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3,76

sur 1707 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Marie-Helene Lafon nous revient dans son dernier opus avec l'histoire d'une famille de la petite bourgeoisie provinciale, sur trois générations. Elle débute en 1908 et traverse un siècle.
Le Fils de l'Histoire, c'est André, père inconnu et mère à double fond, Gabrielle qui décide de le mettre au monde à trente-sept ans, suite à un accident de parcours d'une liaison qu'il entretenait avec un jeune garçon de seize ans son cadet. André est élevé par sa tante, et ne saura rien au sujet de son père jusqu'au jour de son mariage. Voilà, une situation particulière et socialement compliquée pour l'époque, mais là n'est pas le sujet...... 

La plume de Lafon est comme un pinceau. Sans entrer dans les détails elle esquisse à grands coups de pinceau , anachroniquement, une histoire d'un siècle en 176 Pages,
La mère, La Parisienne « efficace » jusqu'à la mort, qui apparaît, disparaît, n'élève pas son fils, fait mystère de tout,
La tante et l'oncle en province , qui «  font montre de dispositions ...magnanimes et généreuses à l'endroit d'une femme qui leur a littéralement fait un quatrième enfant dans le dos » ,
André, le plus beau cadeau de la Parisienne,
Et son fils Antoine qui bouclera l'histoire à Chanterelle, Cantal, Auvergne, France, là où elle a débuté, et d'où Marie-Hélène Lafon est originaire. Donc elle parle encore et toujours de son pays, de sa terre.
Lafon est un de mes auteurs français de prédilection avec Adam, Gallay, Ferney et Blondel, donc je ne peux que conseiller la lecture de son dernier livre pour qui aime son style et ses sujets.


“1962, 1984, 1998, une vie entière à flairer les traces du père, de loin ou de près , à Paris ou dans le Lot....”

Un grand merci aux Éditions Buchet-Castel et NetGalleyFrance pour l'envoie de ce livre.
#Histoiredufils#NetGalleyFrance





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Né à Paris en 1924, de père inconnu, André est confié par sa mère Gabrielle à sa famille du Cantal. Il est élevé par sa tante Hélène et le mari de cette dernière, au milieu de ses cousines, dans un foyer aimant que sa mère ne rejoint que le temps des vacances. le mystère de sa naissance n'en creuse pas moins discrètement son trou noir dans la tête et le coeur d'André…


Comme autant de photographies aux teintes sépia, douze journées, évoquées dans le désordre, suffisent à Marie-Hélène Lafon pour dérouler un siècle. S'y inscrit l'histoire d'un homme, qui, dans l'affection d‘un foyer attaché à combler le vide d'un « père fantôme » et d'une « mère lointaine et intermittente », s'est construit à l'ombre d'un secret de famille, omniprésent mais toujours occulté dans une sorte de pudeur bienveillante. Une profonde mélancolie imprègne ce texte tourné vers le passé, celui de la reconstitution de toute une existence à partir de quelques bribes, dont l'évocation en pointillés permet peu à peu au lecteur d'en saisir le dessin d'ensemble, et surtout, d'y entrapercevoir les profondeurs cachées derrière les décennies de non-dits. Car peu est formulé mais tout se devine et se ressent, dans une narration qui, en relatant la surface visible des évènements avec la plus grande économie d'effets, parvient à faire prendre au lecteur toute la mesure des silences et des pudeurs, des blancs et des demi-teintes qui ont pavé la vie de trois générations.


Rien de spectaculaire dans ce récit de l'ordinaire, mais la restitution profonde et sensible, dans une langue limpide et précise, de la trajectoire de vies enfuies, bâties autour des drames du quotidien, dans un sillon de joies, de tendresse mais aussi de souffrances parfois invisibles, et dont la seule trace perdure dans quelques photographies, des dates dans un cimetière et l'émotion des vivants.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Le roman commence en avril 1908 et se termine en avril 2008, soit cent ans plus tard et c'est par le récit de douze journées non chronologiques que Marie-Hélène Lafon nous conte la vie de ce fils André, né en 1924, de père inconnu. Sa mère Gabrielle ne l'a pas élevé mais l'a confié à sa soeur Hélène et son mari Léon qui l'aimeront comme leur propre fils. Ce n'est que lorsque André épousera Juliette que Gabrielle révélera à cette dernière l'identité de ce père.
Cette fresque familiale ancrée au coeur du Cantal traverse deux guerres. Elle est comme autant de morceaux qui reconstitueraient la généalogie de cette famille, avec tous ses silences et ses secrets.
Ce qui m'a marquée c'est la différence de caractère entre ces deux soeurs que sont Hélène et Gabrielle et l'opposé de ce que fut leur vie. Opposition également entre ce foyer aimant composé de Hélène et Léon et ce couple formé par Gabrielle et Paul. J'ai été frappée également par la capacité d'André, ce garçon laissé aux bons soins de sa tante par sa mère, à s'adapter à cette situation.
Se posera plus tard pour lui la question de savoir de qui il est vraiment le fils. L'est-il de son père biologique absent et de sa mère qui l'a en quelque sorte abandonné aux bons soins de sa frangine ou de ce père et cette mère d'adoption qui l'ont élevé dans un cocon de tendresse comme leur propre enfant ? Que dire également de ces non-dits familiaux, comment le manque pourra-t-il être comblé, combien de temps faudra-t-il pour cela ? Quelle est également la capacité de résilience de chacun ? En tout cas, beaucoup de questionnements tout au long de ce livre.
Difficile, en lisant Histoire du Fils, Prix Renaudot 2020, de ne pas être hanté par la scène inaugurale magnifique avec ses senteurs et ses couleurs mais dont le dénouement dramatique aura des répercussions sur plusieurs générations et permettra peut-être en partie d'expliquer certain comportement.
C'est un récit sur la filiation très intéressant que nous livre Marie-Hélène Lafon, avec de très belles descriptions de personnages et de paysages.
Néanmoins, j'ai été quelque peu gênée dans ma lecture par le fait qu'il n'y ait pas de suite temporelle. J'aurais préféré un récit linéaire sans rupture dans la chronologie.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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« André, posé au bord du lit, dans la chambre nue, s'était soudain senti très las, comme accablé d'un poids de silence et de secret qui était son lot de fils ; père inconnu et mère à double fond. »

Si André est abattu, c'est que finalement une enfance heureuse auprès de son oncle de sa tante et de ses cousines, des études brillantes, un bon travail, un mariage épanouissant et un fils désiré n'auront pas suffit à lui faire oublier une mère en pointillé et une absence de père. Eh oui, les faits sont têtus, l'absence des géniteurs est toujours un traumatisme dont on se remet rarement.

Marie-Hélène Lafon le sait bien, qui situe l'histoire d'André et sa famille sur un siècle entre Lot Cantal et Paris, et choisit avec soin ses mots, chasse le superflu, mais reste dans une réalité bienveillante et poétique pour raconter des vies banales bousculées par les accidents de la vie, les non-dits et les secrets de famille aux résonances universelles.
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Une très belle lecture, pleine de poésie, avec un suspens constant quant aux origines du personnage central, André….

« André, posé au bord du lit, dans la chambre nue, s'était soudain senti très las, comme accablé d'un poids de silence et de secret qui était son lot de fils; père inconnu et mère à double fond. » (p. 153)

André, le personnage central, fils sans père connu, une mère l'ayant eu sur le tard, le laissera en garde à sa soeur , Hélène, dans le Lot. André sera le « chouchou » de la famille de son oncle, Léon et de sa tante ainsi que de ses trois cousines.

« Il avait été dans la maison comme une chanson vive, en dépit des ragots et de ce trou que creusait dans sa vie l'absence d'un père. » (p. 102)
"On se régalait surtout de la joie contagieuse qu'ils avaient toujours eue dans cette maison, c'était une bonne maladie quand on en connaissait tant de mauvaises, et cet André, né sans père, avait eu de la chance dans son malheur. Il avait transformé l'essai…"

La mère, restant à Paris viendra le voir pendant les grandes vacances…Devant le reprendre avec elle dès qu'elle sera plus installée, elle le laissera finalement chez sa soeur. Mère, personnage indépendant et réfractaire à la vie traditionnelle incombant aux femmes, elle restera un personnage mystérieux, lointain…inaccessible. Pour André, ses racines, sa vraie famille, pour lui resteront Léon, Hélène, ses cousines, grâce à qui il aura grandi avec bonheur dans un foyer aimant et solide !Il sera taraudé à certains moments de sa vie d'adulte d'aller rechercher « ce père » qui aura, inévitablement, creusé un vide….à jamais !

Le récit se déroule du début du XXe [1908] jusqu'à notre XXIe [2008 ]. Nous visitons, traversons la vie d'André, de sa mère, Gabrielle, de ce père-fantôme, Paul, des ancêtres,…ainsi que le constat du poids, de l'influence, des questions qui pèsent et continueront à « hanter » les générations suivantes… Il faudra qu'Antoine, le fils unique d'André et de Juliette…se décide à aller au bout de ce mystère familial, au décès de son père….Un style unique, des personnages attachants, contrastés, la belle nature cantalienne, décrite avec poésie et amour inconditionnel de ses paysages…
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André est le fils de Gabrielle ; son père est inconnu. Il a été élevé par Hélène, la soeur de sa mère, et son mari Léon, près de Figeac. Il a grandi entouré de ses trois cousines, plus âgées et dont il est devenu le petit frère. Il ne voit sa mère que deux fois par an : une semaine à Noël et trois semaines l'été.
André ne s'est jamais réellement interrogé sur le nom de son père. Léon a pris la place vacante. Jusqu'à ce qu'il épouse Juliette : le jour du mariage, Gabrielle confie son secret, le nom du père, à la jeune mariée...

La trame du roman est finalement assez simple et classique : la vie d'un individu sans père, confié par une mère "absente" à la famille et qui se construit comme le fils de cette famille. Elle m'a cependant ému car elle m'a rappelé ce que m'a raconté une amie sur son enfance...

L'originalité du roman est ailleurs :
- D'abord dans les partis-pris de narration, avec une introduction dramatique, mais qui explique après coup beaucoup de choses, puis de très nombreux aller-retours dans le passé et le futur d'André ;
- Ensuite dans la psychologie d'André, qui s'est reconstruit une famille, et qui refusera toujours d'en sortir, même aiguillonné par son épouse ;
- Enfin par le flambeau repris par Antoine, le fils d'André et Juliette...
Ajoutons la qualité d'écriture de Marie-Hélène Lafon, que je découvre à l'occasion de cette lecture, qui mêle à la fois richesse du langage et du style et fluidité de lecture.

Pas un coup de coeur, mais une très belle découverte !
Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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André, le fils. Pas de père, mais deux mères : celle qui l'a conçu, la Parisienne, une femme libre et à contre-courant des idées politiquement correctes de l'époque où elle s'épanouit, et celle qui l'élève, qu'il appelle maman, au coeur de la Dordogne, berceau de la famille.

L'enfant est heureux ainsi, et lorsque le temps viendra pour lui de devenir père, la quête avortée de ses origines ne l'empêchera pas de suivre son chemin. C'est son fils Antoine qui tentera des années plus tard de faire la lumière autour de ce père évanescent.

La chronologie est malmenée, les personnages sont nombreux, et si j'ai apprécié la douceur de l'écriture, comme toujours avec Marie-Hélène Lafon, j'ai eu le sentiment de me trouver plonger au coeur d'une fête familiale, comme lorsque l'on est présenté à une future belle-famille et que l'on soit faire des efforts désespérés pour mettre les prénoms sur les visages et reconstituer l'arbre généalogique de l'assemblée!

J'ai beaucoup aimé le fond de l'histoire, la délicatesse du texte qui traverse avec élégance une bonne partie du vingtième siècle, mais j'ai été un peu perturbée par la déstructuration temporelle et l'abondance des personnages.

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Une belle plume certes, que Marie-Hélène Lafon, découverte à l'occasion de la lecture de cette histoire du fils. Hormis, l'écriture, le thème, un resucé littéraire, ne m'a pas emballé ni emporté. La fadeur de cette saga familiale a freiné l'élan poétique, qui transpire dans les phrases et laisse un bon souvenir, tout du moins l'envie de continuer à lire l'oeuvre de l'auteure.
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Une généalogie tout en poésie
Loin de cent ans de solitude
Proche de cent ans de mansuétude
Des morceaux de puzzle, des moments de vie ...

Une saga familiale condensée sur 170 pages.
Sans ordre chronologique, l'auteur sème les éléments qui composent cette fresque généalogique et son attachement aux racines provinciales entre Figeac, Aurillac et Chanterelle.
Cette balade entre les générations, les époques, les ruptures dans le temps m'ont perdue trop souvent !
Obligée de relire car : c'est qui déjà Armand ? Ah oui c'est le premier ...Mais l'autre Armand de la fin du livre .... Ah oui il y en a deux. Et la grand-mère ? les frères, les soeurs, les tantes, les cousins, les cousines, arrière-neveu.... Je suis encore perdue !
André, je le situe : sa mère Gabrielle est célibataire. Elle le confie à sa soeur et son beau-frère Hélène et Léon qui vont l'aimer.
Mais la pièce manquante sera là au plus profond de lui ! Il a un père inconnu et il serait donc aussi un fils inconnu.
Pourtant on est toujours le fils de quelqu'un ...
Il portera ce vide toute sa vie !
Il deviendra à son tour père !
J'ai suivi tous ces personnages mais pas le temps de m'y attacher, ou juste un peu, car ils ne font que passer !
La boucle est bouclée lorsque l'histoire s'achève là où elle a commencé à Chanterelle, cent ans après ... en moins de 180 pages. C'est précis, court et dense !
Et encore perdue dans la boucle !

Une histoire familiale comme tant d'autres, marquée par le secret, les silences, les recherches d'origine....mais servie par une écriture charnelle et sensible.
Je suis mitigée sur cette lecture : déçue parce que perdue très souvent,
parce que les personnages sont survolés
Mais j'ai aimé cette écriture précise, sobre et poétique,
le choix des mots au plus près de la vérité, tous ces instants de vie qui nous parlent et nous émeuvent !
Nous sommes tous détenteurs d'histoires !
Une histoire assez banale finalement mais l'important peut-être n'est pas dans l'histoire mais la façon de raconter ...
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L'histoire de ce fils, c'est aussi l'histoire de sa famille à travers un siècle, qui court de 1908 à 2008. le fils, c'est André, né dans l'entre-deux-guerres, de père inconnu et de mère connue mais néanmoins mystérieuse et distante. A 37 ans, Gabrielle a ainsi accouché de son unique enfant, qu'elle confie aussitôt à sa soeur Hélène. André grandit à Figeac, entre sa tante, son mari et leurs trois filles, dans un foyer aimant et chaleureux, choyé comme s'il était le fils de la famille. Gabrielle, quant à elle, vit à Paris on ne sait trop comment ni de quoi, et descend dans le Lot en août et à Noël. Elle ne révélera l'identité du père d'André que le jour du mariage de ce dernier.

Le roman nous fait voyager dans l'histoire d'André, et même avant sa naissance et jusqu'après sa mort, en faisant des bonds dans le temps en avant en arrière, et reconstitue dans le désordre la saga familiale.
Une narration sans dialogues ni fioritures ni respect de la chronologie, avec des silences et une économie de mots, et pourtant cette écriture non seulement dépeint à merveille les émotions et sentiments des personnages, mais en plus les communique au lecteur. Peut-être parce que Marie-Hélène Lafon rend ses personnages tellement attachants qu'on ne peut qu'être en empathie avec eux. Avec un certain suspense (André rencontrera-t-il son père?), "Histoire du fils" est un roman entre Lot et Cantal, sur la filiation, l'absence, la transmission, les secrets de famille, la construction de soi quand les parents biologiques font défaut.
Un texte tout en douceur, mon premier de cette auteure, sans doute pas le dernier.

En partenariat avec les Editions Buchet-Chastel via Netgalley.
#Histoiredufils #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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