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Citations de Laurent Malot (171)


Gange eut du mal à croire ce qu’il entendait. Depuis un mois qu’il était là, il n’avait procédé à aucun interrogatoire, aucune interpellation. Tout juste s’il avait eu le droit d’utiliser l’ordinateur de la maison.
— La garde à vue se termine mardi matin. Pourquoi vous n’attendez pas qu’il craque ? demanda-t-il.
Marcoen soupira en tournant la tête vers ses hommes qui, de toute évidence, connaissaient la réponse.
— Le cabinet du ministre a appelé. On est en période électorale, ils n’ont aucune envie de se voir accuser de laxisme.
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Marcoen avait réuni six hommes, dont le lieutenant Karsenti, dans la salle de réunion du deuxième étage. Gange ne se sentit pas le bienvenu et se demanda pourquoi il était là.

— Ça ne m’amuse pas, Gange, mais j’ai besoin de vous ! grogna le commissaire. Le môme ne veut pas parler. Karsenti a essayé pendant deux heures, j’ai essayé, on a fait venir les parents, ça ne donne rien. On ne sait même pas s’il est conscient de ce qui se passe ! Et comme il n’est pas question de le placer en internement avant d’avoir tout tenté, je veux que vous descendiez voir ce que vous pouvez en tirer.
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Cela faisait cinq heures que l’adolescent était interrogé dans le bureau du lieutenant Karsenti. Aucun son n’était sorti de sa bouche. On lui avait permis de se laver les mains après le relevé d’empreintes et il avait eu droit à un verre d’eau. Le commissaire passait régulièrement voir si les choses avançaient et se désolait chaque fois un peu plus : l’affaire était au point mort.
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Parmi les gens qui ne lui facilitaient pas la tâche depuis son arrivée, le commissaire Marcoen trônait en haut de la liste. D’emblée, en le convoquant dans son bureau, il avait précisé qu’avec lui les choses étaient simples : on pliait, ou on cassait. Il se chargeait personnellement de la seconde option
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Il faudrait sans doute encore du temps avant qu’il digère l’affaire de l’Abbaye blanche et l’échec de son couple. En attendant, il vivait comme un zombie que rien ne semblait affecter, pas même le surnom d’« autiste des montagnes » qui traînait dans les couloirs du commissariat.
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La jeune femme avait raison, Gange méritait sa réputation de sauvage. Quand il avait intégré le commissariat d’Étampes, on ne lui avait pas fait de cadeau, mais il n’avait pas manifesté non plus l’intention de s’intégrer.
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— J’aime autant que tu me tutoies, si on doit être coéquipiers.
La brigadière se demanda un instant si elle n’avait pas rêvé.
— Sérieux ?
— Ça te paraît trop compliqué ?
— Non, mais d’un coup, ça fait bizarre.
— Qu’est-ce qui fait bizarre ?
— Ben, vous. Enfin, toi. On fait cinquante kilomètres sans se dire un mot, je rame comme une dingue pour qu’on ne s’endorme pas, et là, d’un coup, on se tutoie !
— Ça t’embête ?
— Non, ça me surprend. Déjà, que vous aligniez plus de trois mots sans y être obligé, je ne m’y attendais pas, alors qu’on se tutoie !
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— Ça ne vous manque pas, la montagne ?
Ce n’était pas la première fois que la brigadière Delvaux posait la question. Elle connaissait la réponse, mais avait visiblement du mal à supporter le silence.
— Moi, ça me manquerait. C’est pas que j’aime particulièrement la montagne, mais si j’y avais passé ma vie, j’aurais du mal à changer de décor. Enfin, je dis ça, je suis née à trente kilomètres d’ici et je donnerais tout pour partir. Vous ne trouvez pas ça mortel, vous ? Mortel, pas dans le sens génial, mortel dans le sens « envie de se tirer une balle » ?
— Si, mais je ne pouvais pas rester chez moi.
— À cause de votre fille, c’est ça ?
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En passant devant un container, il reconnut plusieurs bidons de pesticides et lu le nom d’Auberty sur une étiquette. Sans doute une filiale de l’un des deux grands groupes mondiaux qui empoisonnaient la planète. Le crime contre l’humanité était avéré et il fallait espérer qu’un jour ils finiraient sur le banc des accusés. En attendant, le rapport de force penchait de leur côté.
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A tous les rêveurs, les utopistes, les épris de justice, ceux qui continuent de croire que le monde peut devenir meilleur, et qui mettent tout en oeuvre pour y parvenir.
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Si la vie est mal faite, la mort l’est aussi.
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Qui peut se targuer d’être passé derrière un miroir sans tain !? En tant que criminel, en plus !
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On est tous des marionnettes. Certaines ont le visage grave, d'autres forcent un sourire. (p. 190)
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A la télé, le matin, on diffuse le journal en continu, à l'américaine. On y suit les dernières affaires, les sulfureuses, les crimes, les viols. Il faut un tsunami ou un crash d'avion pour passer avant les faits divers. Ou une épidémie, un truc qui peut flinguer la terre entière. Victor s'y attend, une peste qui embarque les vieux, les femmes et les enfants, les siens si possible, qu'on sorte de la routine. Parce qu'elle l'étouffe, la routine, elle s'est installée comme une gangrène et le dévore à petits feu. Pas moyen de lui échapper. Il dévale la pente, lentement mais sûrement, ligoté dans le train de la vie... (p. 13)
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Victor lui a pourtant fait deux enfants : Benoit, qui passe son bac à la fin de l'année, on se demande bien pourquoi vu qu'il connait tout sur tout, et Cybille, 14 ans, qui a relevé le défi d'établir une nouvelle référence en matière de crise d'ado. (pp. 11-12)
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Combien sont-ils, comme Victor, naufragés silencieux dans leur propre famille ? Internet, cour des Miracles de tout un ramassis d’aigris, de désabusés et de mélancoliques, en regorge ! Ils cherchent la porte de sortie, le clic nerveux, de sites en forums, de chats en webcams, tout pour sortir du marasme, se rassurer, savoir qu’il y a d’autres ratés sur terre.
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J'ai eu peur que le rêve ne s'effondre une nouvelle fois. D'autant que notre rencontre officielle, celle qui marque le début de notre amour, était placée sous le signe du gin et de la vodka pour moi, du cognac et de la prune pour lui. Forcément, on pouvait avoir des doutes au réveil.
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Ce qui lui manque, c’est un objectif, une mission, un moteur qui le ferait avancer sans qu’il se pose toutes ces questions. À quarante-six ans, il est trop tard pour se mettre à chanter, à jouer du piano, à peindre ou à cuisiner comme un grand chef. Où les passionnés dénichent-ils leur passion ? Naissent-ils avec, apparaît-elle du jour au lendemain, la construisent-ils inconsciemment ? Ce monde-là lui est interdit, alors à quoi bon ? À quoi bon continuer à se lamenter dans ce labyrinthe ?
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Je ne demande pas grand-chose, seulement de l'amour au quotidien.
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J'aurais tout donné pour être Bel-Ami, Casanova ou simplement Antoine, opportuniste, libertin, séducteur infatigable. Je n'étais que Sean, coincé, cérébral, puceau devant l’Éternel.
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