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Critiques de Philibert Humm (144)
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Roman fleuve

« Disons-le tout net, s’il n’est pas formellement interdit de descendre la Seine à la rame sur un canot à voile, cela n’est pas très autorisé non plus. (…) En d’autres termes, la Seine n’est pas prévue à cet effet. Mais n’est-ce pas cela que l’aventure : quitter les rails et mordre la ligne blanche, sauter les barrières, voyager où l’on ne voyage pas? Réponse : oui. »

Philibert Humm, autoproclamé capitaine, et ses matelots Samuel Adrian, quartier-maître écopier et François Waquet, major, s’embarquent sur un canot baptisé Bateau, afin de rallier Paris au Havre par la Seine. Les jours défilent par tous les temps (canicule, pluie, fort vent, orage), entrecoupés de rencontres inattendues et parfois drôles, de quelques chavirements et, toujours, à la fin du harassant travail à la rame, de nuitées passées sur les nombreuses îles et îlots parsemant le cours du fleuve.

C’est réellement le ton et l’écriture qui font de ce récit un petit bijou littéraire. Car il ne se passe pas grand-chose pendant le périple nautique de nos trois marins d’eau douce. Sauf à écouter l’auteur nous livrer ses apartés historiques sur les bourgades entrevues depuis la rive, ses anecdotes personnelles et ses réflexions anodines sur ses compagnons. La promiscuité et l’étrangeté de l’aventure poussent aussi parfois à l’envolée philosophique et le trio ne s’en prive pas.

J'ai beaucoup aimé; la partie n’était pas gagnée, cependant, car les premières pages ne sont pas accrocheuses. Il faut forcer un peu et dès lors que j’ai craqué le code, je suis montée avec eux dans le Bateau et vogue la galère!

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Roman fleuve

Aujourd’hui je vais évoquer Roman fleuve le récit d’aventure décalé de Philibert Humm. Avec deux compagnons (d’infortune) à bord de Bateau il descend la Seine entre Paris et Le Havre.

Roman fleuve est un texte drôle et désopilant qui ne se prend pas au sérieux. A titre d’exemple cette affirmation liminaire : « il existe deux catégories d’individus. Ceux qui prennent des risques et ceux qui n’en prennent pas. Les aventuriers et les autres. Me concernant, j’appartiens à la première catégorie. » En 2018, alors qu’il a à peine trente ans et qu’il a modestement baroudé il embarque sur un frêle canot et se lance avec ses compagnons sur les flots. Il faut préciser que leur navire (qui aurait appartenu à Véronique Sanson) prévu pour deux rameurs va accueillir trois garçons peu habitués aux exploits sportifs. D’ailleurs il n’est qu’à voir la liste de leurs bagages (inutiles et inappropriés) pour comprendre leur impréparation. De la capitale jusqu’à l’embouchure de la Seine les méandres et circonvolutions du fleuve sont nombreux ce qui allonge les kilomètres à parcourir. Mais comme Humm l’explique : « la désobéissance est le premier jalon de l’aventure et l’aventurier ne va pas plus loin que la haie du jardin s’il obéit à sa maman. D’ailleurs aucun aventurier ne parle jamais de sa maman. » Une grosse semaine leur est nécessaire pour rallier la mer, ils se rendent compte que : « ramer est une activité rébarbative et passablement ennuyeuse. De plus, c’est fatigant. » Avec la narration de son périple l’auteur contribue à faire connaitre son aventure et explique : « nous enchantons le monde en l’honorant de notre visite et portons à la connaissance d’autrui le merveilleux des confins par le récit époustouflant de nos folles tribulations. » Le parcours estival sur la Seine n’est pas sans danger et plusieurs retournements et naufrages ponctuent la descente. Ainsi à l’orée de la Normandie un premier drame se produit : « nos affaires s’éparpillèrent en surface, d’autres coulèrent à pic. L’une de mes sandalettes fut immédiatement aspirée par le fond. Je sauvai l’autre de justesse – mais à quoi sert une sandalette orpheline ? –, cela sans parler du canoë dont nous découvrîmes qu’il ne flottait pas malgré la présence à la poupe et la proue des coussins dits flotteurs. J’estime qu’environ un quart de notre chargement disparut ce jour-là dans les eaux de Mantes-la-Jolie. » Le ton de Roman fleuve est léger et parodique. Les titres de chaque chapitre avec des énumérations pseudo littéraires évoquent les récits picaresques de Jules Verne. L’aventure sportive est anecdotique, le récit met l’accent sur quelques pensées de l’époque et la désuétude rigolote de l’auteur. Il se réjouit du fait que : « chaque année les juilletistes croisent les aoûtiens et ça bouchonne à Saint-Arnoult. C’est une sorte de tradition. J’aime cette permanence des choses et l’immuabilité me rassure. » La conclusion de cette aventure tient en quelques mots : « après huit journées heureuses à descendre la Seine, trois hommes arrivaient un soir à la mer. Le temps était gris mais ça n’avait pas beaucoup d’importance. » Mais il ne faut pas oublier qu’après ce cabotage l’auteur a perdu son pucelage et il découvre que : « de toutes les aventures, l’aventure amoureuse est sans conteste celle qui m’aura le plus dépaysé. On en revient la tête pleine de souvenirs et de résolutions pour l’avenir. »

Roman fleuve est un hommage aux vrais aventuriers, aux grands noms et aux illustres prédécesseurs. Philibert Humm est une sorte de personnage atypique même s’il fréquente Sylvain Tesson lors d’une mémorable escale. L’exotisme est proche mais l’expérience n’en est pas moins réjouissante. Au rythme des pagaies la progression est lente, le corps est exposé et l’humour est omniprésent.

Voilà, je vous ai donc parlé de Roman fleuve de Philibert Humm paru aux éditions Équateurs.


Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Roman fleuve

Ce livre décrit la descente de la Seine par trois hommes dans la trentaine (il ne semble) à bord d'un canoë baptisé « bateau ».

Ce nom donne un aperçu de l'humour de la chose.

C'est gentiment drôle, voir un peu caustique et verbeux.

Je dois être devenu bien cynique mais cela me fait ni chaud ni froid.

En humour je serais plutôt Terry Pratchett ou le brave Soldat Chveik.

En « descente de cours d'eau par trois amis en Canoë » je serais plutôt « Délivrance » qui est certes un peu différent (un peu).

Je cherchais une lecture un peu plus légère après « Mes vrais enfants ».

C'est un peu trop léger et gentil et propret pour moi
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Roman fleuve

Trois hommes dans un bateau est un roman anglais comique qui eut son heure de gloire, publié en 1894. Philibert Humm devrait vous faire passer un bon moment avec ce Roman fleuve qui reprend le sillage du canot de Jerome K. Jerome. La Seine remplaçant la Tamise. Ils sont jeunes, ils sont trois, ils n'ont aucune connaissance de la navigation et ils décident de descendre le cours de la Seine de Paris au Havre. Croisière pour le moins hasardeuse mais surtout désopilante, sorte de huis clos aquatique marinier pour nos héros plus près du potache post-acnéique que du matelot même d'eau douce.



Eau pas si douce que ça. L'entrée en Seine des trois hurluberlus est d'entrée placée sous le régime d'une démocratie relativement relative. Un capitaine, un major ça sonne pas très marin) et un écopier (ça, ça sonne bien aquatique). On sent d'emblée un remake de Mutiny on the Bounty. Le canoé d'occasion a été baptisé le Bateau.C'est beaucoup dire. Ne croyez pas qu'il suffit de se laisser porter par le courant, comprennent-ils au bout d'une journée, distants seulement de quelques stations de métro du Trocadero.



Malgré le rideau de douche sur la tringle élevée au rang de mât nos explorateurs n'avancent guère. Abordage sur des rives parfois hostiles même si on ne signale aucun cas de cannibalisme dans la vallée de la Seine. Il faut aussi compter avec les péniches, la Vahiné, la San Francisco, aux noms exotiques et qui joignent à peine la Belgique, voire les navires vrais dans le port de Rouen. Avec le flou artistique entourant un tel périple ni interdit ni autorisé. Et des autochtones parfois sympa, portés sur la dive bouteille même sans bateau à l'intérieur. Roman fleuve est illustré de quelques dessins remarquables et prestigieux, un réchaud à pétrole Eva-Sport, un lance-pierres destiné à la survie, que l'équipage perdra très vite, un récepteur radio portatif à piles c'est à dire un transistor, une paire de chaussures bateau en 43. Prometteur, non?



J'ai apprécié les chapitres titrés à la Jules Verne dans ses Voyages extraordinaires. Quelques exemples. Où l'on découvre que nos rames sont des pagaies (il faut attendre la page 101)-Réquisition d'une chaussette sur l'île aux Dames.-Ventre mou du récit (noter la lucidité de l'auteur)-Faux bonds et ricochets. Et que Siende la viedire de la réelle poésie des villages baignés par Dame Seine, Port-Pinché, Pampou, Tournedos, La Bouille. De belles rencontres aussi avec Sylvain Tesson, en avance sur notre infernal trio de quelques milliers de décalages horaires, Johnny, maître es karaoké et rosé, Monsieur Mallard, 91 ans, profession chantier naval-café-buvette-raconteur d'histoire qui évoque avec émotion 1945, pas la capitulation mais la crue historique du 16 février, 6,87 mètres sous le pont d'Austerlitz. Peut-être aussi un satyre hante-t-il les rives de Seine, en mal d'ondines? Pas de confirmation, des doutes.



Juste quelques formalités. Notamment l'officiel document des Voies Navigables de France. Vous devez obtenir une décharge de vie. Sans ça, à partir de Rouen ils ne vous laisseront pas passer.



Le moral était fixe. Les conditions de navigation excellentes. L'avenir tout tracé. Mais l'avenir n'aime pas bien qu'on le trace. Je crois même qu'il a horreur de ça.



Embarquez donc sur le Bateau, ce canoé deux places où ils sont déjà trois. Passagers clandestins le Surréalisme, Devos, Desproges, Monty Python en Seine-et-Oise. Suprême rigolade, ils ont donné un prix à Roman fleuve. Fluctuat et un peu mergitur
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Roman fleuve

Ce petit livre est une pépite !! On passe un très bon moment aux côtés de ces jeunes apprentis marins qui sur un coup de tête, décident de suivre la Seine depuis Paris jusqu’à la mer sur un simple canot !



L’écriture de Philibert Humm est très drôle avec un phrasé qui me fait penser à un certain Mr Audiard et cette façon de décrire les personnages et les dialogues.



Un passage est à tomber, lorsqu’ils font une pause dans le village de Poses dans l’Eure, dans une brasserie en attendant que l’orage passe . Une scène qui pourrait tout à fait être interprétée avec messieurs Blier, Ventura ou Blanche!



Bref cette aventure fut un vrai régal et mon seul regret étant que la Seine ne fasse pas 2000km afin que ce livre soit plus long ;)

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Roman fleuve

Les superlatifs pleuvaient pour qualifier ce premier roman d'aventure à la couverture cartonnée, surtout depuis le passage de l'auteur sur le plateau de La Grande Librairie avec son comparse Sylvain Tesson quelques semaines plus tôt avant de ravir le Prix Interallié (décerné l'an dernier au très bon Ne t'arrête pas de courir de Mathieu Palain).



Trois jeunes amis décident de remonter (ou de descendre, je ne sais plus bien) la Seine jusqu'à l'océan en utilisant un petit canot qui aurait appartenu à Véronique Sanson mais qui n'est absolument pas adapté à cette aventure et n'est prévu pour deux personnes. Sans avoir aucune notion de comment s'organise ce genre de folie, les aventuriers se lancent à l'eau et ne tardent évidemment pas à rencontrer les premières difficultés au cours de leur insolite navigation.



Ce fut une lecture sympathique et j'ai, comme beaucoup, aimé le style un peu dandy farfelu de l'auteur lorsqu'il narre cette grande aventure en faisant semblant d'être sérieux. Une fois les deux tiers passés, j'ai eu un peu l'impression de tourner en rond dans le récit mais cela n'a pas gâché mon plaisir de découvrir ce roman fantasque et plein d'humour.



📖 Roman fleuve de Philibert Humm a paru le 24 août 2022 aux éditions des Équateurs. 288 pages, 19€.
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Roman fleuve

Éric Neuhoff m'a coupé l'herbe sous le pied. Je lui pardonne, la cause est juste. J'allais commencer cette note de lecture en annonçant le livre le plus léger, le plus drôle, le plus malicieux, de la rentrée littéraire 2022. Mais l'éternel gamin de la critique littéraire et cinématographique, nez en trompette et épis capillaires en goguette, a clamé le premier son enthousiasme pour Roman Fleuve en première page du Service Littéraire d'octobre. de la même façon il traite Philibert Humm d'énergumène, ce que je m'apprêtais aussi à faire ici ; tant pis, il me reste : foufou, dingo et zozo.

Par contre Neuhoff a une formule lapidaire que je n'aurais jamais trouvée : “ Philibert Humm n'aura pas le Goncourt. Il n'aura que des lecteurs. ”.



Le plus loufoque de cette histoire est qu'elle a toutes les apparences de la véracité. Une photo dans le journal où Philibert Humm a été pigiste l'atteste. le bateau s'appelle bien Bateau, l'auteur-narrateur-capitaine au centre est fièrement coiffé d'un bonnet marin à pompon (je sais maintenant qu'on dit bâchi) ; avec ses deux copains (moins de 90 ans à eux trois) ils ont descendu la Seine de Paris à Honfleur au mois d'août 2018 dans un canoë à pagaies.



Le récit romancé de cette expédition intrépide, dont le titre est déjà une sacrée trouvaille, est dédié : “ À mon oncle Agathe. ” Ça commence bien. Suit une citation d'Alphonse Allais en exergue, puis une hilarante soit-disant note de l'éditeur.

Roman Fleuve est un hommage, subrepticement avoué à la page 235, à Three Men in a Boat de Jerome K. Jerome (1889).



À peine larguée l'amarre et quitté le quai sous le pont du Garigliano, nos trois marins d'eau douce perdent l'ancre du canot ! Peu importe : la débrouille, l'improvisation, et les muscles, feront office d'expertise et de préparation.

Il y aura deux chavirements judicieusement répartis au long de la navigation, des bivouacs au milieu des immondices sous des ouvrages d'art (pont de RER, d'autoroute, etc.), une mutinerie, des "ventilations narratives" quand il ne se passe pas grand chose sur l'eau, et beaucoup de mauvaise foi de la part d'un narrateur qui se pousse du col en aventurier donneur de leçons inutiles à ses subordonnés matelots. Ils ont bien du mérite : l'un comme écopier principal, l'autre en major autoproclamé ; ils sont de tous les chapitres, en permanence en but aux moqueries désobligeantes et mesquines de leur capitaine. On les plaint... pour rire.



Tout ça donne une lecture pétillante d'un bout à l'autre, et ça aussi c'est un exploit : tenir la longueur avec de l'esprit, de l'humour, et l'envie avant tout de donner du plaisir au lecteur. Un vrai bonheur.



Il y en aura certains bien sûr pour poser la question : est-il bien sérieux et responsable de lire (pour un lecteur ; et d'écrire pour un écrivain) léger quand l'heure est grave (ou qu'on croit qu'elle l'est) ?

C'est Philibert Humm lui même qui répond déjà dans ses Tribulations d'un Français en France (2021) :

"On me repro[che] aussi de verser dans l'anecdote et le calembour, de me livrer à des fantaisies, d'être un rigolo en somme. On me l'a pourtant fait copier cent fois : “Il n'est pas permis d'être léger quand l'heure est grave.” Depuis l'enfance, j'attends que cette heure passe. Je ne quitte pas des yeux le cadran. L'aiguille est comme grippée, elle n'avance pas. Nous devrions essayer de changer la pile."

Joli ? non ?


Lien : https://tillybayardrichard.t..
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Roman fleuve

Roman Fleuve nous narre l'équipée loufoque de trois amis qui ont décidé de descendre la Seine à la rame jusqu'à la mer. Préparation réduite à son minimum, place à l'imprévu, aux rencontres et aux surprises ( bonnes ou mauvaises , peu importe), l'aventure c'est l'aventure.



Tiens, tiens, ça vous rappelle quelque chose ? Forcément ! Trois autres hurluberlus sur un bateau, autre époque, autre fleuve, mais au vu des similitudes (inorganisation, présentation des lieux traversés sous forme anecdotique, événements prétextes à digressions pseudo-philosophiques désopilantes etc.), il n'est pas interdit de penser que Philibert Humm a été biberonné au comique britannique du 19ème. En tout cas, on est bien dans le même esprit de dérision, mais passons - notre propos n'est pas de faire de la littérature comparée - et voyons Roman Fleuve de plus près.





Précisons tout d'abord que l'aventure qui nous est rapportée a vraiment eu lieu et que les faits racontés sont véridiques. Il est possible que le trait soit parfois un peu appuyé par la plume talentueuse de Philbert Humm, je n'en sais rien, mais cela pourrait s'admettre: il faut bien quelquefois un peu d'exagération pour rendre la parole efficace.





Déjà dans le titre, le ton est donné. Entériné par la dédicace : A mon oncle Agathe.

L'auteur ne prend pas son lecteur en traître.

Il est clair que si vous n'aimez que la littérature sérieuse ( et cela est très respectable), ou si vous êtes ce qu'on appelle un bonnet de nuit (c'est moins honorable, mais vous avez peut-être des circonstances atténuantes après tout), je crois que vous auriez intérêt à vous épargner cette lecture (la vérité, c'est que je ne voudrais pas m'attirer vos foudres pour mauvais conseil).

En revanche, si l'espièglerie, l'insolence et le burlesque ne vous font pas peur - allez, fi de la litote hypocrite, disons-le tout net : vous attirent, si pour vous la vie est un terrain de jeu, alors ce livre vous enchantera.



Avec la personnalité des trois protagonistes, Philibert Humm enfonce le clou.

Imaginez un peu cette équipe de pieds nickelés intellos : le narrateur lui-même, jeune journaliste débordant de rêves et d'imagination et ses deux compères qui nous sont décrits, l'un (Samuel Adrian) comme brillant mais lunaire et inadapté, du genre à se tromper de jour pour se présenter au concours de Normale Sup qu'il a préparé des années durant, et l'autre (François Waquet) un universitaire qui ne boude pas son plaisir de s'exprimer en latin et en est à sa énième année de thèse portant sur l'étude d'un unique paragraphe de droit romain.

Le point commun de ces trois originaux liés par un fort esprit de camaraderie est que, s'ils sont dotés de grandes capacités intellectuelles, ils auraient tous été bien inspirés de potasser "L''Aventure pour les Nuls" avant de se lancer.

Inutile de dire que leur incompétence n'est pas pour rien dans la drôlerie extrême qui émane du roman.



Chacun trouvera l'humour qu'il préfère dans la palette déclinée : comique de mots ou de situation, ton (très) pince-sans-rire, humour absurde, dérision, remarques décalées qui vous prennent par surprise, usage d'un registre de langue totalement inadapté aux circonstances - un art que Philibert Humm maîtrise et manie remarquablement. Sans oublier les notes de bas de pages et les références carrément drolatiques sous des apparences de grand sérieux.

Oserai-je dire - dans le but à peine voilé de louer Phlibert Humm - que j'ai découvert avec cet auteur à quel point l'humour pouvait être polymorphe (enfin, "découvert"... j'exagère un peu, l'enthousiasme me pousse parfois à prendre quelques libertés avec la réalité. Soyez indulgents, faute avouée...).



Autre aspect bien sympathique, il ressort de ce roman un vrai amour pour les gens croisés au hasard des méandres de la Seine, des rencontres qui sont d'évidence une des richesses du voyage aux yeux de nos trois complices. On sent notamment une tendresse sincère pour ces riverains attachés au fleuve encore plus par le coeur que par la géographie, des personnages haut en couleur, un peu hors de leur époque, qui donnent l''occasion à Philibert Humm de nous offrir une galerie de portraits épiques, croqués avec truculence mais toujours avec bienveillance.



Enfin Roman Fleuve est une belle ode à l'amitié en dépit des descriptions volontairement dépréciatives que l'auteur fait de ses deux comparses, peut-être même grâce à elles : n'y a-t-il pas que les vrais amis pour ne pas s'offusquer d'entendre porter sur soi des jugements aussi péjoratifs que goguenards ?





Maintenant que vous savez de quoi il retourne, et si vous pensez que ce virevoltant Roman Fleuve peut vous plaire, embarquez sans plus attendre sur le canot de Philipbert Humm.

Le seul risque que vos encourez est d'essuyer une bourrasque d'optimisme .

Allez, bon vent, les amis!

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Roman fleuve

Roman drôle, décalé, à l'humour "sérieux". L'auteur est assez génial pour nous raconter son aventure, étant lui-même un grand aventurier, de sa descente de la seine, de Paris jusqu'à la mer en canoë, avec 2 de ses amis aventuriers, enfin, pas autant que lui mais ça pouvait aller.

Bref, un condensé d'humour instructif, qui mêle sens de la dérision et petite leçon d'aventures à ceux qui ne savent pas ce que c'est que de risquer sa vie tous les jours.

Un moment de lecture inattendu et très plaisant auquel je ne m'attendais pas et qui est plutôt sympathique.
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Le tour de la France par deux enfants d'auj..

Deux jeunes gens de Phalsbourg, aujourd'hui devenus journalistes même s'ils n'en font pas état dans le livre, décident de partir sur les traces de G.Bruno (en réalité Augustine Fouillée) et de son Tour de France par deux enfants.

L'original montre une France de la IIIe République moraliste, dépitée d'avoir perdu l'Alsace-Moselle.

La version 2017 emprunte les mêmes itinéraires ou presque et donne un portrait surprenant de la France au hasard des rencontres du chemin.

Ce livre est une très bonne surprise. Il m'a fait penser à la France de Depardon mais sans images (dommage). Alors que Macron et Lepen s'affrontent dans les urnes, une hôte de chambre d'hôtes préfère regarder Les Mystères de l'amour. Certains sont artistes contemporains, d'autres pilotes de rallye ou scieurs de bois. Des français rencontrés au gré des routes sont ruraux, d'autres sont dans de grandes villes, parfois désindustrialisées.

Loin des guides touristiques, ce livre est éclairant sur notre pays aujourd'hui.

J'ai eu beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage. Je crois que les deux auteurs ont réalisé un des mes fantasmes inconscients : partir au hasard des routes et faire de belles rencontres !
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Roman fleuve

Remake de Trois hommes dans un bateau sans oublier le chien

Reprendre l’idée de base en oubliant le chien, en passant de la Tamise à la Seine, en réutilisant l’humour potache, les chapeaux de chapitre et les intermèdes descriptifs, rebaptisés ici ventilation narrative, c’est une bonne idée.

L’exercice de style est impeccablement réalisé, c’est du bien bel ouvrage mais cela ne fonctionne qu’un temps, on s’enlise, on s’envase et on attend la mer comme une délivrance.

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Roman fleuve

Ah ! qu'il est bon de rire parfois.

Roman fleuve raconte la descente de la Seine, de Paris à Honfleur, en canoë (ayant appartenu à Véronique Sanson), par 3 copains. Le narrateur auteur et capitaine entraîne les lecteurs dans une aventure si débridée qu'il a soin de pratiquer des ventilations narratives ainsi qu'un passé simple de bon aloi. Le récit s'inspire - paraît-il - d'un récit similaire quoique sur la Tamise et contemporain du règne de Victoria (ce qui est peu précis, j'en conviens).

Qu'apprend-on à travers ce récit ? - Rien ou pas grand chose, l'essentiel étant le récit lui-même. Philibert Humm s'amuse à pasticher les récits d'aventures du XVIIIEme siècle et l'on retrouve du Candide dans ces 3 uluberlus dont les caractéristiques les plus saillantes sont le port d'un bâchi de la marine française, la fluence en latin ou la mauvaise digestion du poivron. Philibert Humm joue au réactionnaire grincheux, ce qui n'est pas pour me déplaire et porte sur ses contemporains (et surtout ses camarades d'aventure) un regard sévère compensé par une autodérision des plus réjouissantes. Malgré les innombrables et minuscules péripéties qui émaillent le récit, dont la perte d'un sandwich à la rosette n'est pas la moindre, Roman fleuve peut prétendre au titre de récit de voyage voire de nature writting pour les renseignements géographiques, historiques et sociaux qu'il livre à propos de ce ruban de 300 et quelques kilomètres de fleuve.

Je compte bien lire prochainement du même auteur Tribulations d'un Français en France et, écrit avec un de ses camarades aventuriers, Le Tour de France par deux enfants d'aujourd'hui.
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Roman fleuve

Excellente lecture.

J'ai eu peur au début quand l'auteur nous parle de sa peur des cygnes. Je me suis dit : "si c'est tout le long comme ça, cela va être mortellement ennuyeux !". Car ce petit passage sur les cygnes m'a semblé gratuit et sans lien avec l'histoire. C'est l'avis de l'auteur de haïr les cygnes... et s'il continue ensuite avec des avis personnel sur tout, cela n'a aucun intérêt. Mais la suite m'a complètement séduit. Le ton est léger, l'enjeu aussi, mais les réflexions ne le sont pas tant que ça. Et puis on sent à travers ces lignes l'amour d'un pays, l'amour des belles lettres.

C'est donc un véritable très bon moment de lecture que je conseille sans hésiter. C'était un cadeau de Noël, et un très beau cadeau !
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Roman fleuve

Trois jeunes gens descendant la Seine de Paris à son embouchure, dans un bateau nommé Bateau, ça évoque l'œuvre de Jérôme K. Jérôme. Avec la barre placée littérairement très haut, le voyage s'annonçait périlleux, donc pas seulement en raison du dilettantisme de l'expédition.



Foin du suspense : c'est une réussite! Du début à la fin l'autodérision et l'humour pince sans rire font merveille. Je pourrais citer quasiment tout le livre. La note de l'éditeur (?) annonce "de l'action à l'intérieur, et aussi des temps calmes et du passé simple. Hormis deux ou trois passages inquiétants, le suspense y est supportable et l'œuvre reste accessible au public poitrinaire. A noter la présence de nombreux adverbes - un millier environ."



Embarquez à vos risques et périls (?) dans ce Bateau, ou plutôt lisez le au sec. Le nombre de pages siéra à toutes et à tous.
Lien : https://enlisantenvoyageant...
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Roman fleuve

Un vrai plaisir de lecture dans ce monde de brutes ... ou plutôt le temps de l'évasion quand grondent les canons, les insultes, les outrages ... Ni viol, ni cancer, ni guerre, ni pandémie ! Ici, on prend le temps de souffler et de faire de l'humour, tout en se taquinant un peu sur des détails et en imaginant un monde meilleur, même quand le danger est imminent. J'ai adoré ce roman audacieux parce que hors norme, capricieux et joyeux, quoique souvent empreint d'une certaine tristesse née de la nostalgie.



Oh, comme j'aimerais en lire plus souvent des pareils !
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Les tribulations d'un français en France

L’an dernier, je me demandais à quel livre le confinement donnerait naissance. Je craignais le pire. Je dois dire que c’est tout le contraire qui est arrivé après la lecture des Tribulations d’un français en France, discret hommage à Jules Verne. Entre deux confinements (nous en sommes là), l’auteur a fait un tour de France à sa manière, loin des sentiers battus, décidant d’explorer les lieux français qui donnent l’impression d’être dans un autre pays. Guidé par la fantaisie et la volonté aussi de se rendre « n’importe où », il offre ainsi divertissement et dépaysement. En effet, il ne s’agit nullement de se rendre dans les endroits que tout le monde connait, ces fameux « incontournables » qu’il faut avoir vu une fois dans sa vie. Non. Il s’agit d’abord d’aller à la rencontre des gens, ceux qui vont et viennent sur les routes à cause de leur travail (le plus souvent) ou de leurs loisirs, ceux qui prennent leur café, tous les matins, sur le même zinc (et ne peuvent plus le faire tandis que j’écris ses lignes), ceux qui disent, racontent, échangent. Ce récit comporte aussi beaucoup d’humour, l’auteur n’ayant pas la prétention d’être un savant, un connaisseur, ou pire, un parisien venu en Terre inconnue avec ses certitudes. L’auto-stop est son mode de transport, qu’on se le dise, expérimentant ainsi tous les types de véhicules, et de conduite. Et pourquoi ? Pour flâner, tout simplement, ce que l’on a trop souvent oublié de faire. Laissons à nouveau une part aux rêves.
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Roman fleuve

TROIS HOMMESDANS UN CANOT.

Frais, naïf, hilarant, tel est le style de cette épopée fluviale sur la Seine de Paris à la mer. Ces trois jeunes gens ne sont pas dénués de courage à s’embarquer, sans même l’expérience d’un scout marin, sur un canot à pagayes à deux places.

Tout arrive aux marins d’eau douce sans expérience : chavirage, canot suspendu au quai au jusant, arraisonnement par la police maritime, navigation entre les cargos comme un vrai passage du rail d’Ouessant.

Une comique Odyssée racontée à la Petit Nicolas de Goscinny doublée d’une visite historique des bords de Seine. A ne pas manquer!
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Roman fleuve

Descendre la Seine, à trois sur un canot pour deux, un rideau de douche en guise de voile, arrimée par des colliers de serrage à une tringle à rideau qui servira de mât, voilà la définition de l'aventure pour Philibert Humm et deux de ses potes. Et c'est sous le soleil brûlant d'un mois d'août que les trois compères vont entreprendre leur descente vers la mer.



Déjà, quand un auteur dédicace son bouquin à son oncle Agathe et qu'on trouve juste après une note de l'éditeur qui ne manque pas d'humour, on sait qu'on va bien s'amuser. Et ce fut le cas.



Cet improbable périple depuis Paris de trois énergumène qui n'avaient sans doute jamais mis les pieds dans un canot auparavant était une vrai partie de plaisir. L'humour pince sans rire de Philibert Humm, servi par une prose riche, y compris en conjugaison, et un style assez vintage donne à l'ensemble des airs de tableaux de Renoir à la dérive.



Ce roman parfaitement inclassable, entre récit de voyage et comédie burlesque, est fin, drôle et j'irais jusqu'à dire dépaysant. Une parodie kitch des romans d'aventure qui nous offre une balade dans la petite histoire des bords de Seine tout en se moquant gentiment de notre société qui s'aseptise méchamment.





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Roman fleuve

Résumé éditeur :



Ce périple, les trois jeunes gens l’ont entrepris au mépris du danger, au péril de leur vie, et malgré les supplications de leurs fiancées respectives. Ils l’ont fait pour le rayonnement de la France, le progrès de la science et aussi un peu pour passer le temps.

Il en résulte un roman d’aventure avec de l’action à l’intérieur et aussi des temps calmes et du passé simple. Ceci est une expérience de lecture immersive. Hormis deux ou trois passages inquiétants, le suspense y est supportable et l’œuvre reste accessible au public poitrinaire. A noter la présence de nombreux adverbes.

L’éditeur ne saurait être tenu responsable des mauvaises idées que ce livre ne manquera pas d’instiller dans le cerveau vicié des nouvelles générations gavées d’écran et pourries à la moelle.



J'ai beaucoup aimé découvrir ce livre. Il est plein de fantaisie, d'humour, d'intelligence. Il offre un regard décalé sur les relations entre les trois aventuriers, sur la société en général, il est plein de références culturelles, et plein de profondeur sous une apparence de légèreté.
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Roman fleuve

Trois hommes dans un bateau, de Jerome K Jérome est paru en Grande Bretagne en 1889. 130 ans plus tard, Philibert Humm nous propose une reprise à la française de ce chef d'œuvre de l'humour anglais.

La descente de la Seine par trois amis, quelques mois avant le confinement donne donc lieu à un récit totalement décalé. Autrefois, on aurait qualifié le livre d'humour potache, mais les potaches d'aujourd'hui ne sont plus assez lettrés pour écrire de cette manière ; disons donc que nous tenons là une bonne blague de khâgneux. C'est drôle, parfois féroce, éventuellement dérangeant, jamais lourd. Humm manie l'ironie avec talent. L'auto-dérision aussi - et heureusement.

Hélas, l'exercice est aussi un peu vain et donc un peu long. Il manque un petit quelque chose pour éviter que ce texte sympathique ne tombe assez vite dans l'oubli. Mais Philibert Humm a la vie devant lui...

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