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Critiques de Virginie Despentes (2606)
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Vernon Subutex, tome 1

Trois ans bientôt que le premier volume de Vernon Subutex a été publié. Virginie Despentes réapparaissait dans les médias et tout le monde parlait d’elle en termes élogieux. Méfiance, me disais-je, gargarisée au fil de mes déceptions téléramesques.





Trois ans plus tard, ou presque, je me décide enfin à lire le bouquin. Euphorie. Imaginez le plaisir de lire un grand roman classique qui ne daterait pas cette fois du siècle dernier, qui ne parlerait pas de la vie de nos darons voire plus loin encore mais qui parlerait de nous, de notre génération, de notre époque, des conséquences de notre dépolitisation, de l’hégémonie du Capital, des modifications des relations humaines imposées par les nouveaux modes de communication, de la drogue, de l’amour, de la famille ou de ce qu’il en reste, de la facilité avec laquelle on peut devenir clochard du jour au lendemain, juste parce qu’on n’a pas compris que les règles du jeu avaient changé. Houellebecq avait déjà fait ça, oui, mais Despentes c’est un peu différent. On sent bien la même fatigue, le même dégoût causés par la perte des repères imposées par une société qui évolue plus vite que les générations, des millions de gens moyens laissés sur le tapis et qui se détruisent pour essayer de comprendre et de s’adapter au monde dans lequel ils vivent, mais là où Houellebecq s’enfermait souvent avec un personnage évoluant en milieu clos ou restreint, Despentes construit une saga de personnages interconnectés, se reliant les uns aux autres par le bouche à oreille réel ou virtuel.





Vernon Subutex est un cinquantenaire qui a laissé peu à peu sa vie se désagréger. Il y a eu un peu de succès tant qu’il tenait sa boutique de disques, pas besoin de trop se casser le cul pour gagner sa vie et faire bonne impression, et puis les nouvelles technologies ont supplanté ses marchandises et il a dû fermer la boutique. Il s’est enfermé chez lui, a profité un peu, a perdu contact avec le reste du monde et puis un jour c’est banqueroute, RMIste longue durée, plus de revenus, plus d’amis proches, pas de famille, expulsion du logement. Vernon ment, fait croire à un passage provisoire à Paris après un long voyage au Canada, reprend contact avec ses anciens amis pour loger quelques nuits chez untel ou unetelle. Un panorama de personnages se dessine devant nous. Des vieux, des jeunes, des célibataires, des mariés, des trans, des lesbiennes, ceux qui réussissent, ceux qui ont tout perdu, ceux qui sont heureux, ceux qui voudraient en finir, ceux qui s’en foutent, ceux qui se shootent. Pas besoin de faire d’efforts pour se souvenir de cette galerie impressionnante de personnages. Ils sont tous plus marquants les uns que les autres. Leurs histoires entrent en résonnance avec ce que chacun d’entre nous peut vivre aujourd’hui. Virginie Despentes arrive à se mettre dans la peau de chacun d’entre eux, aussi différents soient-ils, racontant leurs histoires avec une intelligence émotionnelle toute en nuances. Pas un mot plus haut qu’un autre, pas de théories sur la Lune, on ne tortille pas du cul pour appeler un chat un chat. C’est bien simple : d’habitude, je referme un roman et je n’y pense plus trop. Impossible pour ce Vernon : les personnages continuent à me faire gamberger alors que j’ai refermé ce livre depuis deux jours et je continue encore à découvrir de nouveaux liens entre eux et à comprendre de nouvelles facettes de leur histoire. Passionnant.

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Cher connard

Rentrée littéraire 2022 #2

Influencée (je dois l'avouer) par les uns et les autres, alors pourquoi pas...

Ce roman est écrit sous forme d'échanges épistolaires entre un écrivain pernicieux et une actrice féministe qui fait suite au mouvement Me Too... tout est "presque" dit et ça reflète la société d'aujourd'hui... sauf qu'ici l'auteure a initié une improbable amitié entre les protagonistes.

A vous désormais de vous faire votre propre opinion.





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Cher connard

Quel ennui ! Des lieux communs en veux-tu en voilà, on a bien compris les messages (trop nombreux et redondants), j'ai eu l'impression désagréable d'être dans un manège sans possibilité d'en sortir. Comme une prise d'otage.

Despentes est une auteure à la mode, c'est de bon ton de la lire et de s'extasier sur ce roman coup de poing. L'éditeur doit se frotter les mains.

Alors nous avons les vilains réseaux sociaux (dont on se sert tout de même), le féminisme à outrance, limite caricatural, le #meetoo cher à l'auteur, effectivement, je suis d'accord avec les Babélios qui disent que ce sont des brèves (hélas non, pas brèves...) de comptoir.

J'ai eu la sensation d'un livre didactique, ennuyeux, sans véritablement de profondeur.

Parfois, ils disent n'importe quoi, ça va trop vite, comme un fourre-tout. On a envie de leur balancer : reprends ton souffle...

J'ai failli l'abandonner et puis non, j'ai voulu le terminer pour être affreusement sûre qu'il ne me plait pas, ni le fond ni la forme.

Par contre, j'ai beaucoup aimé la haine de Céline chevillée au corps.

Cf ma critique de Guerre éventuellement.

Ne dépensez pas 22€ pour ce livre qui, au final, n'apporte rien, à part de l'ennui.

Il y a tellement de beaux livres dans cette rentrée littéraire que ce serait dommage de ne pas en profiter.



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Teen Spirit

Ah ! Virginie Despentes qui s'attaque à la parentalité, j'étais curieuse de voir ça !

Mais elle est maligne la Virginie , parce qu'elle l'aborde à sa façon, sur son terrain, de telle sorte qu'on ne puisse qu'applaudir à la fin, parce que comme toujours , sa critique de la société (féroce) sonne tellement juste…

Comme d'habitude chez elle, il y a des dingues et des paumés… son personnage de Bruno, trentenaire égoïste, glandeur est à la hauteur des précédents romans.

Le Bruno est officiellement traducteur ET sur le point de devenir écrivain , si seulement il voulait bien se donner la peine d'écrire la première ligne… Mais quand on gratte un peu, il n'en fiche pas une , se fait entretenir depuis deux ans par sa copine, n'est pas sorti de chez elle depuis autant de temps et passe sa journée devant la télé à fumer des joints.

Quand un beau jour, son ex de lycée , lui téléphone : elle a un truc important à lui dire.

Et quel truc…

Bruno se découvre une fille de treize ans, en pleine crise adolescente, et la mère aimerait bien un peu d'aide…

On la voit venir l'évolution… Bruno va devenir un gros chamallow avec sa fifille, retrousser ses manches et grandir un peu…

C'est certainement le roman le plus "mignon " de Virginie Despentes. La mue de cet "adulescent" est intéressante à observer même si quelques passages un peu caricaturaux m'ont moins plu . le "choc" des cultures et de la position sociale via l'argent est colossal entre les deux parents.

La fin qui fait écho au 11 septembre 2001 est étonnante et fait écho à la fin de Vernon Subutex . D'ailleurs, tout y fait écho ! Virginie Despentes à longueur de bouquin, délivre ses obsessions, ses inquiétudes, ses tripes et son vécu ; de sorte que chaque roman n'est ni tout à fait le même , ni tout à fait un autre. On rentre dans son oeuvre comme on rentrerait dans sa tête, on aime ou on aime pas . Il se trouve que je trouve cette personne (au delà de l'écrivain), très attachante, très "vraie".
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Vernon Subutex, tome 1

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre, d'autant plus que les avis sont assez partagés ! ET franchement j'ai beaucoup aimé, surtout la façon d'écrire de l'auteure (que je découvre enfin) et ses personnages haut en couleur ! Aucun sujet tabou, c'est franc, direct ,cynique, parfois drôle et on se retrouve forcement à un moment ou un autre dans la description des multiples personnages et de leurs actions. Les sujets abordés sont nombreux : alcool, parentalité,pornographie,drogue,les conditions de vie des SDF,le milieu du cinéma, la conversion à l'islam, bref tout y passe et du coup on ne s'ennuie pas . Après je comprends qu'on ne puisse pas adhérer, y a un petit côté trash mais c'est c'est ce qui change aussi de ce que je peux lire. J'ai vraiment envie de connaitre la suite des aventures de Vernon parce que j'ai encore du mal à me faire une opinion sur lui .
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Vernon Subutex, tome 1

Vernon Subutex, pourquoi ?

La couverture.

Les potesses et les potes de Babelio qui en disent du bien.

L'auteure découverte au détour d'une interview de Yann Barthès.



Sexe, drogue et rock and roll.

Vernon Subutex erre de plumards en plumards. De nanas à l'âme hospitalière en potes nostalgiques, rencontre tous les morphotypes humains le long de son chemin qui s'enfonce … qui s'enfonce.

- Quelqu'un connaît Xavier ? Paraît qu'un de ces potes à des rushes d'Alex Bleach. Et la hyène tu peux chercher steup ?



Rod Stewart, ligne de coke, baise, alcool, squat, embrouille, sexe, groupe, grosse queue, enculé de gauche, porno, musique, baise, indifférence, rue, fellation, petit facho, cuillère d'héro, ancienne copine, ACDC, bobo, partouze, connard en short, scénario, petit bourge, LSD, baise, trans, rapine, pourri de droite, sodomie, bolloss, chien, baise, star, bâtard, orgasme, clodo, Voodoo Chile ...



Chattes poilues, rasées, gorgées d'humidité prêtes à sextasier.

Gros boas dressés comme la tour Eiffel jusqu'à défoncer le ciel.

Soleil noir et lourd qui épaissit le jour, fonce sur ma planète.

Visages inconnus à jamais confondus se brouillent dans ma tête.

Musiques rythmées, alourdit, me secouent me maintient en éveil

Rock, jazz, hard, funk, électro, beat infernal à jamais rassasié.



Phrases courtes, mots directs, langage franc, sans fioriture, vie à l'état brut, citations percutantes comme un coup sec à l'estomac.

Tout doucement je glisse dans la jungle de la vie ordinaire, noyé par l'émotions du jargon, respire encore un peu d'oxygène en surface pour retarder l'inexorable échéance. La bête est cruelle, insatisfaite, broyeuse ...

N'appartiens jamais à personne ...



Merci à Nanard, un peu à Arno aussi, croisés dans un recoin de mon cervelet.

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Vernon Subutex, tome 1

Longtemps, j'ai cru que Vernon Subutex était le nom d'un médoc ou d'une marque de capote anglaise particulièrement solide…



Renseignement pris, le Subutex c'est bien un médoc, même qu'il sert de substitutif à l'héro dans les cures de désintox'. Quant à Vernon Subutex, ce n'est pas un condom ultra résistant, c'est un disquaire sans vinyle et sans condominion, un sdf aux yeux…Révolver , tombé hors du monde à force de dèche et de loose ….mais super wanted par tout ce qui frétille et s'allume dans le monde très fermé du show bizz.



Vernon Subutex c'est surtout un p…de beau personnage !



Longtemps j'ai cru que Virginie Despentes c'était pas la mienne, de pente. le hardcore en book, je suis très peu friande, j'ai toujours préféré les originaux aux imitations dans ce domaine-là……



Nouvelle erreur : Virginie, elle a de la plume, du nerf, du feeling, du groove . C'est même un p… d'écrivain !



Longtemps j'ai cru que Vernon et Virginie c'était de l'entre-soi parisien, jargonnard et branchouille, pour bobo trans, hardeuse mélanchoniste ou rockeuse de bains-douches.



Troisième erreur : ce roman choral est parisien mais pas parisianiste, et son introspection de personnages archi différents est loin d'être un jeu facile et superficiel de caricatures télécommandées : le trans, le trav, la goudou, la vioque, l'islamiste, etc..



C'est simple : Despentes vous ferait (presque) aimer un pauvre faf qui bosse à H&M, vous fait pleurer sur un connard de scénariste qui a perdu sa chienne, vous fait partager les scrupules de conscience d'un salopard qui cogne sa femme comme on descend une cannette de Coca, vous fend le coeur, vous fend la gueule, va au plus profond des êtres, jusqu'à vous perdre…



Mais sans perdre le fil de son récit : il s'agit de retrouver Vernon, parti à la dérive de pote en pote puis de jardin public en maison abandonnée, mais qui détient des cassettes qui sont une mine d'or : la confession d'une star de la chanson, Alex Bleach, un black magnifique qui n'aimait pas son succès et est mort d'overdose et de déprime. De l'or en barre, sûrement, ces cassettes. Et puisque c'est Vernon qui les a…Looking for Vernon ! .



Car c'était ma quatrième erreur : je déteste généralement les romans choraux qui sont une façon facile de noyer le poisson, le sujet, le style, la trame , et où le lecteur, épuisé, a envie de dresser un lexique- inventaire pour ne pas perdre son latin , alors qu' il est déjà totalement perdu dans l'intrigue !





Vernon Subutex c'est un p....de beau roman choral!



Meae culpae, meae culpae, que de coulpes ! je la bats donc, ma coulpe, faites venir tout le matos SM, j'y consens : j'avais faux sur toute la ligne !



Depuis trois jours, c'est à moi qu'il faut distribuer du subutex : complètement addict à Vernon et à Virginie ! Je sens que la trilogie ne va pas faire long feu…est-ce qu'il y a une vie après Subutex ?



Vernon, suspends ton vol !

Vernon, ô Subutex, le troupeau des bancs bêle ce matin..



Je m'égare…Les effets de l'accoutumance, déjà ?





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Vernon Subutex, tome 1

Je referme ce livre à la 70ème page.

Je n'accroche pas, je ne vois pas où veut en venir l'auteur.

Ce n'est pas que je n'aime pas, mais je ne rentre pas dans ce roman.

Ma PAL est tellement haute que je ne souhaite pas insister sur les livres pour lesquels je ne vibre pas un minimum.

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Vernon Subutex, tome 1

Je me souviens quand je séchais les cours de judo pour aller écouter pendant des heures les sex pistols, les ramones, joy division ,les plasmatics et tant d'autres! En fait je dois bien avouer que j'étais encore plus attirer par les nibards de la disquaire. Enfin, bref, tout çà, c'est du passé, fini, comme Vernon.



La plupart d'entre nous ont tourné la page, ont essayé de construire autre chose, ont même trouvé d'autres sources de bonheur, mais pas Vernon.

Tu nous dis, Virginie, que certains ont fait des compromis pourris pour s'en sortir



Mais tu nous montres aussi un autre personnage qui passe sa vie à lutter contre lui même:

essayer d'être fidèle mais...

essayer d'être honnète mais....

aider ses potes mais....



Il est là ton grand message, Virginie, essayer de rester fidèle à soi même: si ça marche, tant mieux, si ça foire, comme Vernon, tant pis.

On ne se vend pas à la gloire, au fric, à la corruption, aux conventions. Au pire, on offre sa misère, comme Vernon

C'est vrai que Vernon ne se bat pas, il se laisse baloter, dériver jusqu'aux bancs publics. Mais si l'autre solution est, comme Kiko, de réussir en écrasant les autres, en achetant leur dignité à coups de champagne, de rails de coke puis de les jeter comme un kleenex quand ils ont perdu leur éclat, quel chemin prendre?



Tu n'essayes pas de précher un voie moyenne, tu ne donnes pas de leçon, tu vois tous les vices de notre société et pourtant tu continues à croire en l 'Homme. Bravo, Virginie, tu es vraiment une des meilleures écrivaines françaises contemporaines.



Mais ce n'est que mon humble avis!

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Cher connard

Virginie Despentes est la mater-ego de Michel Houellebecq. Tous deux savent cristalliser l’air du temps sur une punchline. Ils ont les mêmes obsessions : les addictions, le sexe, l’ennui, le spleen des femmes matures, la nécessité de payer ses factures, à quoi bon des enfants, et cette fâcheuse tendance à jouer les arbitres – ici de la coolitude et de la punk attitude. Il y a une différence notoire entre les deux, cependant. Despentes est de gauche : elle a un minimum d’empathie et elle n’a pas renoncé à dénoncer. Dénoncer quoi ?

- La domination des hommes depuis la nuit des temps alors que sans le vagin, Messieurs, vous n’existeriez pas (pages 30, 72, 130, 189, 197).

- Les excès et les hypocrisies du mouvement MeeToo : venant d’elle, le propos est crédible (pages 45, 92, 257).

- Les jugements hâtifs portés sur la génération Z qui préfère s’isoler dans « son » propre monde (TikTok, jeux). On ne va pas la blâmer, il suffit de regarder les infos (pages 67, 171).

Sous la forme d’un échange épistolaire (parfois d’un journal intime - le confinement), ce livre recense les colères de l’auteure qui regarde dans le rétroviseur, avec l’indulgence que l’âge lui confère (elle finit par l’écouter, ce connard). C’est aussi une longue introspection de toxico : pas trop ma came.

Ce n’est pas ma littérature de prédilection. Quand Jérôme Ferrari a envie de traiter des sujets de société, il n’écrit pas un « roman » mais des tribunes dans un journal. Ne pas confondre.

Lire le dernier Despentes, c’est assister à un dîner de noël en famille dynamité par la tante féministe, celle qui dit des choses géniales en gueulant. J’en suis sortie éclairée, divertie mais un peu saoulée.

Deux choses : 1. À mon avis, Rebecca Latté = Béatrice Dalle (citée p158) + dégaine d’Isabelle Huppert 2. Je n’ai pas arrêté de penser au « Fight Club » de Fincher.

Bilan : 🌹

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Les jolies choses

Je me rappelle avoir vu le film "Les jolies choses" il y a de cela plusieurs années avec ma petite sœur au cinéma. A l'époque, j'avais trouvé le film assez glauque, dérangeant mais avec une bande son absolument extraordinaire, à tel point que j'avais acheté le CD. Je m'étais tout de suite identifiée à la jumelle, non pas celle qui est canon et qui fait craquer tous les mecs mais à celle qui est mal dans sa peau, gothique, qui fait tout pour cacher son corps et qui écrit des textes assez noirs mais pourtant si vrais. Ce n'est que récemment que j'ai découvert que ce film était en réalité l'adaptation d'un roman de Virginie Despentes et lorsque j'ai vu qu'il était disponible à la médiathèque de ma ville, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion pour lire et non pas seulement regarder un film. L'ambiance de ce livre est encore plus glauque que ce que je m'étais imaginée et de lire les descriptions de l'auteure plutôt que de voir des simples images les rend encore plus réelles à mes yeux, autant étrange que cela puisse paraître.



L'histoire est celle de deux sœurs jumelles, Claudine et Pauline qui, bien que se ressemblant énormément (comme tous les vrais jumeaux ou jumelles) sur le plan physique, n'ont cependant rien en commun. Pendant que a première, profite de sa beauté et rêve de crever les écrans et de se faire un nom à Paris et la seconde, néglige son apparence, n'est éprise que d'un seule homme, Sébastien, et ne pense qu'au jour où il sortira de prison en espérant avoir assez d'économies pour se barrer loin d'ici, de "toute cette merde" avec lui. Cependant, si l'une peut prendre la place de l'autre, pourquoi pas l'inverse et ce, jusqu'à s'aventurer dans un jeu qui pourrait très bien s'avérer être plus que dangereux...

Ambiance loufoque, avec l'esprit d'écriture qui est propre à l'auteure, plongé dans la misère et dans tout ce que peut faire une femme désespérée pour gagner de l'argent. A découvrir mais attention, âmes sensibles, s'abstenir !
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Teen Spirit

Bruno, la trentaine, est un ancien rocker et un futur grand écrivain - si, si, suffit de se lancer. En attendant, il est claustrophobe, agoraphobe, hypocondriaque. C'est un glandeur, un "branleur éternel" (sic), un parasite, une feignasse, "une larve absolue" (re-sic), un petit être fragile qui passe ses journées vautré devant la TV, de mauvaise foi, immature - étiquetez-le comme vous voulez selon votre degré d'indulgence à l'égard de ce genre d'éternel ado irresponsable. Pas méchant, mais sacrément boulet... Jusqu'à ce qu'une de ses ex- de lycée lui annonce qu'il est papa d'une fille de treize ans et que la gamine veut faire sa connaissance. Rencontre de deux mondes : celui d'une ado en pleine 'mutation', élevée par une mère rigide et friquée et celui d'un père tout neuf « qui vit comme un clodo ». Coup de pied aux fesses pour Bruno qui arrête enfin de tourner autour de son petit nombril, se prend d'affection pour cette enfant surgie de (presque) nulle part, revit sa propre adolescence à travers elle et prend conscience des dangers du monde pour les jeunes et de l'immensité du boulot pour la protéger sans lui couper les ailes.



Le début de ma lecture a été parasité par mes souvenirs du film 'Tel père, telle fille' (Olivier de Plas, 2007), adapté de ce roman et qui ne m'avait guère emballée. Ouf, j'ai vite retrouvé le ton de l'auteur et je me suis vraiment régalée. Après 'King Kong Théorie', 'Bye Bye Blondie', 'Apocalypse Bébé', 'Baise-moi', Vernon 1 et 2, il s'agit du roman le plus doux et tendre de Virginie Despentes que j'ai lu, le moins trash, le moins dérangeant. L'esprit de l'auteur qui me réjouit tant n'en est pas moins présent, son humour, ses coups de griffe sur la société, ses réflexions pertinentes - ici sur le mal-être et le sentiment de vacuité, les relations parents-enfants, l'adolescence, l'éducation. Si vous côtoyez des adolescents (et y perdez souvent votre latin) et/ou appréciez cette auteur, foncez sur ce roman, il devrait vous faire un bien fou.



Ta fille, quand elle perd pied et fait des conneries « [...] faut que tu la rassures. C'est comme si elle passait d'une rive à l'autre sur le fil d'un rasoir. Toi, faut que tu la rassures, c'est tout ce que tu peux faire pour elle. T'as bien réagi. Au pire, tu fermes ta gueule, tu te calmes, et après tu l'embrasses. » (p. 131)

A méditer quand on aurait plutôt tendance à monter sur ses grands chevaux et punir...

C'est ce que j'aime chez cette auteur : même si je partage une partie de ses opinions, elle me pousse à cogiter, bouscule mes petites idées toutes faites sans m'agacer. Et en plus son humour m'enchante.
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Les chiennes savantes

Ici, il ne s'agit pas d'une comédie des mœurs mais bien d'un attentat aux bonnes mœurs.

Entre le peep show et le bar à pochtrons du coin, on découvre une jeune femme, Louise, qui se veut chienne et qui pense savamment maîtriser tout sentiment amoureux.

Râté.

Bien sûr.

Et quand l'origine d'un sentiment est sordide... les jolies choses ont du mal à faire surface.



Ce n'est que le deuxième roman que Virginie Despentes a écrit, et déjà elle semble avoir laissé tomber le simple étalage d'actes cons et gratuits comme j'en avais eu le sentiment après avoir lu son premier ouvrage.

Ici, elle arrive à légitimer la marginalité et les errances de Louise tout en lui en mettant plein la tête.

En choquant.

Bien sûr.

Parce que si vous ne connaissez pas Mme Despentes et que vous êtes du genre à préférer qu'on vous le dise avec des fleurs, sachez tout de même que vous risquez d'être un brin décontenancé. Ça ne fait pas de mal de l'être de temps en temps, mais autant le savoir.
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Vernon Subutex, tome 1

A ce jour, près de trois cent cinquante critiques... qu'écrire de plus ? Attentes comblées, je suis de tous les enthousiasmes, je partage les éloges.



Néanmoins, quelques semaines se sont écoulées depuis l'exploration de ces assemblages interlopes sublimée de verveuses formules et me vient une sensation presque inconvenante : comparée à d'autres romans, l'exaltation prodiguée par la découverte de celui-là saura-t-elle se pérenniser ; de cette lecture "en situation" que me restera-t-il, la Vie du rail revisitée ou trente-trois tours d'un pur diamant, en allés et qui diraient "l'étincelante douleur de vivre" ?

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Cher connard

" (...) j'aime que ce soit provocant". Et moi donc : j'aime quand les lignes bougent, quand un regard profondément différent vient bousculer le commun, l'établi, l'inébranlable. V. Despentes réussi encore cet exploit : combien de "alors celle là elle est bien placée", "j'adore", "et bam", "elle fait fort", "oh quand même", etc. Quand le fil conducteur du roman à lui seul suffit à nourrir l'intérêt : un écrivain à succès fait l'objet d'une dénonciation #metoo, et pour en parler, se disculper peut-être, chercher un soutien, une caution,, il ose se rapprocher (épistolairement) d'une actrice, qui par le passé était certes la meilleure amie de sa sœur, mais qui est reconnue pour être féministe, et qui ne l'apprécie pas (pour faire simple) : quel culot ce connard ! Et ils vont discuter : c'est détox (et pas seulement d'addictions). Ici, c'est toute la société moderne qui en prend pour son grade avec une plume qui s'est calmée dans la forme (et encore ! le titre ), mais heureusement pas dans le fond. Le monde des idées est quelque peu chahuté. Un régal.
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Vernon Subutex, tome 1

Profession ancien disquaire au Revolver, Vernon Subutex ferme la grille rouillée depuis quelques années déjà du magasin. Toute une époque, les années 80, sa musique, ça me parle, forcément.



Au charme indéniable, Vernon se retrouve à la rue. En guise de cahier d'adresses, Facebook lui fournit ses contacts d'antan, des filles devenues femmes, des femmes devenues vieilles. Lui aussi a quelques rides en plus, mais toujours ce même sourire, cette aura irrésistible. Vernon a revendu toute sa collection de vinyles pour survivre jusque là, aujourd'hui, ce soir, cette nuit, lune bleue et étoiles inoubliables, oublié le magasin et ses âmes qui y passaient... Du passé de Vernon, il ne reste plus rien, si ce n'est toujours cette même passion pour la musique, et les dernières confessions d'Alex Bleach sur bande magnétique, l'overdose psychotique.



J'erre dans la rue, à chercher le garçon ou la femme aussi belle qu'une balle - de Revolver. J'en croise du monde, des chagrins d'amour, des émotions dans chacun d'entre eux. A m'asseoir sur un banc, cinq minutes avec toi, et regarder les gens... j'en apprends sur le monde, sur cette société-là qui ont fait de moi ce type qui n'avait que la musique dans les années 80 pour découvrir son monde.



Du sexe, de la drogue et surtout du rock'n'roll, soyons désinvoltes, n'ayons l'air de rien, Vernon Subutex est un kaléidoscope de notre société, de sa violence, de son indifférence. Entre références et play-lists revival, j'erre - dans quel état - dans les sillons de Vernon. Empli de peine et de compassion, je suis également tombé sous le charme de sa petite gueule d'ange, un sourire à la Romain Duris. De mes silences, je sors sa bande son, relisant intérieurement le psaume 23, je perçois la taille de son âme...
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Vernon Subutex, tome 1

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd’hui, on va parler de Vernon Subutex, rédigé par Virginie Despentes.



-Ah non !



-Quoi, non ?



-M’enfin, on se souvient de la polémique Baise-moi ! Pas question de lire un roman dégueu, plein de viols et de saletés !



-Ben écoute, on va bien voir ! Si ça se trouve, on a de bêtes préjugés.



Or donc, Vernon Subutex, disquaire, perd son travail, puis son logement peu après la mort d’Alex Bleach, un glorieux chanteur de rock. Cependant, avant de mourir, Alex a laissé à Vernon des enregistrements qui vont attirer bien des convoitises…



-Et c’est tout ?



-Oui, à peu près.



-Maaaais, les viols, les meurtres, dans tout ça ?



-Il n’y en a pas.



-Mais c’est Virginie Despentes, elle aime choquer, non ? C’est pas trash, du coup ?



-Certes, mais la violence ne se déchaîne pas dans le sang, les larmes, le sadisme. Le langage est familier, argotique, et pas par facilité : il reflète les pensées des personnages, il restitue des personnalités.



En fait, c’est un roman choral, dont chaque voix possède son langage et ses codes.



-C’est bizarre, cette ponctuation qui manque !



-Non, ça ne l’est pas. Bon, si, je comprends que ça désarçonne, mais cela représente, à mon sens, le bruit mental de la réflexion du personnage, qui ne cesse jamais de penser.



-Je ne suis pas d’accord. Ca fait vraiment élève de primaire qui ne sait pas écrire.



-Vraiment ? Tu me racontes le trajet en métro de ce matin ?



-Alors il y avait encore un boulet un gars qui gardait son sac à dos, il sait pas qu’on descend le sac quand la rame est bondée mais quel crétin, heureusement on quittait la rame pas longtemps après vraiment aucun civisme et qu’est-ce qu’on mange ce soir ? …



-Ben alors, et tes virgules ?



-… Bon, ça va, d’accord. C’est bien comme ça.



-Quant à l’aspect « trash », il se trouve non dans l’action, somme toute assez sobre, mais dans les pensées de chaque personnage : hommes violents économiquement, physiquement, lâches, ou troll professionnel… Je crois, à vrai dire, que c’est ça le plus difficile de ce roman : il fait descendre dans les bas-fonds.



-Lesquels ?



-Un peu tous, en fait. La chute sociale, avec l’errance de Vernon, l’hypocrisie d’Alex Bleach et d’un peu tout le monde, la détresse d’une mère, l’exploitation de la haine… Tout le monde porte une fêlure, plus ou moins profonde, plus ou moins nocive, et personne ne semble se comprendre vraiment.



A la fin du XIXe siècle, un certain Zola a écrit une saga, les Rougon-Macquart, dans le but de portraiturer son siècle. J’ai lu Vernon Subutex avec la tenace impression que Virginie Despentes poursuivait le même but.



Cependant, là où la réflexion de Zola est verticale (on va de la mère-grand aux petits-enfants, cela se prolonge sur plusieurs années), celle de Virginie Despentes se fait au contraire en toile d’araignée. Elle part d’un homme et explore, en s’éloignant de lui, l’intériorité de tous ceux qui le connaissent plus ou moins directement. Et, en jouant avec la distance et les ellipses, elle maintient l’intérêt de l’histoire. Et elle obtient une gigantesque fresque qui représente notre époque et ses acteurs.



Alors, cette fresque est peinte sans complaisance aucune. La violence, la médiocrité y figurent en bonne place. Elle constitue un miroir pas toujours plaisant à regarder : l’autrice extirpe vraiment tout ce qu’on a en nous pour nous le présenter.



-Mais c’est super désagréable, ce que tu dis ! Ca n’a pas l’air bien du tout à lire !



-Si, figure-toi. Je n’ai jamais trouvé le texte laid. Cru ? Oui. Explicite ? Aussi. Consternant ? Complètement, la bêtise de nos contemporains (et la nôtre aussi) est affligeante. Mais vilain ? Non, jamais. Et je l’ai profondément aimé parce que… comment dire ? De toutes ces petites pièces que forme chaque personnage se dégage une beauté puissante. Je parlais de la noirceur plus haut. J’ajoute qu’il n’est pas dénué d’humour non plus, un humour noir et mordant, certes, mais plaisant.



Il reste une chose que je regrette amèrement.



Mes préjugés étaient vraiment stupides et j’aurais dû le lire bien plus tôt. Merci à Dedanso. »

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Vernon Subutex, tome 1

Je l’avoue, je n’ai jamais lu cette auteure car son style de littérature habituel ne m’attire pas du tout, mais à force de voir des critiques élogieuses, j’ai fini par céder à l’appel des sirènes:



J’ai eu beaucoup de mal au début avec son langage fleuri, limite porno mais je me suis imposée la lecture des cinquante premières pages avant d’abandonner et je ne regrette pas. L’histoire de Vernon Subutex (subutex ça donne déjà une idée…), disquaire ayant déposé le bilan avec l’arrivée dur le marché des nouveaux supports, CD Internet entre autres, et qui se retrouve dans la précarité car pas droit au chômage et donc au bout de trois ans de RSA est expulsé de chez lui.



Il va squatter chez les amis d’autrefois qui refont surface car une star de la musique, Alex Bleach vient de décéder d’une overdose, en lui laissant des enregistrements de « confessions » échangées avec lui, une nuit sous l’effet de la drogue.



On voit donc surgir tous les anciens potes, qui veulent mettre la main dessus, pour un livre, ou un film à sa mémoire et on voit évoluer les relations entre eux, les faux amis notamment…



Ce n’était pas gagné d’avance car ce n’est pas un milieu qui m’intéresse : rock surtout hard, la drogue, les transgenres, la manière dont les femmes sont traitées (misogynie dirais-je, si ce n’était pas écrit par une femme !) On sort de ce roman, écœuré par les addictions : alcool, drogues, sexe entre autres), la manière dont ils vivent tous (ou plutôt survivent) mais je deviens incollable sur les transgenres et, au passage, j’ai visité le milieu du rock et ses stars dont je ne connaissais pas le quart, le milieu porno également…



La verdeur du langage me heurte toujours, pourtant sa description brutale sans concession mais avec une certaine finesse de cette société urbaine déjantée, où c’est chacun pour soi, la clochardisation qui montre le bout de son nez, les extrémistes qui s’affichent sans vergogne au grand jour, m’a plu et me donne envie de continuer, un jour peut-être, il faut souffler un peu avant d’entamer le deuxième.



Ce qui me frappe quand même, c’est la façon dont Virginie Despentes alterne les passages trash et les moments où l’écriture est moins dure, comme si elle était par moment sous l’emprise de certaines substances… S’il avait été écrit entièrement avec ce langage limite porno, je n’aurais pas continué cette lecture qui reflète la violence de l’époque actuelle et me confirme que j’ai pris un coup de vieux, car cette phrase me concerne aussi :



« Vernon est resté bloqué au siècle dernier, quand on se donnait encore la peine de prétendre qu’être était plus important qu’avoir. Et il ne s’agissait pas toujours d’une hypocrisie. » P 107



A noter, un paragraphe très corrosif consacré à Gérard Depardieu et la nationalité russe : page 176 qui vaut le détour.



Bref, un uppercut ce bouquin…
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Vernon Subutex, tome 1

Les personnages:



C’est vraiment le point fort de ce livre, les personnages. C’est un kaléidoscope de personnalités riches en couleurs, qui illustrent la faune parisienne. En cela la couverture prend tout son sens. Tantôt émouvants, tantôt choquants , on adore les détester ou s’émouvoir avec eux. C’est les montagnes russes de l’émotion, avec eux.



Ce que j’ai ressenti:…Une plongée rougeoyante et vibrante dans Paris…



Ça a été une lecture addictive, de celles, qui est impossible à lâcher! J’ai eu du mal à reposer ce livre, il m’a fallu le finir aux petites lueurs du jour. Elle a un effet bœuf cette écriture! C’est Trash, Insolent, Brûlant, Violent. On adhère ou pas, ça, c’est un choix, mais je lui ai trouvé un puissant Melting Pot de sonorités et de cris de détresses alarmants. C’est âpre, ça laisse un gout en bouche persistant, de fer. La vision de notre société est certes sombre et légèrement border-line, mais on sent dans les mots de cette auteure plus qu’une envie de choquer, un élan de faire bouger les choses. Elle nous envoie en pleine face les douleurs et les failles du système avec une plume acérée et à la fois trippante. Ce n’est pas ma tasse de thé, en principe, le mode Sexe, Drogue et Rock n’Roll, mais j’ai trouvé ici, ça servait bien son histoire.



Lancer un lynchage médiatique est plus facile que faire décoller un buzz positif.(..)Le mépris se transmet aussi facilement qu’une gale. p119/120



Elle aurait préféré se coudre les yeux plutôt que de voir ce qu’elle a vu. p258



On souffre avec ce Vernon, car c’est aussi la porte ouverte sur les désillusions, la déchéance du corps et de l’esprit, des rêves inaboutis, la dureté de la rue, l’éternelle question de la vie et de la mort. Quand on perd tout, du jour au lendemain, comment se relever? Peut -on compter sur ses amis? Si on touche le fond du fond peut-on jamais remonter? C’est les questions qu’on se pose à l’heure ou Internet ne nous offre que de l’amitié virtuelle, est qu’Il saura tendre la main à cet homme qui a trop vécu? Facebook est sa bouée de sauvetage un temps, mais tiendra t-il ses promesses sur la durée?



Il ne se sent ni triste ni désespéré. C’est une autre humeur, qu’il ne connait pas. Un bruit blanc. p320



En bref, une lecture bouillonnante mais terriblement réaliste. Le tome 2 ne va pas tarder dans mon programme!


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Bye Bye Blondie

J'attendais avec impatience de lire ce livre, tout en reculant sa lecture. On disait qu'il ressemblait beaucoup au vécu de Virginie Despentes. C'est vrai, il y a des similitudes mais pas seulement.

On retrouve donc Gloria, keupone de 35 ans dans les rues de Nancy. Elle tombe par hasard sur Eric, son amour de jeunesse qu'elle n'a pas vu depuis 20 ans. Elle s'est toujours efforcée de l'oublier car il lui a fait trop de mal, en la laissant seul face à sa détresse.

L'auteure nous décrit leur rencontre en HP (sigle pour désigner l'hôpital psychiatrique, pour les intimes). C'est ici que leur histoire a commencé, puis leur amour de jeunesse s'en est allé. Eric n'a jamais oublié Gloria, même s'il est maintenant un célèbre animateur télé.

Virginie Despentes écrit toujours de façon aussi trash et directe. Son style n'a pas perdu de sa superbe même si lu aujourd'hui, on sent un peu le livre daté. Elle aborde différents thèmes comme la marginalité, l'hôpital psychiatrique, l'amour qui semble impossible quand on n'est pas de la même classe sociale, le sexe effréné, la célébrité.... Mais son héroïne reste une looseuse attachiante. Ce livre m'a beaucoup touché et je m'y suis trouvé des similitudes moi aussi avec l'héroïne.

Virginie Despentes signe ici une histoire d'amour toute personnelle, au point d'en changer le sexe du héros dans son film, car elle-même a changé depuis d'orientation sexuelle.

Bye Bye Blondie en attendant de revoir Virginie.
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Virginie Despentes

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