Le souvenir d'un roman peut être une odeur, ici c'est celle du souffre d'une allumette. Ce qui est épatant chez
Frédéric Castaing, et ce qui fait l'unité ou la vérité d'une oeuvre, est son univers si particulier, si insolite et si entier.
Chez
Frédéric Castaing, ça bombarde, dynamite tous azimuts avec une jouissance communicative.
Siècle d'enfer hésite entre le road-movie et le roman policer. A 22 ans, le narrateur, très vite surnommé Vendredi, est libéré d'un camp, où il a été enfermé pendant toute son enfance. Il découvre le monde extérieur mais à peine sorti, il échappe à un carnage et doit changer d'identité, sans pouvoir finalement se fier à quiconque.
Voilà, ça ressemble un peu au Fugitif, cette série adaptée au cinéma avec
Harrison Ford. Mais ressemble seulement, car Castaing entraîne son lecteur bien plus loin, au beau milieu d'une misère sexuelle, de conflits sociaux, d'absence de repères humains, d'un monde où le respect s'est tu et où règne une sauvagerie désarmante et effroyable.
Et c'est tout cela qui sidère et emballe proprement le lecteur.
On sent dans le style de Castaing, la patte de Céline, cela donne un bon résultat. C'est vif et mordant comme une méchante bise. Ca heurte, ça blesse, et ça ravigote.
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