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Thierry Arson (Traducteur)
EAN : 9782330150136
768 pages
Actes Sud (05/05/2021)
3.87/5   113 notes
Résumé :
Quand Marshall McEwan a quitté sa ville natale du Mississippi à dix-huit ans, il s’est juré de ne jamais revenir. Le traumatisme qui l’a chassé l’a aussi poussé à devenir l’un des journalistes les plus talentueux de Washington. Mais tandis qu’une administration chaotique se met en place sous la férule d’un Trump nouvellement élu, Marshall découvre que son père est en phase terminale de la maladie de Parkinson et qu’il doit rentrer chez lui pour faire face à son pass... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Marshall McEwan, journaliste vedette à Washington, revient à Bienville, sa ville natale, au bord du Mississipi, pour aider sa mère à s'occuper de son père, journaliste et propriétaire du journal local, alcoolique atteint de la maladie de Parkinson, dont l'état se détériore rapidement. Enfin, pas si rapidement que ça, puisque Marshall est obligé de s'installer à demeure. Son frère, Adam, est mort dans des circonstances telles que leur père en attribue la responsabilité à Marshall et l'ignore totalement depuis son adolescence à cause de ce tragique événement. Buck Ferris, sorte de père de substitution pour Marshall, est assassiné dès le deuxième chapitre. Il a découvert d'importants vestiges des Premières Nations qui pourraient entraver, voire empêcher la construction d'une usine à papier portée par des capitaux chinois. Depuis son retour, Marshall a renoué avec Jet, son amour d'adolescence, aujourd'hui mariée à celui qui fut son ami mais aussi son rival, Paul Matheson. Ils entretiennent une liaison qu'ils veulent secrète, mais dans une petite ville…
***
Une vraie déception ! Forcément puisque j'avais bien aimé la trilogie Natchez… Dans Cemetery Road, on retrouve un peu les mêmes ingrédients : un journaliste qui a des comptes à régler avec son père, un père malade, mourant même, une intrigue amoureuse idyllique qui tourne en eau de boudin, un homme seul (ou presque) contre tous, des meurtres, un groupe puissant qui tient la ville sous sa coupe, etc. Greg Iles donne la parole tantôt à Marshall, tantôt à un narrateur à la troisième personne. Dans le très bref chapitre 1 (11 lignes), on trouve 16 occurrences de la première personne, et on comprend vite que Marshall aura du mal à attirer la sympathie du lecteur tant il est autocentré… Il fait parfois preuve d'une certaine autocomplaisance et il se pose souvent en victime. La phénoménale quantité de dialogues laisse présager des longueurs, et c'est bien le cas. L'intrigue tourne en rond, les multiples retours en arrière sur l'enfance et l'adolescence cassent le rythme… Certains effets sont employés plusieurs fois. Par exemple, quand Marshall se perd dans ses pensées, il est ramené au présent par une notification sur son portable (deux fois) ou par un klaxon (deux fois aussi). On comprend à peu près au tiers du livre ce qu'il adviendra de la liaison avec Jet, ce qui ne me semble pas volontaire de la part de l'auteur. J'ai pourtant trouvé certains moments magnifiques. le Mississipi est un personnage à part entière et on sent l'influence de Pat Conroy dans ces passages quasi lyriques. Il est d'ailleurs cité au moins deux fois et l'auteur dit toute l'admiration qu'il lui porte. Greg Iles sait aussi à merveille montrer les faiblesses humaines, les arrangements avec la morale et avec soi-même, les compromissions justifiées (justifiables ?) par le bien commun, etc. Je crois que 400 pages auraient largement suffi !
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Quand j'ai vu que Greg Iles sortait un nouveau livre, je n'ai pas pu résister à l'envie de le lire. J'avais adoré et dévoré sa trilogie du Mississippi. J'étais donc impatiente et enthousiaste. le début de « Cemetery Road » m'a un peu calmé. Pour être honnête, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire, mais comme c'est Greg Iles, j'ai persisté. Bien m'en a pris, la suite de ce pavé (768 pages) est passionnante, glaçante et très bien écrite… et bien documentée car Greg Iles est vraiment un homme du sud et il sait à merveille nous raconter ce sud-américain profond. Il s'intéresse visiblement beaucoup aux médias, et en particulier aux journaux papier, à la liberté d'expression. Comme dans sa trilogie, son « héro », Marshall McEwan, est un journaliste qui se bat pour publier la vérité, pas toujours reluisante, dans sa ville natale, Bienville. Après une carrière très réussie à Washington, Marshall a dû rentrer à Bienville pour prendre la direction du journal de son père dont la santé est déclinante. Les relations de Marshall avec son père sont très compliquées et quasi inexistantes depuis le décès d'Adam, le frère de Marshall, quand ce dernier avait dix-huit ans. Marshall se sent responsable de sa mort et son père ne lui a jamais pardonné cette noyade. Par ailleurs, bien sûr, Marshall retrouve également de nombreuses connaissances d'enfance, dont son meilleur ami, Paul Matheson qui est marié à Jet, le premier et seul grand amour de Marshall. La ville est gangrénée par la corruption d'un groupe qui tient la ville sous sa coupe depuis deux cent ans, le Poker Club. Max Matheson, le père de Paul, en fait partie. Marshall s'attaque à ces voyous, au risque de sa vie, d'autant plus que Buck Ferris, son « père adoptif » vient d'être assassiné alors qu'il faisait des fouilles archéologiques sur le site d'une future usine que le Poker Club fait tout pour implanter. Marshall voit rouge et tente par tous les moyens de découvrir la vérité et de la publier. C'est sans compter avec les sentiments qu'il a toujours pour Jet Matheson, la femme de son ami Paul et les complications qui en découlent. Jet qui aime toujours Marshall, rêve de partir avec lui et son fils. Mais le Poker Club tient toutes les administrations, la police, la justice etc. Je ne vous en dis pas plus. La tension est forte et monte crescendo. le suspense nous tient en haleine jusqu'au bout. le Poker Club est vraiment un gang de gens dangereux et pervers et la nature humaine est compliquée. On ne connaît jamais complètement les gens. J'ai beaucoup aimé « Cemetery Road ». Greg Iles est un excellent conteur.
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« Cemetery Road » de Greg Iles : emporté par la sombre puissance du Mississippi.

Après la trilogie de Brasier Noir, Greg Iles est devenu un de mes auteurs incontournables et je n'ai donc pas hésité à me procurer son dernier roman dès sa parution. Comme attendu, ce pavé de 768 pages m'a offert suffisamment de combustible pour visiter le sud des États-Unis (ici le Mississippi) pendant une bonne partie de mes vacances. Et une de fois de plus, je n'ai pas regretté le voyage.

Marshall McEwan, célèbre journaliste de Washington, revient dans sa ville natale pour s'occuper de son vieux père souffrant de la maladie de Parkinson. Son séjour s'éternisant, il prend son relais à la tête du quotidien local et le passé ne tarde pas à frapper à sa porte. En faisant ses courses, il croise Jet, son premier amour qui a fini par se marier avec Max Matheson, son meilleur ami et héritier d'un riche homme d'affaires de la région. Depuis toujours, ces trois-là forment un triangle affectif qui va se confirmer dans le récit, permettant de le nourrir en tension et multiples rebondissements. Mais comme nous lisons un roman noir, l'intrigue se déploie surtout quand le cadavre d'un archéologue, Buck Ferris, un autre ami de Marshall, est retrouvé dans les eaux boueuses du Mississippi. Si tout porte à croire qu'il ne s'est pas noyé, la police locale ne l'entend pas de cette oreille et souhaite classer l'enquête au plus vite. Marshall ne peut pas l'accepter. À la mort de son frère dans ce même fleuve à la suite d'une soirée adolescente un peu trop arrosée, Buck est devenu pour lui une sorte de mentor quand son père se laissait dévorer par le chagrin. Alors, au mépris du danger, des pressions, le journaliste décide de lui rendre hommage à sa façon, en accomplissant juste son métier.

Cette histoire m'a accroché dès les premières pages. L'auteur possède un talent de conteur indéniable et j'ai trouvé les personnages très bien caractérisés. D'abord Marshall, sa détermination, son courage, mais également ses faiblesses, son passé qu'il traîne comme un boulet à l'image de son aîné disparu ou de Jet, son premier amour, qui continue à le hanter, le conduisant à trahir Max, son frère d'armes, celui qui lui a pourtant sauvé la vie. Humain, trop humain ? Non, juste comme il faut pour peindre un tableau réaliste… En vrac, j'ai aussi beaucoup aimé Nadine, sa compassion, son intelligence, sa librairie, le père de Marshall dans ses instants de lucidité, l'ancien professeur de sport de son frère et sa démarche, le concert du Killer (un grand moment !), ou encore le coroner et sa bravoure. En face, les « méchants » ne sont pas en reste, mais je vous laisse les découvrir, c'est plus marrant… Avec eux, le récit nous emporte avec la même puissance que le fleuve serpentant entre ses lignes. Une fois embarqué par le courant, impossible de retourner vers la rive, il est plus sage de flotter jusqu'à son embouchure. Bon, je me permets ici juste une critique, mais la sincérité me le commande. Il y a quelques tourbillons, surtout vers la fin, qui vous paraîtront sûrement un peu exagérés, voire artificiels, du moins se justifiant uniquement pour se conformer à l'inévitable série de péripéties qu'un certain formatage des romans à suspense impose pour satisfaire des lecteurs toujours plus en quête de sensations. Cela dit, cette approche un peu commerciale ne m'a gêné qu'à la marge, d'autant plus que j'ai enchaîné la course d'obstacles sans heurts et même avec un plaisir évident.

Au total, je suis quand même heureux de constater que Greg Iles continue à tenir fermement la barre tout en la plaçant bien haute. Pourtant, je me demandais comment il allait pouvoir rebondir après avoir évoqué d'une manière aussi magistrale plus d'un demi-siècle d'histoire américaine, parvenant à explorer avec brio des thèmes essentiels comme la lutte pour les droits civiques, le racisme endémique du sud profond et son cortège de fantômes blancs, les relations entre la pègre et les milieux politiques, la question de la vérité officielle et celle de la justice. Admettez qu'il y avait de quoi douter ! Comment se renouveler sans se répéter et surtout se trahir ? Eh bien, en gardant la tête froide. Sûr de sa plume, Greg Iles a remis son ouvrage sur le métier et nous propose aujourd'hui un récit abouti qui aborde des sujets tout aussi importants. D'abord les rapports coupables liant l'argent et la démocratie à Bienville (un nom légèrement ironique pour cette petite ville fictive qui renvoie à un personnage, lui bien réel, le sieur Jean-Baptiste le Moyne de Bienville, fondateur de la Nouvelle-Orléans). Ils s'incarnent notamment dans le « Poker Club », ce cercle fermé rassemblant les représentants des familles les plus imminentes de la communauté et dont la mainmise sur les affaires de la cité remonte à la Guerre de Sécession. Dans la même veine, le récit se questionne sur la manière dont l'économie, et ici l'installation d'une usine à papier dans une région en voie de désindustrialisation, peut facilement prendre le dessus sur n'importe quelle autre considération, qu'elle soit d'ordre culturel (la découverte des vestiges d'une civilisation amérindienne sur le chantier), juridique (la résolution d'un crime) ou moral (la recherche de la vérité). Bien entendu, l'ampleur du roman lui permet d'aborder bien d'autres sujets, comme celle du temps et de son écoulement matérialisé par l'omniprésence du fleuve, dans un registre proche celui de la filiation (un enfer pour beaucoup, plus rarement une bénédiction…), en passant par la passion amoureuse (ici incandescente, ce qui ne gâche rien !), ou encore les ravages de la guerre (en Irak). Ainsi, Greg Iles illustre combien il est difficile de cheminer dans ce monde pénétré de contradictions. En écartant les sentiers trop faciles et moralisateurs, il leur préfère une progression lente et, si possible, éclairée par la flamme vacillante de la raison.

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Après m'être régalé, il y a quelque temps d'une trilogie addictive, j'attends toute nouvelle parution de l'auteur avec gourmandise.
Greg Iles abandonne Natchez pour camper un peu plus en amont du fleuve Mississippi ; Bienville, une petite ville portuaire, en apparence bien tranquille. Marshall McEwan, l'a pourtant quittée sans la moindre idée de revenir suite à la disparition accidentelle de son frère. Loin de là, il est devenu un journaliste talentueux et reconnu.
C'est pour son père, à l'aube de la mort, et patron d'un journal en perdition qu'il revient. Il ne sait pas vraiment ce qu'il l'attend, mais il va vite découvrir, qu'en pleine présidence Trump, sa ville natale est tenue par une baronnie locale prête à tout et même au pire.
Marshall doit d'une part retrouver un père mourant avec lequel les relations sont grandement dégradées, tout en reprenant les rênes du journal paternel, tout en retrouvant son amour de jeunesse devenue entre temps l'épouse d'un des barons locaux…et encaisser et surtout éclaircir la mort mystérieuse de celui qui fût son mentor et second père.
On ne s'ennuie pas une seconde dans de copieux roman noir à souhait. Greg Iles tient en haleine son lecteur jusqu'aux dernières pages par de nombreux rebondissements. L'intrigue est menée à rythme qui va croissant au fur et à mesure avec à chaque fois la sensation que cette fois, on tient la clé de l'histoire, alors qu'en réalité il n'en est rien.
Greg Iles dresse un tableau réaliste de ce qu'est le Sud ; sa mentalité, sa culture, sa violence, son rapport à la corruption sous le mandat de Trump.
Le Mississippi règne en majesté dans ce roman où il est un personnage à part entière. Des protagonistes tout en contraste, avec leurs nombreuses failles, jamais caricaturaux, attachants.
La fin relativement ouverte donne à penser qu'il puisse y avoir une suite que j'accueillerai bien volontiers si tel était le cas.

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Cemetery Road de Greg Iles

Marshall revient dans la ville qu'il a quittée à 18 ans. Désormais journaliste reconnu à Washington, il retourne dans le Mississipi pour épauler sa mère alors que son père est en phase terminale de Parkinson.

Son retour coïncide avec le meurtre de celui qui lui a servi de père de substitution, Buck Ferris, alors que son père biologique lui reprochait la mort de son frère ainé. Mais c'est vers un suicide que les riches blancs de la ville voudraient orienter l'enquête car il ne faudrait pas que les recherches empêchent l'installation d'une usine chinoise. Cette installation serait un sérieux atout pour la ville et rapporterait gros.

Mais en journaliste et surtout en homme reconnaissant de ce que Beck a fait pour lui, Marshall va remonter les pistes et se mettre le Poker club de la ville à dos. le Poker club intègre les riches hommes (blancs) typiques du Sud qui tirent les ficelles dans la ville.

Il va également retrouver son amour d'adolescence, avoir une aventure alors qu'elle est mariée à un de ses amis d'enfance, Paul, dont le père est à la tête du Poker club. Il va déterrer des secrets d'une des familles les plus puissantes de la ville mais aussi revenir sur son passé douloureux. Lui qui a perdu son frère aîné ainsi que son fils de deux ans.

Le fleuve prend une place très importante dans l'histoire. Il est omniprésent et le livre est à l'image du fleuve, comme calme mais mystérieux et menaçant.

Marshal est un personnage tourmenté qui m'a beaucoup touché et que j'ai aimé suivre. Il est blessé par son passé, sa relation avec son père et face à des dilemmes. Doit-il dévoiler les raisons du meutre de Buck et faire tomber ce fameux poker club, risquez d'empêcher la ville de devenir prospère ?  

En alliant enquête pour meurtres, secrets et rancunes familiales de deux familles, Greg Iles tient parfaitement en haleine le lecteur durant 770 pages. Un pavé accrocheur qui m'a happé dès les premières pages et le talent de conteur de Greg Iles a fait défiler les pages comme par enchantement de manière très fluide avec un histoire bien construite et des personnages bien marqués.

Une belle réussite !

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critiques presse (5)
Telerama
24 juillet 2023
Greg Iles a le sens de la mise en scène et des revirements à répétition.
Lire la critique sur le site : Telerama
Telerama
27 mars 2023
Greg Iles a le sens de la mise en scène et des revirements à répétition. Il ajoute une histoire d’amour avec un héros qui se sentira toute sa vie responsable de la mort de son frère. Ça sent bon la tragédie au fil de l’eau. Et l’écriture, toujours efficace et rythmée, parvient aussi à traduire l’émotion.
Lire la critique sur le site : Telerama
FocusLeVif
14 juin 2021
Greg Iles signe avec l'addictif Cemetery Road un drame shakespearien sur fond de corruption cristallisée par l'ancien locataire de la Maison-Blanche.
Lire la critique sur le site : FocusLeVif
LeSoir
25 mai 2021
Greg Iles est de retour avec un glaçant « Cemetery Road ».
Lire la critique sur le site : LeSoir
LeSoir
21 mai 2021
Greg Iles est de retour avec un glaçant « Cemetery Road »
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Devant le spectacle de l'arrière de son crâne , avec ses cheveux blancs raréfiés , et de ses épaules frêles , je songe soudain qu'il doit être terrible de se sentir décliner physiquement alors que vous gardez les idées claires .C'est un paradoxe affreux , qui suffit à éteindre toute croyance religieuse chez n'importe quel individu .Bien sûr , l'inverse est également un paradoxe : vivre pendant des années avec un esprit en pleine déliquescence dans un corps toujours sain . Certains vous diront que c'est pire , mais seulement vu de l'extérieur . Au moins la victime de cette décrépitude demeure inconsciente de la véritable horreur qu'elle subit .
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Je sens mon cœur qui cogne dans ma poitrine.
- Dis-moi à quoi tu penses. Crache le morceau.
- Je pense que tu diriges un journal. Et que je détiens certaines infos.
Un flux d’adrénaline incendie tout mon être. Les individus intègres et courageux sont rares, de nos jours. J’en ai connu quelques-uns, mais cela faisait un bout de temps que je n’avais pas croisé la route d’un chrétien authentique, qui fait des choix difficiles sur la base de sa foi et les assume.
- Tu parles d’infos anonymes ? Ou d’être cité comme source ?
- Quand je dis quelque chose, je signe de mon nom.
Bien que je sois au volant, je ferme les yeux un instant tant mon sentiment de gratitude est grand.
- D’accord, mon vieux. Je suis prêt. Raconte-moi ce que tu veux dire.
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Nadine se tient derrière le comptoir, où elle nettoie son percolateur. Elle me lance un sourire par-dessus son épaule et demande, à mi-voix :
- C’est vrai, pour Buck ?
Je me rapproche avant de répondre :
- Qu’est-ce que tu as entendu raconter ?
- Qu’on l’a trouvé dans le fleuve. Mort.
J’acquiesce, puis frissonne parce que la climatisation glace ma chemise imbibée de transpiration.
- Je viens juste de les voir retirer le corps de l’eau.
Elle secoue la tête, pose sa lavette et se détourne de la machine étincelante.
- Un accident ?
- Entre toi et moi ? Aucune chance.
Elle se suçote la lèvre inférieure, baisse les yeux sur le comptoir, le temps d’absorber la nouvelle.
- C’était le site indien ? La menace de l’usine à papier ?
- C’est ce que je pense. Et si on inclut les habitants du comté, ça nous fait dans les trente-six mille suspects.
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Le Poker Club de Bienville a été fondé peu après la reddition de Lee, à Appomattox. Ses membres d’origine – dont la plupart sont les ancêtres des douze membres actuels – ont créé cette organisation fantôme pour se défendre des déprédations des envahisseurs nordistes qui ont déferlé tels des parasites du coton, dans le seul but de piller ce qui restait des richesses de la Confédération. Et comme les Yankees avaient des gentlemen du Sud l’image de joueurs invétérés habitués à boire du whiskey et fumer des cigares loin de leur famille, les parties de poker nocturnes ont procuré une couverture à des activités plus subversives. Alors que dans d’autres villes les hommes formaient des groupes de cavaliers de la nuit qui deviendraient bientôt le Ku Klux Klan, les affairistes pragmatiques de Bienville ont recouru à des formes de résistance plus machiavéliques.
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En ce temps-là, je ne suis pas rendu compte que leur corruption faisait probablement beaucoup plus de mal à la communauté noire que quelques bouseux avec leurs croix enflammées.
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Vidéo de Greg Iles
Interview de Greg Iles par Barbara Peters. 1/6
Non sous-titré.
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