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EAN : 9782714475732
304 pages
Belfond (12/01/2017)
3.67/5   53 notes
Résumé :
Il y a avec la danse une intrigue meurtrière. Avec elle, la fin l'emporte toujours.

Clémentine travaille dans une usine de parfum. Elle attend un enfant. Au volant de sa voiture en direction de la maternité, elle percute quelqu'un sans pouvoir s'arrêter.
De retour à la maison seule avec son bébé, elle apprend la mort à Paris, deux jours plus tôt, de la chorégraphe Pina Bausch. Clémentine se souvient : une silhouette maigre, de longs cheveux gr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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J'avais envie de découvrir cet auteur qui semble plaire à beaucoup notamment grâce à son roman, Jolis jolis monstres.
Première incursion donc dans l'univers de cet écrivain.

Clémentine s'apprête à donner la vie lorsqu'elle percute quelqu'un sur la route. Une femme aux cheveux longs et gris, une cigarette dans le noir.
Aux nouvelles, on apprend le décès de la chorégraphe Pina Baush. Clémentine en est persuadée, en mettant au monde son fils, elle est aussi l'assassin de Pina.

Ce roman dessine les contours d'une maternité titubante, d'une obsession pour la danseuse Pina, il y a de la vie dans cette histoire mais beaucoup d'ombres et de fantômes.

J'ai malheureusement été déçue par ce roman que j'ai lu sans que ni l'histoire ni l'écriture ne m'attrapent, sans pouvoir m'attacher ni à Clémentine ni à Pina. Un roman pas fait pour moi que j'ai trouvé trop sombre et aseptisé, trop abstrait aussi. le parallélisme entre la vie de Clémentine et Pina dans ses débuts de danseuse ne m'ont ni convaincue ni passionnée.
Pourtant, c'est bien écrit, c'est un style qui se tient, presque hypnotique, assez aérien mais la magie n'a malheureusement pas opéré dans ma petite bulle.
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La vie. La mort. La danse.

On pourrait s'arrêter là. Et résumer ainsi ce livre atypique.

La vie. La mort. La danse.

Pourtant, je dois tenter de m'approcher un peu de ce que j'ai ressenti à la découverte de ce roman.

Clémentine s'apprête à donner la vie. Sur le chemin vers la maternité, dans un état second, elle heurte quelqu'un avec sa voiture …

Une fois chez elle, elle apprend la mort de la chorégraphe Pina Bausch et fait le rapprochement.

Elle a tué. Elle a donné la vie. A quelques heures d'intervalle …

Un roman organique, qui semble prendre aux tripes, comme une chorégraphie de Pina Bausch. Je reste fasciné par le résultat. Moi qui ne connaissais rien de l'illustre chorégraphe, j'ai passé des heures à visionner son univers après avoir lu ce livre.

Clémentine, fictionnelle, suit les traces de Pina, réelle.

La chair et le sang se mêlent à l'encre et sur le papier s'animent de drôles de fantômes. Chorégraphie macabre, presque divine. Tour à tour, inquiétante, bouleversante et merveilleuse.

Entre réalité et fiction, Julien Dufresne-Lamy fait danser les mots en une mélopée hypnotique et cadencée qui enflamme l'esprit du lecteur. Ce livre fait de l'effet, par son rythme, où les mots s'égrènent en une mécanique viscérale et inexplicable.

Mêlant belle littérature et danse fascinante, les mots virevoltent et offrent une sensation unique. Un roman qui vibre, qui fait appel à des émotions fortes. La maternité et la mort comme un tango dangereux.

Dans les remerciements du livre, l'auteur écrit « J'ai écrit cette histoire, parceque cette femme que je n'ai pas connue me manque. ».

Car on peut rencontrer de tant de façons. C'est peut-être ça que je retiens de ce roman. Une rencontre. de celles qui vous changent. Sans jamais avoir croisé la personne concernée…

Dans le paysage littéraire français, Julien-Dufresne Lamy semble ne jamais vouloir cesser de bousculer, de fasciner. Il emporte sur des chemins d'humanité. D'un roman à l'autre, il prend des risques et aborde des thèmes différents. le point commun entre ses livres, une plume inimitable que l'on quitte à regret.

Vous lisiez.
Et bien, dansez maintenant.

Lien : https://labibliothequedejuju..
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Clémentine va accoucher, elle prend sa voiture, file vers la maternité, est prise de contractions. Elle renverse une femme, voit ses cheveux gris étalés sur le macadam mais poursuit sa route. Elle accouche d'un petit Barnabé, rentre chez elle et commence une relation fusionnelle avec son bébé. Elle ne reprendra son travail à l'usine que dans quatre mois.
Quelques jours après la naissance, elle apprend la mort de Pina Bausch et se persuade que c'est la femme qu'elle a renversée. Elle cherche alors tous les documents, toutes les vidéos de la danseuse et passe des heures à les regarder, Barnabé dans les bras.
Commencent alors des chapitres alternés sur la vie de Clémentine et sur celle de Pina Bausch.
Du destin de Clémentine, une femme un peu paumée, l'auteur a fait une histoire magique.
Je pensais que Pina Bausch était un personnage de fiction jusqu'à ce que je découvre son existence réelle. J'ai alors moi aussi visionnée certains de ses ballets.
Clémentine est passionnée, fascinée, happée par la chorégraphe qui prend de plus en plus de place dans sa vie.
C'est un roman fort, puissant, d'une grande originalité. La sensibilité, la musicalité qui en émane nous enveloppe.
Les deux personnages sont parfaitement traités, rien ne manque, tout s'imbrique.
La maternité et la danse se mêlent avec une rare élégance.
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J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, et je sens que vous qui me lisez n'êtes pas plus avancé. J'ai aimé le lire parce qu'il parle de danse, de Pina Bausch - c'est pour cette raison que j'ai sollicité ce partenariat - et qu'il en parle de manière non pas accessible (il ne s'agit pas de vulgarisation artistique) mais passionnée, fascinée, et cette passion, le choc artistique ressenti par Clémentine en découvrant les oeuvres de Pina Bausch sont parfaitement transcrits dans le récit.
Transmettre son art, créer et/ou avoir un enfant : Clémentine, elle, est mère, presque par hasard. Elle est fille aussi, adoptée, et se pose alors la question de la fameuse création du lien avec son enfant, tout sauf évident quand l'enfant a déjà vécu une autre relation avec des parents d'accueil. Les enfants ont une grande faculté d'adaptation. Reste à savoir pourquoi la mère de Clémentine a voulu l'adopter, ce que nous en saurons pas réellement puisque le récit se focalise sur la jeune ouvrière qui travaille, certes, mais très loin de chez elle.
Rien n'est rose dans le monde ouvrier, et tant pis si cela déplait à ceux qui imagineraient un monde du travail idyllique. La solidarité ? On oublie. Plutôt la mesquinerie, la jalousie, l'envie, pour un poste ou pour un homme - médisance à tous les étages. Faire valoir ses droits ? Pas toujours facile. Et, bien sur, la condescendance des dirigeants envers les ouvriers - parce que, mis à part Clémentine, il ne traverse l'esprit à personne que les choses pourraient être autrement. Rien n'a changé depuis les descriptions faites dans des romans datant des années 70 (Elise ou la vraie vie de Claire Etcherelli) ou plus récent (La grande bleue de Nathalie Demoulin).
Je n'ai pas oublié le thème de la maternité, je m'en suis détournée, sans doute parce qu'il n'est pas mon thème de prédilection, et parce qu'il est très souvent développé dans la littérature contemporaine. Qui dit maternité, dit aussi paternité, et le père de Barnabé est absent, si ce n'est dans les souvenirs de Clémentine. Il faut dire qu'elle l'a longuement écouté parler de ses projets, de son travail, et de Néron, le chien qu'il fit tout pour sauver. Une absence étrange, encore plus étrange que l'enfermement de Clémentine, seule ou presque avec son enfant. Elle affirme que la maternité l'a transformé, surprotégeant son enfant à sa manière, étant, pour lui, quasiment la seule personne au monde. Ce n'est ni un amour maternel surdéveloppé, ni de l'égoïsme forcené, mais les tentatives d'une femme qui n'a pas reçu d'amour maternel, d'une femme peu adaptée à la vie pour s'adapter à cette nouvelle vie. Et qui choisit d'être mère autrement, ce qui est tout à fait possible, mais pas toujours acceptable aux yeux de la société - ni sans risque non plus, en un mélange de névrose et d'amour.
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Alors qu'elle est en voiture, prête à accoucher, Clémentine percute quelqu'un. Elle apprendra dans les jours à venir qu'elle a tué Pina Bausch, une chorégraphe et danseuse mondialement connue. Un décès qui la hantera des années après, à tel point qu'elle rebaptisera son fils Barnabé avec le prénom de Pina.

Dans ce livre, deux voix de femmes se font échos. Pina, d'un côté. Clémentine de l'autre. Deux femmes à la vie opposée ; l'une est danseuse et chorégraphe, l'autre travaille à la chaîne dans une usine. Deux mondes diamétralement opposés ; une vie rêvée, et une autre banale, un peu médiocre, même. Pour oublier sa triste vie, Clémentine va s'imprégner de l'univers féerique de Pina. Les deux femmes vont alors se fondre l'une dans l'autre pour ne plus former qu'une. Clémentine va alors reprendre goût à la vie, sortir, revivre.

J'avoue que je ne connaissais absolument pas la fabuleuse chorégraphe Pina Bausch. J'ai, depuis la lecture de ce roman, rattrapé mes lacunes concernant la vie, la carrière et les talents de Pina. Cette grande dame a un style chorégraphique bien à elle, que l'on peut nommer "danse-théâtre". En effet, elle arrive à mélanger danse classique, danse contemporaine et théâtralité. le tout donne un rendu homogène et percutant. Chaque tableau qu'elle met en scène raconte une histoire, un bout de vie. C'est fort et c'est beau.
Dans ce livre, Julien Dufresne Lamy nous raconte Pina et nous fait ressentir tant et si bien sa danse, qu'elle se matérialise sous nos yeux. C'est une jolie mise en lumière de cette dame trop méconnue en France, et un bel hommage artistique.

J'ai beaucoup aimé découvrir Pina, son style singulier et sa vie artistique. J'ai trouvé dommage qu'à côté de cette grande dame, Clémentine s'efface (ce qui peut se comprendre, au vu du quotidien banal de la jeune femme). le choc des cultures se ressent intensément et nous fait prendre conscience de la différence de vie que peuvent avoir deux personnes. C'est intense, fascinant et saisissant.

Julien Dufresne Lamy joue avec le langage comme Pina jouait avec le corps. D'une écriture simple et envoûtante, il nous embarque dans le monde théâtral de Pina. Une histoire percutante, qui mêle douceur et tragique. J'ai bien aimé.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Il y a avec la danse une intrigue meurtrière.
La danse naît et meurt. Sur scène. Ce sont des gestes rapides, des gestes beaux et éphémères. La danse existe pour disparaître. Elle vit le temps d'un souffle, un instant de grâce. Elle ne parle que de ça, de secondes et de grands battements. Avec elle, la fin l'emporte toujours. Elle renaît, jamais identique, elle se réincarne quand le geste se retient, quand le mouvement s'épanouit.
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Quand Pina invente une histoire, elle y met de la folie et de la désillusion. Des gens amoureux, des gens en marge, des gens malheureux. Elle met des gestes lapidaires autour d'eux. Des gestes habituels, de tous les jours, de la maladresse et du rustre. Au centre, elle mêle le rire à la peur. Elle ajoute la vie de ses danseurs et la sienne. Elle injecte des stéréotypes, des répétitions, de la belle musique, de la fatigue. Elle ajoute de l'espace et du temps, de la minutie, du hasard aussi. Des courses folles, des rêves, des étreintes et des appels au public. Elle met de la marche et du théâtre. De la fatalité. Des cris de voix perçants et insoutenables.
À la fin, elle y met de la danse.
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Mais aujourd'hui, l'ouvrier vise haut.
En voyant de près les 4x4 des cadres sur le parking, il se dit que lui aussi, il a le droit de polluer la planète trois fois plus qu'un autre abruti. Il a le droit de penser américain, confort et technologie, comme un bac+5. Il est légitime. Il bosse dur. Quinze ans de boîte, il mérite bien une petite montre suisse au poignet quand il sort maman dans le restaurant à nappes blanches de la ville. L'ouvrier s'invente une vie. Il rêvasse, avachi dans son canapé en cuir payé en douze mensualités, 4,56% TAEG. Il rêve de devenir le petit patron, d'avoir la maison, la femme institutrice et les deux gosses en école de commerce qui n'en foutent pas une. Forcément le matin, quand l'ouvrier pointe à la badgeuse, qu'il enfile ses chaussures de sécurité, il baisse d'un ton. Il obéit dans l'espoir qu'un jour ce soit lui qui se lève du bon côté du manche.
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Beaucoup de mères adolescentes attendaient les petits frères et sœurs sortant de classe, elles tenaient des poussettes plus larges qu'elles et des nourrissons qui dormaient à poings fermés. Elles avaient eu des rêves de pavillon modeste à la découverte de leur grossesse mais les petits copains s'étaient tirés fissa, pas envie d'un marmot, d'une petite femme chiante à vergetures, de tous ces futurs Noëls à trois avec un ficus décoré en guise de sapin près de la poubelle.
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La culpabilité, c'est se regarder dans un miroir et ne plus rien voir.
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Vidéo de Julien Dufresne-Lamy
Aujourd'hui dans #ÀLaDernièreMinute Julien nous parle de , de Julien Dufresne-Lamy.
L'une est l'artiste de K-pop la plus connue aujourd'hui, l'autre une Coréenne filmée en continu, dont le mystère a fait d'elle une légende d'Internet. Deux femmes, admirées, épiées. L'auteur entremêle la réalité et la virtualité pour raconter ce qui nous obsède. Il écrit le grand spectacle de nos vies, la poésie et la tyrannie de nos curiosités.
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