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Citations de Valérie Tong Cuong (845)


Elle s'installe dans la voiture et verrouille les portières, établissant un sas invisible au sein duquel elle peut, enfin, se relâcher. À vrai dire, elle n'est pas mécontente de se rendre seule à la maison d'arrêt. Son instinct lui suggère qu'être trois dans la pièce complique la circulation de la vérité. Père, mère, fils, comment espérer autre chose qu'un spectacle donné par trois comédiens ? Lors du dernier parloir, chacun a tenu les rôles que nature et culture leur ont assignés. Ils ont pris soin de dissimuler leurs failles. Ils ont prétendu être forts et confiants, mais en dehors de l'amour qu'ils ont laissé filtrer, tout n'était que mise en scène. Ils ont tu leur colère, l'ampleur de leur déception, leur désir de vengeance, leur effroi grandissant face à une situation hors de contrôle. Ils ont surveillé les termes qu'ils employaient et se sont abstenus d'aborder les sujets sur lesquels ils craignaient d'avoir des opinions divergentes. Ils se sont contentés de s'embrasser, s'informer, se réconforter, obéissant à des règles implicites.
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C'est la situation qui est monstrueuse. Notre capacité commune à nous tromper sur l'essentiel. Notre manière d'enfouir nos erreurs en espérant qu'elles s'annuleront. Mais par-dessus tout : nos silences.
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"Comment être pardonné jamais, si on ment, puisque l'autre ne sait pas qu'il y a quelque chose à pardonner. Il faut donc dire la vérité au moins une fois avant de mourir - ou accepter de mourir sans être jamais pardonné. Quelle mort plus solitaire pourtant que celle de celui qui disparaît, refermé sur ses mensonges et ses crimes."
Albert Camus - Carnets
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... Mariette, mon petit trésor, mon diamant, mon bijou.
On ne prête jamais assez d'attention aux termes amoureux. Il me considérait déjà comme un élément de son patrimoine, une propriété dont il pourrait redessiner les contours à l'envi.
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J'ai presque tout oublié de mon enfance, sauf le sens du ridicule, parce que ça, ça ne s'oublie pas.
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« Sans accès à la technologie, le révolutionnaire n'est qu'un farceur. »
Année 70. Takis, dans Radical Software, le journal des vidéos guérilla.

P250
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Même ceux qui ne sont pas forts en sciences savent que l’on tombe toujours plus vite que l’on ne se relève.
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C'est le problème avec les gens qui ne parlent pas beaucoup, on a vite fait d'interpréter de travers, on leur prête les intentions qui nous arrangent, surtout quand ces gens-là comptent énormément pour nous.
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« J’ai attrapé mon manteau, embrassé mon fils, tenté une sorte d’accolade, poitrine contre poitrine comme on le fait entre hommes. Je lui ai répété que je l’aimais plus que tout au monde, ce qui était vrai, que nous étions les plus forts lui et moi, puis j’ai ajouté qu’il était beau, et qu’il ressemblait à un héros, et ça c’était faux bien entendu, il avait un aspect fantomatiques avec ses bandages sur le crane, son sourire légèrement tordu, son pansement taché sur la joue, sa peau autrefois douce et dorée désormais blanchâtre et granuleuse, ses membres décharnés comme dévorés, mon petit bonhomme de douze ans devenue une marionnette amochée désarticulée, dont il fallait soutenir, accompagner chaque mouvement, et à vrai dire, cette vision-là me fracassait, me trouait les poumons, le cœur , l’estomac et tout le reste, cette vision-là me rendait fou, mais pour rien au monde je ne l’aurais laissé paraitre, car dans le cas contraire où mon fils aurait-il trouvé le courage de lutter ? »
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À certains, les envieux, il doit plaire d’imaginer le ver dans le fruit. Leur famille heureuse et tranquille les irritait, attisait leur frustration. Ils sont rassérénés de constater que personne n’est à l’abri des ennuis, que la roue tourne, que les privilégiés chutent. À d’autres, cela procure une adrénaline bienvenue dans leurs vies rangées, ils se projettent, cela pourrait leur arriver après tout, et puis ils se rassurent, voyons, pas chez eux [...]
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Emi est âgée de quarante-quatre ans. Il y a longtemps qu'elle a analysé la logique inexorable qui a pesé sur sa famille et engendré ce sentiment épuisant d'un monde disharmonique. Le mécanisme s'est enclenché très en amont de sa naissance, lors de la fracture brutale survenue entre son père et ses propres parents, après qu’Izuru a choisi de quitter les bureaux de Honda à Hamamatsu pour rejoindre l’usine de Belgique, puis d'épouser Sonia. Le brillant ingénieur destiné aux plus hautes responsabilités était tombé amoureux de la fille d'un concessionnaire de deux-roues français en visite commerciale à Alost. Tombé, était le mot qui convenait selon Issey et Akiko Shimizu, l'un fonctionnaire à l’hôpitâl public, l'autre fonctionnaire à la bibliothèque municipale de Toyooka. Ils refusèrent d'assister aux noces et même de recevoir leur belle-fille. Ils écrivirent à Izuru, « tu es le poignard qui déchire le rêve », faisant allusion à une devise de Soichiro Honda — « évoquer le rêve » — qu’Izuru avait peinte sur le mur de sa chambre lorsqu'il était encore un étudiant studieux aux résultats remarquables. Ce qui avait fasciné leur fils chez Sonia leur était inaccessible.
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J'avais honte. Honte d'être une mauvaise mère, tout juste bonne à se laisser glisser malgré l'amour que j'éprouvais pour mes enfants, malgré leur émouvante métamorphose, malgré l'espoir qu'ils portaient vaillamment en eux.
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"Ne te monte pas la tête, ne songe pas aux mauvaises choses, répétait toujours sa mère, et elles n'arriveront pas. Le malheur survient chez ceux qui en ont peur."
p199
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C'est l'éternel problème avec les riches, le bourgeois, les nantis, les gâtés. Il faut toujours qu'ils expliquent aux désespérés qu'ils ont de la chance, qu'ils sont dans la vraie vie, les vraies valeurs, aux innocents les mains pleines et tout le toutim.
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On ne peut pas aider quelqu'un qui ne s'aide pas lui-même.
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Je sais aujourd'hui qu'il faut se méfier de l'euphorie. Elle nous transporte loin des monstres qui nous hantent, loin des dangers qui guettent, si loin qu'on ne revient jamais plus les affronter. On se croit tiré d'affaire, passé à autre chose. On décrète les dossiers classés, tandis qu'ils nous consument lentement.
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Il est si difficile de composer avec une vie dont on ne déteint que des fragments, quand on n'a même pas idée de ce qui nous échappe, quand tout autour de nous n'est constitué que de pièces manquantes dont on ignore les contours.
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...il y a longtemps que j'ai compris, l'ignorance est plus dangereuse qu'une grenade dégoupillée.
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"Je ne voulais plus me battre pour cette existence de douleur, vivre sans vivre, tousser, cracher, s'asphyxier, vomir, pleurer, souffrir, souffrir, souffrir !
Tout cela pour reculer de quelques jours ou quelques mois l'inévitable conclusion et expirer sans avoir serré mes petits, senti leur chaleur , sans cette immense consolation, tout juste entrevue, que je savais désormais due aux hallucinations ."
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L'intérêt d'une vie ne se résume pas à la liste de ce qu'on possède. Il est ailleurs, invisible. Il est ce que tu es. À l'intérieur. T'es-tu jamais demandé si tu avais un rôle à jouer ici ? Une mission à remplir ? Un tableau à compléter ? Un chemin à boucler ?
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Dans un immeuble en flamme.
Dans la rue.
Sous un porche.
Dans un collége.

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