietro Rocetti a tué tous ses enfants puis s'est donné la mort, laissant sa femme Maria mourir de chagrin?! Louise s'interroge mais le village ne veut pas remuer le passé et elle ne rencontre que silence ou hostilité. Quand Paul Morand, un géologue, s'installe pour quelques mois dans la ferme des Rocetti, elle trouve en lui l'allié qui va l'aider dans sa recherche de la vérité.


Situé dans l'immédiate après-guerre, le récit d'Emma LOCATELLI ne se contente pas, pourtant, d'être simplement un roman historique. Certes, elle y évoque la guerre, l'exode les bombardements et aussi la résistance, la collaboration, l'épuration mais c'est aussi une quête de la vérité, une enquête sur un drame qui, de rebondissements en découvertes, de coups de théâtre en secrets dévoilés, va conduire à un nouveau drame. S'y croisent des résistants de la dernière heure, des femmes tondues, des manipulateurs, des meurtriers, tant de personnages façonnés par la guerre qui essaient de reprendre le cours de leur vie en laissant parfois leur conscience de côté. Petit à petit, on découvre l'origine de toutes ces aigreurs, de ces haines au fond des coeurs.
Manipulation, folie, identités cachées, vengeance, le lecteur est promené dans la noirceur de l'âme humaine jusqu'à la dernière page.
Les haines pures est un grand roman, qui tient du thriller, du roman psychologique et du roman historique. A découvrir absolument.
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Les premières phrases d'un livre peuvent accrocher instantanément.
Ce fut le cas ici, avec ces lignes lapidaires, illustrant d'emblée un titre déjà sombre:

" Nous sommes nés d'un père absent et d'une mère acariâtre. D'un coup de vent sur un rosier malade. Il en est tombé deux fragiles épines, Louise et moi."

1945: le "moi" c'est Gabrielle, jeune femme tristement sans avenir, revenue au village après guerre, dans le mas familial où se fossilisent une mère détestable, un frère débile et une soeur bizarre, bizarre...

En retrouvant ses marques d'enfance, très vite s'impose à elle cette recherche de vérité pour la mort de la famille italienne de la ferme voisine, seule bulle de bonheur des souvenirs.
Une enquête discrète mais qui très vite dérange, des édiles jusqu'aux dernières commères, dans une atmosphère en chape de plomb, une ambiance délétère de rancoeurs et secrets, sous canicule provençale qui étreint vivants, village et campagne.
La folie et les haines peuvent effectuer un travail d'orfèvre...

La thématique des règlements de comptes de l'après guerre n'est pas très originale, trainant avec elle les heures noires du conflit, les pertes et les souffrances des hommes et le vilain ménage de l' épuration. J'ai pensé m'ennuyer avec une histoire assez convenue, mais le talent narratif est accrocheur, addictif, s'appuyant sur une dramaturgie bien ficelée et des personnages d'une belle densité.

Les pages se tournent, se tournent.
L'accent chantant provençal accompagne une tragédie haineuse.
On en sort un peu liquéfié!
On en deviendrait bien "fada", hé! ...comme lou ravi provençau.
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Il y a plusieurs semaines, je terminais ce roman. J'en ai apprécié la lecture, l'ai lu d'un trait, mais je reste perplexe. En raison d'un contexte d'immédiat après-guerre, les travers, les bassesses et la grande noirceur de l'âme humaine, je veux bien, mais là, c'est comme si l'auteur avait voulu tout mettre, au point de me donner l'impression d'avoir trafiqué les ficelles de l'intrigue pour en arriver, dans les derniers chapitres, à nous servir un véritable buffet indigeste, presque improbable, de toutes les facettes de la vengeance rassemblées en une seule et même personne.

Un "trop plein", voilà ce que j'ai ressenti, bien que je reconnaisse la qualité de l'écriture, trop belle d'ailleurs pour l'impuissance qui se dégage devant tant de rancoeurs. S'accroît encore davantage mon malaise parce que toute cette laideur s'inscrit dans le quotidien, hors des tranchées, des zones de combat, des bureaux où se manigancent les stratégies de l'horreur, bref, là où naïvement je souhaiterais voir circonscrites la haine, l'humiliation, la vilenie en temps de guerre. Me vient à l'esprit cet extrait de la critique de "Claire45": "si vous avez encore foi en l'homme, si vous pensez que tous les résistants ont été des héros, n'ouvrez pas ce livre. "Les haines pures" dans les familles , les villages, les pays, engendrent les pires forfaits".

Mais la raison prend le dessus chez moi. Comment, au terme de ces guerres, faire abstraction des dommages collatéraux quand pour sauver sa peau, plus aucune morale ni principes ne tiennent. À cela, additionnez le vécu de deux personnages centraux, Gaby et sa jeune soeur Louise, issues d'une famille dysfonctionnelle, sans amour, où l'estime de soi a été nourrie au mépris, à la violence verbale incessante alors, comment s'étonner de leurs comportements motivés à la source par ces carences. En passant, pour d'excellents résumés de ce livre (talent que je n'ai pas) les critiques de Malaura et Sandrine57 valent le détour.

En conclusion, la dernière page tournée, j'aurais jeté le livre par la fenêtre si ce n'avait été que je doive ... le remettre à la bibliothèque ! Je suis sans doute trop idéaliste. Indéniablement, "Les haines pures" ne laisse pas indifférent au point où, si c'était à refaire ... je passerais mon tour.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Il paraît que les rêves sont des brèches bienfaisantes qu’ouvre notre mauvaise conscience pour jeter nos remords aux ténèbres. Ils nous ramènent au matin, vidangés de notre culpabilité, purgés de nos vilenies, de nos hontes inavouables. Nos vies sont des cloaques. Et nos rêves ne sont, en somme, que le trop-plein d’une immonde marinade.
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L’exode de Paris, 1940 … (histoire d’un viol)

« Écoutez… on s’était promis de ne prendre personne, mais on peut faire une exception… Profitez-en pendant qu’il nous reste encore une goutte d’essence… »
Je leur ai dit que je n’avais pas d’argent. […] « Nous ne sommes pas des mufles au point de faire payer une femme épuisée. » J’ai bafouillé un vague remerciement. Un groupe m’a tout à coup bousculée… J’ai vacillé.
« Allez, montez avant de vous évanouir ou de vous faire piétiner ! La course est gratuite… »
Il m’a de nouveau offert son sourire. Un sourire amical, chaud et sucré comme un beignet de fête foraine.

La fourgonnette bleue n’est jamais allée jusqu’à Chartres. […] Ils m’ont frappée et allongée sur la table. […] Ils m’ont fouettée de mots répugnants. […] Ça a duré longtemps.

Lorsque les prédateurs ont eu leur ration de viande, ils sont partis […] Je suis restée couchée sur la table, j’ai laissé venir la nuit. J’ai laissé les ténèbres poser leur voile sur mon corps nu et troué, cacher le sang impur entre mes jambes. J’ai laissé les larmes laver mon visage de gentilles larmes, rondes et consciencieuses, bien appliquées à nettoyer l’ordure. (p. 119-120)
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Je souffre d'une inaptitude à décrire les instants d'allégresse, même les plus simples, comme l'aveugle est incapable de décrire ce que ses yeux morts n'ont jamais vu. Mais je sais qu'il brille parfois, dans la grande nuit des vies désespérantes , des étincelles, des petits éclats, fugaces, filants, de joie pure.
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Elle ne nous a jamais battues, jamais frappées à coups de martinet ou de torchon. J'aurais préféré. J'aurais préféré la rossée de la canne, le sifflement de la cravache, le coup de balai sur mes reins, plutôt que d'être régulièrement cognée avec des mots. Les mots de ma mère... des mots choisis, blessants, cinglants, qui nous ont fait plus de mal que toutes les boucles de ceinture, toutes les lanières de cuir.
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Je souffre d'une inaptitude à décrire les instants d'allégresse, même les plus simples, comme l'aveugle est incapable de décrire ce que ses yeux morts n'ont jamais vu. Mais je sais qu'il brille parfois, dans la grande nuit des vies désespérantes, des étincelles, des petits éclats, fugaces, filants, de joie pure.
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