La partition de Flintham m'avait éblouie et m'avait laissée une empreinte mémorable d'une expérience visuelle unique.
Je découvre
Ada et le charme opère à nouveau.
Les mots sont rares, ils laissent place aux images qui elles, en disent beaucoup!
Certains plans larges en pleine page auraient leur place dans une galerie d'art tant la beauté graphique est exceptionnelle. Chaque pigment utilisé dégage une force intrinsèque gorgée de romantisme.
Aquarelles, collages et montage numérique s'entremêlent harmonieusement apportant un effet original de relief, où les personnages semblent « sortir du décor ».
Le mot-clé qui vient à l'esprit pour décrire cet album est: contemplation.
Barbara Baldi transforme des paysages inhospitaliers en véritables chef-d'oeuvre de beauté, car elle sait appréhender le détail qui produit la fulgurante, qui attire l'oeil, qui fait naître l'émotion.
On se met involontairement en apnée en parcourant cet univers sublime, le regard n'est pas interrompu par les « bulles de dialogue » on lévite en admiration, alpagués comme des insectes par cette lumière qui ressort de la noirceur.
La bédéiste/coloriste rend également une sorte d'hommage aux grands noms de la peinture avec des références à peine voilées créant une véritable incursion dans un autre temps.
La condition de la femme est abordée de manière franche et engagée, l'auteure italienne donne une voix à
Ada et lui prête ses couleurs pour l'aider à s'affranchir.
Dans une ambiance rude et violente, une ode à la violence est préparée silencieuse, faisant du lecteur un complice consentant.
Bellissima!!