Citations de Laure Manel (751)
Elle voit une famille comme il y en a sans doute beaucoup. Une famille heureuse, au moins en apparence. Une famille où rien ne dépasse, mais où rien ne vibre non plus. Une famille qui brille en surface, mais qui grise en dessous.
(Pages 90-91)
Moi je rêvais d’une belle histoire, de légèreté. D’un amour vrai, pur, infini. C’était ça ou rien, je me l’étais promis. D’où mon célibat longue durée.
Et si au lieu d'avoir, il essayait d'être ?
Il y a les gens qui ne font que passer, il y a les gens qui comptent, il y a les gens qui restent... L’idéal, c’est quand les gens qui comptent... restent !
J'ai toujours été un peu transparente, aussi volatile qu'un parfum qui ne tient pas une journée.
P.104
- tu t'emportes ...
- Parce que ça me met hors de moi. J'aurais dû rester à la Duchesse Anne, je n'aurais jamais dû m'installer ici. C'était couru d'avance.
Il effectuas un geste vague pour lui signifier qu'il ne fallait pas regretter.
- Tu sais quoi? je n'ai qu'une envie : me casser d'ici.
Il trouva qu'elle en rajoutait, qu'elle se mettait à parler mal, qu'elle avait décidément deux facettes. C'était Adèle....imprévisible. Calme, impétueuse l'instant d'après. Comme la mer. Comme la mer ici, à Ouessant. Une mer qui donne et qui prend. Qui cause des chagrins, des naufrages. Et Olivier se sentit un peu naufragé, tout à coup.
- Devant ce panorama aussi, vous êtes blasé ?
- Pourquoi dis-tu cela ? demande-t-il, étonné.
- Vous ne le regardez pas…
- Je le connais par cœur.
- Ah oui ? Mais ces nuages en troupeau, là-bas, par lesquels le soleil fuse difficilement, ils n’étaient pas là la dernière fois que vous êtes venu, si ?
Puis-je poser des fondations solides sur un sol jonché de débris poussiéreux et coupants ?
Elle sent, de plus en plus, qu’il lui manque quelque chose. Ou que quelque chose cloche. Elle éprouve un besoin de changement. Oh, elle ne souhaite pas changer de vie, balancer son métier, tout envoyer valser, non. Elle aime bien trop sa vie. Mais elle prend conscience, petit à petit, qu’il faut lui apporter un peu de neuf. Elle ne sait ni par où ni comment ni par quoi commencer.
Ils étaient un couple. Être avec quelqu'un, c'est doux... C'est social aussi : on existe différemment aux yeux des autres.
C’est là que je l’ai vu. Le ASSASSINe, en gros, mais avec un petit « e », comme si la personne voulait bien désigner une femme, mais n’était pas bien sûre du féminin de « assassin » (c’est vrai que ça fait bizarre de dire « ma mère est une assassine ». On dit quoi, en fait ? Une assassin ? Une femme assassin ? Comme pour pompier ? Parce que pompière n’existe pas. Parce que les assassins, comme les pompiers, ce sont des hommes, en général. Ce qui fait au moins une bonne raison de plus pour qu’on arrête de penser que ma mère puisse l’être.
Il n'y a ni échelle de malheurs ni unités de mesure. On a la vie qu'on a, pas la vie qu'on mérite. Le reste est une question d'acceptation.
Il me reste à tracer ma voie, ma deuxième vie. Je la veux différente de celles que nous vivions (je pense d’ailleurs que nous faisions fausse route). Je la veux riche et pleine, mais pas d’argent… plutôt de temps et de partage. Je la veux centrée sur les plaisirs et les petits bonheurs de la vie.
- Vous… Tu as eu assez de temps ?
- Oui, c’était parfait. J’ai fait le plein.
- Le plein… ?
- Oui, le plein d’images, le plein d’oxygène, le plein de bonheur. Tous ces pleins-là. Ça fait tellement de bien !
Le moment où le corps dicte sa volonté est forcément le bon moment, le moment naturel, le moment évident.
Emma repense au mariage. Il n'a rien apporté aux sentiments. Et encore moins au désir, il faut l'avouer. Il lui apparaît tout à coup comme une construction sociétale, qui entretient le mirage de la possibilité de vivre heureux une vie entière avec la même personne, à laquelle on se lie par un contrat.
Ce matin, je me suis offert le luxe d'une grasse matinée. J'ai fait durer au maximum mes phases de somnolence douce, bercée par le chant des oiseaux ponctué de hennissements et par le ronron de Cartoon - que je soupçonne de savoir ouvrir les portes - au creux de mon oreille. Sacré chat...
Alba, c’est l’inattendu. La surprise. Un cadeau bonus dans mon existence.
Je crois beaucoup à cela. Ce qui doit arriver arrive. Parfois, dans les ratés de la vie, les coups durs, on ne décode pas le message, on ne donne pas de sens. Et puis un jour, avec le recul, on parvient à voir un peu de lumière dans le noir, on sait pourquoi on devait traverser cette épreuve, on apprend, on grandit. Il y a toujours quelque chose à en retirer. Ce sont aussi les expériences, toutes nos expériences qui nous façonnent et finalement nous aident… au moins à y voir plus clair, en nous, en les autres, en l’existence.
Il y a les gens qui ne font que passer, il y a les gens qui comptent, il y a les gens qui restent… L’idéal, c’est quand les gens qui comptent… restent !