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Citations de Laurent Malot (171)


j'étais amoureux, gonflé à bloc, insouciant, à la fois Julien Sorel, Cyrano et Lorenzaccio. Si je devais, un jour, faire l'amour, ce serait avec elle.
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Calmé, il régla le thermostat sur une température douce et apaisante, et se concentra sur l’affaire qui venait de prendre une nouvelle dimension. En sortant de la douche, il admit que Chieti avait raison sur un point : ni lui, ni Etienne, ni Michelet n’étaient de taille à affronter de front les spectres qui tiraient les ficelles. Mais ils pouvaient tente de scier une des roues de leur Cheval de Troie et si l’équilibre de la danse baroque à laquelle se livrait ce petit monde corrompu venait à se rompre, une chute pouvait en entraîner une autre et foutre la combine à terre. Restait à trouver le bon angle d’attaque .
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-La natation aura lieu à la nouvelle piscine, a dit à son tour Jacques-Etienne. C'est un bassin de cinquante mètres et il y a des gradins, c'est mieux pour le public. On l'a fait sur cent mètres, je vous laisse choisir la nage.
On s'est tournés vers Kevin qui n'avait visiblement retenu qu'une chose : il y aurait du public.
-On ne peut pas faire ça à l'ancienne piscine ? a-t-il tenté mollement.
-On peut, mais en baskets parce qu'elle a été vidée il y a trois mois quand elle a fermé.
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C'est chacun pour soi, aujourd'hui, a ajouté Legallowitch, les gens ont de l'eau jusqu'au cou, ils n'ont pas le temps de s'occuper de ceux qui se noient.
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Pour qu'on ne s'étende pas sur le sujet, je lui ai demandé s'il était remonté à cheval malgré sa blessure.
— Je ne t'ai pas dit ? a-t-il commencé en enfournant d'un coup un quart de sa crêpe. Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression qu'il a des remords.
Ça n'aurait pas été Rémy, j'aurais pensé qu'il parlait d'un copain ou d'un membre de sa famille, mais non, c'était bien de Durandal, son canasson fainéant et caractériel.
— Il m'a fait une séance sans broncher une seule fois, il a même sauté les obstacles sans que je lui demande rien.
— Rassure-moi, tu étais dessus ?
— Évidemment ! Il a dû se rappeler qu'un jour il a été un bon sauteur, une sorte de flash.
— Peut-être qu'il se fait des shoots la nuit dans son box ? Son foin, c'est du mexicain ?
— Arrête de déconner, a-t-il fait, soudain sérieux. C'est pas n'importe qui, Durandal, mon père l'a acheté à un éleveur qui croyait beaucoup en lui.
— Alors, pourquoi il l'a vendu ?
Il n'a pas répondu et je m'en suis aussitôt voulu d'avoir posé la question. Depuis le début, je les dénigrais tous les deux sans rien connaître à l'équitation. Je savais pourtant à quel point il avait aimé ce cheval et combien il avait été compliqué d'arrêter de le monter. Il avait fait preuve de dévouement et d'abnégation en acceptant de reprendre le chemin des écuries, il l'avait fait parce qu'on était amis. Mon rôle était de leur faire confiance, de les pousser à donner le meilleur d'eux-mêmes, et je faisais tout l'inverse. C'est à cet instant que j'ai réalisé qu'il y aurait une vie après le défi, qu'elle ne s'arrêterait pas à la fin de la troisième épreuve. Rémy n'était plus le même depuis qu'il avait recommencé à monter ; il semblait moins renfermé, moins en conflit avec le reste du monde. Cette compétition était peut-être une chance pour nous tous, une de ces paraboles de la vie où l'on prend conscience des choses essentielles.
— C'est toi qui gères avec Durandal. Moi, je n'y connais rien, ai-je fini par dire. Si tu crois en lui, moi aussi.
L'incident était clos, il a enfourné un autre quart de sa crêpe et m'a parlé tout en mâchant :
— Je ne sais pas s'il peut rivaliser avec un selle français à vingt-cinq mille euros, mais, dans un bon jour, on ne sait jamais.
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À tous les rêveurs, les utopistes, les épris de justice, ceux qui continuent de croire que le monde peut devenir meilleur, et qui mettent tout en œuvre pour y parvenir.
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On a aussi un petit faible pour les ronds de jambe et la galipette, ce que vous autres, vieilles carnés, appelez du vice.
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- Je n'aime pas, ce fromage, il schmoutze.
- Mange !
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-On m’a aussi dit que si Quentin, Jacques-Etienne et Hubert t’avaient provoqué, c’est parce que tu sortais avec Camille d’Arincourt.
-Je ne sors pas avec elle.
J’avais voulu le dire avec détachement, c’était raté.
-C’est en tout cas ce qu’ils croient.
-C’est leur problème, et ça ne les regarde pas.
Elle a eu un petit sourire qui ne m’a pas plu, puis a marmonné que c’était, là aussi, un sujet épidermique. Je n’ai pas eu le temps de répliquer, parce qu’elle a aussitôt demandé ce qui s’était passé à la récréation du matin. Antoine lui a raconté le gage qui nous attendait en cas de défaite, elle a secoué la tête de dépit, puis a demandé quel était le nôtre.
-S’ils perdent, ils mangent à la cantine.
J’ai eu droit à quatre paires d’yeux fixés sur moi.
C’est tout, ils mangent à la cantine ?! a répété Rémy. On ne peut pas trouver mieux ? Je ne sais pas moi, on les enterre dans le sable jusqu’au cou et on attend que la mer monte, on les fait écarteler en place publique, on construit une catapulte géante et on les satellise ? Qu’est-ce que vous en dites, vous ?
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- Tu es sûre? Moi, moi je crois que ce qui t'excite, c'est d'être comme ta mère, jouer les princesses de cour et te faire culbuter par un paysan. Trouve toi un autre jouet, ça ne manque pas, les débiles prêts à croire à tes rêves.
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Mathieu Gange, du haut de ses huit ans, en avait conclu que c'était une vie à la con ; c'était sorti tout seul, comme la baffe que son père lui avait retournée pour l'occasion.
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Vous êtes charmant de naïveté, lieutenant. On sait toujours quand on est cocu, on fait seulement en sorte de l'ignorer.
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En pressant sur la détente, il mettrait un terme à l'enquête qui avait anéanti ses dernières illusions. Tirer, en finir avant de ne plus en être capable. Des semaines de souffrance et l'enquête bouclée. La délivrance.
Ou la douleur, encore, sous une autre forme.
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Savoir d'où l'on vient pour savoir où l'on va.
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Depuis qu'on m'avait virée de Gavarnie, j'étais comme un colis, avec un nom, mais pas d'adresse.
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J'avais un destin à la con, marqué quelque part dans un livre, et pas la gomme pour le changer.
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C'était ça, les ragots, comme du goudron fondu sur les pompes, il en restait toujours des traces.
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Ma vie aussi était devant moi et je me disais que c'était pas une bonne idée de la prendre à reculons.
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Vivre, c'est choisir ce qu'on va faire dans la journée, et avec qui. Si on oublie ça, on ne fait qu'exister.
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Une adolescente photographiant un arbre en pleine nature, cela signifiait qu'il y avait encore de la poésie en ce bas monde, donc de l'espoir.
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Normandie : 1870

"Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. […] Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on." [...] Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses." La débandade de l'armée française, l'occupation prussienne en Normandie, le cortège des horreurs de la guerre de 1870 servent de motif à de nombreux contes et nouvelles de Maupassant où sa férocité s'exerce avec maestria dans la plus connue et réussie de toutes dont le titre est le sobriquet de l'héroïne principale : "Boule de Suif". Mais quel est l'état-civil de Boule de suif dans le récit ? 👩‍🦰👩‍🦰👩‍🦰

Jeanne Vallin
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Thèmes : guerre , Guerre franco-allemande (1870-1871) , littérature , nouvelles réalistes , contesCréer un quiz sur cet auteur

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