AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782070440443
192 pages
Gallimard (10/03/2011)
3.83/5   110 notes
Résumé :
C'est autour d'un événement – la destruction de Port-Royal par Louis XIV – et d'une idée : retrouver dans les ruines de la société actuelle 'les signes d'une vie heureuse, toujours possible', que l'auteur fait s'entrecroiser des portraits du XVIIe (saint François de Sales, Saint-Cyran, Pascal, Racine, etc.) et du XXe siècle (Dhôtel, un clochard, Genet, le grand-père de l'auteur, etc.). Leurs rencontres, leurs paroles, leurs visions tissent une tapisserie lumineuse, ... >Voir plus
Que lire après Les Ruines du CielVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,83

sur 110 notes
5
8 avis
4
5 avis
3
3 avis
2
2 avis
1
0 avis
Au prétexte de la poésie, des destins se croisent et foncent au même endroit : L'Outremort ou le Paradis. Appelez-le comme vous voulez. L'Outremort me plaît beaucoup, elle rejoint l'Outrenoir de Pierre Soulages, son ami.

Plus le temps passe, plus je lis Christian Bobin, plus je vois une grande similitude dans l'oeuvre de ces deux quêteurs.

Lire un Bobin c'est comme regarder la lumière d'un tableau de Soulages : Les phrases parfois éclairent, parfois éblouissent. Parfois de façon précise, parfois moins.

Ce sont toutes des touches de lumière, des touches de couleurs, des frissons.
Au fur et à mesure que nous lisons, les formes se précisent. Nous prenons du recul et lorsque le livre est clôt, le tableau apparaît dans toute sa beauté. C'est ça un Bobin.
Commenter  J’apprécie          5313
Publié en 1993, le roman « Les ruines du ciel » a la forme d'un récit contemplatif qui se présente comme une série de méditations poétiques. Il ne suit pas une intrigue traditionnelle, mais plutôt une série de pensées et de réflexions sur des thèmes tels que l'amour, la beauté, la nature et la spiritualité.
Christian Bobin utilise un langage simple et évocateur pour exprimer ses émotions et ses impressions sur le monde qui l'entoure. le roman est rempli de métaphores et d'images saisissantes, créant une atmosphère poétique et envoûtante qui l'a fait souvent comparer par les critiques à de la poésie en prose.
C'est une oeuvre qui invite les lecteurs à la contemplation et à l'introspection. Christian Bobin explore la beauté de la vie quotidienne, la nature éphémère de l'existence et la quête de sens et de transcendance. Ses réflexions sont empreintes de spiritualité.
Mais sans être dogmatiques. L'auteur explore les mystères de la vie et de l'amour avec une sensibilité poétique vraiment unique.
Le roman se distingue par sa capacité à trouver de la beauté dans les détails les plus simples de la vie. Il encourage les lecteurs à voir le monde avec des yeux neufs et à apprécier les petites choses qui peuvent sembler insignifiantes.
S'il peut surprendre par l'absence d'une intrigue linéaire, il mérite une lecture attentive et ouverte d'esprit car Christian Bobin parvient à transmettre des émotions complexes, en utilisant un langage simple et évocateur.
Si on aime la poésie et la philosophie,…
Commenter  J’apprécie          280
L'histoire ? Je dirai qu'il n'y en a pas vraiment. C'est ma période Bobin et il peut m'emmener où il veut. Je me laisse mener au gré de ses envies. Musique, livres, nature. Bobin est à l'image d'un chocolatier : on y entre on prend et on déguste à gauche, à droite. On passe de l'âpreté à la douceur, du fondant au croquant. Un délice ! Je finirai sur la dernière question posée chez Gallimard. Je cite :
Ne pourrait-on, pour vous qui refusez tous les genres, inventer un genre qui serait le «bréviaire émerveillé» ?
Christian Bobin — Disons que, de livre en livre, j'essaie d'aménager ce qu'on appelle un jardin de curé. Vous savez : une explosion silencieuse de roses, de pivoines et de lis, sans oublier les nécessaires herbes folles qui attrapent si joliment l'éphémère lumière du jour.
Commenter  J’apprécie          223
Il est notable de voir à quel point le jansénisme inspire Pascal Quignard et Christian Bobin : c'est qu'il évoque avec force et précision le parcours de ces deux auteurs vers le renoncement et le travail du verbe épuré comme intuition divine.

Ce n'est pas parce que la grâce choisit tel ou tel élu qu'il faut cesser toute recherche : l'ébéniste arrête-t-il jamais de perfectionner son art, le musicien de poursuivre sa quête comme monsieur de Sainte Colombe ?

Il y a la grâce, et il y a la liberté humaine. La liberté humaine consiste à se mettre en route sans attendre la grâce et en l'espérant.

La grâce est libre don de Dieu, la recherche spirituelle libre don de l'homme.

Don, s'il n'est pas croyant, qu'il peut se faire à lui-même, car "Je est un autre" (Maurice Zundel)
Commenter  J’apprécie          160
Que dire d'un livre de Christian Bobin, si ce n'est qu'il se déguste comme la confiture, avec les doigts, petit à petit. On rebouche le pot avec encore dans la bouche le goût sucré qui fait du bien à l'âme, et on y revient, encore, même quand on n'a plus faim.

Peu importe le sujet, pourvu que l'on ait l'ivresse du verbe.

Un des rares livres achetés, car j'aime y faire des cornes -comme celle d'abondance- marques-pages éternels.

L'image que je retiendrai :

Celle des religieuses de Port-Royal en habits blanc avec une croix rouge sur le devant.
Lien : http://motamots.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          211

Citations et extraits (106) Voir plus Ajouter une citation
A plus de 80 ans, mon père malade s'était levé dans le milieu de la nuit, paniqué, persuadé d'avoir oublié de rejoindre son poste à l'usine. Une détresse sans appel creusait ses yeux. Cette nuit-là j'ai haï la société et ses horaires qui crucifient les âmes nomades.
Commenter  J’apprécie          2340
     
Les nuages en aubes blanches se rendent aux offices de la lumière.
...
Les papillons qui bégaient, les abeilles chercheuses d'or et le vent qui comme un fou parle à tout le monde : mes maîtres sont devant moi, qui m'instruisent sans y penser.
     
Le paradis est un endroit où tout est en travaux.
     
Le dortoir des religieuses (éd. Gallimard, 2009 - pp. 108 & 103).
Commenter  J’apprécie          310
     
Les gens de Port-Royal sont les vanniers de l'absolu.
Ils font du langage un panier de silences dorés.
     
Les sons du clavecin de Bach tressent une corbeille d'air. Du bleu passe entre chaque note. Ses Suites françaises sont comme les paniers d'osier que le gitan au marché du Creusot étalait sur le trottoir et que le ciel remplissait de bleuets invisibles.
     
     
Le guichet du parloir (éd. Gallimard, 2009 - p. 27).
Commenter  J’apprécie          171
Enfant je ne sortais pas dans les rues du Creusot. Elles étaient des rivières qui menaient à l’usine-océan.
Je restais dans ma chambre, à lire. Je vivais dans un monastère dont aucun roi n’aurait pu abattre les murs de papier. Nous prenons nos métiers, nos visages et nos puissances dans l’enfance. Nous n’en changeons plus ensuite.
Commenter  J’apprécie          200
Au Moyen-Âge dans les murs des hospices, on creusait un guichet où une mère affolée pouvait abandonner son nouveau-né. L'écriture est un guichet de papier où la vie nouvelle-née attend en confiance d'être adoptée.
Commenter  J’apprécie          180

Videos de Christian Bobin (70) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Bobin
Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF
Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ?
Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc).
À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021.
Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan
+ Lire la suite
autres livres classés : spiritualitéVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (301) Voir plus



Quiz Voir plus

Complétez les titres des oeuvres de Christian Bobin

Ce que disait l'homme qui n'aimait pas...

Les femmes
Les oiseaux
Les souvenirs
Ses semblables

20 questions
78 lecteurs ont répondu
Thème : Christian BobinCréer un quiz sur ce livre

{* *}