Citations de Salman Rushdie (649)
"Un homme n'a pas de racines, il a des pieds":
Le respect pour la religion est devenu une expression codée qui signifie “peur de la religion”. Les religions, comme toutes les autres idées, méritent critique, satire, et, oui, notre manque de respect intrépide.
What is freedom of expression ? Without the freedom to offend, it ceases to exist.
Qu'est-ce que la liberté d'expression ? Sans la liberté d'offenser elle cesse d'exister.
Morality came before religion and religion was our ancestors’ way of responding to that built-in need. And if that was so then it followed that it was perfectly possible to lead a good life, to have a strong sense of right and wrong, without ever letting God and his harpies into the room.
( La moralité arriva avant la religion, et la religion fut le moyen pour nos ancêtres
de satisfaire ce besoin inné. Et si c’était ainsi, il était parfaitement possible de mener une vie honnête, avoir un sens puissant du bien et du mal, sans jamais faire entrer Dieu et ses harpies chez soi).
‘In the age of information, my dear,.....everyone’s garbage is on display for all to see, and all you need to know is how to look.’
( A l’ère de l’information, mon cher.....la poubelle de chacun est exposée aux yeux de tous pour qu’on la voit, et tout ce que tu as besoin de savoir, est comment le regarder).
Pour renaître, (...), il faut d'abord mourir. (...) Comment sourire à nouveau, si l'on ne veut pas pleurer d'abord ? Comment remporter l'amour de celle qu'on aime, monsieur, sans un soupir? (...)
Les réseaux sociaux induisent une défiance à l'égard du réel.
Mentez une fois à propos de quelqu'un et beaucoup ne vous croiront pas. Répétez le même mensonge un million de fois et c'est l'homme sur qui vous avez menti que plus personne ne croira.
Les douanes dans un aéroport sont conçues pour que même l'innocent se sente coupable. Sur le panneau RIEN A DECLARER aurait aussi bien pu figurer MORT EN SURSIS.
(page 323)
...the only excuse for privilege’, my father taught me, ‘is to do something useful with it’.
...”la seule excuse d’être privilégié, c’est de l’employer à des fins utilitaires “, m’a enseigné mon père.
‘What will we say,’ he asked his father, ‘when they enquire, where did you come from ?'.......'Say we are from nowhere or anywhere or somewhere, we are make-believe people, frauds, reinventions, shapeshifters, which is to say, Americans'.
( Qu'est-ce-qu'on doit répondre, si on nous demande d'où on vient ? demanda-t-il à son père....Dit leur, nous venons de nul part, ou de n'importe où, ou de quelque part, nous sommes des êtres fictifs, des imposteurs, des réplicats, des métamorphes, c'est-à-dire, des américains ).
How does one live among one’s fellow countrymen and countrywomen when you don’t know which of them is numbered among the sixty-million-plus who brought the horror to power,...
( Comment vit-on parmi ses compatriotes , ne sachant pas lesquels font partis des 60 millions et plus qui ont voté pour porter l’horreur * au pouvoir...)
*Donald Trump
Le savoir ne naissait jamais simplement dans l'esprit humain, il renaissait toujours. La transmission de la sagesse d'un âge à l'autre, ce cycle des renaissances, telle était la vraie sagesse. Le reste n'était que barbarie.
La religion, cette forme médiévale de déraison, lorsqu'elle est combinée avec l'armement moderne, devient une véritable menace à nos libertés. Ce totalitarisme religieux a causé une mutation meurtrière dans le cœur de l'islam et nous en voyons les tragiques conséquences à Paris aujourd'hui. Je soutiens Charlie Hebdo comme nous devons tous le faire, pour défendre l'art de la satire qui a toujours été une force pour la liberté contre la tyrannie, la malhonnêteté et la stupidité. “Le respect pour la religion” est devenu une phrase codée signifiant “la peur de la religion”. La religion, comme toutes les autres idées, doit faire l'objet de critique, de satire et, oui, mérite que nous lui manquions de respect sans avoir peur.
[2015, après l'attentat contre Charlie Hebdo]
Il faut vivre jusqu'à sa mort.
Il regardait beaucoup la télévision d’un œil, en sautant d’une chaîne à l’autre, car lui aussi appartenait à la culture actuelle de la télécommande comme le gosse porcin du coin de la rue ; lui aussi pouvait comprendre, ou au moins avoir l’illusion de comprendre, le monstre vidéo composite qu’il faisait naître en appuyant sur un bouton… quel rouleau compresseur cette télécommande, le lit de Procuste du XXe siècle ; il découpait le lourd en tranches fines et aplatissait le léger jusqu’à ce que toutes les émissions, publicités, meurtres, jeux télévisés, les mille et une joies et terreurs du réel et de l’imaginaire, aient acquis un poids égal.
Moi, Pampa Kampana, suis l’auteure de ce livre,
J’ai vu, dans ma vie, l’ascension et la chute d’un empire.
Qui pense encore à eux aujourd’hui, ces rois et ces reines ?
Ils n’existent à présent que dans les mots.
De leur vivant, ils furent vainqueurs ou vaincus, parfois les deux. Ils ne sont plus ni l’un ni l’autre.
Les seuls vainqueurs, ce sont les mots.
Leurs actions, leurs pensées, leurs sentiments n’existent plus.
Seuls subsistent les mots qui les évoquent.
On gardera d’eux le souvenir que j’ai choisi de garder
On se souviendra de leurs actes de la façon dont je les ai racontés
Leurs intentions resteront celles que je leur ai prêtées.
Moi-même, je ne suis plus rien.
Seule subsiste la cité des mots.
Les mots sont les seuls vainqueurs.
[Haroun demande à son père d'où lui venaient ses histoires.]
"De la grande Mer des Histoires, répondait-il. Je bois les Eaux chaudes des Histoires et je me sens rempli de vapeur."
Haroun trouvait ce genre d'affirmation profondément irritant. "Alors, où gardes-tu cette eau chaude?" demandait-il de façon astucieuse. "Dans des bouillottes, je suppose. Mais je n'en ai jamais vu aucune.
- Elle sort d'un robinet invisible installé par un Génie de l'Eau, disait Rachid, le visage sérieux. Il faut être abonné.
- Et comment t'es-t-u abonné?
- Oh! disait le Shah de Bla, c'est beaucoup Trop Compliqué à Expliquer!
- De toute façon, disait Haroun d'un ton maussade, je n'ai jamais vu non plus de Génie de l'Eau."
Rachid haussait les épaules. "Tu ne te lèves jamais assez tôt pour voir le laitier, faisait-il remarquer, mais tu bois quand même du lait. Alors sois gentil d'arrêter avec tes si et tes mais, et amuse-toi à écouter les histoires qui te plaisent."
Je suis fier d'apporter du plaisir à des lecteurs occidentaux et orientaux, qui en tireront des lectures légèrement différentes. Je me vois plus comme un auteur d’un pays en particulier, mais un écrivain de l'urbanité. Je m'identifie plus à des villes, surtout à New York, Londres et Bombay, où j'ai passé ma vie. A l'idée et à l'idéal de la ville.
Pour renaître, […] il faut d’abord mourir.