Je suis loin d'être une aficionado de la poésie. Ne sachant pas par quel bout prendre ce recueil (ce poème ?), je l'ai feuilleté, je l'ai lu, je l'ai dit, et je me suis écoutée.
J'ai aimé ces mots. J'ai aimé leur sonorité, leur agencement et leur résonance. J'en gardais une impression de tristesse et de désabusement, à l'image de ce "il" qui parsème tout le poème. Il semble vagabonder page après page à la recherche de son enfance perdue, marchant sur sa mémoire dans le plus pur spleen de l'Homme.
J'emploie l'imparfait car sitôt arrêté de lire, ces sentiments se sont envolés. J'ai eu beaucoup de mal à terminer ce recueil. En ayant arrêté de lire je ne savais plus par où (re)commencer. Étaient-ce des morceaux de proses séparées ? Un tout relié ? Et qu'est-ce que c'étaient ces phrases italiques sur la page de gauche, qui se suivent mais sont à part ?
J'avoue, je ne sais pas lire la poésie, et cette fois m'a perturbée. Elle est particulière et m'a laissé suspicieuse, mais intriguée. Je suis légèrement déçue de cet échec. J'ai cru toucher quelque chose du bout du doigt...
Je le rouvrirai. Je prendrai du temps. Je mettrai le temps.
Commenter  J’apprécie         20
tu es assis et tu entends l'écroulement des jours
contre la mer qui te révèle les tristes histoires
du miroir où l'enfant à tué son image
des rues désertes passent au ras du cœur
salive dans le mouvement circulaire du corps sous
un autre corps qui ne connaît pas le don de se livrer
au temps voluptueux d'autres mains
soulève le col de ton manteau sors dans la rue
presse ton pas
laisse les heures te fustiger jusqu'au bout de la nuit
et ensevelir dans le sang la fraîcheur insoupçonnée
de ce qu'il te reste à chanter
la douleur arrive comme un stylet perfore
le schiste des artères où des étoiles troublent
le sens de cet homme qui tue en écrivant
celui qui écoute et celui qui parle
les mains pressentent la légèreté rougeoyante de la flamme
répètent des gestes semblables à des corolles de fleurs
des vols d’oiseau blessé dans le clapotis de l’aube
ou restent ainsi bleues
brûlées par l’âge séculaire de cette lumière
échouée comme un bateau aux confins du regard
tu lèves de nouveau ces mains lasses et sages
tu touches le vide de nombreux jours sans désir et
l’amertume humide des nuits et tant d’ignorance
tant d’or rêvé sur la peau tant de ténèbres
presque rien
Notes, Al Berto
Lu par Laurent Natrella