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Citations de Laurent Malot (171)


Une meringue oubliée dans une boîte, elle-même rangée dans un placard à la cave ou au grenier. Voilà comment Victor se sent. À quoi bon, dans ces conditions, poursuivre une existence qui ne rime qu’avec frustration, amertume ou échec ? Il a cherché un autre Victor, mais ne l’a pas trouvé. Il faut savoir se rendre à l’évidence, il n’est pas fait pour la vie, il sera mieux six pieds sous terre. Qui sait si tout ne repartira pas alors de zéro, dans un autre corps, à une autre époque ? Il se le jure, il saura éviter les pièges et ne se laissera enfermer dans aucune vie médiocre. Pas question de jouer le pousse-mégot une seconde fois, il vivra à cent à l’heure. Dans le berceau, on n’entendra que lui, il braillera à s’en faire péter les cordes vocales. Plus tard, il touchera à tout, un vrai casse-cou, les filles seront folles de son insouciance, il leur fera transgresser les interdits. Tout sauf acquiescer sagement, ramper devant l’autorité. Steve McQueen dans La Grande Évasion.
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« C’est maintenant lui qui domine la situation, c’est lui qu’on écoute et que l’on suit. Bravo, Victor ! Dans moins d’une heure, plus personne ne pensera que tu es un tocard."
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L'empathie n'a jamais été son fort. Rien à cirer des errements de son mari, seul compte le quotidien, savoir ce qu'on mange le soir, s'il faut racheter du Sopalin ou du shampoing, qui plongera du dix mètres dans Splash sur TF1 ? Voilà les vraies questions existentielles qui taraudent Agnès.
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- Vous voulez que je vous dise ce qui se passe en ce moment à Douarnenez ? ai-je commencé. Ce n'est pas une grève comme en connaissent des tas d'entreprises, c'est un soulèvement. Et il ne concerne pas le monde du travail, mais la société toute entière, la société des gens qui n'en peuvent plus des petites humiliations du quotidien, des injustices tellement courantes qu'elles en deviennent banales, des atteintes à la dignité et des rancœurs ravalées. Mettez-les bout à bout, vous récolterez ce que vous avez semé : une insurrection. Ce matin, des salariés de Jexol préféraient mourir dans le brasier de leur entreprise plutôt que de la voir partir à l'étranger. Vous imaginez à quel point il faut être désespéré, pour en arriver là ? En ce moment, les ouvriers de la plus grosse boîte de la ville parcourent des kilomètres pour aller supplier leur patron de les laisser travailler ! Dans quel monde vit-on ?! Et regardez derrière moi, la nouvelle piscine municipale. C'est là que, vendredi prochain, se déroulera la première épreuve d'un défi sportif qui opposera trois fils de bonne famille à trois prolos qui n'ont aucune chance de gagner. Rien à voir, a priori, seulement, vous savez quoi ? Lors de ces épreuves, il y aura des centaines de spectateurs, non pas des curieux ou de simples supporters, mais ces mêmes révoltés qui n'en peuvent plus de courber l'échine. Ce défi est la parabole de ce qu'ils vivent tous les jours, la lutte des faibles contre les puissants. (Page 220/221)
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Ce défi est la parabole de ce qu'ils vivent tous les jours, la lutte des faibles contre les puissants.
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C'est comme ça que ça marche et que ça marchera toujours. Tu peux faire tout ce que tu veux, au mieux, tu gagneras des batailles, mais la guerre, ce sera toujours les riches qui en sortiront vainqueurs.
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S’il avait appris à trouver des issues dans le labyrinthe de sa déprime, il lui arrivait aussi de rester bloqué dans l’impasse.
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-C'est comme le fromage de papa : pas assez fait il colle aux dents, trop fait, il les décolle !
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L'indifférence est le terreau de toutes les horreurs, ça ne date pas d'hier.
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Dans une seconde de lucidité, il entrevoit la sous-merde qu'il est et cherche une échappatoire capable de préserver sa dignité.
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Je n'ajouterai pas de la souffrance à la souffrance. Ca n'aurait pas de sens de me laisser de nouveau enfermer, on ne quitte pas une prison pour une autre.
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[...] n'empêche qu'il a osé et que pendant quelques heures il a rêvé. C'est ce qui nous manque. On a refermé la porte de nos rêves et on attend. Sauf qu'il ne se passe jamais rien.
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Quand Gaëlle avait quitté la maison, Gange avait cru pouvoir s'occuper de tout: ménage, courses, leçons, jeux, câlins, en plus de son boulot de flic. Il avait jeté l'éponge au bout d'une semaine.
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Elle ne connaissait pas ces difficultés quand elle était jeune; elle était tellement passionnée qu'elle chantait partout, des heures entières , seule dans sa chambre, devant ses parents ou les copines. Elle était son propre moteur, démarrait dès le matin, fraîche et insouciante. Aujourd'hui, elle devait se forcer, ce qui n'était pas bon signe.
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- Parfois, on ne peut rien faire, dit Jorge. Les choses sont écrites quelque part et elles arrivent.
- Vous y croyez vraiment ?
- C'est mieux d'y croire. Si on pense qu'on aurait pu les éviter, on ne peut plus avancer. Vous savez, au Mexique, il y a el día de los Muertos, la fête des Morts.
Depuis trois mille ans, nous pensons que la mort n'est pas une fin, mais le début d'un voyage. C'est ce qui nous rend fatalistes, probablement.
- J'ai un peu de mal avec la fatalité, avoua-t-elle, mais si les Mexicains y croient depuis trois mille ans, je veux bien essayer.
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C'était une injustice comme il en existait des milliers, mais le fait de l'avoir sous les yeux la rendait plus écœurante que les autres. Derrière chaque réfugié, chaque demandeur d'asile, se cachaient des drames qu'on s'efforçait de ne pas voir. La solidarité à la française était un leurre et le pays des droits de l'Homme avait depuis longtemps failli à sa réputation.
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Ce n'était pas parfait. mais elle prenait plaisir à chanter. La voix, la chanson, le swing, l'accord idéal pour accéder au bonheur. Son corps était parcouru d'une joie intérieure, d'une sensation de plénitude sortie des limbes. C'étaient des retrouvailles avec une vieille amie qu'elle avait crue morte.
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Il y a des cœurs dessinés dans les croix. La feuille est floue derrière le rideau de larmes que déversent mes yeux. Même si je voulais les retenir, je n’ai pas parviendrais pas. Quelques mots griffonnés sur un coin de table ont transpercé mon armure. Des mots d’amour. Un message d’espoir qu’ils m’envoient. En se préparant, seuls, ils me montrent qu’ils sont capables d’assumer leur part de responsabilités, je peux compter sur eux, nous sommes plus qu’une équipe, nous sommes une famille.
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Parfaitement ! a répondu le Baron qui avait l'air d'avoir un coup dans le nez. C'est sûrement pas vos cuisses qu'on a envie de tâter ! Nous ce qu'on aime, c'est la soie et la dentelle, les couleurs qui font rêver, les parfums qui donnent envie de partir à l'autre bout du monde. On a aussi un petit faible pour les ronds de jambe et la galipette, ce que vous autres, vieilles carnes, appelez du vice. Si seulement, un jour, vous aviez su jouer de certains instruments ou simplement osé porter une tenue un peu affriolante, vous auriez le droit de causer, mais l'art de la culbute vous étant aussi étranger que la vie militaire ou le cancer de la prostate, je me permet de vous donner un conseil, celui de fermer vos claque-merdes !
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Si l'aventure ne doit pas aller plus loin que Noël, autant en profiter, dépenser l'argent et la volonté dont je dispose encore. Ensuite, ce sera la panne d'essence, tout le monde descend. On attendra sur le bord de la route que quelqu'un s'arrête et nous emmène, chacun de son côté, famille d'accueil ou foyer pour eux, garde à vue et prison pour moi. Nos chemins se sépareront, on aura de beaux souvenirs à emporter dans notre vie future.
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Normandie : 1870

"Pendant plusieurs jours de suite des lambeaux d’armée en déroute avaient traversé la ville. Ce n’était point de la troupe, mais des hordes débandées. Les hommes avaient la barbe longue et sale, des uniformes en guenilles, et ils avançaient d’une allure molle, sans drapeau, sans régiment. […] Les Prussiens allaient entrer dans Rouen, disait-on." [...] Il y avait cependant quelque chose dans l'air, quelque chose de subtil et d'inconnu, une atmosphère étrangère intolérable, comme une odeur répandue, l'odeur de l'invasion. Elle emplissait les demeures et les places publiques, changeait le goût des aliments, donnait l'impression d'être en voyage, très loin, chez des tribus barbares et dangereuses." La débandade de l'armée française, l'occupation prussienne en Normandie, le cortège des horreurs de la guerre de 1870 servent de motif à de nombreux contes et nouvelles de Maupassant où sa férocité s'exerce avec maestria dans la plus connue et réussie de toutes dont le titre est le sobriquet de l'héroïne principale : "Boule de Suif". Mais quel est l'état-civil de Boule de suif dans le récit ? 👩‍🦰👩‍🦰👩‍🦰

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Thèmes : guerre , Guerre franco-allemande (1870-1871) , littérature , nouvelles réalistes , contesCréer un quiz sur cet auteur

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