Citations de Laure Manel (751)
Un baiser profond et langoureux, comme je n'en avais pas reçu depuis très longtemps.. le genre de baiser qui vous fait douter de vos principes parce qu'il sème des étoiles jusqu'au fond du ventre.
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J’ai peur de tellement de choses ! La solitude, le manque d’amour ou de réconfort, le vide dans le lit, l’absence de l’épaule qui me soutient de temps en temps et m’empêche de tomber… Si je suis assez honnête, je peux même avouer que j’ai peur de quitter mon petit confort, de renoncer à l’argent de mon mari et à nos projets de voyages… C’est moche, hein ? Je n’en suis pas fière… Je me dis que je ne suis pas la seule, que dans cette assemblée, y’en a d’autres qui trichent aussi. Combien de couples ici, et ailleurs, ne sont que des impostures, du fait d’un des deux, ou même des deux ? Le mariage n’est-il, après vingt ans de vie commune, qu’une comédie qu’on s’inflige pour faire comme les autres, dans notre société bien ordonnée ?
Est-ce qu’on connaît si bien l’autre, même au bout de tout ce temps ? Est-ce qu’il peut y avoir, derrière un regard, un monde inconnu ?
Ce que je veux dire, c’est qu’à toujours réfléchit, se poser des questions, se torturer l’esprit, on n’avance pas, on n’entreprend rien. Il faut laisser le risque entrer dans sa vie, ou laisser une chance au vol, c’est la même idée. Je crois foncièrement que la vie est mouvement et qu’il ne faut pas toujours chercher à figer, nommer, définir les choses…
Et je pense que parfois, dans la vie, il faut lâcher les rênes… Je suis profondément certain que les actions que l’on fait instinctivement ne sont pas un hasard et ont une valeur.
Le ciel était étrange. Entre la nuit et le jour.
Et le balayage des faisceaux du Créac'h, là-bas.
La valse lumineuse qui rythme les heures nocturnes d' Ouessant.
"On n'en a pas fini, toi et moi", lança-t-elle au phare.
Je me suis sauvée. Au sens propre comme au sens figuré.
Comment réagir quand la douleur de quelqu'un que vous appréciez vous éclate au coeur sans crier gare et fait rouler des larmes sur son visage ?
" Quand je regarde ma vie et sa couleur secrète, j'ai en moi comme un tremblement de larmes. Comme ce ciel.
Il est à la fois pluie et soleil, midi et minuit. "
La mort heureuse - Albert Camus
Lire quand elle était seule, ou tricoter quand elle était accompagnée.
Le sexe d'un enfant, dans une famille, n'a rien d'anodin. Nous mettons malgré nous tellement d'inconscient dans notre rapport à l'autre. Tout se joue très tôt, avant même la naissance. Combien d'histoires, de secrets, de troubles psychogénéalogiques se transmettent, menant à des répétitions qui n'ont rien de coïncidences.
Elle est encore là. De loin, je devine sa silhouette recroquevillée au pied du rocher. Au même endroit que tout à l'heure, et dans la même position. Instinctivement, je regarde ma montre. Dix-huit heures. J'en ai donc passé trois à me promener. Il est rare que je parte aussi longtemps, mais là j'avais du temps devant moi. Pour une fois. Je m'approche prudemment, pour ne pas l'effrayer, surtout que Jador est du genre imposant. Me voilà presque à sa hauteur. Elle reste dans la même immobilité. Il n'y a que ses cheveux qui volent autour de sa tête. Ce qui lui donne un semblant de vie.
Aimer, c'est aussi ça : vouloir que l'autre soit heureux, même de loin, même si ce n'est ni avec ni grâce à nous.
Notre vie dépend tellement de nos décisions ! Elles s’entraînent les unes les autres et nous mènent sur le chemin de vie qu’on se trace, pas après pas, choix après choix…
Raphaëlle est étendue et ses yeux bleus sont fermés. Il ne les reverra jamais. Son visage d'ange est bien plus blanc que d'habitude, mais ses traits sont détendus. Comme si elle était en paix.
Le pire a déjà un visage. Il reste donc à inventer le meilleur.
La nuit n'est jamais complète
Il y a toujours puisque je le dis
Puisque je l'affirme
Au bout du chagrin une fenêtre ouverte
Une fenêtre éclairée
Paul Eluard, Derniers poèmes d'amour
Prendre le risque d'aimer, c'est savoir que tout est possible, le meilleur comme le pire.
[...] François, c'est un peu un homard... Un peu dur, un peu pinçant au premier abord. Mais derrière la carapace, il y a une délicatesse subtile et insoupçonnée, goûteuse, qui ravit mon esprit.
La vie est devant lui,il faut cesser de toujours regarder en arrière,vivre dans la passé,vouloir revivre les moments d'avant...
Il faut inventer l’après.