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EAN : 9782213617459
351 pages
Fayard (21/01/2004)
3.48/5   26 notes
Résumé :
C'est en 1942, à Megève, pendant la guerre, que j'ai rencontré un tout jeune homme : Jean-Jacques Servan-Schreiber, lequel se préparait à rejoindre de Gaulle. II avait dix-huit ans, moi un peu moins. Coup de foudre ?

En tout cas, nous ne nous sommes jamais quittés ni oubliés depuis. Dès la libération, nous nous marions et partons pour un voyage de noces mouvementé au Brésil. Nous n'avons pas trente ans quand, en 1953, nous créons L'Express. Sept ans ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Dans cette autobiographie, Madeleine Chapsal nous livre ses états d'âme, ceux d'une jeune et jolie bourgeoise de bonne éducation qui fait un jour la connaissance de Jean-Jacques Servan-Schreiber, un jeune homme de bonne famille, et en tombe éperdument amoureuse... Tous deux sont issus de familles fortunées et ont été élevés dans des cocons familiaux, bien douillets, baignant dans le luxe et les dorures d'une bourgeoisie de classe sans jamais avoir eu à souffrir des affres de la guerre. Nés avec « une petite cuillère d'argent dans la bouche » et profitant de tous les avantages liés à leur caste, les tourtereaux se fiancent, puis convolent en justes noces en 1947, se jurant fidélité pour le meilleur comme pour le pire….
Professionnellement parlant et bien qu'il s'en défende, ce couple « boboïsé » prétend vouloir porter les valeurs anticonformistes d'une gauche populaire et sociale à laquelle ils se rallient tous deux, sans grand succès il est vrai, incarnant déjà cette « gauche caviar » qui n'a jamais cessé de se développer depuis et pousse le vice de nos jours, jusqu'à instrumentaliser la misère.

Serti dans un écrin d'or et d'argent, le témoignage émouvant de l'auteure reflète la grande douceur et la profonde sensibilité, voire l'incroyable naïveté d'une femme-enfant qui a bien du mal à se libérer de la soumission au patriarcat, encore très prégnant à cette époque, notamment dans le cercle très fermé de la bourgeoisie de classe.
Très fortement « corsetée » dans l'entre-soi de la haute société dans laquelle elle évolue, Madeleine se voue, comme il se doit, corps et âme à son mari, se pliant à toutes les exigences de l'irrésistible, l'attirant, l'ambitieux, l'impérieux et l'impétueux JJSS auquel rien ne résiste, et surtout pas les femmes. JJSS est un homme jeune et visionnaire, il ose tout et se lance dans le journalisme comme en politique, entraînant dans son sillage une Madeleine qui lui sert, sans broncher, aussi bien de « petite main » pour rédiger des chroniques littéraires dans le magazine « L'Express » que de « potiche » lors des réceptions et des dîners officiels. On dit souvent que l'amour rend aveugle…
Et pourtant, le bonheur de cette existence, en apparence facile, se révèlera éphémère… Par malheur, Madeleine est stérile et ne donnera pas à JJSS la descendance, tant espérée. Trompée, humiliée mais jamais oubliée, elle vivra dans son ombre, le soutiendra en permanence et le vénèrera sa vie durant jusqu'à considérer comme « siens » les quatre fils qu'il aura avec Sabine de Fouquières, sa deuxième épouse et avec laquelle elle entretiendra de bons rapports.
En véritable sainte, Madeleine Chapsal n'a jamais su dire NON ! Il est vrai que c'était une autre époque où les femmes ne se posaient pas encore de questions existentielles…

Cette bourgeoisie « très vieille France » me rappelle le thème du roman d'Emile Zola « La Curée » dans lequel Renée sert les intérêts de son mari Aristide Rougon, mais reste davantage convoitée pour son physique que pour son esprit et son intelligence.
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Je me suis méfiée dès que j'ai lu le résumé de l'auteure "je demande le divorce pour que l'homme avec lequel je n'ai pas eu d'enfants puisse se remarier et avoir des fils". En fait, Madeleine ne le demande pas, ce divorce ; elle en émet l'idée puisque c'est son désir, à lui. Et comme ses désirs sont des ordres...."je me plie facilement à son exigence". Il s'empresse d'ailleurs d'engager un avocat et convole en juste noces avec 'la mère de ses quatre fils" qu'il avait déjà choisie.
Même en replaçant l'histoire dans son contexte historique (on venait à peine d'accorder le droit de vote aux femmes), le rôle de l'épouse ''bien'' ne serait-il que de servir de 'ventre' à la descendance des fils de bonne famille ? Vraiment très réducteur de la part de 'l'homme de ma vie".
La dépendance de la 'fille qui dit oui, oui, oui, oui'' ne finit pas avec le divorce "Chaque fois que mon ex-époux se trouve face à un problème qui lui paraît délicat, il fait à nouveau appel à moi" . il fait même appel à Madeleine pour "expliquer à une femme avec laquelle il vit depuis quelques temps qu'il la quitte pour retourner avec sa seconde épouse". C'est le pompon ! le lecteur trouve cet amour bien unilatéral, égoïste et machiste. Madeleine, non : elle est flattée par cette "marque de confiance" d'un amour indélébile et éternel. le lecteur est perdu ! Madeleine semble l'être aussi, puisqu'elle souffre, suit des thérapies et, après d'autres déceptions, attente à sa vie.
De 'princesse d'un mariage de rêve", cette femme consentante endosse le rôle de "première épouse' , de 'reine du harem' du séduisant et séducteur JJSS. Elle accepte tout tant elle est persuadée d'être la ''reine de coeur''...
Je me suis rebellée pour elle tout le long de cette lecture. je l'ai aimée aussi : sa plume est belle, fluide, claire et élégante. Elle est forte et fragile en même temps. On subodore que coucher sa vie sur du papier doit être une sorte de thérapie également. On regrette que la rébellion libératrice n'aura pas lieu.



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Écriture médiocre sur un sujet sans fond dont le pitch sur Wikipedia aurait pourtant pu me tenter (création de l'Express, vie d'une femme délaissée, etc.) Ma plume n'a même plus envie de faire d'efforts pour dire la vacuité d'absolument tout ce que décrit, à grands renforts de tirets d'apartés, points de suspension (aveux de faiblesse ?) et autres points d'exclamation (si au moins il y avait de la fraîcheur associée...), Madeleine Chapsal de ce long et ennuyant récit de vie. Madeleine est soumise, naïve, silencieuse, en admiration devant Jean-Jacques qui en abuse : voilà. le niveau d'écriture est si petit qu'on ne se demande plus d'où vient le succès d'une femme qui, de sa naissance à sa mort, a manifestement baigné dans le privilège et les réseaux de connaissances de la haute-bourgeoisie française. En serait-elle pour autant humble ? Ho ho que nenni ! La prétention audacieuse de Madeleine Chapsal qui se pense écrivain-née, en possession d'un don inné exceptionnel, dépasse l'entendement. Vide. Inintéressant. Sans substance.

Passez votre chemin.
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Une émotion forte en lisant ce bel hommage à un être aimé et sur l'acceptation désintéressée que l'amour peut apporter. Tout accepter par amour peut demander abnégation, courage et force et pratiquement renoncement. Mais un sentiment d'injustice me reste pour cette femme « sacrifiée » parce qu'elle ne peut être mère et parce qu'elle a finalement toléré le caractère d'un homme égoïste, fort et d'un machisme sans limite, qui ne pouvait exprimer ses sentiments.
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Sincère, enflammé, un livre hommage que l'on referme en se demandant qui des deux mérite cet hommage. A lire pour mesurer jusqu'où peut aller une femme dans l'abnégation, et un homme dans le désir de vivre, quoi qu'il puisse en coûter, aux autres surtout.Etonnant bouquin.Deux gamins de la bonne société se marient. En plus, ils s'aiment. Ils divorcent. En plus ils s'aiment toujours. Il devient célèbre, elle aussi. Ils vieillissent. En plus il tombe malade, et ils s'aiment, malgré tout, mais lui ne le sait plus. Il meurt. Elle écrit ce livre pour dire tout ce qu'elle lui doit, et le titre: L'homme de ma vie. Ce que les femmes doivent aux hommes, les hommes le doivent aux femmes..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Au début il n'y a rien – que la guerre.
À l'époque, je relève d'une primo-infection et ma mère
m'envoie me remettre chez ma tante paternelle. Avec mes
deux cousins, nous vivons dans un chalet isolé au Montd'Arbois, sur les hauteurs de Megève. Et ce jour-là nous dansons.
J'ai dix-sept ans, les jeunes gens qui m'entourent ont à
peine plus ou un peu moins. Tous ont des raisons d'être
réfugiés à Megève ; leurs parents sont juifs, étrangers ou
dans la Résistance. Certains, comme moi, sont en
convalescence. Nos surprises-parties ont lieu l'après-midi :
le soir, il y a le couvre-feu et nous n'osons pas l'enfreindre.
Aujourd'hui, la réunion a lieu dans le chalet de ma tante
où, pour une fois, des parents accompagnent leurs enfants.
Un jeune homme que je n'ai pas encore rencontré, pas
très grand mais qui me semble plus déterminé que les
autres, le cheveu coupé très court, s'approche de moi et
m'invite pour un slow. Je sens tout de suite que danser ne
l'intéresse guère, c'est parler qui le motive : « Vous êtes
intuitive ou déductive ? » Personne ne m'a jamais
interpellée de la sorte.
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La société entière est à revoir, repenser, reconstruire. Emportée par mon désir de me montrer aussi absolue que Jean-Jacques, il ne me vient pas à l'idée que nous profitons tous deux, à fond, de ce monde que nous condamnons. Pour commencer dans ce restaurant de qualité que nous avons les moyens de fréquenter, avec la robe griffée dans laquelle je me pavane et la voiture qui nous attend le long du trottoir !
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Chateaubriand à Combourg, Nietzsche en Bavière ont également recherché la hauteur pour laisser voguer leur imagination. Victor Hugo aussi sur son rocher de Guernesey....Sans remonter jusqu'à Moïse, il est évident qu'il s'agit là d'une pratique masculine: pour mieux prendre son envol, l'esprit viril exigerait une certaine altitude ....
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Nous ne voulons pas non plus exposer notre union au regard d'autrui, elle a besoin de secret. Jean-Jacques m'a dit : ne parle jamais de nous à personne. Nous ne souhaitons qu'être ensemble, tout le temps. N'importe où, peu importe. De toute façon, nous ne formons qu'un. Par le désir.
C'est pour leur faire plaisir, à eux qui nous aiment tant, nos parents, que nous finissons par accepter l'idée d'un mariage officiel. Jean-Jacques me le signifie d'une courte phrase sans appel : Faisons-le, puisqu'ils y tiennent. Je dis Oui, je dis toujours oui à tout ce que veut Jean-Jacques.
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C'est en 1942, à Megève, pendant la guerre, que j'ai rencontré un tout jeune homme : Jean-Jacques Servan-Schreiber, lequel se préparait à rejoindre de Gaulle. II avait dix-huit ans, moi un peu moins. Coup de foudre ? En tout cas, nous ne nous sommes jamais quittés ni ou.
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