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EAN : 9782812609909
128 pages
Editions du Rouergue (06/01/2016)
3.57/5   154 notes
Résumé :
«Par la suite, il se demanderait souvent s’il devait voir quelque chose d’extraordinaire dans leur rencontre – cette fille venant à lui sur la terrasse d’un café qui n’était même pas son préféré, qu’il ne fréquentait que rarement. Si elle était passée par là la veille, ou simplement une heure plus tôt ou plus tard, elle l’aurait manqué – il ne l’aurait jamais connue, il serait resté seul avec ses poussins et sa peinture et sa tristesse et sa dureté. Mais elle était ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
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Âgé de dix-neuf ans, Attila épouse Alma, quitte son emploi de pâtissier pour divers travaux illicites dont le charge son beau-père, Bela. À quarante ans, fatigué de cette vie, il s'en va et passe plusieurs mois dans la Puszta avant de gagner Budapest où il trouvera un emploi dans une usine de foie gras.
Il est attablé à la terrasse d'un café à Budapest lorsque Theodora, riche héritière viennoise de 25 ans, lui demande la permission de s'assoir à ses côtés. Alors que Theodora vit chez lui, Attila se pose beaucoup de questions, le passé historique entre l'Autriche et la Hongrie perturbe sa relation amoureuse pendant quelques temps. À cinquante et un ans, Attila connaît son dernier amour.

Lu dans le cadre du Festival et Prix Horizon 2018 du 2e roman de Marche-en-Famenne (Belgique).
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Voici une très belle histoire d'amour, un texte à la fois délicat, enlevé et sensible, une plume ciselée et éclatante, alerte et acérée .
Attila Kiss, 51ans,travailleur de nuit Hongrois, revenu de tout,qui n'avait étudié qu'à l'université de la tricherie et du mensonge réfléchit à ses manquements, ses erreurs et mensonges, perdu, dans son immense solitude à trier des poussins dans une usine...
Cet homme sanguin, exigeant, sentimental se sent simpifié......diminué.
Il refuse d'admettre qu'il est vraiment taillé pour la monotonie; il a envie d'échapper au monde de la solitude.
Soudain, il rencontre Thedora Babbenbeg, 25 ans, riche héritiere viennoise.
Une histoire dans l'histoire : une dualité sociale et historique ou la naissance d'un couple, un cheminement amoureux qui emprunte aux chemins de la guerre: conquérir, négocier puis déposer les armes, enfin........
L'auteur disséque le lent apprivoisement , la montée du sentiment amoureux entre deux amants qui pouvaient se percevoir comme des adversaires."Attila s'épuisait dans sa tentative de la haïr ".
L'amour naissant les transcende, les incite à la confiance, leur ouvre l'esprit.
Ils s'abandonnent enfin!
Ils s'apprennent en surmontant leurs passés respectifs et leurs passifs.
Un texte fulgurant d'audace insolente, brûlant, magnifiquement écrit, deuxième oeuvre seulement
après "Buvard" de Julia Kerninon .
Prometteur!
Merci à Marie , libraire à la "Taverne du livre "à Nancy.
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Attila et Theodora auraient pu ne jamais se rencontrer. Lui est hongrois. Pendant quelque temps, l'échec de ses différentes vies l'a transformé en un peintre en cavale. Il vit aujourd'hui à Budapest. Il ne fuit plus. La nuit, il trie des poussins, le jour, il peint frénétiquement dans son appartement. Elle est Autrichienne. Elle aussi est en fuite. Fille d'un grand compositeur, elle tente de ne pas se faire écraser par un héritage trop lourd à porter. Il est pauvre, elle est riche. Il était seul, elle s'est invitée dans sa vie, comme ça, sans crier gare. Ils s'aiment. Leurs corps trouvent le chemin de l'amour sans détour. Mais Attila est ébranlé par une guerre sans merci qui se joue à l'intérieur de lui. À chaque regard, pendant chaque silence, il rejoue l'affrontement qui a opposé leurs deux pays et vu la chute de l'Empire austro-hongrois. Theodora devient alors Vienne la victorieuse et Attila endosse le rôle d'une Hongrie exsangue et amputée d'une partie de son territoire. Chaque jour, il prend comme une provocation la présence de cette femme dans son lit. Chaque jour, elle trouve les mots pour faire baisser les armes à l'homme qu'elle a choisi comme refuge.

« Tu es entré dans mon lit comme tes ancêtres dans mon pays. Tu m'as conquis, comme les tiens toujours ont plié les miens. Dans les plaines, dans les montagnes, dans les rivières, avec des bottes, avec des sacs, avec des armes brillantes et parfois seulement avec des ordres, vous nous avez toujours pliés.
Un temps vous n'avez vécu que pour ça. Mais comme eux, tu te lasseras, quand tu m'auras épuisé. Tôt ou tard, tu partiras en emportant tout avec toi, le jour où je ne serai plus capable de te satisfaire, et alors il ne me restera que la chaleur précaire des poussins pour pleurer. »

C'est l'histoire d'un amour. L'histoire du dernier amour d'Attila Kiss.
C'est une belle et triste histoire. J'ai adoré l'écriture de Julia Kerninon que je ne connaissais pas. J'y ai trouvé à la fois la précision et la légèreté propres aux grands écrivains.
Chaque personnage est travaillé avec beaucoup de détails permettant de découvrir peu à peu le passé de chacun.
D'après les critiques, « Buvard », le premier opus de l'auteure est également salué comme étant une grande réussite. Il est désormais inscrit sur la liste de mes prochaines lectures.
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La rencontre de deux êtres que tout oppose.
Lui la cinquantaine, ayant laissé une vie derrière lui, épouse et enfants compris, égaré entre un travail en usine et sa passion pour la peinture, Hongrois dans l'âme...
Elle, femme-enfant, héritière de famille noble, l'insouciance en étendard, Autrichienne...
Julia Kerninon nous fait rentrer dans l'intimité de ces deux-là, l'amour qui s'impose entre incompréhensions et fulgurances.
Si le sujet m'a cette fois un peu moins touchée, j'ai retrouvé instantanément la plume évocatrice et élégante que j'avais rencontrée dans « Une activité respectable ».
Julia Kerninon parvient avec une grande justesse à traduire les méandres d'une pensée.
Une belle lecture....
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Cristallisation de l'amour dans le coeur d'un guerrier blessé.

Il s'appelle Attila, c'est un homme des plaines et des champs de luzerne de la Hongrie. Il a eu une famille et a tout perdu.
Elle est apparue un jour sur la terrasse ensoleillée d'un café de Budapest. Elle, c'est Theodora, une jeune femme issue d'une riche famille viennoise.
Vienne. L'Autriche est pour Attila, la vieille ennemie de son pays. Une vaindict qui remonte aux origines de l'empire austro-hongrois et des deux guerres mondiales qui ont morcelé le territoire hongrois et divisé son peuple.
Sa rencontre avec Theodora le submerge d'émotions mais une petite voix intérieure lui fait livrer un combat entre la tendresse et la colère, le désir et la haine "l'amour rappelle qu'il y a des frontières et qu'on ne les franchit pas impunément". Une déclaration de guerre et d'amour à cette femme autrichienne qui vient à lui si naturellement et avec confiance, et pourtant Theodora le connait à peine " Je savais exactement quatre choses sur toi, la peinture, les poussins, la solitude et la texture de ta peau, c'était très peu, c'était minuscule, mais l'amour est la forme la plus haute de la curiosité et je suis tombée amoureuse de toi".
Des choses sont cachées, des choses sont dites, qui sont révélées tantôt par leurs pensées, tantôt par le dialogue dans le texte où les mots résonnent d'une voix slave, chaleureuse et empathique.
Theodora est une jeune femme pleine de vie et d'optimisme mais elle a aussi ses abîmes qui ne sont pas celles de la trahison d'un pays mais celles de son existence, des morceaux d'elle qu'Attila va reconquérir et reconstruire pour l'amour de Theodora et son insurrection à lui.
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Citations et extraits (44) Voir plus Ajouter une citation
Peut-être, lorsque nous prononçons les mots histoire d'amour, croyons-nous désigner ainsi la qualité romanesque de nos affections, la façon dont nous pouvons les réduire a posteriori à la banalité d'un récit - mais nous oublions alors que l'autre sens du mot histoire signifie archive, mémoire, rappelant que les passions ne sont pas seulement des fables, mais d'abord une succession de guerres gagnées et perdues, de territoires conquis, annexés, puis brûlés, de frontières sans cesse réagencées. En réalité, l'histoire d'un amour repose sur les défaillances et les concessions, les enclaves protégées, les coups d'État, les caresses, les victoires, les amnisties, les biscuits de survie, la température extérieure, les boycotts, les alliances, les revanches, les mutineries, les tempêtes, les ciels dégagés, la mousson, les paysages, les ponts, les fleuves, les collines, les exécutions exemplaires, l'optimisme, les remises de médailles, les guerres de tranchées, les guerres éclairs, les réconciliations, les guerres froides, les bonnes paix et les mauvaises, les défilés victorieux, la chance et la géographie. Lorsque deux individus se rencontrent et cherchent à entrer en contact jusqu'à se fondre, cela commence toujours comme commence une guerre - par la considération des forces en présence.
Ce livre est l'histoire d'un amour - la plus petite de toutes les histoires-l'histoire du dernier amour d'Attila Kiss. Parce que c'est une chose de déposer les arnmes, dans un mouvement de tapage et de dévotion, mais c'en est une autre que d'accepter à partir de cet instant de se vivre comme perpétuellement désarmé.
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C'est vrai, je ne te connaissais pas, dit Theodora longtemps plus tard, quand ils reparlèrent de cette première nuit. Je ne savais rien de l'amour, mais je connaissais son absence – c'était comme ces jeux d'enfants où chaque creux correspond à une pièce de bois de la même forme Et voilà que je te rencontrais, toi, tu me faisais l'effet du bruit sourd qu'on entend juste à l'instant où lon pouse la porte d'un théâtre au beau milieu d'un concert retentissant. Un rugissement lourd, douloureux, voilà ce que j'ai entendu malgré moi de l'autre côté de la terrasse, un fleuve d'amour grondant qui m'appelait, qui réclamait une baigneuse téméraire. Et je suis venue, attirée par ce bruit que je reconnaissais d'instinct sans l'avoir encore jamais entendu auparavant. Je ne savais rien de toi, quand je suis venue dans ton appartement, j ignorais encore à quel point cet endroit allait me devenir familier, comment ton lit sur lequel je venais de m'asseoir allait devenir aussi mon lit. Parfois, si je me concentre, je peux encore revoir l'appartement comme je l'ai vu ce jour-là – la peinture partout, les petits meubles épars, les pièces obscures dans la nuit, et toi, au milieu de tout ça, un inconnu, un parfait inconnu, un étranger de presque onze ans mon aîné, très silencieux. Même ton visage de ce jour-là, je peux le revoir parfois, ton visage inédit que je regardais à côte de moi sur le lit, sans savoir que j'allais le regarder tous les jours suivants, que j'allais le voir dans toutes les situations, avec de la peinture sur une joue, avec un pansement, avec la fatigue, avec le plaisir. Je ne savais pas qu'un jour je serais capable de reconnaitre tes pas dans l'escalier, ta manière de tousser, ton dos, dans la rue, entre tous, sans une hésitation. J'étais appuyée contre ton corps, et j'ignorais tout de ce qui se trouvait à l'intérieur. Je ne savais pas que quelque chose était en train de commencer. Quand je pense à tout ce que nous savons l'un de l'autre aujourd'hui, je n'arrive pas à croire que nou ayons pu un jour l'ignorer – nous allions devenir très intimes, mais nous ne le savions pas encore, nous étions les mêmes personnes que maintenant, à peu près, mais nous n'en savions rien, et nous nous observions dans la nuit. Quand nous avons fait l'amour, il y avait à peine quelques heures que je t'avais vu pour la première fois, assis à cette terrasse avec tous tes vêtements sur toi, et voilà que déjà nous étions nus ensemble - c'était presque une surprise de découvrir que tu avais un corps sous le tissu, penser que c'était si proche, qu'avant ça au café je t'avais demandé si je pouvais m'asseoir avec toi, j'avais eu recours à la politesse, pour demander une chose aussi minuscule, et après, chez toi, de la même façon j'avais demandé un verre d'eau, et un endroit où poser mon manteau, et à présent nous ne nous demandions plus rien, nous étions déjà dans cette brèche sauvage qu'outre le sexe dans les rapports humains, cette zone de non-droit où tout devient plus rapide, plus exigeant, plus instinctif, et je posais ma bouche sur la tienne alors que quelques heures avant je me serais excusée si je t'avais frôlé par inadvertance. Après, je ne me rappelle plus, je me suis endormie, et le matin, quand je me suis réveillée avant toi, j'ai marché dans ta maison silencieuse, ce n'était plus pareil, j'essayais de faire le lien entre toi et cet endroit, un peu comme les archéologues explorent les grottes pour comprendre comment vivaient ceux qui y habitaient autrefois. Il y avait beaucoup, beaucoup de peinture, partout, j'ai regardé les dessins peints sur les murs, et puis aussi les toiles, petites et grandes, et ça me plaisait, mais je me demandais quel genre de personne pouvait faire ça, il y avait tellement de colère dans ta peinture à l'époque, et après, quand tu m'as dit que tu travaillais à l'usine de poussins, j'ai été encore plus confuse. Sur l'unique étagère de ta cuisine, il y avait un bol, une tasse et une assiette de porcelaine, une théière, deux cuillères, une fourchette, et trois couteaux bien aiguisés. J'ai pensé, très brièvement, que peut-être tu étais un tueur solitaire, mais à ce moment-là tu tes réveillé. Je savais exactement quatre choses sur toi, la peinture, les poussins, la solitude et la texture de ta peau, c'était très peu, c'était minuscule, mais l'amour est la forme la plus haute de la curiosité et je suis tombée amoureuse de toi.
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Budapest, sa ville de naissance, avait été cent ans plus tôt un lieu splendide, avec ses hôtels et ses cafés dorés où se réunissaient les écrivains, et toute une économie clandestine pour les soutenir - encre, plume et papier déposés sur leur table dès qu'ils passaient la porte, menue monnaie glissée dans leurs poches par des maîtres d'hôtel impeccables - mais les maîtres d'hôtel avaient désormais été remplacés par des baristi servant des cocktails compliqués aux voyageurs étrangers, on avait apposé des plaques commémoratives sur les façades de l'ancien ghetto, la Maison de la terreur était devenue un musée équipé d'audioguides, et tout ce qui avait compté autrefois semblait avoir disparu dans le vide. Une oasis pour touristes occidentaux, pensait Attila tous les jours en rentrant chez lui, voilà ce que nous sommes devenus - nos påtisseries, nos bains, nos femmes, tout s'incline devant l'or de l'Ouest. Collines de roses plantées pour Soliman le Magnifique, et à présent, en lieu et place de conquérants, des touristes hystériques se jetant dans nos thermes comne des beignets dans l'huile chaude. Nous, par loyauté, par abrutissement, par amour de la beauté, on en est encore à arroser les roses du tyran - et eux, nos visiteurs, qui devraient être nos obligés dès lors qu'ils posent un pied ici, ils éclaboussent sans dignité comme s'ils étaient seuls sur terre. Car à celui qui a, il sera donné, et il sera dans l'abondance, mais celui qui n'a rien, même ce qu'il n'a pas lui sera retiré.
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Lorsqu'il eut découvert le rang qu'elle tenait sur l'échelle de la fortune, il pensa à nouveau savoir tout d'elle. Comme il l'avait réduite auparavant à la musique, il la réduisit cette fois à la densité de sa richesse, et oublia que la vérité ne se répartit pas exclusivement entre la parole et le silence, entre ce qui est dit et ce qui est tu, mais qu'elle occupe d'abord et surtout les territoires immenses et sans nom qui les séparent.
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La tristesse - la tristesse vint plus tard, et elle fut rude, pesante, bouleversante, elle le rendit muet, il passa des nuits cloué dans l'herbe où il dormait à la belle étoile avec les autres peintres et les menuisiers pour éviter la chaleur étouffante du dortoir, des nuits entières à revoir ce qu'il avait perdu, puisque comme nous le savons presque tous, c'est seulement à l'instant où nous perdons une chose que nous apprenons son prix exact. Il se trouva seul à pleurer dans I'immense espace qu'il avait lui-même dépeuplé, plus seul que jamais auparavant, sans maison, sans femmes, sans enfants, seul au monde dans la grande plaine. Disons-le autrement, pensa-t-il quand il parvint à reprendre le dessus sur ses sanglots, en se rappelant que c'est d'abord la langue qui cisèle la réalité. Disons que je ne suis pas perdu, ni seul, mais que je suis à présent simplifié. Simplifié. Ce fut le seul mot qu'il trouva alors pour envelopper sa tristesse comme une brassée d'outils meurtriers dans une couverture, et la cacher à sa Vue. Et parce que même ravagé, même blessé à mort, il restait la même personne irrémédiablement farouche, le désespoir ne trouva jamais sur lui d'endroit où se poser, et Attila aima la simplicité avec la même ferveur qu'il avait aimé les complications. Il y avait une ferme à côté du chantier, et quand l'homme qui s'en occupait I'emmena dans la bergerie pour lui faire toucher les cornes d'un chevreau, à peine sensibles sous la peau, émouvantes, il décida de croire quil lui restait des choses à vivre, et qu'il était encore peut-être un peu trop tôt pour mourir.
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