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Citations de Velibor Colic (210)


Velibor Colic
" Un exilé est un homme qui est plus ou moins mort quelque part. "
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Plus que jamais je suis perdu dans une Europe aveugle, indifférente au sort des nouveaux apatrides. Mes rêves de capitalisme et de monde libre, de voyage et de villes des arts et des lettres sont devenus des mouchoirs en papier usagés, utiles pendant un bref instant mais gênants après l’utilisation. Rien que des cendres. J’ai échangé la fin du communisme pour le crépuscule du capitalisme.
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— Quand on voit les croix des autres, soupire-t-il, on reprend toujours les siennes...
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La mélodie existe, mais elle est dispersée, éparpillée un peu partout comme de la poussière d'étoiles, comme le souffle du vent qui, soudain, tourne les pages d'un livre. Elle est jouée avec indolence, nonchalance, si bien que, d'une fragilité cristalline, elle semble inconstante, irréelle telles des lettres tracées sur le sable. Mais le son est clair pourtant.
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Je cherche la vraie parole de Dieu, et le curé, visiblement, a autre chose à faire. Dieu pêche les âmes à la ligne, le diable les pêche au filet.
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Les rêveurs, conclut tristement Azlan Bathalo, meurent de faim, prouvant ainsi qu'ils ont vécu de leurs rêves.
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Quand on mange bien, c'est du catholicisme. Et si on n'a rien à manger mais qu'on chante et qu'on danse, c'est du communisme.
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Hubert Selbie retrouva Paris par un petit matin gris. A travers la vitre sale du taxi, il contemplait les trottoirs mouillés et les devantures des restaurants alsaciens qui jouxtaient la gare de l'Est. Il se sentait du vague à l'âme. C'était un peu comme si un oiseau noir, en route pour sa migration vers le sud, projetait sur son visage son ombre veloutée. p 89
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Ce livre pourrait encore s'appeler "Les Quatre Saisons", mais elles ont une tonalité beaucoup plus sombre que celles de Vivaldi, elles se jouent sur la partie droite du clavier, la plus triste, accompagnée de la trompette argentée comme le clair de lune de Miles Davis, du jeu mélancolique de Stan Getz, doux et chaud comme la vanille, et d'un solo particulièrement sauvage de Charlie Bird Parker, qui se fiche tel un couteau dans le dos de la nuit.
Velibor Colic
Budapest, 1997-1998
(placé en exergue de Mother Funker)
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Plus ma situation est désespérée plus mes rêves sont doux.Je rêve de la soie qui épouse et redessine les corps des femmes,je rêve du ciel et de la mer,des matins salés à Dubrovnik et de la neige,des plumes de mon enfance qui décorent généreusement nos collines,chaque année,sans exception,entre deux Noels,catholique et orthodoxe.
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De mon vivant, j’étais de partout et de nulle part, j’étais tout le monde mais aussi personne. J’étais un grand soleil et parfois des nuages ; tantôt l’ombre mais très souvent la lumière. J’étais l’eau fraîche et le sang chaud, l’enfant illégitime de chaque nation. Moustachu, barbu et pieds nus ; j’étais le saint des pauvres et le sel de la terre. J’étais l’oiseau, les percussions et chaque instrument à cordes. Compteur et conteur, poète et chanteur. J’étais celui qui porte le violon sur son épaule ; celui qui rendait vos rêves possibles. J’étais voyageur, fou du roi, paysan sans terre et apôtre, témoin et traître.J’ai fait mille fois l’amour et jamais la guerre.

(...) Une chose est sûre : mon nom est Azlan Tchorelo, Azlan Bahtalo et Azlan Chavoro Baïramovitch et je suis mort ce matin.

Voici mon histoire
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Cependant je regarde furtivement les autres invités. Madame Morrison est trop loin mais Salman Rushdie, avec deux gardiens collés sur son dos, est à quelques chaises de moi. Son visage étonnamment pâle trahit les journées entières passées à l'ombre, dans une pièce aux rideaux épais, à écrire ses livres. Au coin de ses yeux, je vois aussi un magnifique sourire, l'écrivain a la figure et la posture d'un homme doux. Un Bouddha le Sage de son pays lointain.
Avec son accent so british, il nous raconte ses mésaventures avec la fatwa et les fous de Dieu. Postés par leur chef de service, deux flics derrière lui ressemblent à deux jouets mécaniques - leurs têtes balaient l'espace devant eux et leurs regards cachés derrière les verres opaques des lunettes noires examinent sans cesse nos visages et plus particulièrement le mien. Leurs costumes, à l'ancienne, sont faits d'une étrange étoffe noire et brillante, leurs crânes rasés font penser à deux pistes d'atterrissage pour les mouches.
Salman est un homme agréable, un conteur-né. Il nous raconte des histoires sur le vin et sur les Rolling Stones et même quelques anecdotes sur son chanteur préféré, Tom Waits. Je l'imaginais un peu plus basané, je suis surpris par la pâleur bibliothécaire de sa peau. Rien d'étonnant finalement, me dis-je, la frontière de sa prison c'est le monde entier.
Il possède une douceur presque féminine, la souplesse orientale et en même temps une force hardie et conquérante, l'éloquence et l'esprit vif.
Il est tout sauf triste ou en colère.
Plusieurs cercles visibles et matériels, faits de respect et de gêne, de peur et de fascination, entourent cet homme qui dîne avec nous.
Je n'arrive pas à oublier que cet écrivain est menacé de mort, que ses ennemis sont urbi et orbi, dans le monde et dans la ville, au ciel comme sur la terre. Qu'ils sont prêts à verser un million de dollars pour tuer un écrivain, rien d'autre et rien de plus qu'un écrivain.
C'est déplorable et révoltant, je réalise que la littérature est une courageuse sentinelle, une sorte de papier de tournesol pour examiner le taux d'acidité et de folie dans ce bas monde.

Pages 126/126 - En hommage à tous ces écrivains qui se battent pour préserver un bien précieux - La Liberté d'Expression!
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"La vie est un miracle. Si l'on regarde bien le monde qui nous entoure, on peut toujours voir plein de choses. Un poisson volant, le feu dessiné sur le dos d'un tigre, les ailes d'une libellule aquatique. Chaque particule d'un grain de poussière dorée, l'intérieur d'une goutte de pluie et bien d'autres choses encore."
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Je suis assis sur ce banc public à Rennes. Il pleut de l'eau tiède et bénite sur la ville. Je réalise peu à peu que je suis le réfugié. L'homme sans papiers et sans visage, sans présent et sans avenir. L'homme au pas lourd et au corps brisé. La fleur du mal, aussi éthéré et dispersé que du pollen. Je n'ai plus de nom, je ne suis plus ni grand ni petit, je ne suis plus fils ou frère. Je suis un chien mouillé d'oubli, dans une longue nuit sans aube, une petite cicatrice sur le visage du monde.
Je suis le réfugié.
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La folie des hommes est comme l'eau salée de la mer, immense et impossible à avaler d'un seul coup.
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...Si je continue à boire comme ça, disait-il, étonnamment lucide, je vais mourir avant la fin de ma vie.
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Notre Dieu communiste est lui aussi grassouillet et barbu. Mais il porte un nom de chien : ce n'est ni Rex, ni Lux, mais Marx. Apparemment, il a écrit de gros livres. Son meilleur pote porte lui aussi une grosse barbe, il est anglais comme son nom l'indique : Engels. Parfois, on met un Russe-_Lénine - avec eux sur les affiches, parfois, non.
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" Dieu crée ' ex nihilo ' et nous à partir de ruines. "

Jorge Luis Borges

(page 11)

NB : ex nihilo = à partir de rien.
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Allez mon vieux, pense à moi. Ne m'oublie pas. Si tu m'oublies, je n'existe plus
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On a écrit des livres après le goulag, après Hiroshima, après Auschwitz, Mauthausen...
Peut-on écrire après Sarajevo ?
Pour décrire cette destruction qui relève de l'irréel, pour évoquer le caractère lumineux et sacré du sacrifice des victimes ?
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