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Citations de Salman Rushdie (656)


Il y avait chez Madame la Philosophe un fond de stoïcisme masochiste et, par mauvais temps, on la trouvait souvent dehors, ignorant le vent et le crachin ou plutôt les acceptant comme d’authentiques représentants de l’hostilité croissante de la terre à l’égard de ses occupants, assise sous le feuillage d’un vieux chêne lisant un livre détrempé d’Unamuno ou de Camus.
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Blue Yasmeen ouvrit la bouche mais fut incapable d’émettre le moindre son. «Geronimo Manezes ?» répéta la femme au tapis, toujours agacée. La journée avait été longue. «Quel appartement ?» Yasmeen pointa le doigt vers le plancher. «Au premier», parvint-elle à articuler. La femme au tapis volant prit un air écoeuré.
«Voilà pourquoi je n’aime pas me servir de tapis volants, dit-elle, leur foutu GPS se détraque tout le temps.»
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On sait très peu de choses, même si on a beaucoup écrit à ce sujet, de la nature véritable des jinns, ces créatures faites de feu sans fumée. Sont-ils bons ou mauvais, diaboliques ou bienveillants, cela fait l'objet d'âpres discussions. Ce que l'on admet généralement, ce sont les caractéristiques suivantes : ils sont fantasques, capricieux, impudiques, ils se déplacent très vite, changent de taille et de forme et réalisent bon nombre de vœux des mortels, hommes et femmes, qu'ils en décident ainsi ou s'y trouvent contraints, et leur perception du temps est radicalement différente de celle des êtres humains.
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Il lut l'extrait d'Orange Mécanique dans lequel Alex et ses sbires attaquent l'auteur d'un livre intitulé Orange Mécanique. Il avait beaucoup réfléchi à ce que Burgess appelle "l'ultraviolence" (y compris la violence contre les auteurs), à la séduction du terrorisme et à la manière dont cette violence donnait à des jeunes gens perdus et sans espoir un sentiment de toute-puissance et de cohérence.
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De braves gens allaient céder à la peur et prétendre que c'était par respect.
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Quelque chose de nouveau était en train de se produire, la montée d'une nouvelle intolérance. Elle se répandait à la surface de la terre mais personne ne voulait en convenir. Un nouveau mot avait été inventé pour permettre aux aveugles de rester aveugles : l'islamophobie.
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Pour être libre, il fallait d'abord présumer qu'on l'était.
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En exil, toute tentative d'enracinement est vue comme une trahison : c'est un aveu d'échec.
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Le paradoxe est un nœud qui permet à un homme de se donner l'air intelligent alors qu'il lui ligote l'esprit aussi étroitement qu'un poulet qui va passer à la casserole.
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 Il était immigré. Il était un de ceux qui avaient échoué dans un endroit qui n'était pas celui où il avait débuté. L'immigration arrachait toutes les racines traditionnelles de l'individu. La personne enracinée prospérait dans un endroit qu'elle connaissait bien, suivait des habitudes et des traditions qui lui étaient familières ainsi qu'à sa communauté, parlait sa propre langue au milieu de gens qui en faisaient autant. De ces quatre racines, le lieu, la communauté, la culture et la langue, il en avait perdu trois.
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Ce que l'on apprend à l'école n'est pas toujours ce que l'école croit vous enseigner.
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Il se battait contre le fait qu'on puisse tuer quelqu'un à cause de ses idées et contre la prétention d'une religion à imposer une limite à la pensée
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Aussi, ma première pensée quand je vis cette silhouette meurtrière se précipiter vers moi fut : « C’est donc toi. Te voilà. » On raconte que les dernières paroles de Henry James ont été : « Elle a donc fini par venir, la chose distinguée. » La mort venait à moi, également. Mais elle ne m’a pas frappé comme une chose distinguée. Je l’ai trouvée anachronique. Ce fut ma seconde pensée : « Pourquoi maintenant ? Vraiment ? Il s’est passé tant de temps. Pourquoi maintenant, après toutes ces années ? » Le monde était assurément allé de l’avant et cette question était réglée. Et pourtant ici, approchant à toute vitesse, il y avait une sorte de voyageur temporel, un fantôme meurtrier surgi du passé.
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J’ai appris que le monde était infini dans sa beauté mais aussi implacable, impitoyable, cupide, lâche et cruel. J’ai appris que l’amour est la plupart du temps absent et que lorsqu’il se manifeste il est généralement sporadique, fugace et finalement peu satisfaisant. J’ai appris que les communautés bâties par les hommes sont basées sur l’oppression de la multitude par une minorité et je n’ai pas compris. Je ne comprends toujours pas pourquoi la multitude accepte cette oppression. Peut-être parce que quand elle ne l’accepte pas et qu’elle se révolte, il s’ensuit une oppression plus sévère que celle qu’elle a renversée. J’ai commencé à me dire que je n’aimais pas beaucoup les êtres humains mais que j’aimais les montagnes, la musique, les forêts, la danse, les larges fleuves, le chant et bien sûr la mer. La mer est mon foyer. Mais en fin de compte j’ai appris que le monde peut vous arracher votre foyer sans aucun remords.
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Et puis du temps a passé et cela calme les passions. D’ailleurs les gens oublient. L’histoire est le résultat non seulement de l’action des gens mais aussi de leur oubli.
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Ainsi étaient les hommes, se disait Pampa Kampana. Un homme philosophait à propos de la paix mais dans sa façon de traiter la pauvre jeune fille sans défense qui dormait dans sa grotte, il n’agissait pas conformément à sa philosophie.
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Mes ennemis engagent des types médiocres qui bourrent les oreilles du peuple ignorant de vilaines histoires sur mon compte et le peuple ignorant gobe ça comme du petit lait. C’est pour cette raison que je me suis adressé à vous, éloquent monsieur Rachid. Vous allez raconter des histoires heureuses, qui dégagent de la bonne humeur et le peuple vous croira, il sera heureux, et il votera pour moi.
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En fait de vérité, ce que vous avez dans ces millions de petits volumes, c’est ce que Stephen Colbert a qualifié du terme inoubliable de “véritude”. Si la vraie vie n’est pas assez sexy, la solution – une solution très romanesque, il faut le dire – consiste à la rendre plus sexy. Ou pour le dire d’une autre façon, à mentir.
J’ai connu un jour un écrivain adepte de la “véritude”, un menteur consommé, un menteur vraiment brillant au point d’en être majestueux. Qui, lorsqu’on le confrontait à la fausseté évidente de ses déclarations, répondait d’un air impassible : “C’était une métaphore pour montrer combien j’étais malheureux.” Ne pas faire la différence entre une métaphore et un mensonge est une des définitions de la folie.
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On reconnaissait les Pakistanais parce qu'ils étaient trop bien habillés, les Indiens parce qu'ils ne l'étaient pas assez, et les Bangladeshis parce qu'ils s'habillaient mal.
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Si l'on ne vous dit pas toute la vérité, et Sister avec son expérience de la justice le savait parfaitement bien, c'est comme si on vous racontait un mensonge.
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