Toute guerre voit son lot de massacres. Me direz-vous. Soit ! Faut-il pour autant tout accepter ?
Qu'est-ce qu'un crime de guerre ? Au moment où les armées de Poutine s'en donnent à coeur-joie en Ukraine, et que peut-être certaines milices ukrainiennes en font de même, il est important de préciser le « crime de guerre » :
La guerre permet au soldat d'ôter la vie à un adversaire pour les besoins du combat, mais n'autorise pas tout. Un combattant peut se rendre coupable de crimes de guerre dont il devra répondre devant un tribunal. Par exemple lorsqu'il assassine, torture ou déporte des populations civiles, lorsqu'il exécute des otages, lorsqu'il maltraite des prisonniers de guerre.
Qu'est-ce qu'un crime contre l'humanité ?
Le premier d'entre eux se dénomme le génocide. C'est le crime extrême qui consiste en l'élimination physique intentionnelle, totale ou partielle, d'un groupe d'individus en raison de leur nationalité, de leur race, de leur religion ou de leurs opinions politiques.
Aux côtés du génocide, les autres crimes contre l'humanité sont constitués par des meurtres, viols, déportations, réduction en esclavage, actes de torture et de persécutions de toute nature, commis de manière systématique, dans le cadre d'un plan concerté à l'encontre d'un groupe d'individus pour des motifs d'ordre politique, racial, national, ethnique, culturel, religieux ou sexiste.
Klaus Barbie s'inscrit dans les deux catégories. Il y a une date de prescription pour la première mais les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles.
Critique :
Ce roman graphique, très complet permet de bien cerner la personnalité de
Klaus Barbie, un bourreau, mais aussi un lâche, un nazi convaincu qui n'exprimera jamais le moindre regret d'avoir envoyé à la mort des civils innocents, dont beaucoup d'enfants, ou d'avoir torturé des résistants en utilisant les méthodes les plus abjectes.
Bien que s'appelant « roman graphique », nous sommes ici face à un ouvrage qui ne romance rien du tout mais s'attache aux faits connus, dont le procès de Barbie qui se tiendra à Lyon, la ville où il a le plus sévi durant la guerre. Il s'agit clairement d'un reportage historique.
L'auteur fait aussi observer le sale jeu joué par les services secrets américains qui n'ont pas hésité à protéger des SS, et autres nazis notoires parmi les plus crapuleux, afin de s'en servir dans leur lutte contre le communisme. Ils ont favorisé l'évasion de
Klaus Barbie jusque dans cette Amérique latine, où beaucoup de ses semblables vont continuer à sévir en organisant la torture, en servant d'instructeurs aux services secrets de toutes ces belles dictatures pour qui la vie humaine ne vaut pas tripette. Certains bourreaux nazis seront accueillis en Egypte, en Lybie et en Syrie. Leur venue fut du pain béni pour les dictateurs.
D'un point de vue graphique, le choix du traitement entièrement au crayon de couleur donne un résultat original très convainquant avec une multitude de portraits très réalistes.