Je l'ai déjà dit, je ne suis pas férue de livre de développement personnel. Mais
Laurent Gounelle est un auteur très vendu, très lu, et comment se dire grande lectrice si l'on essaie pas au moins une fois de comprendre ce qui plaît tant aux autres chez lui ? J'ai donc accepter de lire un de ces livres. Bien mal m'en a pris, je suis terriblement agacée maintenant. Ah ça, c'est sûr que côté développement personnel, j'ai découvert un truc : je suis bien plus exigeante que la moyenne sur certains points ( et encore, bien moins que d'autres donc rien n'est perdu).
Abordons tout d'abord ce qu'il y a de bien dans ce livre. L'idée de présenter des théories de personnalité sous forme d'un roman, pourquoi pas. Ça ne révolutionne pas la vie, mais bon, parfois, lire deux trois mots, s'y reconnaître, peut permettre d'avancer. Autre point, cet homme est très fort pour diluer son propos dans un livre de presque 400 pages. Et pour quelqu'un d'aussi synthétique que moi, je trouve ça fascinant.
Maintenant, ce qui me paraît moins bien. Enfin, je ne veux pas me poser en censeur de la littérature, mais tout de même.
Commençons par l'écriture. Sérieusement, j'ai plus d'une fois cru que l'auteur se moquait de moi. J'espère que ses autres livres sont plus aboutis, parce que là, c'est pesant, laborieux, et plus d'une fois j'ai eu l'impression d'un auteur qui faisait du remplissage. Exemple, une dizaine de page consistant à suivre l'héroïne de l'histoire disant bonjour aux employés du bateau. Mais réellement. « Bonjour, bonjour, comment ça va », associé à une petite description du personnage. Scolaire. Répétitif. Et extrêmement pesant.
Ensuite, nous avons Lyon. Probablement que l'idée est d'en faire un personnage secondaire, mais alors, moi qui y aie habité pendant 12 ans, me farcir le nom de chaque rue, chaque place, chaque café où le personnage principal déambule, non merci. A la rigueur, une rue de temps en temps, un quartier, pour situer. Mais le suivi GPS rue à rue, on aurait pu s'en passer. Tout comme le grand café des Négociants, à croire qu'il n'existe que lui à Lyon en 1964.
La construction du récit lui aussi, fait très remplissage. Les 8, 9 types de personnalités sont présenté avec une héroïne qui fait la même chose. Elle se lève, croise un mendiant dans le funiculaire, va bosser, s'engueule avec tout le monde, rentre chez elle, couche ou non avec son amant, est désespérée et retourne voir l'homme mystérieux détenteur du secret pour changer de personnalité. Sur près de 400 pages, c'est un peu redondant.
Puis, nous avons les anachronismes, les recherches bancales. Vous me direz que je suis hyper pinailleuse. C'est le cas. Mais noter, dans la bouche d'un personnage de 1964 « C'était comme dans un jeu vidéo : dès qu'on a dégommé un assaillant, d'autres apparaissent instantanément, sans fin ». Hum. A cet époque, à part quelques personnes très au fait du développement informatique qui débutaient la création de jeu, la majorité des gens en avait même entendu parler. 1962, moins d'un quart des foyers français étaient équipés d'une télévision !
Ou alors, faire de Lyon un personnage secondaire mais écrire Caluires avec un s ? ( Oui, une coquille me dira-t-on. Mais je suis pinailleuse, l'avais-je précisé ?). Je ne vous fais pas le relevé exhaustif mais tout de même…
Enfin, il y a le fond de l'histoire. Je vais déflorer le truc, donc ne lisez pas si vous voulez la surprise, l'idée de base du livre, c'est l'ennéagramme. Sans jamais être réellement cité sous son nom d'ailleurs. Or, il se trouve que la pinailleuse que je suis trouve que ce genre de choses est totalement inadéquate pour l'explication des personnalités. Aucun intérêt, et même le genre de chose qui peut mener vers certaines mouvances sectaire. Alors n'en parler qu'à demi-mot, même en présentant l'homme qui l'a mis en lumière, en abordant un nom grec « Ennéa grammata », ben merci mais non merci, j'ai l'impression d'être prise pour une andouille.
Enfin. En résumé, ça n'est pas un livre pour moi, c'était une perte de temps, c'est le genre de livre où j'ai l'impression que l'auteur se repose sur sa célébrité pour pouvoir conservé un lectorat facile. Un peu plus d'exigence que diable !
Ah oui, sinon. Paraît que je suis une personnalité 1: « le 1 a pour orientation la rigueur personnelle et les idéaux élevés. ». Bah, on n'a qu'à dire que ça explique pourquoi je suis déçue du livre, hein ?
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