Au préalable, je remercie Les Editions de Minuit de m'avoir envoyé ce livre et j'exprime également ma gratitude à Babelio pour la tenue de cette masse critique toujours aussi sympathique et variée en termes de choix.
C'est en lisant le synopsis qui me paraissait intéressant que j'ai appris, il y a quelques mois, la parution pour septembre 2017, du second roman d'Anne Godard «
Une chance folle ». Je m'étais alors promise de l'acheter ultérieurement.
Qu'elle n'a pas été ma joie en constatant qu'il faisait partie de la sélection des oeuvres mises en jeu pour ce concours. Je l'ai donc coché parmi d'autres en laissant faire le hasard.
Une dizaine de jours plus tard, il m'attendait dans la boite aux lettres…
Je dois dire, qu'à la sortie, je regrette ce choix qui s'avère être une déception.
Ce texte était tellement auréolé d'une bonne réputation par la blogosphère littéraire, que je m'attendais à mieux.
Mon avis étant subjectif et en aucun cas le seul à prendre en compte, je m'adresse à l'auteure en lui disant que je suis vraiment désolée d'avoir un tel jugement sur son travail mais je me dois d'être honnête envers celles ou ceux qui me suivent.
Magda n'a que neuf mois lorsqu'une bouilloire remplie d'eau à 90° se renverse accidentellement sur elle et transforme à jamais son cou et le haut de son corps en quelque chose d'infâme, de fripé, parcourue d'une douloureuse et laide cicatrice.
A cause de son jeune âge, elle ne se souvient de rien et doit supporter, outre la souffrance physique, le dépit, l'accablement de sa mère, témoin privilégiée de ces durs moments. Cette dernière n'hésitant pas à les porter comme des étendards.
Durant toute sa petite enfance puis son enfance, notre victime va vivre quasiment en vase clos avec sa génitrice qui « panse et pense à sa place » en lui répétant inlassablement qu'elle a «
une chance folle » d'avoir survécu.
L'histoire prend naissance quand Magda, qui a coupé plus ou moins les liens fusionnels existants, décide de se narrer, de parler en son nom, de s'expliquer. Bref de conter sa propre version et surtout de songer, de réfléchir par elle-même.
Comment va-t-elle s'y prendre ? Arrivera-t-elle à se libérer psychologiquement de cette emprise étouffante ? Dans l'affirmatif ou dans l'infirmatif, qu'est-ce qu'il va en découler ? Ses souvenirs apparaitront-ils ? Révélations inattendues ou pas ? Plongez et vous saurez…
A travers le court récit de cent quarante-deux pages, l'écrivaine met en exergue la figure maternelle. Elle traite des blessures aussi bien physiques que morales de l'enfance. du tourment psychologique que peut exercer une personne d'autorité, qui de plus est un parent, sur une gosse innocente, brûlée dans sa chair, de surcroît, en recherche de repères, de stabilité, de référent.
On prend également véritablement conscience de l'isolement dans lequel se trouve un bambin aux premiers mois de sa vie, quand il n'a pas encore accès aux souvenirs, au langage. Plus tard, pour évoquer cette période, il devra forcement s'en remettre à ses parents et à leur interprétation.
Pour synthétiser, je dirai que Madame Godard nous parle de renaissance, de « seconde chance », du droit à exister et à se faire entendre.
Je la félicite pour avoir choisi un sujet dur, grave qui laissait présager de l'émotion, de la fulgurance.
Et bien que nenni ! si la trame principale est effectivement sérieuse, lourde, sachez que je n'ai pas adhéré du tout à l'intrigue.
Cet ouvrage est plombant, il manque de profondeur. Il est superficiel et je ne suis pas rentrée dedans.
Même si Magda, la narratrice, a connu l'horreur tant physiquement que moralement, je n'ai pas eu d'empathie pour elle. Je ne suis pas arrivée à m'attacher. Elle ne m'a pas émue et m'est apparue glaçante quelquefois.
J'ai trouvé la mère attentionnée bien entendu mais aussi trop focalisée sur l'image qu'elle renvoie. J'ai eu en horreur qu'elle ressasse inlassablement cette tragédie pour que son entourage la plaigne, elle, finalement.
Le père est un personnage terne, effacé, sans caractère et sens de l'initiative. Je pense que sa présence n'était pas indispensable.
J'ai été sensible à Marc uniquement. Son désarroi, son mal être est palpable au point de…
Sa douleur morale saute aux yeux.
Le style rédactionnel est exaspérant. Les phrases sont interminables car ponctuées sans cesse de virgules. On ne peut pas respirer ce qui en fait une lecture pénible et désagréable.
A entreprendre ? : Avis circonspect et mitigé. Je ne peux me prononcer. Je vous laisse seul juge.
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