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EAN : 9782021468052
160 pages
Seuil (14/01/2021)
3.85/5   218 notes
Résumé :
Notre héros, Édouard Baer lui-même ou peut-être son double, est paniqué : il vient de s’échapper de la scène du théâtre où il devait jouer André Malraux. Mais comment jouer un héros d’une telle étoffe ? Comment oser ? Question vertigineuse qui plonge notre homme dans de douces élucubrations, mélancoliques et absurdes sur le métier de vivre.


Le voilà donc devant un public qui est venu pour tout autre chose. Commence alors un formidable monologu... >Voir plus
Que lire après Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâceVoir plus
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"Edouard Baer n'est pas Proust, ça se saurait".
Et ça ne s'est pas su !
Mais Edouard Baer est un jeune homme de bonne famille, de bonne famille puisque son père, qui avait lu et avait une haute idée du mot "écrire", ne s'est jamais autorisé à écrire.
Là, réside sûrement le véritable amour des livres.
Le jeune Edouard, donc, issu d'une famille où peut-être l'on n'écrit pas de pères en fils, avait décidé, lui, de parler.
Il parlait à la radio, à la télévision.
Il parlait au théâtre et au cinéma.
Comme soudain frappé par la grâce, il s'amusait avec les mots sans les écrire.
Et il parlait comme on écrit.
Enfin jusque-là !
Car, il a décidé d'écrire ... enfin d'écrire ...
De jeter plutôt sur le papier quelques 140 pages d'élucubrations magnifiquement illustrées par un dénommé Stéphane Manel dont la famille peut-être ne dessinait pas non plus de pères en fils.
Donc "les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce" est un petit livre écrit, non pas par Proust, mais par Edouard Baer.
Il est paru aux éditions du Seuil en février 2021.
Il est la retranscription d'un spectacle donné au théâtre Antoine, à Paris, le 18 avril 2019.
Cet agréable moment de lecture est un pur moment de fantaisie et d'intelligence.
Edouard Baer y est aussi élégant dans la tournure que dans le mot.
De plus, le propos est d'une haute tenue intellectuelle.
C'est de coutume au zinc du dernier bar avant la fin du monde.
Car il a été poli par les manches de Brassens, d'Antoine Pol, d'Albert Camus, de Boris Vian, de Jean Rochefort, de Jeanne Moreau et de quelques autres dont la voix voyage dans les conduits d'aération du théâtre Antoine.
Et finalement, n'est-ce là qu'élucubrations ?
Car entre deux fantaisies, on y trouve pêle-mêle amour des livres, tendre philosophie de comptoir littéraire, pirouettes de comédien, faux téléphone et vrais appels, petits textes lus en aparté, sourires et amitiés.
Dorénavant, Edouard Baer a décidé de parler aussi dans les livres
Et, Dieu me savonne, que la vie serait belle si elle n'était qu'élucubrations touchées par la grâce ...


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Édouard Baer se met seul en scène, il nous livre par écrit le texte de son spectacle.

Fantasque, poète en prose, attendrissant Edouard Baer, j'ai apprécié de le lire avec sa voix qui me soufflait le texte, mais j'en arrive ainsi à la conclusion que j'aurais préféré le voir sur scène, vivant, gesticulant, déclamant, le petit sourire en coin ou les yeux tristes.
Cela m'a manqué dans le récit qui, en outre, n'a pas vraiment de fil conducteur; oui, ce sont bien des élucubrations, charmantes mais désordonnées.
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« On ne peut pas jouer Malraux à 20 h 30 après avoir poussé un caddie dans l'après-midi à la supérette du coin ».


Drôle, tendre, intelligent, Edouard Baer fuit son spectacle au titre un brin prétentieux (tout en rappelant avoir déjà incarné Jésus au théâtre…) et se retrouve sur la scène d'un autre spectacle, pas moins ambitieux (« le dernier bar avant la fin du monde »).


Edouard Baer chute avec Malraux, tangue avec Bukowski (« Il avait constaté un phénomène étrange… autant le chemin pour aller de sa piaule vers le bar était rectiligne… autant au retour ils ont foutu des détours… des bifurcations… »), s'émerveille devant la tenue de Romain Gary à l'enterrement du Général de Gaulle, nous lit la dernière page de « La nuit sera calme ». Romain Gary y répond aux questions d'un ami journaliste
« F.B : Tu as été heureux ?
R.G : Non… Si… Je ne sais pas. Entre les gouttes »


Cette retranscription de son spectacle est magique, du début à la fin, pas seulement « entre les gouttes » : on y est, on l'entend, et avec lui Brassens (Les Passantes), Jean Rochefort (Courage fuyons), Jean-Louis Trintignant, Pierre Brasseur lisant Boris Vian :
« Je voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montagne
La montagne à la mer
La fin de la douleur
Les journaux en couleur
Tous les enfants contents »


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2019 a été l'année du retour d'Édouard Baer quasiment seul sur scène. Il avait donné deux séries de représentations de son dernier spectacle Les élucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce", au théâtre Antoine.

Après une première salve de représentations en début d'année, Edouard Baer aurait du être à l'affiche du théâtre à l'été 2020.

Mais l'épidémie de coronavirus en a décidé autrement.

A défaut de pouvoir jouer ce spectacle, il a décidé de le publier aux Editions du Seuil le texte intégral avec une jolie préface de l'auteur visiblement tout ému de voir un de ses textes couchés sur du papier, lui qui a toujours eu tendance à sacraliser le livre.

Avec "Les Elucubrations d'un homme soudain frappé par la grâce", Edouard Baer, ce doux rêveur, livre une pièce avec une forme et une construction pour le moins originale, qui évoque une mise en abîme.

Une pièce qui lui permet de donner libre cours à sa folie, son autodérision et sa fantaisie habituelle.

On aime ce texte car on retrouve le Edouard Baer qu'on aime, sa folie, sa verve, son érudition, sa joie, sa légèreté. Tout est là, avec des textes magnifiques, des discours historiques, de l'émotion.

Malraux, Boris Vian, Romain Gary ou encore Jean Rochefort sont convoqués pour des réflexions plus succulentes les unes que les autres ! Un grand moment de lecture.

Drôlissime et cocasse, Edouard Baer a le don de nous transporter dans un univers tantôt poétique, tantôt absurde, et très souvent drôle .

On a hate de le voir prochainement habité sur scène par l'auteur qui devrait profiter de la fermeture des théâtres pour le paufiner comme il se doit !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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On ne peut pas jouer Malraux à 20 h 30 après avoir poussé un caddie dans l'après-midi à la supérette du coin. Aussi, lorsque notre Édouard se retrouve sur scène, c'est courage fuyons, le voilà qui file sur la scène voisine, seul face à un public venu voir autre chose. le monologue qui va suivre sera juste entrecoupé par les répliques du régisseur, quelques appels téléphoniques puisqu'on le cherche sur la scène d'à côté, et l'implication du public qui scande « non » à la manière des enfants devant un spectacle de Guignol lorsque le régisseur d'à côté déboule sur scène pour savoir si quelqu'un a vu le fuyard.

Le monologue permet à notre Édouard dans ses divagations littéraires et un peu à la manière d'Otis, le personnage qu'il joue dans Astérix et Cléopâtre, de rendre hommage aux auteurs qui ont compté pour lui, les rencontres qui ont forgé sa destinée : Malraux, Bukovski, Camus, Vian, Brassens ou Gary. Un peu comme Luchini le fait avec La Fontaine ou Céline.

Un texte court, dense, jouissif, décalé, très fantaisiste qui correspond bien à l'image que l'on se fait d'Édouard Baer.
Un regret de n'avoir pas vu cette pièce sur scène.

Challenge Multi-Défis 2023.
Challenge Riquiqui 2023.
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Quand on est enfant on le sait, on sait bien qu’on ne mène pas notre vie. On ne décide pas, on mène la vie choisie par nos parents, alors quand ça grince un peu, qu’on n’est pas trop d’accord... on tient quand même, on se dit « Un jour, je vais avoir 18 ans et là je peux te dire... je vais commencer ma vie ! ».

Et puis on a 18 ans, c’est un peu austère, on est étudiant, on n’a pas beaucoup de sous mais on tient parce qu’on se dit que grâce à ces sacrifices on va avoir un bon métier et là on va commencer notre vie...

Et puis on a un métier, parfois c’est un peu monotone mais on tient parce qu’on a les week-ends, les vacances et on se dit « Un jour je serai toujours en vacances, je serai à la retraite et là je vais commencer ma vie... »

Et puis on est à la retraite, on se fait un petit peu chier, mais on se dit « C’est pas grave parce que j’ai repéré une jolie petite place de cimetière et là... »
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Et puis c'est si beau, un livre.
Un livre qu'on tient dans la main.
Qu'on ouvre et qu'on ferme, qu'on corne ou qu'on rature, qu'on range, qu'on salit, qu'on lit parfois, qu'on prête, qu'on égare - "Où est passé mon livre ?" ...
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Il y a des gens qui ont toujours cette sensation que ça n'a pas encore commencé, qu'ils sont en préparation. Leur vie est à venir... " là je finis mes études, c'est dur, ça ne me passionne pas, mais bientôt je vivrai ma vie, j'aurai un bon métier... Là j'ai un métier qui ne me plaît pas vraiment, mais bientôt ça sera fini, je serai à la retraite, ce sera bien. Là je suis à la retraite, je me fais chier, je ne travaille plus, mais j'ai repéré un cimetière qui a l'air génial..." Quand est-ce qu'on peut dire "je suis dans ma vie" ?
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J'y retourne. Là je suis prêt. J'y retourne parce que c'est trop tard... Parce que ça ne sert plus à rien, parce que plus personne ne m'attend. J'y retourne sans espoir de bravo ou peur de crachats, de haie d'honneur ou de garde à vue. J'y retourne parce qu'il faut bien faire quelque chose entre sa naissance et sa mort, sinon c'est long la vie. J'y retourne comme un petit clin d'œil à moi-même, comme un défi perdu d'avance, le plaisir du geste inutile. J'y retourne...
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Les mots, ils ne sont pas toujours menteurs ou manipulateurs... il y a des mots qui nous tiennent à bout de bras, qui nous font voir la vie en beau...
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Retour sur les meilleurs moments de l'émission avec des passionnés de cinéma : Edouard Baer, Pio Marmai et Jonathan Cohen devenus Dali pour Quentin Dupieux, Yvan Attal et Roschdy Zem, acteurs et réalisateurs, Didier Bourdon dont chacune des comédies est un succès et les stars de Hollywood : Natalie Portman et Jodie Foster.
Mais aussi, Muriel Robin qui revient dans l'émission sur sa rencontre avec Anne le Nen, sa femme, le chanteur Raphael qui évoque son histoire d'amour avec Mélanie Thierry, Caroline Vigneaux sur Brad Pitt et Alain Juppée de l'importance du soutien de son épouse dans son engagement politique.
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