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Critiques de Virginie Despentes (2606)
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Apocalypse bébé

J'ai été très déconcertée par ce roman de Virginie Despentes. Je suis restée dans le sillage de Lucie Toledo, détective privée et de Louise Bizer, surnommée la Hyène, acienne avocate du barreau de Paris en charge de missions très spéciales dans une quête haletante et rythmée.

Leur objectif: retrouver Valentine Galtan, adolescente en fugue, fille d'un écrivain renommé au succès très relatif.

Les personnages sont croqués au vitriol, écriture "Despentes" oblige!

Mais dans ce roman, priorité à l'action, donc point ou fort peu de dialogues à la "Audiard". Il est vrai que nous naviguons dans des milieux plutôt "bobos". Heureusement que Valentine est là pour relever la "sauce"! C'est pas de la tarte cette gamine, un prénom romantique à l'eau de rose, bien mal porté vous en jugerez par vous-mêmes!

Apocalypse bébé est avant tout une enquête policière avec cette petite touche irrévérencieuse propre à Virginie Despentes. Mais derrière cette plume acerbe, on sent toute la tendresse d'une femme pour l'adolescence délaissée affectivement, et une infinie tolérance pour l'autre quelles que soient ses inclinations sexuelles.

Avec Virginie Despentes, on ressent toujours ce frisson de découvrir les failles cachées, les fragilités sous la force et la vigueur apparentes.

Peu de style direct donc, mais des personnages dont les actes deviennent petit à petit significatifs au fur et à mesure où nous apprenons à les décrypter.

Fulgurant!
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Cher connard

Un roman épistolaire et trois personnages.



Le premier, c'est Oscar , un écrivain qui ayant croisé l'actrice Rebecca Latte, se permet de critiquer son physique vieillissant...

La réponse de Rebecca sera cash :" Cher connard.."

S'en suivra des mails où chacun se confiera et une amitié improbable naitra. ( Faut dire que c'est le grand vide autour d'eux...)

Il faut dire aussi, qu'ils ont beaucoup de points communs, à commencer par leur enfance, Rebecca était l'amie de Corinne, la grande soeur d'Oscar et puis, ils ont pas mal d'heures de vol, une addiction à certaines substances et le désir d'arrêter plus ou moins.

Le troisième personnage est Zoë Katana, qui tient un blog féministe, et qui par le biais de #metoo, va dénoncer Oscar du temps où elle était son attachée de presse. Oscar va se prendre la vague en pleine face et se plaindra à Rebecca, de ce traitement , qui en tant que féministe, va ouvrir les yeux d'Oscar sur son attitude passée .





Entre féminisme, mouvement #metoo, la jeunesse qui s'enfuit pour l'une, l'autre qui peut pas "pécho"les meufs bonnes vu qu'il est trop vilain , les réunions aux Narcotiques Anonymes , et le Coronavirus qui s'invite dans ce roman , Virginie Despentes nous brosse le portrait d'une certaine France.

Le journal L'Express parle de "roman (qui ) est le florilège de nos préoccupations dans la France Post Covid"...



Pas convaincue par cette phrase... la France , c'est vite dit... On est tout de même dans l'entre-soi !

Paris/ le même quartier /le milieu de l'édition ( un écrivain, son ex-attachée de presse devenue blogueuse à succés ) et celui du cinéma avec une actrice.

Et bien, je ne me suis pas reconnue dans les tribulations de Virginie Despentes ! On a quand même affaire, entre Oscar et Rebecca, à des alcooliques, drogués, ayant très bien réussi socialement et professionnellemnt mais n'étant pas heureux pour autant, et surtout, très, très, très nombrilistes..

( Oscar qui a une fille adolescente, n'a pas instauré de relation digne de ce nom avec elle, et bien que sobre , n'y arrive toujours pas. Il aurait mieux vallu qu'il adopte un chien, en gros, c'est moins de boulot, moins de conflits ! )





Tous les passages sur la drogue et l'alcool et les séances aux NA, m'ont saoulée (sans mauvais jeu de mot ). Sur ce point-là, je trouve que Virginie Despentes se répéte, et n'évolue pas.





La relation entre l'écrivain et l'actrice, me parait dans son commencement, assez artificielle, du point de vue scénaristique.

Comment , alors que tout commence par des "insultes", en arrivent-ils à se confier autant, l'un à l'autre ? ( J'aurais compris si ça avait été des anciens amis ou amants qui reprennent contact ).



Leurs écrits tournent en roue libre ( ni formules de politesse au début, ou d'au-revoir à la fin ) et on a plus l'impression de deux monologues que d'échanges véritables . Leurs propos sont comme un gros "dégueulis verbal": moi, moi, moi... Jamais, ils ne rebondissent sur ce que l'autre vit, ou si peu...



Pensées éparses, sans queue ni tête, propos politiques, observations mêlés à ce qu'ils vivent dans leur quotidien. On passe de l'un à l'autre, sur le même ton, Virginie Despentes, n'arrivant,absolument pas, à se couler dans la peau de tel ou tel personnage. Tout le monde écrit pareil : homme, femmes.





Au niveau de l'action dans ce livre , c'est encéphalogramme plat ! Un trajet pour Barcelone que l'une appréhende ( car il y a port du masque obligatoire durant la durée du trajet), et un séjour en maison de campagne pour l'autre...

Et sinon, que du bla bla...



Alors, bien sûr , c'est Virginie Despentes toujours aussi cash. Des fois, ça interpelle, dés fois ça fait mouche, ça amuse, ça questionne. Et je me suis surprise à guetter les fulgurances, les phrases choc, comme autant de petits cailloux qui me traçaient un chemin.





Virginie Despentes fait du Despentes, mais ça tourne un peu en rond , si vous voulez mon avis...
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Cher connard

J’ai adoré Vernon Subutex parce que Despentes avait su me faire voyager dans des mondes inconnus de moi et surtout parce qu’elle était parvenue à créer de l’empathie pour des cons et des salauds dont l’humanité soudain me sautait à la gorge.

Alors que là, l’ex-jeune qui se résout à devenir vieille en arrêtant la came, le beauf ordinaire qui prend conscience de ses privilèges de mec blanc et la blogueuse conscientisée quoique fragile, comment dire…? Ça ne me fait pas voyager au-delà du périph’. Pour un livre qui se veut aussi politique, le peuple a sacrément disparu, en même temps que la jeunesse des protagonistes. On reste dans le Paris des privilégiés, dans l’entre-soi des classes moyennes +, on a certes des problèmes, mais pas de fins de mois, et même quand on se hait, on partage la même culture.

De plus, la forme épistolaire fait long feu. Les trois narrateurs ne se distinguent guère l’un de l’autre par le style, leurs réflexions tournent le plus souvent à la tartine éditoriale, quand ce n’est pas aux monologues croisés de retour de week-end autour de la machine à café. D’ailleurs, le format « lettre » disparaît, l’absence de formule de politesse au profit d’un cut très journalistique fait qu’on croit lire une anthologie de billets d’humeur impersonnels sans destinataire identifié.

Alors, ça peut donner trois pages sur la difficulté à acheter un billet de train maintenant que tout est informatisé, même qu’avant c’était plus simple et les jeunes ne se rendent pas compte que ça complique pour rien, c’est à ça qu’on comprend qu’on est devenus vieux, pas vrai, ma pauv’ Lucette?

Alors, quand même, c’est du Despentes, ce qui permet de trouver, même au fin fond de l’éculé, la remarque qui fait mouche ou la silhouette d’un personnage croqué sur le vif, à grands traits généreux, comme ce préposé à la lecture des billets de train, autrefois cheminot fier de son expertise, désormais dépendant du laser capricieux qu’il doit pointer sur nos téléphones.

Ce cheminot, je ne le connais pas et soudain je le comprends, alors que la féministe qui fréquente régulièrement le café du commerce en évitant les glaces qui lui rappelleraient qu’elle n’est plus tout à fait de première jeunesse, elle, je ne la connais que trop. Et même si je suis (un peu) flattée qu’il y ait (un peu) du Despentes en moi, j’aimerais trouver un peu plus d’inquiétante étrangeté dans mes prochaines lectures.
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Les jolies choses

Je remercie ma copine canel pour cette lecture commune car je ne sais pas si toute seule , j'aurais tenté immédiatement après la trilogie "Vernon Subutex " de lire un autre Despentes . Il faut laisser décanter , c'est toujours meilleur...changer d'atmosphère , d'univers, pour mieux y revenir et en prendre plein les mirettes ...

Alors, "Les Jolies choses" , on se doute bien, avec cet auteur, que ça ne va pas être joli, joli... et on suppute bien !

Claudine et Pauline sont deux vraies jumelles , et on pourrait les confondre physiquement si leurs looks était identiques . L'une est sexy, pas farouche et est prête à tout pour arriver. L'autre est "sapée comme un sac " , introvertie, et n'attend qu'une chose : que son mec sorte de prison pour se barrer ailleurs . Ou ? Elle ne sait pas mais 'loin de cette merde" .

Claudine attire tous les regards masculins et aimerait devenir "rich and famous", mais c'est Pauline qui est douée et qui chante bien. Alors, elle se fera passer pour Claudine , avec la complicité d'un certain Nicolas , un copain de Claudine , "glandeur professionnel" . Et le plan ira au delà de ce qu'ils avaient décidé..



Si j'ai tiqué sur le début de ce récit , c'est parce que je lis beaucoup de romans policiers et la Virginie , elle ne s'embarrasse pas de réalisme (niveau policier)... mais l'histoire se met en place et très vite , on se laisse embarquer par l'auteur .

Je pensais (comme les jumelles évoluent dans le milieu musical ) , qu'il en serait davantage question, c'est ce qui m'avait plu dans Vernon.. mais presque rien , ou si au tout début .

Je trouvé que la trilogie" Vernon Subutex, était plus aboutie plus universelle, culturelle, politique...

Et là, canel ( qui s'y connaît mieux en Despentes que moi !) , m'explique que , Vernon est l'aboutissement de son oeuvre que chaque roman précédent est une esquisse , qu'on retrouve des caractères, des personnages de ces autres bouquins dans Vernon...

Alors je me dis, qu'elle a raison, qu'il faut voir l'ensemble de l'oeuvre , comme en peinture etc...

Je continue ma lecture .

Et puis je trouve que Pauline , elle "ramasse" drôlement dans sa vie, que son parcours n'est pas facile.

Et puis , je trouve aussi que la Despentes , elle en met beaucoup des scènes de sexe , et que c'est un peu facile , un peu racoleur. Que cet auteur est une femme avec un cerveau de mec . Un mec qui serait accro à la pornographie ...

Et puis, je vois que ce roman a été adapté au cinéma avec Marion Cotillard dans le rôle des jumelles et je me dis que je ne l'aurais pas choisie de prime abord , mais que Stomy Bugsy dans le rôle du pote Nico, apporte quelque chose de plus , qui m'a paru évident à la fin du bouquin, parce que je le vois parfaitement prononcer les répliques finales .

Et je me demande comment ils ont fait, pour respecter l'oeuvre de Despentes, sans que leur film soit classé pornographique ...

Et puis, je lis que ce roman a eu le prix de Flore en 1998, et je me dis que Virginie , elle est trop forte !!! Comment, elle les a ébloui les intellos, comment elle choque le bourgeois, titille le bobo, et fait que ♫ Madame rêve d'apesanteur et de vertiges à plusieurs ♫.

Moi , je continue à trouver ça un peu racoleur ...

Virginie Despentes dépeint des personnages que nous ne pouvons observer aussi bien décrits que dans la littérature policière. Elle raconte les gens qu'elle a croisés dans ses années trash, ses années (que j'appellerai) de galères . Et elle le fait bien .

Et c'est toujours à la fin, que je me dis qu'elle maitrise son sujet , qu'elle ne fait pas que "se raconter", qu'elle "retombe" sur ses pieds.



Alors voilà, merci canel de me faire lire les écrivains français !:-))

Ah que , je dis que Virginie devrait la prendre comme attachée de presse !:-))
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Vernon Subutex, tome 2

Dans ce tome 2 on retrouve un Vernon Subutex sdf, il est loin le temps où il était disquaire maintenant il squatte le parc des buttes-Chaumont.

Tous ses amis ont perdu sa trace, le remord les hante. Xavier, Emilie, Lydia Sylvie avec en tête de gondole la hyène partent en chasse, retrouver Vernon et les fameuses vidéos d'Alex Bleach.

Dans ce roman Virginie Despentes a mis un peu de couleurs dans le récit, le coté obscur a tiré sa révérence, la lumière réapparait, on retrouve ses personnages englués dans leurs mal-être, des femmes des hommes que la société rejette .

Un roman social donc ou l'on se retrouve vite exclus si on ne rentre pas dans le moule. Les sdf, le mouvement "LGBT" les émigrés.....

C'est vrai les personnages de Virginie Despentes ne sont pas des enfants de cœurs mais ils ont quelque chose de touchant, c'est leurs faiblesses que j'ai aimé, leurs désirs de rédemption.

On est vite happé par Vernon Subutex, on se retrouve au "Rosa-bonheur", on parle, on danse sur la musique de Vernon on fume on boit, on se découvre, on se touche, on s'aime, ce besoin d'être ensemble c'est " nuit debout" avant l'heure.

Si le cœur vous en dit rendez-vous au "Rosa-bonheur, ouvrez la porte du bar et venez partager un bon moment de lecture.
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Vernon Subutex, tome 2

C'est beau, Montmartre, la nuit.

C'est sinistre et effrayant, quand on y vit dehors, même l'été.

C'est ici que l'on retrouve Vernon. Tel qu'on l'avait laissé - pire, même, la rue n'est pas un bain de jouvence...



Alors, ce deuxième opus tant attendu est-il aussi excellent que le premier ? Virginie Despentes avait promis qu'il serait "le plus différent possible du tome 1, sans non plus "jump the shark", c'est à dire faire tout à fait n'importe quoi". (Obsküre Magazine, avril 2015)



Différent, il l'est.

Pas si sex & drug & rock'n roll. On sort des immeubles parisiens friqués/branchés avec coke et pipes à tous les étages. On est dans la rue, entre Montmartre et le superbe parc des Buttes-Chaumont, en galère, dans le monde de la précarité, de la débrouille et de la solidarité, au côté de Vernon et puis d'autres, vous verrez...

On suit Sélim, un papa aussi ordinaire que formidable en plein désarroi depuis que sa fille ado lui a échappé avec sa conversion religieuse.

On apprend assez rapidement ce qu'il y a sur les cassettes laissées par Alex, on n'attendra donc pas le troisième opus en piaffant. Même si bien sûr, on a envie de connaître le sort des deux personnes en fuite...



On retrouve tous les personnages du premier volet. N'ayez pas peur de vous y perdre, les quelques lignes de présentation consacrées à chacun en préambule vous montreront que vous ne les aviez pas oubliés. Mais alors qu'ils étaient éparpillés dans le précédent épisode, que les changements de narration pouvaient être fastidieux à suivre, cela semble plus simple ici - il faut dire qu'ils sont souvent regroupés, dans cette histoire.



L'ambiance est donc bien différente, je l'ai trouvée plus sombre. La savoureuse touche Despentes est là, pas de souci : c'est politiquement incorrect, percutant, grinçant, et drôle grâce au sens de la formule de l'auteur. A travers les voix de ses protagonistes, Virginie Despentes balance des réflexions tous azimuts sur la politique, la religion, la société, le couple, l'éducation, l'amitié... Ces idées sont parfois dérangeantes, surtout lorsqu'elles sont très argumentées - ça donne le tournis et bouscule nos petites certitudes, tout ça. Le ton m'a semblé encore plus virulent que dans le premier tome, est-ce l'effet "7 janvier" ? Despentes serait-elle encore moins complaisante ? Gratte-t-elle encore plus là où ça fait mal ? C'est ce que j'aime chez elle, même si ça rend le propos dense et la lecture parfois plombante.

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Baise-moi

Baise-moi est le premier livre que je lis de Virginie Despentes. Comme l'indique le titre, je ne m'attendais pas à un livre qui parle de Bisounours et d'une histoire belle et rose. En effet, ce récit ce veut choquant, dérangeant ... Ceci est l'histoire de deux filles complètement paumées dans leur vie qui se rencontrent et décident ensemble de pimenter leur vie en tuant tout les gens qu'elles ne peuvent pas supporter et parfois même juste par plaisir de tuer en mélangeant avec cela beaucoup de sexe car pour elles, le sexe c'est le plus important. Et on sait déjà dés le début du roman que tout cela va mal finir mais on ne sait juste pas comment.

Mon avis sur ce livre est mitigé, il n'est ni bon ni mauvais, l'écriture de Virginie Despentes est simple et direct , ce qui fait que ce roman se laisse facilement lire et ne traîne pas en longueur. Ma curiosité me pousse à lire d'autres livres de cette auteure...Affaire à suivre.
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Cher connard

Les critiques étaient plutôt mauvaises, mais j'ai eu envie malgré tout de me frotter à ce Cher Connard. Allez, même pas peur ! D'abord, parce que j'avais apprécié la trilogie Vernon Subutex, que certaines idées de Despentes m'avaient marquée et m'étaient restées en mémoire, et ensuite parce qu'avec toutes ces mauvaises critiques, j'avais envie de me faire ma propre opinion.

Oscar Jayack, écrivain déclinant, passe le plus clair de son temps à jouer à des jeux débiles sur son téléphone ou à se défoncer. Rebecca Latté, une actrice proche de la cinquantaine, voit le nombre des propositions qui lui sont faites décliner de façon inversement proportionnelle au nombre des kilos affichés sur la balance.

L'univers d'Oscar explose le jour où son ancienne attachée de presse, Zoé Katana, balance son nom pour harcèlement sur son blog féministe.

Si le piquant et le mordant sont bien présents dans le portrait au vitriol des personnages, des mondes de l'édition et du cinéma, après un départ tonitruant, la suite ronronne gentiment en mode Metoo, sans grande originalité.

J'ai été déçue de ne pas trouver des idées qui bousculent un peu, des pensées novatrices qui sortent des sentiers battus. Cela me semble en partie dû au fait que Virginie Despentes a voulu brasser trop de sujets ce qui aboutit à rester trop en surface. Les nombreux passages sur les addictions des personnages ont fini par m'indifférer, ainsi que les redites dans les logorrhées très satisfaites d'elle-même de Rebecca, les pensées dépressives, misérabilistes et essentiellement nombrilistes d'Oscar.

Sur la quatrième de couverture, le livre est comparé aux Liaisons dangereuses. Oooh là, tout doux bijou, je dirais que c'est précisément là que le bât blesse, car dans les Liaisons dangereuses les lettres se font écho, et l'intrigue se trame sous nos yeux admiratifs et écarquillés devant le machiavélisme de l'auteur. Dans Cher connard, le lecteur se retrouve dans une partie de ping-pong mollassonne entre deux protagonistes (Oscar et Rebecca), dont les mails s'enchaînent de façon artificielle, sans beaucoup de répondant entre eux. D'autant que Rebecca et Oscar mettent tous les deux un point d'honneur à surtout parler d'eux, à n'en faire qu'à leur tête, le tout sans prendre l'avis de l'autre en (grande) considération. Il y a également quelques rares incursions de Zoé Katana dans les échanges Rebecca/Oscar qui tombent un peu comme un cheveu sur la soupe.

Je n'ai pas compris le choix par l'autrice de ce format épistolaire assez lourdaud, qui n'a pas permis une réelle confrontation d'idées entre les deux protagonistes. Qui en 2022 communique encore dans de longs mails (à part en cas de déclaration de sinistres à son assureur) ? L'ensemble manque de dynamisme, de structure, sans idée phare venant bousculer ou réveiller l'ensemble.

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Vernon Subutex, tome 1

A force de voir passer les billets de mes petits camarades de jeux de Babelio, fallait bien que je m'y mette à la Despentes ...



" QUI EST VERNON SUBUTEX ?" :

UNE LEGENDE URBAINE ?

UN ANGE DECHU ?

Et ben , un peu tout ça ...C 'est un ancien disquaire, qui , de dépôt de bilan en RMI, RSA , va devenir SDF et squattera chez d'anciens potes et "potesses ". C'est une mine de connaissances musicales, un type pour qui , il était plus important" d'être que d'avoir" , [ un truc d'une autre génération quoi , jeune padawan] ...



QUI EST VERNON SUBUTEX ?

LE DETENTEUR D'UN SECRET ?

Il se trouve que fauché comme les blés, Vernon avait un copain célèbre qui lui payait son loyer. Ce type, cette star française de la musique vient de mourir, et Vernon possède des enregistrements dans lesquels le gars raconte des trucs, et ces trucs , ça intéresse pleins de monde. Les voilà tous à chercher Vernon, mais," AH que "c'est pas facile de chercher un SDF !

[ C'est même le seul avantage de la situation, si tu veux mon avis ...]



LE DERNIER TEMOIN D'UN MONDE REVOLU ?

Mais vouis, ma petit'dame, pasque que le métier de disquaire a disparu .

Virginie Despentes nous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Ce roman pourrait s'appeler "Les petits enfants du siècle" sauf que le titre est déjà pris . Ce roman est truffé de références culturelles , acteurs, chanteurs, hommes politiques etc..

" C'était l'été de Groove Is in the Heart".

Et tout de suite, on se revoit s'agiter sur ce tube ; et si c'est pas celui-là, la Virginie t'aura en te parlant de Coltrane, Pixies , Marvin Gaye, les Temptations, Depeche Mode, les Kills, Tricky et j'en oublie ...



NOTRE FANTÖME A TOUS ?

Virginie , elle est maligne, elle te parle de toi, ton vécu est le sien , tes souvenirs sont les siens ....

Elle te photographie au scalpel la société .

Elle pourrait être le mec au comptoir du bistrot qui refait le monde , la commerçante énervée qui te tape la discute avant les élections et qui allume tout le monde au chalumeau, ta meilleure amie qui s'épanche, ou toi qui râle.

Avec Virginie , Poutine est so sexy, Depardieu en prend pour son grade et ça continue encore, et encore...

Sauf que Virginie , elle a de "sales fréquentations" : des actrices porno, des mecs gentiment mariés qui tabassent leur femme, des lesbiennes malhonnêtes , des trans , des SDF, des clodos, des nazillons ,des bobo producteurs-metteurs en scène qui picolent pas mal , des snifeurs de neige... etc...etc...

Mais la force de Miss Despentes, c'est qu'elle les traite tous pareils , qu'elle te montre la face A et AUSSI la face B, qu'elle les regarde dans leur normalité, leur ultra moderne solitude, leur humanité .

Oui , c'est parfois cru , trash, mais moi , ça ne me dérange pas (quand tu lis des romans policiers, plus rien ne te choque ) et elle me plait la Virginie, elle est vraie et des gens vrais, il y en a pas des masses ...

Et puis, elle en connait un rayon la meuf sur la musique, même que des fois y' avait des groupes que je ne connaissais pas ...Respect !

Et puis Vernon, c'est un hommage à Vernon Sullivan , le pseudo de Boris Vian, et moi ado , j'adorais Boris ...



Alors , c'est qui Vernon ?

NOTRE FANTOME A TOUS ?

Hier, j'entendais un interview d' Anne Hidalgo à la radio . Il parait qu'il y aurait 3000 SDF à Paris , [ oui, parce que les autres SDF, (ceux de Province) , on s'en bat les couilles à la radio.. ] .

3000 Vernon ?

Moi je dis que c'est 3000 de trop ...



Allez Bye Bye Blondie , jusqu'à ce que je me procure les tomes 2 et 3...
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Vernon Subutex, tome 3

Après la chute le rebond. Ou plutôt l'élévation.



Voilà un Vernon Subutex numéro 3 en guide de « convergences », shaman sans le vouloir ou presque, DJ spirituel de transes collectives et hypnotiques sur des arrangements de Bleach, dont même les plus rétifs subissent l'envoûtement : "... quand je reprends connaissance, je danse. Comme jamais j'ai dansé. J'avais les doigts de pieds qui dansaient, j'avais les cheveux qui dansaient, j'avais les narines qui dansaient... Connecté. Je ne vois que ce mot. Pas tout à fait stone comme avec des champignons, mais ce genre... je voyais des lumières qui me sortaient des paumes et qui s'enroulaient aux lumières des autres."

Mais si les convergences sont des rendez-vous nomades et extatiques d'une sphère humaine gravitant autour de Vernon, elles agissent aussi comme point de ralliement pour la plupart des personnages du récit. Ciselés par une verve saillante, une prose au diapason du vrai, une empathie sans détour, ils forment toujours cette galerie hétéroclite et détonante, d'une Virginie Despentes aussi à l'aise à scanner les cerveaux humains qu'à manier le verbe. Sans parler de son décryptage affûté de la société. Ce tome élève Vernon vers la spiritualité, mais il n'en reste pas moins enraciné dans notre époque, teintée de ZAD, de nuit debout ou de terrorisme.

C'est aussi un festival de réflexions décapantes, un régal de sentences, parfois aux accents céliniens: "C'est rien du tout mourir. On s'en fait tout un cinéma mais quand ça arrive, c'est juste une légère détente." Mort de Charles en l'occurrence, dont les retentissements sur les vivants amorceront les premières divergences... Jusqu'au final, pour le moins surprenant.



Ça a été un pur délice de lecture, longue et savoureuse, souvent à me retrouver en train de relire des passages pour ne pas les laisser filer comme ça, sans tenter de les retenir un peu.

N'empêche que voilà... Vernon c'est fini. Snif. Mais quelle série !
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King Kong Théorie

J’ai adoré ! Ce livre est exceptionnel. Virginie Despentes a mit des mots sur ce que je pensais mais que je n’aurais pu exprimer. Réflexion sur la féminité, les femmes, le sexe, sur notre société qui est bourrée de stéréotypes.



En tant que femme, il y a de quoi être révoltée. Surtout quand l’autrice fait les comptes : viol, pornographie, condition général, travail salarié, travail à la maison, féminité, prostitution, enfanter.



Encore hier, j’ai fait les frais d’hommes qui m’ont insulté de « féministe 2.0 », car oui, dans leurs bouches, féministe est une insulte bien évidemment. J’ai eu beau essayé d’exprimer mon opinion et déconstruire leur interprétation, car par interprétation je veux dire qu’ils ont essayé de me faire dire ce que je n’avais pas dit. Rien que d’écrire ses lignes, je ressens la sensation qui m’a traversé hier soir. On n’a pas voulu m’écouter car je suis une femme, que je parlais de femme, et donc, j’étais une « pleurnicharde de féministe 2.0 » et mes propos n’avaient aucune valeurs à leurs yeux. On n’a pas écouter ce que je disais car je suis une femme.

Ça me révolte. Aucun moyen d’avoir une réelle discussion, mes propos n’ont pas étaient considérés.



Et ça, c’est un peu ce que Despentes raconte dans King Kong Théorie. Du fait de notre genre assigné, nous devons de manière générale, respecter certains codes de bien séance. Se tenir convenablement, être féminine, être douce, ne pas faire de vague. Bref, ne pas faire ce qui est considéré comme masculin. Vous me suivez?



J’ai aimé ce livre. Je l’ai adoré même. J’ai apprécié l’écrire de Virginie Despentes que j’ai trouvé touchante, sincère parfois crue mais sans tourner autour du pot, pas de chichi, beaucoup d’honnêteté, une touche d’humour et son regard sur notre société est pertinent.



Il s’agit ici d’un grand constat de la société. Une énumération de chose et de situations qu’une femme peut rencontrer parce qu’elle est une femme. Je pense que toutes les femmes devraient le lire au moins une fois.

En tout cas, ce n’est pas vraiment dans mes habitudes de relire des livre, mais celui-ci, je sais déjà que je le relirais un jour.

J’aimerais que plus d’hommes arrivent à lire des livres écrient par des femmes, dont King Kong Théorie, peut-être que certaines visions pourraient changées.

En attendant, il y a encore du chemin.
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Vernon Subutex, tome 1

Virginie Despentes signe un portrait contrasté d'un microcosme parisien où rockers déglingués, stars du porno, traders, producteurs de cinéma, travestis et transexuels jouent la partition de la fin d'une époque. Dans la nouvelle ère qui commence, beaucoup vont sombrer, comme l'ancien disquaire Vernon Subutex, le héros déchu d'un monde qui n'a plus besoin de lui.



Toujours dans une logique féministe, Virginie Despentes violente et véhémente, choque sciemment pour dénoncer les injustices d'une société capitaliste et patriarcale. Si c'est incontestablement fait avec talent j'ai quand même trouvé que par moment elle en faisait un peu trop. Choquer le bourgeois par des propos crus et politiquement incorrects m'a semblé parfois facile. Mais ce qu'elle dit au fond est juste (et justifie la forme) et mérite toute notre attention.
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Baise-moi

Clap de début.

Prendre la route, un mot de Dostoïevski en tête, la première phrase, « Et parce que tu es tiède, et que tu n’es ni chaud ni froid, je te vomirais par ma bouche ».

De bon augure.

Manu et Nadine. Une tuerie, l’équipée sauvage.

Violente.

Ça va saigner, ça va gerber.

Une balle dans la tête.

Urgence des maux.



Urgence du sexe.

De ma queue dans ta bouche, de mon foutre dans ton sourire.

Sauvage, sexe dure. Violence des mots.

Les yeux fermés, une claque dans la gueule.

Wake up.

Sombre histoire.

Prends ce flingue, le sang coule sur la poussière du tapis

D’un hôtel miteux de bord de mer hors-saison.

Une balle dans la tête, tu lui as mis.

Avec envie.

Avec plaisir.

Avec jubilation.

L’urgence, malsaine.



Lèche-moi. Suce-moi. Mords-moi. Baise-moi. Sans concession.

Retourne-toi et regarde ces cadavres qui parcourent cette vie de merde.

Aucun espoir. Le noir total, le rouge sang, le blanc foutre.

Les couleurs se déchaînent, se déversent sur le bitume, le sang coule, corps qui tombent, sourire éteint des uns, sourire malin des unes. Fout le camp avec ton beau sourire de Play-boy, déchire cette page de ta vie. Sous l’œil du réverbère ou de la lune, une détonation, fulgurance de l’instant, la rage, une balle dans la tête. Putain, il s’est chié dessus. Putain, je me retourne et je gerbe dans le pot de fleur. Mon âme poétique.



Que dire de plus d’un tel univers, apologie de la violence et du sperme qui s’écoule de ta bouche. Les bas déchirés, tu navigues, erres comme une errante sans but, juste la brutalité des rapports humains. Rape me, Virginie, je crie huit fois. Baise-moi, je hurle sept fois. Une claque dans la gueule, comme on reçoit un coup de poing dans les tripes, un coup de pied dans les couilles, une balle dans la tête.

Clap de fin.
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Vernon Subutex, tome 1

Vernon Subutex ou Vernon Dégringolex ? Car c'est bien l'histoire d'une dégringolade qu'on lit ici, celle d'un homme certes un peu désinvolte et détaché, mais au départ intégré et bien accroché à la vie...



Une dégringolade comme on pourrait peut-être tous en vivre une, en forme de dépression, de coup du sort ou de mauvaise rencontre. Et c'est ça qui m'a intéressée, cette bascule d'une vie plutôt classique à la marginalité et à la dépendance...



S'il n'y a pas beaucoup d'intrigue dans ce premier opus, il y a énormément d'ironie : tous nos travers apparaissent dans les portraits des personnages, tous plus malheureux, névrosés ou traumatisés les uns que les autres...



Ca devrait être déprimant à lire, pourtant ça ne l'a pas été du tout pour moi, au contraire. Ca m'a donné envie de vivre ma vie et mes envies, aussi imparfaites que je sois et qu'elles puissent être. Evidemment, le tome 2 est déjà dans ma Pile à Lire.
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Vernon Subutex, tome 1

"QUI EST VERNON SUBUTEX ?

Une légende urbaine.

Un ange déchu.

Un disparu qui ne cesse de resurgir.

Le détenteur d'un secret.

Le dernier témoin d'un monde disparu.

L'ultime visage de notre comédie inhumaine.

Notre fantôme à tous."



C'est dire si la 4ème de couverture envoie du rêve et du mystère...

Pourtant, de rêve et de mystère, je n'en ai guère trouvés, et lecture achevée, je ne discerne ni la légende urbaine ni l'ange déchu, peut-être faut-il lire la suite de la série pour les découvrir ? Mon petit doigt me dit aussi que je ne dois pas être une fille assez "rock n'roll". Pas assez de drogue, d'alcool et de porno dans ma petite vie transparente. Toutefois mon avis n'est pas exclusivement négatif car j'ai aussi trouvé du bon dans "Vernon Subutex".



A commencer par les deux grands atouts de ma lecture (en édition audio) : d'abord la prestation incroyablement talentueuse du lecteur, le comédien Jacques Frantz, sans qui je ne serais probablement pas allée jusqu'au bout ; ensuite, élément fondamental s'il en est, le style de l'auteur, une écriture cash, urgente et terriblement efficace, envoûtante.



"Vernon Subutex", c'est le portrait au vitriol d'une société qui ne compte plus ses laissés-pour-compte. Certains d'entre eux s'expriment par cette fiction qui, malheureusement, colle intimement à la réalité, comme une seconde peau. C'est au coeur du malaise social, économique et politique de la France que nous plonge Virginie Despentes ; difficile dès lors de résister à la compassion et au sentiment de culpabilité qui nous oppressent dès les premiers chapitres.



La galerie très fournie de portraits qu'elle brosse est très diversifiée et intéressante mais, pour moi, elle exsude trop de pathos. Il est vrai que je ne suis pas de la génération de Vernon, le personnage principal, et il semble que l'auteur s'adresse d'abord à un public ciblé, celui des nostalgiques des années 80 et 90, une génération coincée dans l'inconfortable grand écart entre enfance de tous les possibles et vie impossible aux pieds d'argile : chômage, sida, illusions perdues, rêves brisés. Un public que l'auteur conquiert sans mérite grâce aux très nombreuses références musicales, culturelles et identitaires. Bonjour le spleen et les gros sabots. Partant de là, je ne vois pas comment un lecteur qui n'entre pas dans ce cadre peut ne pas s'ennuyer un minimum à la lecture de ce premier tome. L'écriture brillante de Virginie Despentes ne suffit pas à éviter la déprime à chaque ligne. Récit noir, trash, aigri. La narration agressive est trépidante mais les personnages sont souvent racoleurs et surjoués. Le style cru et direct, j'apprécie ; les lamentations et les clichés, moins. Sentiment persistant de montagnes russes, entre intérêt et indifférence.



En même temps, je ne reste pas insensible à la part autobiographique de l'oeuvre. Quand on sait que Vernon Subutex est son pseudo sur Facebook, on ne peut se sortir de la tête l'idée que Virginie Despentes parle d'abord de son propre parcours. Elle qui s'est faite toute seule et qui a touché à tous les métiers, elle inspire le respect sinon l'admiration. Son roman me laisse au final sur l'impression de vouloir déranger et perturber en criant haut et fort ce que beaucoup pensent tout bas. Est-ce réellement un mérite ?



Vernon Subutex, héros ou héraut du désenchantement sociétal ? Artisan ou victime de sa déchéance sociale ? Un roman "poil-à-gratter" censé secouer les consciences citoyennes amollies ou thriller urbain glauque ? En tout cas, "Vernon Subutex" a tout pour devenir le roman emblématique d'une génération inassouvie.





Challenge Multi-Défis 2016

Challenge A TOUT PRIX 2015 - 2016
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Baise-moi

Quand ce livre est sorti, le titre m'a autant attirée pour son côté subversif et que rebutée pour sa facilité. C'est donc très curieuse que j'ai ouvert ce roman qui nous entraîne dans les vicissitudes de deux jeunes paumées. Prostitution, films X, petits casses, représailles sanglantes, elles traversent une vie dénuée de tout futur.

Je voulais voir, j'ai vu... Ce roman, qui a au moins l'avantage de se lire facilement, est une succession de clichés neo punk sans réel propos, de la provocation gratuite. Comme dit très justement l'un des personnages : "Nous on est plus dans le mauvais goût pour le mauvais goût , tu vois...". Tout est dit. J'ai eu beaucoup de mal avec cette lecture sans but. Alcool, sexe, drogue, meurtre, d'accord, mais pourquoi ? Si l'intention était que ce livre soit le reflet parfait de la vacuité de la vie de ces personnages, alors c'est réussi.

Un dernier mot sur un détail qui m'a agacée dès que j'ai ouvert le roman : la citation en tête du premier chapitre signée Fedor Mikhaïlovitch D. Euh... écrire Dostoïevski en entier, c'était trop long ?
Lien : http://bloglavieestbelle.ove..
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Vernon Subutex, tome 3

« Comment résister ? » [au tome 3] m'interrogeais-je ici-même à la fin du tome 2.



Je n'aurai pas résisté longtemps.



Entre parenthèses, je ne sais pas chez vous mais pour ma part les réjouissances de ce p*** de mois de juin ont atteint comme chaque année des niveaux de débordement de planning qui ne sont même pas décrits dans le manuel. Maintenant ça empiète même sur juillet, c'est pour dire.



Tout ça pour souligner (même si chacun s'en contre tamponne une fois cette parenthèse refermée, voire bien avant la parenthèse pour les moins concernés) tout ça pour souligner, donc, que j'ai un peu tardé à le terminer, ce Vernon troisième du nom.



Nonobstant il s'agit là, à mon humble avis, de l'opus le plus intense et le plus sombre de la trilogie, raison pour laquelle j'ai peut-être aussi inconsciemment pris mon temps. Car si l'on y retrouve avec jubilation les aimables protagonistes des volets précédents, ainsi que les pensées et répliques délectables dont Despentes a le secret, le scénario, lui, inflige quelques secousses imprévues. Adieu le pays de Candy, on est clairement sur du dénouement qui décoiffe, fais gaffe à ta mise en plis.



Ne reste plus à la fin que cette tristesse un peu hébétée de devoir irrémédiablement quitter la bande à Vernon.



Fin du trip.

Et maintenant… comment redescendre ?




Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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King Kong Théorie

Certaines réflexions sont intéressantes, leur crédit étant renforcé par le passé de Virginie Despentes qui a réellement vécu ce dont elle parle.

Je déplore toutefois le fait qu'elle soit obligée de rappeler, toutes les dix pages, son appartenance au mouvement punk-rock qu'elle se sent obligée de lier à un comportement "rebelle" surfait. On a l'impression que Virginie Despentes essaie sans cesse de ramener à sa cause toute une jeunesse en rupture avec les valeurs "traditionnelles". Est-elle vraiment obligée de rappeler à chaque page qu'elle adore les concerts de punk, qu'autrefois elle avait les cheveux verts, qu'elle s'habillait avec des jupes courtes et des Doc Martens ? La cause féministe a-t-elle forcément rapport à cette "marginalité" de pacotille? Et finalement, Virginie Despentes ne rabaisse-t-elle pas les ambitions de ce mouvement en le limitant à un combat superficiel qui se concentre dans les apparences ?
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Cher connard

J'étais à genoux devant Subutex.

Là, je me couche avant la fin

de cher connard...l'ennui!

J'ai l'impression de lire des propos de bistrot

qui n'ont rien de "brèves"

Ces échanges épistolaires s'éternisent

à défendre une idée puis, une autre

et enfin son contraire .

Il y a de l'echolalie dans l'air

embrumé d'alcool et de narcotiques.

il y a des moments de grâce, bien sûr,

des formules géniales à l'emporte-pièce...

Heureusement !

Mais ces vomissures de rancœur

sont lassantes..

La dope, l'alcool...là est la question

Avec? Sans?

J'ai aimé la colère autour de Céline,

le covid en ville..beaucoup moins les digressions

concernant metoo..

Ennui amer et abandon..

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Vernon Subutex, tome 3

Certains voient en lui un gourou, d'autres juste un DJ vieillissant. Personne ne sait qui est Vernon Subutex mais le fait est qu'il a le don de faire danser la foule lors des ''convergences''organisées par sa bande. Ces soirées, minutieuses préparées, dont le lieu et la date sont tenus secrets jusqu'au dernier moment, attirent des danseurs de tous horizons pour un moment magique et déconnecté. La bande à Vernon, garde rapprochée toujours vigilante, l'entoure avec amour, parfois dévotion, toujours fidélité. La vie aurait pu suivre son cours dans l'euphorie de l'amitié, de la musique, de la liberté si Charles n'avait pas laissé derrière lui un pactole en héritage. le clochard toujours bien chaussé a fait un testament mais la Véro, sa veuve pas très éplorée, n'est pas encline à partager le pactole. Dans la bande à Vernon, comme ailleurs, l'argent suscite la convoitise, la défiance, la jalousie et la belle harmonie vole en éclats. Encore une fois, Vernon détaché de tout, part pour une nouvelle aventure...Mais s'il réussit à tout laisser derrière lui sans états d'âme, d'autres n'ont pas ce bel esprit. Pour certains, l'heure de la vengeance a sonné.



Dernier tour de piste pour Vernon, La Hyène, Kiko, Olga, Aïcha et tous les autres...Toutes ces personnalités hétéroclites qui ont fait les beaux jours de la saga moderne de Virginie Despentes.

Percutants, fourmillants d'idées géniales, très ancrés dans la réalité de notre temps, ces trois tomes auront été une succession d'émotions, de la jubilation à la tristesse, de la colère à l'euphorie. Ce dernier tome nous rappelle un passé très récent, de l'ignominie des attentats de Charlie Hebdo et du Bataclan à la solidarité des Nuits Debout. C'est tout le talent de l'auteure de nous confronter à la déliquescence de la société dans laquelle nous vivons. Les convergences de Vernon Subutex sont un voeu pieux, l'heure est plutôt aux divergences et Despentes sait comme personne mettre le doigt sur l'égoïsme, le racisme, l'homophobie, la frivolité, le matérialisme, le sectarisme, la violence, autant de maux qui gangrènent nos civilisations modernes. Doit-on être un doux rêveur pour croire encore à la liberté, la fraternité, l'égalité, l'amitié, la communion des âmes et des coeurs ? Avec une pointe d'humour, une bonne dose de cynisme et beaucoup de lucidité, Despentes nous met en face de nous-mêmes, simples humains qui essaient de garder la tête hors de l'eau.

Sombre et plus trash que jamais, ce troisième tome clôt en beauté cette trilogie iconique.

Adieu Vernon, la Hyène, Kiko, Olga et tous les autres.

A dévorer sans modération.
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