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EAN : 9782848055213
128 pages
Sabine Wespieser (07/03/2024)
4.35/5   10 notes
Résumé :
Aurore est toujours si gaie ! Dès sa tendre enfance, elle a su qu’il lui faudrait vivre pour deux, compenser par son exubérance et sa santé insolente la naissance, deux ans avant la sienne, d’un enfant « différent ». Même si le mot n’est jamais prononcé, Lucas est lourdement handicapé. Leurs parents donnent le change, gardent pour eux ce malheur face auquel personne ne sait vraiment comment se comporter et Aurore, qui s’accroche à l’idée d’une guérison possible, gra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Grâce et dignité.
Tels les mots qui me sont venus à l'esprit, le roman d'Arièle Butaux refermé.
Elle ne commet aucun faux pas. Elle n'abuse pas du pathos. Elle marche sur un fil.
Lucas n'a pas cette chance. On a beau lui dire qu'il sera debout un jour, que son handicap n'a rien d'inéluctable, personne, à l'exception d'Aurore, sa petite soeur, n'y croit vraiment. Plus il grandit et plus il dégénère, se recroqueville dans une carapace de silence et de gêne.
Lucas est bien entouré. Sa famille s'immole dans ce sacerdoce : lui rendre la vie la plus légère possible (« À cet enfant ayant reçu si peu à la naissance, il n'est pas question de retirer l'ultime espace de bonheur, l'amour et la présence quotidienne des siens »). Pour Combien de temps ?
L'anormalité de Lucas est contagieuse. Elle affecte chacun d'entre eux, les rend vulnérables. Aurore porte bien son nom. Elle ne se résout pas au mal incurable de son frère. L'auteure évoque admirablement sa foi, sa souffrance… ce cratère qu'elle ne peut ignorer, ce deuil impossible. La famille se désagrège au souvenir du fils. Elle se raccroche aux vieilles habitudes, peine à retrouver l'équilibre d'antan, celui que leur donnait un petit invalide – ironie.
Arièle Butaux trouve les mots justes, à l'image de Jacques Prévert dont elle parle si bien : « Prévert (…) qui, par petites touches, forgeait sa vision du monde avec cette élégance de dire des choses graves sans avoir l'air d'y toucher, d'émouvoir avec trois fois rien ».
Bilan : 🌹🌹
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.
J'ai lu et beaucoup aimé
LE CRATÈRE
de @arielebutaux
@sabinewespieserediteur .
127 pages .
prix de la Closerie des Lilas 2024
🌿

Le malheur à garder pour Soi . La pitié à refuser . Les souffles à accorder . Les regards attristés . Les silences, en réponse . Les mots blessants, coeur choqué . La terreur enfouie, profondément . Les mensonges qui font tout voler en éclats . Les pensées qui grondent, qui tournent, en désordre . Les larmes retenues, à bout de souffle . Les souvenirs qui font mal, coeur serré . Les liens uniques et puissants .

[ ce qu'on raconte pour combler le vide, les non-dits est souvent plus terrible que la vérité …]

Lucas toujours couché, un coup à droite, un coup à gauche . Silencieux mais pas moins bavard pour autant . Rêveur dans ce corps qui ne lui appartient pas . Comme absent de sa propre Vie .
Aurore qui s'accroche à l'idée d'une guérison , qui grandit comme si de rien n'était .

[… le collège était le seul endroit où Aurore respirait, vivait des choses de son âge avec des gens sans histoires, apprenait à se tenir en équilibre au bord du cratère. En funambule… ]
🌿

L'amour vulnérable . L'amour dévastateur .
Comme un malheur trop grand . Comme un deuil impossible. Une lecture en mots justes . de silences et de peurs . Délicate et intense . Tout en pudeur et espérance . Émouvante et sensible . Toute la difficulté de la place de l'enfant « de remplacement » soeur du « frère différent » . Tout en émotions retenues . Un beau roman qui touche en plein coeur , jusqu'à la dernière page .

[ les chagrins sont immenses, les joies insoutenables ]

Vous l'avez lu ?
Envie de le lire ….

#lecratère #arielebutaux
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Aurore (=Arielle ?) nous conduit sur les traces de son enfance dans les années 70 : un grand frère Lucas, Aurore et le petit Valentin sont choyés par leurs parents et grands parents mais la situation n'est pas idyllique ; en effet Lucas souffre depuis sa naissance d'une pathologie lourde qui le cloue littéralement au sol (on ne lira le mot handicap qu'à la fin du roman) . Aurore est très protectrice, bienveillante , elle s'est imaginé que son grand frère guérirait à l'âge de 15 ans...mais il n'en sera rien hélas.
C'est le monde de l'enfance avec son insouciance qui s'écroule au moment de la disparition du jeune homme.
Aurore âgée alors de 13 ans va devoir apprendre à vivre sans ce frère tant aimé, à ne pas tomber dans le cratère du chagrin.
La musique, les grands parents vont l'aider à remonter vers la lumière, vers la vie . Elle découvre des secrets de famille dont le plus important qui concerne la naissance de Lucas.
Le récit est vrai , sans pathos, lumineux, à hauteur d'adolescente.
Les lecteurs de tout âge pourront se laisser emporter par Aurore dans son parcours de jeune fille, femme puis mère.
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Ce n'est pas un livre sur le handicap, mais un livre sur le silence. Celui qui s'est installé dans le couple quand la mère a craqué. Celui entre les parents et leurs enfants. Celui des enfants à l'égard des parents. Peur de blesser, peur de ne pas savoir dire, peur... de je ne sais pas.
Ce livre est magnifiquement écrit, sans pathos. Il m'a mise en colère, d'une colère d'impuissance. Parfois les enfants portent bien plus qu'il ne faudrait. Des chagrins d'adultes, et qui leur interdit de traverser le leur.
Je veux croire que les parents sont plus aidés aujourd'hui. Qu'on les aide entre autre à parler et accompagner la fratrie. Je veux croire...
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Aurore est l'enfant de remplacement, celle qui est née après Lucas, ce grand frère qui reste au stade végétatif toute sa courte vie. Les liens qui unissent ce frère et cette soeur sont uniques, ils ont la légèreté de l'insouciance qui siège sur un mensonge mais ils sont également fait de noeuds impossible à défaire et qui mettent en péril la place de l'un et l'autre dans la famille.

Le cratère est le bord de l'abîme d'Aurore, qu'elle côtoie depuis sa naissance, qu'elle frôle dangereusement après la mort de Lucas. « Mais de quoi cette fin était-elle le début ? » Elle vit son deuil à sa manière avec le peu d'éléments fournis par ses parents au sujet de cette mort opaque, on ne peut les blâmer car comment réagir face à l'indicible ? Tout ça amène la réflexion quant au deuil, sa nécessité de le vivre en conscience pour éviter l'implosion puis l'explosion, l'écoulement de lave brûlante.

Aurore représente cette enfant qui a besoin de savoir pour continuer à se construire, elle a le droit de savoir. « Les enfants savent tout », ils comprennent tout même les silences familiaux. Elle scrute la maison familial, guettant les souvenirs qui prennent la poussière et qui lui rappelle leur passé qui déborde sur leur présent.

Livre aussi délicat et précieux que terrifiant. La mort et le vivant.


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