J'ai eu l'occasion de lire
Bleue comme l'été dans le cadre de la Masse critique jeunesse, je remercie donc Babelio ainsi que les éditions Sarbacane de m'avoir permis de le découvrir.
Après avoir vu passer des critiques assez divisées concernant ce roman (certaines le désignant comme ayant été un coup de coeur quand d'autres l'avaient simplement abandonné ou n'avait du moins pas du tout aimé), j'avais quelques appréhensions avant de le commencer. Je ne savais pas de quel côté j'allais tomber, mais j'espérais vraiment apprécier cette lecture.
Finalement, j'ai été agréablement surprise, et je suis heureuse de faire partie des gens qui ont apprécié ce roman.
La principale raison qui m'avait donné envie de le lire, c'était l'aspect road-trip sur fond de compétition de surf (en été, j'adore lire des histoires qui parlent de surf ^^), et je n'ai pas été déçue !
L'ambiance plage/« camping » et vie qui tourne autour du surf pendant trois mois est vraiment bien retranscrite, c'était rafraîchissant et parfait pour la période ! J'avais l'impression de suivre Denis-Dylan dans sa tournée avec Prudence, et c'était à chaque fois un plaisir de revenir à ma lecture.
De plus, la plume est fluide et plaisante, ce qui fait que le livre se lit très facilement.
J'ai beaucoup aimé l'histoire. Outre son côté plaisant, avec les séances photos, les entraînements et compétitions de surf, les soirées sur la plage à chanter au coin de feu, elle aborde également beaucoup de sujets différents : l'anxiété, le manque de confiance en soi, le côté factice et mis en scène des réseaux sociaux, le non désir d'enfant, les difficultés à savoir ce qu'on veut faire de sa vie, les complexes… le tout avec justesse.
En ce qui concerne les personnages, je les ai trouvé vrais, réels. Ils sont imparfaits, ont leurs défauts, leurs particularités, mais c'est ce qui fait leur charme et les rend d'autant plus réalistes.
Je sais que certaines personnes n'ont pas réussi à apprécier Prudence, l'ont trouvée insupportable, trop ego centrée, qui se plaint tout le temps… Mais personnellement, même si je comprends pourquoi elle n'a pas fait l'unanimité auprès des lecteurs, j'ai fini par vraiment l'apprécier. C'est une jeune femme un peu perdue, qui ne sait pas très bien ce qu'elle veut faire de sa vie, qui jusqu'ici à toujours un peu laisser les autres décider de ce qu'elle devait faire, de qui elle devait être, à sa place. Elle n'a aucune confiance en elle, et tente de compenser ce manque de confiance grâce à toutes sortes de superstitions et rituels censés influer positivement sa vie et l'aider à obtenir ce qu'elle désire.
Elle est dans une relation amoureuse complexe avec Maneck, qui durant la majeure partie du roman donne l'impression de ne pas être très impliqué dans leur relation et de se moquer d'elle, voire de se servir d'elle quand il a envie, avant de l'ignorer pendant des semaines. Il la fait tourner bourrique et occupe 90 % de ses pensées, allant jusqu'à l'obséder complètement.
Je dois reconnaître que leur relation m'a un peu agacée par moment, notamment l'attitude de Prudence, prête à tout pardonner pour pouvoir rester avec lui, alors que leur relation ne semble pas fonctionner. Elle refuse de lâcher l'affaire même quand tous autour d'elle lui dise de laisser tomber, et on en vient à se demander si elle réussira un jour à ne plus être autant éprise de lui.
En revanche, Prudence a un groupe d'amies formidables, qui est toujours là pour elle et la soutient dans tout ce qu'elle peut traverser et dans toutes ses névroses. Elle peut notamment compter sur Meï, sa meilleure amie, qui la connaît par coeur, connaît sa façon de fonctionner, et sait toujours trouver les mots pour la rassurer ou la consoler lorsqu'elle en a besoin.
Sans oublier Denis-Dylan ! Les trois mois qu'elle passe à ses côtés et aux côtés de ses amis surfeurs font un bien fou à Prudence et l'aide à voir la vie autrement, à être plus détendue, à apprendre à être plus sûre d'elle, à accorder moins d'importance à ses rituels et à se laisser davantage vivre sans tenter de maîtriser chaque seconde de sa vie. On ne parierait pas sur le duo Denis-Dylan/Prudence à leur rencontre, mais finalement, aussi improbable que cela puisse paraître, une véritable amitié, profonde et sincère, naît entre eux, ce que j'ai beaucoup aimé.
D'ailleurs, j'ai particulièrement aimé Denis-Dylan, qui est bien différent de la première image que l'on a de lui. Être à son contact fait un bien fou à Prudence. C'est un personnage très intéressant, plus complexe qu'il n'y paraît, et auquel on s'attache très vite. Il a toujours une attitude positive, il est encourageant, patient, compréhensif, il ne juge jamais, et c'est le genre de personne qui met de bonne humeur et donne de l'énergie.
D'une manière générale, j'ai beaucoup aimé suivre l'évolution de Prudence, qui se révèle vraiment au fil des pages, qui devient moins stressée, qui prend confiance en elle, devient plus positive. Elle ne change pas radicalement comme je m'y attendais en commençant le roman (j'avais l'impression que ce serait ce genre de roman ou le personnage a une révélation grâce à une nouvelle expérience dans sa vie et change du tout au tout sa façon de penser et de fonctionner), mais c'est d'autant mieux, car je trouve ça plus réaliste. C'est très difficile de changer, de rompre avec des habitudes ancrées en soi depuis des années, et le fait qu'elle le fasse progressivement, petit à petit, m'a semblé plus proche de la réalité que si elle était devenue une autre personne du jour au lendemain.
En résumé,
Bleue comme l'été a vraiment été une bonne lecture pour moi. C'est une histoire à la fois légère et dépaysante, mais qui aborde également des sujets plus profonds, et dont les personnages sont attachants et plaisants. Sans oublier l'ambiance, idéale pour la saison !