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3,57

sur 152 notes
Un polar coréen passionnant qui commence sur l'air d'un cosy mystery et qui bifurque vers le thriller sur la fin (quelques scènes violentes voire un peu gore mais pas trop). J'ai beaucoup aimé entrer dans cette atmosphère du milieu populaire coréen et découvrir la nature des liens sociaux : ceux qui unissent les femmes qui s'appellent toute "petite soeur" ou "grande soeur" et ceux qui existent entre hommes et femmes (c'est pas gagné pour la cause féminine !). La question des noms difficiles à retenir a posé problème à pas mal de gens qui ont critiqué sur babelio : mais il y a très peu de protagonistes et un glossaire des noms à la fin pour aider (je ne m'en suis pas servi). J'ai vu que des lecteurs et lectrices critiquent le style (attention, ce n'est pas du Flaubert mais une traduction du coréen qui veut conserver la saveur du récit original !). Je ne me suis pas ennuyée une minute dans ce livre qui se lit d'une traite !

Résumé :
Dans une supérette de quartier, quatre femmes se retrouvent pour de petits travaux et de bons après-midi de papotages. Elles ont respectivement dans les 20, 30, 40 et 60 ans environ. Toutes s'ennuient auprès de maris qui rivalisent de paresse et de machisme. Alors quand un exhibitionniste sévit dans le quartier, elles décident d'enquêter pour le faire arrêter. Et y parviennent.Peu après, dans leur résidence composée d'une dizaine d'immeubles, un serial killer vient de reprendre ses activités criminelles après quelques années de pause. Sa spécialité : laisser près du corps de ses victimes sans tête un badge " smiley ".Ensemble, pour gagner la prime qui paiera le divorce de l'une d'elles, bravant mille dangers, les quatre Sherlock Holmes de la supérette vont se lancer aux trousses de l'assassin. Un roman sinistre et drôle, cruel et savoureux, avec quatre héroïnes inoubliables.


Lien : https://www.babelio.com/list..
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A Séoul, le calme de la résidence Gwangseon est perturbé par Boules de Mulot, un exhibitionniste qui sévit sans vergogne jusque dans les ascenseurs des immeubles, terrorisant la gent féminine du quartier. Impuissante, la police a promis une récompense à quiconque aiderait à l'arrestation de ce pervers. Dans la supérette qui leur sert de QG, quatre femmes au foyer décident de se lancer dans l'enquête, appâtées par la prime qui permettrait à leur amie Jisuk de se séparer de son mari alcoolique et violent. Ainsi naît la Section des enquêtrices mères au foyer. Mais si Boules de Mulot est somme toute inoffensif, la bande de copines va lever un lièvre autrement plus dangereux : rien de moins qu'un tueur en série ! Un homme insaisissable qui s'attaque aux femmes de la résidence, les découpe et dissémine leurs restes macabres dans les poubelles du quartier. Grisée par l'adrénaline, la Section part sur ses traces.

Elles sont donc quatre, ces mères au foyer qui s'improvisent détectives sous l'impulsion de l'intrépide Miri, grande lectrice de polars et fan de Sherlock Holmes. C'est elle qui enrôle ses amies, un peu pour vivre son rêve, un peu pour oublier sa dépression, son mari qu'elle n'aime plus, sa vie banale. La supérette où elles se réunissent est tenue par Jihyeon, mal mariée elle aussi, à un homme qui ne l'aide pas au magasin et préfère aller draguer dans un dancing malgré son âge avancé. La troisième, c'est Gyeongja, femme d'un mari policier qui ne la prend pas au sérieux. Et pour finir, Sohui, la plus jeune, est mère célibataire depuis qu'elle a dû abandonner ses études après avoir été mise enceinte par un petit ami qui a pris la poudre d'escampette. Ce quatuor improbable tient la vedette de ce cosy mystery à la sauce coréenne. Mais que l'on ne s'y trompe pas. Là où la tradition britannique du genre confronte de respectables vieilles dames à des meurtres soft entre un scone et une tasse de earl grey dans les paysages bucoliques de la campagne anglaise, le Coréen Gunwoo Jeon est plus trash. Entre un exhibitionniste et un serial killer qui sème des restes humains dans la cité, l'ambiance est plus populaire et plus gore. Heureusement, l'humour vient contrebalancer les effusions de sang et imaginer les quatre amies engoncées dans le trench-coat qui leur sert d'uniforme dans la chaleur suffocante et humide du printemps coréen est un pur régal.
Tension dramatique, humour corrosif et dénonciation du machisme de la société coréenne pour un roman moins léger qu'il n'y paraît. A découvrir !
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Une petite pépite que ce roman policier (sûrement le premier tome d'une série) , tout d'abord par sa rareté : il nous vient de la Corée du sud , pour son humour aussi, et pour son côté " Toutes pour une, une pour toutes" .

Mais qui sont ces 4 enquêtrices ? Et bien , c'est sur l'initiative de Miri grande amatrice de romans policiers, qui en avait marre que l'exhibitionniste de leur résidence échappe à la police qui a mieux à faire, que se forma ce curieux club. Elles ont fait connaissance dans la supérette que tient la plus âgée des personnages féminins, où, à part faire leurs courses, elles se réunissent pour coudre des yeux à des nounours en peluche, histoire de gagner quelques sous. Ces femmes sont toutes femmes au foyer, c'est LA condition pour faire partie des enquêtrices ! Armées d'un trench-coat chacune (ça fait plus pro', ça fait Sherlock Holmes!), elles vont recueillir des indices. Mais l'affaire se corse , un cadavre est trouvé et ça ,ça ne fait pas très "mulot" ! .

C'est un roman qui verse dans le style cosy mystery pour son côté "enquêtrices amatrices" ( et débordées ), mais aussi pour son humour, et sa fraicheur.
Comment ne pas aimer, un roman qui ne nomme un personnage exhibitioniste que par un surnom : "Boules de Mulot" ( rapport à ses parties génitales riquiqui !)
Cette appelation m'a fait sourire à chaque fois que je la croisait. Tout comme j'ai eu un fou-rire à l'évocation de "l'objet" servant à arrêter le tueur.
Tout comme j'ai souri de l'implication totale du personnage de Miri qui se prend pour Miss Marple ou Sherlock Holmes.

Mais si ce roman est amusant, il y a tout de même quelques passages, qui eux, ne sont pas "cosy" du tout, mais versent plutôt dans le thriller, quand l'auteur se met dans la tête du tueur. En ce sens , c'est un roman qui refuse les genres, les cases, il n'en est que plus riche car on ne sait pas à quoi s'attendre .

Ce n'est pas grace à ce roman que je pénétrerai dans la société coréénne, que je connaitrais ses paysages, son mode de vie.
L'auteur nous présente quatre femmes coincées, dans leurs petites vies étriquées, dans leur quartier dont on ne les voit pas sortir. Tout au plus , connait-on vaguement leurs vies de famille, leurs vies maritales qui ne donnent absolument pas envie de faire la connaissance de leurs maris respectifs ! Qu'elles soient ignorées (au profit du foot), méprisées, humiliées, battues, abandonnées, on comprend qu'elles aient envie de faire tout péter (l'autorité masculine), de prendre leur revanche en résolvant une enquête, de prendre de l'assurance, de la distance... Elles sont touchantes ces femmes, un peu naïves, mais courageuses et battantes.

Si le titre est parfaitement intrigant et séduisant (de mon point de vue... ), il est différent dans sa version originale ( "Salon de Holmes"). Et on comprend, à la fin (qui laisse entendre une suite..), quel sera le mot remplacé et par lequel.
Comme un cheminement, une affirmation fraîchement acquise, une boucle bouclée.
Vivement la suite... Un coup de coeur...








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Les cosy mystery, ces petits polars légers, sans trop de violence mais avec pas mal d'humour sont généralement anglais ou américains, celui-ci vient de Corée du Sud, et j'ai trouvé ça plutôt dépaysant.
Bon, j'ai eu un peu de mal avec les noms à rallonge qui se ressemblent beaucoup, il m'a donc fallu du temps pour identifier les différents personnages.
Dans ce roman, les héroïnes sont des femmes au foyer qui se retrouvent régulièrement dans une supérette, pour coudre des yeux sur des ours en peluche, et qui ont en commun d'avoir des vies de famille compliquées, avec des maris absents, alcooliques ou violents et des enfants à charge.
La vie de femme mariée telle qu'elle est vue dans ce roman ne fait pas envie, la plupart n'étant pas heureuse, et devant subvenir aux besoins de toute une famille quasiment toutes seules.
Et en plus, un exhibitionniste et un meurtrier vont venir bouleverser leurs vies quotidiennes, elles vont donc décider de former une sorte d'association de détectives amateurs afin de faire régner l'ordre dans leur quartier.
J'ai passé un bon moment avec ces mères au foyer qui ont choisi de prendre leurs vies en main, et de s'affranchir du rôle de femmes soumises que leurs maris ou leurs parents attendent d'elles.
Les références à Sherlock Holmes et à Miss Marple m'ont fait sourire.
Un roman léger qui change un peu, car la mentalité coréenne est quand même bien particulière et les dialogues sont souvent cocasses.
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Livre déroutant, c'est une version asiatique (Coréenne) des enquêtes d'Agatha Raisin.
Un quatuor d'enquêtrices décident de s'attaquer à un mystérieux exhibitionniste qui sévit dans leur quartier. Mais pas que ...
L'originalité : ce sont des amatrices, elles se réfèrent à des séries, des héros de romans policiers occidentaux, essaient de leur ressembler...
Cela donne des moments souriants, comme l'achat de trench-coats pour faire uniforme d'enquêtrice...
La réserve : la forme. Comme nombre d'occidentaux, j'ai énormément de mal avec les noms asiatiques et il m'a fallu une centaine de pages pour reconnaître tout le monde et comprendre les interactions. Hormis à cause du triste constat de mon peu d'agilité intellectuelle, c'est aussi parce que l'écriture est particulière. Je ne sais pas si c'est la traduction ou l'original (ou l'un rendu difficile par la particularité de l'autre) qui pêche, mais la narration est bizarre. On saute parfois d'une situation à une autre sans percevoir le lien logique. Des termes désuets sont mis dans la bouche des protagonistes, un peu à contre courant. On monte en épingle des faits pourtant banalement interprétables...
Bref, je n'ai pas aimé ce style.
Par contre le portrait brossé de la société est lui saisissant, surprenant. On est loin de Samsung, Hyundai et autres Hankook ...
C'est une société machiste, dont les mâles sont de gros "beaufs" pervers ou frustrés ou fainéants au choix, mais qui de toute manière font pitié.
De ce point de vue, cette immersion dans une Corée du Sud profonde (deep corean state) est saisissante.
J'espère pour les Koraians que c'est romancé est très exagéré...

Intermède culturel : Selon l'explorateur et anthropologue Arnold H. Landor, dans son ouvrage du XIX siècle : Corea or Cho-sen,
« Cho-sen, donc, est maintenant le seul nom par lequel les habitants eux-mêmes désignent leur pays, puisque le nom de Korai a été entièrement abandonné par les Coréens des temps modernes. le sens du mot est très poétique, à savoir "Le pays du Matin calme", et est bien adapté aux Coréens d'aujourd'hui puisque, en effet, ils semblent avoir entièrement perdu la vigueur et la force de leurs prédécesseurs, les Koraians"
Paul Claudel, ambassadeur à Tokyo de 1921 à 1927 alors que la Corée était sous occupation japonaise, fait remarquer quant à lui que "Choson" signifie plutôt "matin frais"...
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Gwangseon Style
Gwangseon (ou Gwangcheon) est un quartier populaire de Séoul. Les épouses restent (le plus souvent) au foyer pour s'occuper des enfants et accueillir comme il se doit leur homme lorsqu'il rentre le soir, épuisé par sa journée de travail : il s'attend au minimum à un bon repas (et pas des nouilles instantanées !) et à pouvoir regarder tranquillement les matches de foot diffusés à la télévision. Et comme partout, malheureusement, il arrive que des femmes soient victimes de violences conjugales… C'est le cas de Jisuk dont le mari, surnommé Chien Enragé, boit et la frappe. Mais pour le quitter, Jisuk a besoin d'argent… Qu'à cela ne tienne ! Elle peut compter sur la solidarité féminine ! Ses quatre copines, Miri, Gyeongjia, Sohui et Jihyeon se mettent en tête de mener une enquête pour arrêter un exhibitionniste qui sévit dans le quartier, un certain Boules de Mulot (je vous passe les détails !!) afin de toucher la prime promise par les autorités. Emmenées par une Miri nourrie aux romans policiers, grande admiratrice de Sherlock Holmes, voici fondée la « Section des enquêtrices mères au foyer » et nos amies embarquées dans une aventure rocambolesque et… dangereuse.
Pour ma part, je pensais m'embarquer pour un cosy-mystery à la sauce Coréenne, un petit polar sympa, qui allait me détendre après les romans très sombres que je venais de lire ! Il y a tromperie sur la marchandise ! Ce bouquin est bien plus profond qu'il n'y parait !
En effet, la chasse à Boules de Mulot se transforme bien vite en une véritable enquête policière car le quartier est la proie d'un serial-killer qui a la sale manie de découper des jeunes femmes vivantes et de semer un peu partout leurs restes, sa signature étant un pin's Smiley… Et Miri est persuadée que Smiley Man habite dans leur résidence…
Second degré de lecture, la société coréenne, et la place des femmes : la société coréenne est encore très patriarcale et l'image de la femme est celle d'une « femme idéale » ou idéalisée, toujours tirée à quatre épingles, pourvue de bonnes manières et toujours maternelle. Lorsqu'elle se marie, elle est destinée à faire des enfants et à tenir le foyer. La plupart du temps, elle doit arrêter sa carrière et c'est l'homme –le mari- qui a la responsabilité de trouver un bon travail pour faire vivre sa famille. Ni Miri ni Gyeongja ne travaillent ; Sohui –mère célibataire- a un job mais elle vit chez ses parents avec son fils. Quant à la doyenne, Jihyeon, elle tient la fameuse supérette avec son mari (le vieux). Tout au long de leur enquête, elles ont bien du mal à se faire entendre des hommes : leurs maris tout d'abord, qui ne les comprennent pas, et les dénigrent, la police qui bien que totalement incapable d'arrêter les coupables s'insurge que des femmes osent leur être bien supérieures. le seul homme qui finit par trouver grâce aux yeux de ces quatre femmes de choc, c'est le gardien de la résidence, Kim Gwangkyu…
J'ai adoré ce roman, très facile à lire (malgré les noms Coréens) avec du suspens, de l'intensité dramatique, des moments très drôles aussi ! J'ai adoré ces quatre femmes déterminées qui vont peu à peu s'affirmer et changer leurs perspectives. J'ai adoré les termes employés : « Grande Soeur » par exemple, lorsqu'elles s'adressent les unes aux autres, ou « Papa de… » lorsqu'elles s'adressent aux maris de leurs amies, et les surnoms dont sont affublés ceux qu'elles croisent…
Pour en savoir plus sur la société Coréenne : https://pvtistes.net/dossiers/comprendre-la-culture-et-les-moeurs-coreennes/5/
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J'ai été surprise par une partie de ce roman. Tout porte à croire qu'on a affaire à un tranquille cosy mystery à la coréenne (couverture colorée , enquêtrices amatrices…) et pourtant c'est bien plus.
C'est l'histoire de 5 mères de famille qui se réunissent chaque jour dans la supérette de leur quartier pour coudre et surtout refaire le monde loin de leur mari macho et violent. Alors qu'un exhibitionniste rôde dans le quartier depuis un certain temps, ces mères de famille se décident à l'arrêter pour remporter la prime et aider leur amie hospitalisée à se sauver des violences conjugales. Mais très vite les 4 « Miss Marple » vont être confrontées à un adversaire bien plus dangereux : une jeune femme disparaît et son corps est retrouvé démembré dans les poubelles du quartier. Fin du cosy mystery. La jolie enquête amusante se transforme en thriller inquiétant. le Serial Killer « Smile Man » bien connu de la région, refait surface dans le quartier populaire de Gwangseon.

Dans ce roman très féminin, l'auteur dénonce des faits de société qu'on retrouve souvent dans les romans sud-coréens, la place des femmes dans la société. Les 4 protagonistes tentent par tous les moyens de s'extraire de leur condition de femmes mariées, écrasées sous le jouc de maris dédaigneux, machos et égoïstes.
Violences conjugales, féminicide, brimades, les 4 héroïnes incarnent de fortes personnalités qui vont avec humour, force et ténacité déjouer ces faits de société et s'émanciper pour être et vivre comme elles l'entendent. Leur âge est représentatif de l'évolution générationnelle de la condition féminine. de la sexagénaire hésitante à la jeune mère célibataire chacune incarne sa génération et tend à une liberté personnelle. Elles sont toutes très sympathiques. Miri, presque quadragénaire est pleine d'énergie, lectrice de romans policiers, c'est elle qui donne le ton et entraîne ses copines. Jihyeon du haut de ses soixante ans gagne en confiance et trouve un regain d'énergie. Gyeongja transforme ses faiblesses en force.

Revenons-en à l'intrigue policière. le découpage par chapitre qui alterne les enquêtrices et le Serial Killer est bien équilibré. On progresse dans l'histoire avec envie. Et tout s'accélère comme dans un thriller lorsqu' elles mettent la main sur le tueur.
Si je supprime une étoile, c'est que le rebondissement final est celui d'un cosy-mystery et non d'un thriller. Tout bon lecteur de polar aura deviné bien avant le dénouement.
L'épilogue redonne la part belle à l'humour. Une conclusion bien sympathique qui ouvre peut-être (sûrement) à une suite.
J'ai passé un bon moment de lecture.
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Ce jour-là, à la librairie, une couverture a attiré mon attention : le titre en lettre violettes sur fond jaune : les 4 enquêtrices de la supérette Gwangseon, quatre femmes, vêtues d'un imperméable beige - deux portant des lunettes de soleil, deux tenant des loupes.... Un caddie de supermarché. Au sol, deux canettes et une boîte remplie de billes... Et, au milieu, un petit panneau "COSY MYSTERY".
Le nom de l'auteur, JEON Gunwoo, m'était inconnu. Quelques lignes de la quatrième de couverture et mon choix était fait : j'allais bientôt passer quelques heures en Corée du Sud en compagnie de quatre "enquêtrices amatrices".

Le pasteur du temple répète souvent qu'on peut rencontrer le Diable. La vieille mère Kim le sait. C'est le Diable qui a un beau sourire, qui peut vous convaincre de laisser la proie pour l'ombre - la proie étant de vieux cartons que vous avez tant de mal à ramasser. Un Diable au beau sourire qui brûle votre gagne-pain devant vous.

Mais retrouvons enfin nos quatre enquêtrices : Jeon Jihyeon, Chu Gyeongja, Gong Miri et Park Sohui. Elles habitent la même résidence et se retrouvent dans la supérette tenue par Jeon Jihyeon et son mari. Jihyeon, Gyeongja et Miri sont mariées, Sohui est mère célibataire. Pour gagner quelques wons, elles cousent des yeux sur des ours en peluche. Leur souci : un exhibitionniste, surnommé dénommé "Boules de Mulot" par l'équipe sévit depuis des mois dans leur quartier. Une récompense de 10 000 wons a été promise pour son arrestation. Une belle somme qui pourrait payer le divorce d'une de leurs amies, Roh Jisuk, victime d'un mari qui boit et la frappe.
Encouragées par Miri, férue de Sherlock Holmes et de Miss Marple, observatrice et capable de belles déductions, les quatre amies reprennent l'enquête, aidées par Kim Gwangkyu le gardien de la résidence.
Un malheur ne vient jamais seul....L'intrigue se complique, alors qu'un serial killer reprend du service dans leur résidence. Il laisse près de ses victimes un pin's jaune en forme de smiley.
J'ai beaucoup aimé ce roman policier qui nous plonge dans un quartier défavorisé d'une cité modeste de Corée. Les quatre femmes sont sympathiques, elles font face à un quotidien difficile. Elles se mobilisent, font front commun et enquêtent. Leurs conclusions sont malheureusement loin d'être prises en compte par la police et le roman dénonce ainsi, à sa façon, le machisme dont elles font l'objet au sein de leur foyer et au sein de la société. Mais tout peut changer : l'intrigue est bien ficelée. Selon moi, on est loin des "cosy mysteries" à l'anglaise ou à la française. Lorsque la violence éclate, elle n'a rien de feutré : le passage à tabac de Roh Jisuk, les véritables combats physiques des enquêtrices en sont bien la preuve.

A la fin du roman, nous comprenons enfin pourquoi, comme le dit le pasteur du temple dans le Prologue "le Diable se promène sous l'apparence anodine de votre voisin... et pourquoi il rit...

A noter : quelques petits détails culturels peuvent nous déconcerter : Les noms coréens des enquêtrices peuvent ne pas être faciles à retenir. Par ailleurs tout au long du roman, on remarque qu'on peut s'adresser aux enquêtrices en utilisant le nom de leur enfant (Miri est appelée : Mère de Hyonji). Mari et femme ne portent pas le même nom de famille. Mais ces détails apportent une touche culturelle intéressante, qui peut nous donner envie d'en savoir plus.

Le roman terminé, j'ai quitté à regret ces quatre enquêtrices qui m'ont fait découvrir un pays, une culture, un humour. Un roman original, que je n'oublierai pas.
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Coup de coeur pour ce cosy mystery à la sauce coréenne ! J'ai adoré cette histoire acidulée (aux couleurs de la couverture) qui nous donne un peps fou !

Les quatre femmes sont on ne peut plus attachantes et drôles, chacune avec leurs déboires, leurs maris et enfants dont il faut s'occuper à temps plein et leur désir de voir autre chose et de mettre un peu de piment dans leur vie. Ce sera chose faite avec la proposition de Miri à ses amies de devenir des enquêtrices en herbe, à l'instar de Sherlock Holmes, Hercule Poirot ou Miss Marple dont elle raffole lire leurs aventures et déductions.

Mais tout se précipite quand il commence à être question de meurtres en série... la tension monte et il est impossible de lâcher le livre vers la fin du roman !

J'ai adoré l'humour de l'auteur, certaines scènes m'ont bien fait rire, l'histoire en elle-même était intéressante, et surtout les personnages étaient réussis. À travers cette histoire décapante, nous en apprenons plus sur certains pans de la société coréenne : nous y découvrons le quotidien de certaines femmes au foyer, la difficulté de tout gérer, certains maris grognons qui n'ont jamais fait cuire un oeuf de leur vie, le regard désabusé que ces femmes portent sur leur quotidien et sur leur union etc.

Et il y a bien sûr l'enquête en elle-même, ces mères au foyer intrépides sur les traces d'un tueur en série et d'un pervers sexuel qui se fourrent dans des situations rocambolesques ! Elles ont de l'énergie à revendre malgré certains soucis de santé et apprennent en allant les secrets du métier d'enquêtrices (et à se servir d'un ordinateur au passage pour certaines !)

C'est un roman revigorant qui nous donne une belle énergie et dont il n'y a aucun temps mort. Hâte d'avoir une suite pour retrouver nos enquêtrices de choc !

C'est donc un gros coup de coeur pour ce cosy mystery venu du pays du Matin calme !
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Un polar coréen original !
Le titre du roman (et la couverture !) fait penser à un cosy mystery mais ce n'est pas le cas. Les enquêtrices ont beau être des amatrices, l'ambiance n'est pas vraiment cosy et certaines scènes et crimes sont sanglants.
Un mélange d'humour, d'action, de tragique et de suspense qui fonctionne bien. L'écriture est agréable et on s'attache rapidement à ces femmes qui essaient de s'en sortir et de s'entraider dans une société coréenne très patriarcale. J'ai beaucoup aimé le personnage de Miri, la meneuse du groupe, amatrice de romans policiers, adepte de Sherlock Holmes :-).
Je me suis doutée de quelque chose au début du roman, ce qui fait que la révélation finale ne m'a pas surprise mais j'ai passé un très bon moment de lecture auprès de la « Section des enquêtrices mères au foyer » et j'espère les retrouver dans un autre roman.


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