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4,39

sur 4725 notes
un coup de coeur, rien de moin
quel beau travail de recherche et de composition, je vous lève mon chapeau chère autrice pour ce bon roman autobiographique. je cous invite a lire ce roman qui vient tout juste de paraître en édition de poché,je vous souhaite bonne lecture à tous.
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Poursuivant mes bonnes résolutions de rattrapage de PAL, je me suis jeté sur La Carte postale d'Anne Berest, mis de côté à sa sortie pour une lecture sereine, hors du fracas des très nombreux échos de l'époque.

C'est un livre fort et marquant, à trois dimensions : celle de la saga familiale, épique et terrible ; celle de l'enquête sur cette mystérieuse carte postale aux quatre prénoms ; et enfin, celle des exterminations de la Shoah et du poids et de la responsabilité qu'elle a laissé aux survivants ou descendants. Trois dimensions malheureusement inégales.

La première m'a intéressé ; la deuxième beaucoup moins ; la troisième m'a profondément passionné.

Car depuis Esther en passant par Emma, Myriam et Lélia, c'est le poids de la transmission de 5 générations de Rabinovitch que reçoit Anne et qu'elle raconte. À la fois fardeau et richesse, mystères et découvertes, angoisses et espoirs, Anne décide de ne pas la fuir et de s'en emparer totalement, courageusement, se mettant ainsi au niveau de ses aïeules.

En décidant d'aller au bout de la découverte de cet héritage caché, Anne se confronte à elle-même, trouvant ci-et-là des explications à un passé, des comportements ou des réactions jusque-là inexpliqués. C'est intime, mais toujours pudique.

Et puis il y a en toile de fond, toutes ces réflexions sur sa religion, transmise par les femmes qui veillent sur les générations à venir. Et cet auto-procès qui revient avec obsession sur sa pratique distante : est-elle admissible face à un tel passé ?

S'appuyant sur les exemples d'Ephraïm ou de Vincente, dévoreurs de vie avant qu'elle ne les dévore, Anne Berest y répond de belle manière en convoquant son droit à la liberté, dans des passages particulièrement émouvants.
Ce livre fourmille de glaçantes mais bienvenues, détaillées et argumentées piqures de rappels sur ce que furent les heures sombres du génocide juif, et à ce titre il est rassurant de voir que c'est un prix lycéen qui le récompensa. Il dit bien la difficulté de certaines relations mère-fille, quand le passé empêche la totale complicité.

Et maintenant, j'aimerais lire le livre qu'écrira peut-être un jour, la fille d'Anne Berest
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Après avoir retracé, en binôme avec sa soeur Claire, la vie de leur grand-mère paternelle dans le splendide « Gabriële », Anne Berest est partie, cette fois-ci seule, à la recherche de la vérité concernant la famille maternelle de sa mère, les Rabinovitch, dont la majeure partie a disparu à Auschwitz. Un récit pour les connaître mieux, mais pas seulement. Avec « La carte postale », Anne Berest livre un roman poignant sur ce qui constitue son identité, notamment sa judaïté, ou encore la réparation qui est offerte aux vivants par la fin du silence entourant une famille depuis des décennies.

Tout a commencé il y a une vingtaine d'années environ quand Lélia, la mère d'Anne Berest, reçut une carte postale, pourtant adressée à sa mère Myriam, portant quatre prénoms seulement : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. Ces prénoms lui sont bien connus, puisque ce sont ceux de ses grands-parents maternels et de leurs enfants, sa tante et son oncle donc. Qui a envoyé cette carte ? Dans quel but ? Si cette carte postale n'attire pas plus que ça l'attention d'Anne à sa réception, elle devient presque une obsession quelques années plus tard, lorsque Lélia raconte à Anne, alors enceinte (ce moment symbolique où les lignées se perpétuent…), tout ce qu'elle sait de la famille de ses grands-parents, de leur vie aisée en Russie à leur exil, passant par la Lettonie et la Palestine, jusqu'à leur arrivée en France, où, par volonté de s'intégrer et de ne pas vouloir croire qu'un Etat ait la volonté de leur nuire, ils soient pris au piège de l'antisémitisme.

Dans ce roman en plusieurs parties, Anne Berest partage avec ses lecteurs l'histoire de ses aïeux, leur parcours incroyable à travers l'Europe et la Palestine, fait de départs à zéro incessants et la foi que la nouvelle destination sera la bonne, celle d'une installation définitive, d'une place dans la société. Les autres parties sont quant à elles dédiées à l'enquête obstinée qu'Anne fera, grâce aux recherches amorcées par sa mère Lélia, pour éclaircir certaines zones d'ombres de la vie de sa grand-mère Myriam, qui réchappa par miracle à la rafle (grâce notamment à Gabriële Buffet, liant ainsi d'une troublante manière un précédent ouvrage à celui-ci) dont Noémie et Jacques furent victimes, et trouver qui envoya la fameuse carte postale. le tout forme un ensemble passionnant, dont on a du mal à décrocher une fois la lecture entamée, bien que la première partie, dédiée aux Rabinovitch, ait été éprouvante pour moi : je voyais le piège de l'antisémitisme et de la traque des Juifs se refermer lentement sur ces derniers, à la suite de chaque mauvaise décision sur la destination choisie, de cette foi aveugle dans un travail acharné menant forcément à l'intégration… Puis j'ai été passionnée par l'enquête presque policière (on y croise même un vrai détective… celui de la fameuse agence Duluc Dtétective devant laquelle je suis passée plus d'une fois, et pour laquelle j'avais la même interrogation que l'autrice sur leur activité. Donc merci pour ces informations !) qu'a menée Anne Berest, mais également par les interrogations qui la traversent pendant toute cette quête : ces questions sur le fondement de son identité, plus traversée par une éducation post-soixantuitarde que par le judaïsme, pourtant plus présent que ce que l'autrice aurait pu croire (magnifiques développements sur ce qu'est un enfant de survivant de la Shoah, sur ce qu'est être juif, cette fierté comme ce fardeau), mais aussi sur les traces que laissent le passé sur soi, même lorsque l'on ne le connaît pas vraiment. En effet, son parcours sera marqué par de troublantes coïncidences avec la vie des Rabinovitch : Anne habitera dans la même rue que son grand-oncle Emmanuel, voudra absolument faire ses études au lycée Fénelon, ignorant que Myriam et Noémie y ont aussi fait leurs études, elle sera écrivain comme Noémie… S'agit-il donc vraiment de hasards, ou bien d'un passé tu – Myriam ne voulant rien partager de sa vie avec ses enfants et petits-enfants tellement les souvenirs étaient douloureux –, qui ressurgit à la manière de lapsus ?

Je suis ressortie émue de ce roman, à la fois par la puissance de ce témoignage mais aussi par ce que j'ai perçu d'Anne Berest, si digne, forte et fragile à la fois. Un bel ouvrage qui mérite largement les prix reçus. Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous le recommande.
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Ce livre m'a laissée remplie d'aventures, de dépaysement, de dangers mais aussi de chaleur familiale, et je l'ai dévoré comme un roman d'aventures, et aussi comme un roman policier. Un jour de 2003, la mère d'Anne Berest reçoit une carte postale avec simplement quatre noms : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. À la table familiale, on regarde, mais bizarrement un silence s'installe au lieu des discussions habituelles. Puis Lélia, la mère, met la carte dans un tiroir, et elle sera oubliée pendant quinze ans.
Parce que quinze ans plus tard,Clara, la fille de l'auteure, dit à sa grand-mêre "C'est vrai que tu es juive ? Maman est juive ? Moi aussi ? Parce qu'à mon école, on n'aime pas trop les Juifs.". Et là c'est le coup de tonnerre. pour Anne, l'auteur, et par ricochet pour Lélia, sa mère. Ici, à Paris, dans un quartier bien considéré, Anne ne s'était pas définie en tant que "Juive". Ses parents l'ont plutôt élevée en dehors de toute religion, mais avec un petit côté artiste/anar : le grand-père d'Anne est tout de même Vicente Picabia. Dans ce livre on va rencontrer tout un tas de gens : de la jeunesse qui veut s'affranchir de tout, des peintres, sculpteurs, écrivains, poètes... ce côté-là, Anne connait bien. Par contre, du côté de sa grand-mère maternelle, il y a des secrets.
Alors Anne va se rappeler de la carte postale de 2003, et va se mettre en tête de trouver qui l'a écrite et envoyée.

Aidée par tous les documents amassés au fil des recherches de sa propre mère, Lélia, pendant vingt-cinq ans pour retrouver sa famille, son histoire, Anne va nous emmener à la découverte de sa famille, pas côté Picabia, qu'elle connait, mais du côté Rabinovitch. Car Myriam, sa grand-mère, chez qui elle allait en vacances en Haute-Provence, était pour elle une provençale pur jus, les deux pieds dans la terre caillouteuse. Elle n'aurait jamais imaginé que son nom de jeune fille était Rabinovitch. Ni qu'elle était née en Russie. Et que les noms sur la carte postale étaient ceux du père, de la mère, de la soeur et du frère de Myriam. Tous les quatre morts dans les camps de concentration.

Avec les recherches, les documents, Anne Berest nous ramène cinq générations en arrière, en Russie en 1919. Ephraïm Rabinovitch est d'une bonne famille juive pratiquante, mais il s'en fiche un peu, de la religion. C'est un révolutionnaire. L'auteur a réussi le tour de force de nous plonger dans une vraie enquête, sous forme de roman, redonnant chair aux personnages, ses ancêtres. C'est vif, clair, doux, dur. Nos cinq sens sont pris dans l'histoire, à travers son arrière-grand-mère Emma, pianiste, à travers les repas de fêtes juives, puis à travers d'autres pays, d'autres cieux, plus ensoleillés ou plus durs, car il faut tout le temps fuir. Et se cacher. L'histoire de ses arrière grands parents, partis en Lettonie, puis dans les balkans, puis en Palestine, puis en France. Paris, Evreux, Marseille, la Provence. On vit cette vie fruste et terrorisée d'apatrides, avec les enfants qui arrivent, puis la guerre en 1939, l'Occupation. A Paris, on suit Myriam et Noémie qui font leur scolarité au lycée Fenelon.
Là, dans ma tête je fais un rapprochement avec les soeurs Groult, Flora et Benoite, qui racontent dans leur "journal à quatre mains" leur vie quotidienne avant et pendant la guerre. Tout en étant diamétralement opposées question milieu social : Benoite et Flora Groult sont d'une famille de créateurs huppés, de Poiré à Schiaparelli, en passant par Marie Laurencin...

Dans ce livre on vit d'aventures, de vies vécues de toute l'énergie possible, même à Drancy, même à Pithiviers. On court à la recherche de la vie de Myriam, Myriam qui a toujours gardé le secret de ce qui s'est passé pendant la guerre. La résistance, dans laquelle Myriam et Vicenzo étaient très actifs. On y croise de grands résistants. Les dates, les lieux, tout est ecact. L'auteure à réussi à nous faire aimer chaque personnage, à trembler pour eux, à courir jusqu'à la fin ...de l'enquête. Et se questionner sur le fait d'être juif actuellement, ce qui reste quelque fois non dit, qui est dénoncé, qui est menacé. À notre époque. L'antisémitisme toujours présent.

C'est aussi une histoire de transmission, et une histoire de femmes. de ce qu'on veut transmettre, et ce qu'on n'est pas arrivé à transmettre. de rentrer dans l'histoire de sa famille, de chacun, chacune, et de se reconnaitre en eux. Et d'en être fiers.
Lien : https://melieetleslivres.fr/..
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Le Renaudot.Prix des lycéens 2021 a récompensé La Carte postale d'Anne Berest. Je salue ce choix qui confirme la justesse des avis de nos jeunes lecteurs. Je ne suis d'ailleurs jamais déçue par les choix des lycéens ...
Anne Berest mène une double enquête à la fois familiale et personnelle. Une carte postale est arrivée le 6 janvier 2003 chez sa mère Leila. Une carte postale anonyme, quatre prénoms Ephraïm , Emma, Noémie et Jacques.. Les prénoms des grand-parents et de l'oncle et la tante de Leila...
Plusieurs années passent et Anne décide de découvrir qui leur a adressé cette carte postale.
Les archives familiales s'ouvrent .. le passé resurgit et Anne découvre la vie de ses aïeux. La Russie, la Pologne, la Palestine, la France, la guerre, les camps d'extermination,..la judaïcité.
Anne Berest avec tact et élégance, sans pathos ni misérabilisme, retrace leur parcours, et par là même celui de millions d'hommes et de femmes.
A lire .






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Waouh ! Qette fin sublime. En refermant ce livre, étonnant et immédiatement, je pense à celles et ceux qui ont l'habitude de commencer un livre par sa fin, surtout, surtout, ne le faites pas. Laissez-vous surprendre par cette dernière phrase : elle fait son effet, je vous l'assure. Un énorme souffle coupé ! Pour le synopsis : La mère de Anne reçoit une carte postale venue du passé, mentionnant leurs aïeux. Anne décide alors de mener l'enquête : qui a bien pu l'envoyer ? Elle va découvrir l'histoire de sa famille, juive, et les camps, et la Résistance, et des coïncidences. A. Berest dans un interview décrit son roman comme un "roman vrai", parce que tout y vrai. Même l'effet qu'il produit au lecteur qui referme ce livre, et qui n'est pas prêt de l'oublier.
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J'ai eu l'impression de lire deux romans juxtaposés.
Le premier est un voyage dans le temps et l'histoire de la persécution des Juifs, car en 1919, l'antisémitisme était d'Etat en Russie.
“Nachman était un jeune homme quand tout leur fut désormais interdit. Interdit d'aller à l'université, interdit de se déplacer d'une région à l'autre, interdit de donner des prénoms chrétiens aux enfants, interdit de faire du théâtre.”
Nous suivrons Emma et Ephraïm et deux de leurs enfants, Noémie et Jacques, en Russie, en Lettonie, en Palestine, à Paris, en Normandie jusqu'à Auschwitz.
Nous croiserons Breton, Picabia, André Gide, Jean Hans Arp, Irène Némirovsky.
La mère de la narratrice a reconstitué leurs vies à partir d'archives, de livres, de brouillons de sa mère Myriam.
Anne Berest parle de leurs choix, de la relative confiance en la situation alors que les signes forts sont pourtant clairs à postériori : la loi du 03 octobre 1940 “interdit aux Juifs les métiers de la fonction publique. Les enseignants, le personnel des armées, les agents de l'Etat, les employés des collectivités publiques - tous doivent quitter leurs fonctions. Elle leur interdit aussi de publier des articles de presse dans les journaux ou d'exercer les métiers qui concernent les spectacles : théâtre, cinéma, radio.”

Puis l'inimaginable déroule son engrenage et cette partie est éprouvante de précision ; au vél d'hiv, dans le camp de Pithiviers, dans les baraquements Adrian (tiens, il n'avait pas que conçu les casques salutaires pour les soldats de la première guerre !) C'est un itinéraire de vie ou plutôt de mort jusqu'au 07 novembre 1942.

Revenant à notre époque, la narratrice nous emmène à la recherche des expéditeurs de la carte anonyme.
C'est un peu comme un deuxième livre qui débute !
Anne Berest nous fait partager la culpabilité des Juifs qui ont survécu, le retour des déportés à l'hôtel “Le Lutetia” avec des péripéties surprenantes (voir citation).
Sa culture est marquée par le film de Claude Lanzmann “La Shoah” et la bande dessinée “Maus”.

Cette quête va ressasser des souvenirs pour retisser son passé, écrire l'histoire des siens, l'inscrire dans sa mémoire familiale.
Un livre fort captivant de bout en bout.

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Voici mon retour de lecture sur La carte postale d'Anne Berest.
"La carte postale est arrivée dans notre boîte aux lettres au milieu des traditionnelles cartes de voeux. Elle n'était pas signée, l'auteur avait voulu rester anonyme.
Il y avait l'opéra Garnier d'un côté, et de l'autre, les prénoms des grands-parents de ma mère, de sa tante et son oncle, morts à Auschwitz en 1942. Vingt ans plus tard, j'ai décidé de savoir qui nous avait envoyé cette carte postale, en explorant toutes les hypothèses qui s'ouvraient à moi."
La carte postale est un excellent ouvrage qui se lit comme un roman. Ce n'en n'est pas un toutefois il se découvre comme tel même si c'est un mélange de récit et de documentaire.
L'écriture est très vivante et les pages se tournent toutes seules.
Quand la famille d'Anne reçoit une étrange carte postale avec les noms des disparus dans les camps au dos, des questions se posent.. évidemment..
Des années plus tard, Anne veut savoir qui l'a envoyé, et pourquoi. C'est le début d'une longue enquête qui durera quelques années.
Nous savons dès que le début que les noms des Rabinovitch inscrits sur la carte postale ne sont pas revenus des camps. Pourtant, j'ai suivi leur parcours avec intérêt, en priant pour qu'ils s'en sortent.. même si au fond j'avais bien conscience que cela ne serait pas le cas.
C'est très émouvant de découvrir des personnages qui ont réellement existés et dont la mort a du être terrible.
Certains passages sont très durs, tout en étant nécessaires.
En plus de la découverte de la vie des Rabinovitch, il y a des passages plus informatifs sur la vie, l'évolution de la communauté juive. .
J'ai apprécié les réflexions de l'autrice qui est certes juive. Toutefois, n'étant pas croyante et n'ayant jamais fréquenté la synagogue, elle a du mal à se définir comme telle. D'ailleurs quand sa fille lui parle de certains problèmes à l'école, elle a du mal à réagir comme elle devrait. Ou.. comme son entourage s'attend à ce qu'elle réagisse !
J'ai été bluffée, et le mot est faible, par tout le travail de recherche fait par sa maman pour découvrir l'histoire de leur famille. C'est fou le temps passé la tête dans les archives pour reconstituer la vérité.
Et Bravo à Anne qui a mis tout en oeuvre pour trouver qui avait bien pu envoyer cette carte postale.
La carte postale est une lecture parfois difficile à digérer mais plus que nécessaire pour ne pas oublier.
Ma note : un énorme cinq étoiles.
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C'est un récit très captivant sur une famille et la découverte de certains secrets cachées.
Tout est basé sur la Seconde Guerre mondiale, la déportation et les monstruosités produites pendant ces événements.
J'ai appris beaucoup de choses sur la religion juive, les déportations, etc.
Mais j'ai eu l'impression de rentrer dans l'intimité d'une famille, de souiller leur histoire… Comme si je ne devais pas me trouver là, comme si je pénétrais dans un lieu caché et que je me permettais de fouiller des endroits préservés. (mais ce n'est que mon ressenti, je n'aime pas rentrer dans l'intimité des gens, ça me met mal à l'aise).

La fin m'a fait verser une larme…

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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- Grand-mère, est-ce que tu es juive ?

En 2019, quand Clara, sa petite-fille de 6 ans l'interroge, Lélia lui répond brièvement. Elle informe sa fille Anne qu'apparemment, à l'école de Clara « on n'aime pas trop les Juifs ». Pour Anne, née et élevée dans l'athéisme par des parents soixante-huitards proches du parti communiste, c'est la douche froide. D'autant qu'Anne vient d'entamer une liaison avec Georges, un médecin juif, qui l'a invitée à fêter Pessoah avec ses amis, alors qu'elle ne l'a jamais fait de sa vie.

Anne se remémore une carte postale reçue en janvier 2003 par Lélia. Une vue de l'Opéra Garnier avec au dos quatre prénoms : Ephraïm, Emma, Noémie, Jacques. Prénoms des grands-parents maternels de Lélia, ainsi que de sa tante et de son oncle, tous morts en déportation pendant la deuxième guerre mondiale. Seule Myriam, la mère de Lélia avait échappé aux rafles des gendarmes français. de ses parents et ses activités pendant la guerre, Myriam ne parlait jamais.

C'est un double travail de détective auquel vont se livrer Lélia et Anne. D'une part, Lélia se charge de retrouver le destin des grands-parents Rabinovitch, venus de Russie et de Pologne en passant par la Lettonie et la Palestine pour Paris et la Normandie. D'autre part, Anne essaie de retrouver l'expéditeur de la carte postale anonyme.

Anne Berest met des noms, des visages et une histoire qui est celle de l'Europe au vingtième siècle, entre mémoire et volonté d'oublier les zones d'ombres d'un passé qui ne fut pas glorieux pour tous, loin s'en faut. Et qu'en est-il du vingt-et-unième siècle ? Les migrants d'aujourd'hui sont-ils mieux lotis que les Juifs de l'entre-deux guerres ? Serons-nous condamnés à revivre le passé ?

Ce livre a obtenu le Prix Renaudot des lycéens en 2021. Il était présent dans la sélection de presque tous les prix littéraires, mais le nombre de pages a dû décourager nombre de jurés.

Challenge Pavés 2022 – item 1 : le nom de l'auteur.e de ce roman commence par les lettres A, B, C ou d'(mais pourrait convenir pour l'item 20 – le personnage principal est une femme, l'item 29 – roman primé en France ou à l'étranger)
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