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EAN : 9782253027430
568 pages
Le Livre de Poche (01/04/1981)
4.07/5   112 notes
Résumé :
Une petite fille de douze ans et demi, Johanna, quitte la maison familiale pour se rendre avec sa meilleure amie au cirque voisin qui donne une séance spéciale pour le Carnaval. Quoi de plus prosaïque et de plus normal, si ce n'est que la scène se passe à Dresde un soir de février 1945 et que cette même nuit se déchaîne le bombar-dement anglo-américain qui, en trois vagues successives, va entièrement détruire une ville demeurée jusqu'ici à l'écart de la guerre, tuan... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Un coup de coeur renouvelé après 37 ans !
Ce livre m'avait éblouie et émue aux larmes lors de sa parution en 1979.
J'ai retrouvé intact les sentiments éprouvés alors pour le destin dramatique d'une enfant perdue.
Johanna a tout pour être heureuse avec Léni, sa maman et Grete, sa soeur ainée. Certes son pays l'Allemagne est en guerre, mais Dresde où elle réside a gardé une relative sérénité et le conflit semble appartenir à un monde lointain.
Ce soir-là, maman a permis à la fillette d'aller au cirque avec une copine.
Les clowns occupent la scène, les chevaux caracolent sur la piste avec en fond sonore le rire des enfants.
Soudain, une sirène retentit et le monde change.
La ville est en flamme et l'enfant erre au milieu du chaos. Au petit matin
Johanna retrouve sa mère prostrée auprès de Grete morte à la suite du bombardement anglo-américain qui a détruit la maison et une partie de la ville.
Johanna prend en charge cette mère emmurée dans un silence sauvage face à l'inacceptable.
Deux hommes magnifiques dans leur humanité soulageront parfois Johanna de son lourd fardeau pour lui permettre de vivre des sentiments de son âge, auprès de Franz, un enfant blessé qui croisera sa route.
L'écriture d'Henri Coulonges est majestueuse. Les scènes de guerre sont décrites avec une précision quasi photographique.
Les caractères de ses personnages sont explorés avec minutie.
Difficile de conseiller un livre aussi éprouvant et pourtant, c'est ce que j'ai essayé de faire parce qu'un bon roman, c'est un roman qui provoque des émotions, même si ces émotions sont douloureuses.
Ce livre a été couronné par le Grand prix de l'Académie française en 1979.

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Il existe de très nombreux livres qui nous font revivre les drames de la guerre, certes, mais celui-ci a le mérite de nous rappeler qu'il y a eu les mêmes drames humains chez les Allemands. Mais alors, puisque le thème du roman est parfaitement justifié, pourquoi l'auteur se cacherait-t-il comme il semble le faire ? J'ajoute un complément à sa biographie, avec les questions que je me pose après la lecture de ce roman dont j'aurais aimé mieux connaître son auteur.
Le lecture de la 1ère partie de "L'adieu à la femme sauvage" ne peut pas laisser indifférent. Pour avoir fait aussi fort en matière d'écriture, je me demande s'il ne serait pas, personnellement concerné par le bombardement de Dresde, lui-même ou quelqu'un de son entourage. Si l'on en croit sa date de naissance, il était enfant à l'époque, ce qui expliquerait qu'il ait pu, dans ce roman, nous faire vivre ce bombardement avec autant de force, à travers le regard, si juste, d'une fillette guère plus âgée que lui à l'époque. le lecteur vit ce bombardement, comme s'il y était, autant la nuit que la journée du lendemain puisque, les faits historiques étant respectés jusque dans les moindres détails, entre autres, les avions alliés ont pu survoler la ville le lendemain, en plein jour ( Dresde n'ayant aucun intérêt militaire n'était pas protégée ) pour "finir le travail" en tirant sur tout ce qui bougeait encore ( donc uniquement des civils, précision utile ). Ce n'est pas dévoiler l'intrigue que d'écrire que son héroïne a pu s'échapper du spectacle de cirque ( réalité historique respectée : la direction du cirque avait cru protéger les spectateurs, donc surtout des enfants et des familles, en les empêchant de s'échapper ) et que, le lendemain, elle a été "manquée" par un tir d'un avion américain. S'il en avait été autrement, il n'y aurait pas de roman. C'est ainsi qu'il peut y avoir une 2ème partie qui nous conduit, avec la petite héroïne et sa mère, dans les montagnes bavaroises, pour le récit moins intense et faisant moins référence aux faits historiques, d'une enfant prête à tout supporter pour "réveiller" sa mère de l'état dans lequel le traumatisme du bombardement l'a plongée. La 3ème partie nous conduit, toujours avec ces 2 personnages, pour y vivre avec elles, le soulèvement et la libération de Prague. Oui mais là, je suis tout à fait intrigué. Aucun récit, qu'il émane d'historiens, des Praguois, des Américains ou des Russes, ne retrace ces évènements de Prague comme les écrit Henri COULONGES. Que doit-on en conclure ? Que, pour cette partie, il a modifié les faits historiques, pour que le roman ait la fin qu'il avait choisie ? Ou bien, est-il très bien placé pour être au courant des faits tels qu'ils se sont déroulés, parce que, en faisant la synthèse de tout ce que j'ai pu lire sur le sujet à la suite de ce roman, il semble bien que tous les protagonistes, Allemands, Praguois, Américains et Russes, aient de bonnes raisons de ne pas être fiers de leurs rôles respectifs. Je ne suis vraiment pas historien, mais je sais lire, et je pense qu'on peut justifier le récit d'Henri COULONGES en quelques lignes : il semble bien que l'armée VLASSOV avait, effectivement, libéré Prague en obtenant un cessez-le-feu de la part des Allemands encore présents, ce qui n'arrangeait les affaires de personne puisque, d'après les accords internationaux, l'important n'était pas de libérer Prague, mais de permettre aux Russes d'y entrer en espérant ne plus en partir ( les Américains étaient tout proches, sans intervenir ). Les Allemands auraient donc reçu l'ordre de reprendre le combat ( mais, ordre de qui ??? ) jusqu'à l'arrivée des Russes, ce qui aurait déchaîné une véritable "chasse à l'Allemand" de la part des Praguois, justifiant donc la fin du roman comme conforme à L Histoire, mais il s'agirait là d'exactions qu'on ne trouve pas décrits ailleurs. Une telle écriture de la vérité ne justifierait-elle pas que son auteur reste caché, inconnu, malgré son talent d'écriture ?
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J'ai "adoré" ce livre lu voilà bien bien longtemps.
Cette gamine, on la suit, on a peur avec elle, on pleure avec elle, on marche avec elle, on découvre avec elle... on l'aime.
Une relation fille-mère, inversée de l'habitude...
Un beau, beau livre plein d'émotions qui nous plonge dans une époque noire.

A lire !
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Bonjour à toutes et à tous…

L'Adieu à la femme sauvage a obtenu le Grand Prix du Roman de l'Académie française.

Henri Coulonges dans ce très beau roman nous fais vivre les derniers instants de la 2ème guerre mondiale, pendant les bombardements de Dresde.
Si la bombe atomique a laissé sa marque dans l'histoire, le bombardement intensif de Dresde a été oublié. C'est dans cet univers de feu, terrifiant, que l'auteur nous entraîne pour nous faire comprendre la folie vécue par ses habitants au travers d'une fragile jeune fille, Johanna, perdue dans cette apocalypse à la recherche de sa mère…
Elle trouvera un vieux monsieur, érudit et solitaire, désabusé par la nature humaine, qui se réfugie dans l'étude. Il va l'aider, la porter pour qu'elle se reconstruise.
Une rencontre des plus insolite qui va leur permettre d'oublier se qui se passe juste derrière leur porte.

Un grand moment de littérature, plein de pudeur et de poésie, malgré le contexte tragique.
Laissez vos émotions vous envahir !

...

Extrait :
“- J'aime bien qu'on me dise des secrets, dit-elle. Tu me promets que personne ne le saura avant moi.
- Personne, dit-il.
- Avant, j'étais dans une maison où l'on ne parlait que de musique, dit-elle. Ici on ne parle que de vieux palais et d'anciennes inscriptions. Et pourtant tout à l'heure,quand tu expliquais cela, tu as eu la même expression que Herr Kerbratt lorsqu'il me parlait de la cantate qu'il a composée et qu'il veut me faire écouter après la guerre.
Une pensée lui était venue tout en parlant. “Là aussi, il est question d'oiseaux.”
Josef avait pris un air rêveur.
- C'est bon tu sais, dans les époques doublées et désolées, de pouvoir se réfugier dans quelque chose que l'on aime. Si on n'est consolé par rien, si on n'a aucun recours, si on ne voit que l'univers aride et les sombres lendemains, alors ça donne Martha.
Inconsciemment, ils prêtèrent tous les deux l'oreille.
Elle n'était pas là.
- C'est peut-être pour cela aussi que ta mère se promène maintenant parmi les fleurs, ajouta-t-il.”
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À l'heure où beaucoup d'écrivains usent et abusent de ce sujet douloureux qu'est la seconde guerre mondiale, il est bon de lire un livre pas très récent, évoquant ce sujet à travers les yeux de personnages comme une enfant, une femme blessée, etc.
L'auteur aborde avec justesse et sensibilité certains thèmes assez difficiles. Franz explique à Johanna que si l'Allemagne a été bombardée, c'est la faute des nazis. Franz est radical en disant que c'est la faute des allemands. D'autres, comme Miléna, savent prendre du recul. Quant à Martha, elle déteste Johanna parce qu'elle est allemande, et lui met tous les crimes nazis sur le dos. Apparemment, les sentiments de Martha sont plus complexes, plus inavouables, comme le subodore Miléna...
Quoi qu'il en soit, les personnages sont forts, et intéressants, ont quelque chose à dire, qu'on les apprécie ou non.
[...]
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Elle mange toujours pas, ta mère", cria du bout de la table la grosse fille blonde qui était montée chez Franz. Elle la fixait avec ses petits yeux. Johanna tressaillit, la grande salle s'évanouit, et elle revint brutalement sur terre.
"Fiche-moi la paix avec ma mère, répliqua-t-elle vivement.
-Moi, je sais pas..., lâcha l'autre en ricanant. Quand on a une mère comme ça, au moins on s'en occupe."
Johanna sentit qu'elle s'empourprait jusqu'à la racine des cheveux et que son regard se brouillait. La saucisse qu'elle venait de manger se transforma soudain en boule compacte au fond de sa gorge. Elle se leva d'un seul coup, se précipita sur la porte extérieure qu'elle ouvrit en hâte et fit quelques pas dans la cour en vacillant. Quand elle arriva au mur de la grange, ses jambes ne la portaient plus. A genoux dans l'herbe elle vomit et tout de suite après se mit à pleurer convulsivement. Mutti ! Voilà comment on parle de toi. Toi qui savais si bien t'adresser aux enfants. Toi dont les filles de la classe me parlaient toujours... Toi que Hella aimait. Comme tu les aurais prises sous ta coupe, ces idiotes, et comme j'aurais été fière de les voir t'admirer. Au lieu de cela...
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"Mais alors... Martha avait raison de me détester", balbutia-t-elle.
Sainte-O l'enveloppa d'un long regard.
"Tu n'y es pour rien, ma petite Johanna, dans ces atrocités. Pour rien. Et pourtant Dieu sait si les Allemands je les ai combattus et si j'en ai aidé, ici même, des jeunes de vingt ans qui s'étaient rendus suspects à leurs yeux et cherchaient à se cacher. Mais qu'on ne me dise pas que les enfants et les adolescents allemands sont responsables. Qu'on ne me dise pas cela! répéta-t-elle avec véhémence. Même ces pauvres gosses qu'on voit en uniforme. Tout ce qu'on peut leur demander, c'est de se retourner plus tard vers leurs parents et de leur demander: "Malheureux, qu'avez-vous fait de nous?..."
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quand les brebis enragent
elles sont pires que les loups
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