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4.39/5 (sur 89 notes)

Nationalité : Royaume-Uni
Né(e) le : 10/04/1954
Biographie :

Julian Timothy Jackson est un historien britannique de premier plan. Il est membre de la British Academy et de la Royal Historical Society. Professeur d'histoire à la reine Mary de l'université de Londres, Julian Jackson est l'une des principales autorités françaises du XXe siècle. Il est docteur de l'Université de Cambridge, spécialiste de la France du XXe siècle. Il est l'auteur d'une somme sur la France sous l'Occupation : "France: the Dark Years 1940-1944". Il s'est intéressé aussi au Front populaire et à la politique de la France vis à visdes homosexuels après 1945.

Source : http://en.wikipedia.org
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De Gaulle : une certaine idée de la France Julian Jackson traduit de l'anglais par Marie-Anne de Béru


Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Le seul journaliste français à l'accompagner dans le Pacifique, Jean Mauriac, le plus jeune fils de François, le découvre à ses dépens un soir où, surexcité, il tente de convaincre de Gaulle de monter sur le pont pour admirer une spectaculaire pleine lune. « Foutez-moi la paix avec votre lune, Mauriac », lui répond le Général. Yvonne de Gaulle n'a pas plus de succès lors d'un trajet en en avion en Afrique. Elle agrippe son mari par la manche pour lui montrer un troupeau d'éléphants. De Gaulle, irrité, lève les yeux de son livre pendant une minute, murmure doucement « Laissez, Yvonne, laissez » et se replonge dans Lord Jim, de Conrad. Le Général n'était décidément pas un touriste. (page 484)
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Jacques Chaban-Delmas, devient ministre de la Défense nationale du gouvernement Gaillard que Debré dénonce chaque semaine en des termes de plus en plus violents. De Gaulle a fait une fois remarquer avec ironie que Chaban-Delmas, qui a occupé plusieurs postes ministériels, « a fait la traversée du désert mais par les oasis ». (page 496)
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Beaucoup d’observateurs partagent le verdict de Lord Gladwyn : ‘indubitablement, le principal échec du Général, qui s’est avéré fâcheux à long terme, a été de vouloir faire jouer à son pays un rôle surdimensionné par rapport à ses moyens’. Les ambitions de De Gaulle pour son pays étaient-elles des illusions de grandeur inadaptées à la France du XXe siècle ? Comme nous l’avons vu, tout au long de sa carrière les accusations de ‘folie’ ont été fréquentes et, face à un homme qui parlait régulièrement de lui-même à la troisième personne, ou qui répétait (en plaisantant) ‘Je dis cela depuis mille ans’, on est tenté d’emprunter à Jean Cocteau sa boutade sur Victor Hugo, ‘un fou qui se prenait pour Victor Hugo’. Mais de Gaulle avait généralement une longueur d’avance sur ses détracteurs, et tout ce qu’ils disaient sur l’irréalisme de ses ambitions il l’avait déjà dit lui-même. Une de ses expressions favorites était ‘J’ai toujours agi comme si …’ – comme si la France était encore dans la guerre en 1940, comme si la France pouvait jouer un rôle mondial dans les années 1960.
[ ]
De Gaulle décrivit un jour sa politique pendant la guerre comme une politique du bluff, consistant à lancer du sable dans les yeux des Alliés pour qu’aveuglés ils soient amenés à croire que la France était grande. [ ] Il s’agissait de tirer le meilleur parti des cartes qu’on avait en main. Il est probablement heureux pour le monde que de Gaulle n’ait pas eu à sa disposition les ressources d’un Napoléon. P841
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Lors de cette brève entrevue, Pleven dit à de Gaulle qu’il s’oppose moins à sa décision de quitter l’OTAN qu’à la brutalité avec laquelle il l’a annoncée. Mais de Gaulle campe sur ses positions : « Quand il faut faire quelque chose, il faut d’abord bousculer le pot de fleurs. Autrement on se dit : “Il faut arranger cela ; il ne faut pas faire cela.” Si vous donnez un grand coup de pied dans le pot de fleurs, le problème est posé et il faut le régler. » Pleven, qui avait été témoin de ces méthodes pendant la guerre – en Syrie, à Saint-Pierre-et-Miquelon –, n’aurait pas dû être surpris. Le problème est que cette tactique perd en efficacité à mesure que les partenaires de De Gaulle comprennent que le mieux à faire est de ne pas mordre à l’hameçon. Même si Dean Rusk, secrétaire d’État américain, avait demandé avec sarcasme si le retrait des troupes étrangères du sol français incluait les soldats morts pour libérer la France et qui reposaient dans les cimetières de guerre, Johnson avait, selon ses propres termes, refusé de « jouer à qui pisserait le plus loin [pissing match] », ce qui n’aurait servi qu’à « renforcer de Gaulle ». S’exprimant avec plus d’élégance, un autre fonctionnaire américain fit remarquer : « De Gaulle est un artiste de ju-jitsu, un poids léger dont la force vient de notre surréaction4. » Mais pour obtenir le même effet que par le passé, de Gaulle se trouve contraint de bousculer de plus en plus de pots de fleurs, et de plus en plus violemment.
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Lors de son rendez-vous quotidien avec Foccart au soir du troisième jour de manifestations, le 7 mai, de Gaulle affecte de ne pas prendre la crise au sérieux. Il a cependant été suffisamment soucieux pour annuler son week-end précédent à Colombey. Le dimanche 5 mai au matin, convoquant Fouchet, Joxe et Peyrefitte à l’Élysée, il a imposé une ligne dure : « Quand un enfant se met en colère et passe la mesure, la meilleure façon de le calmer, c’est quelquefois de lui donner une taloche. – Le problème, répond Joxe, c’est que ce ne sont plus tout à fait des enfants et pas encore des adultes. » Deux jours plus tard, cinq Prix Nobel, dont le gaulliste François Mauriac, signent une pétition contre les violences policières. De Gaulle, furieux, hurle à Joxe et à Fouchet : « Vous avez l’air terrorisé devant ces gamins […]. N’oubliez pas qu’un ministre de l’Intérieur doit savoir, s’il le faut, donner l’ordre de tirer. Sachez qu’à la fin des fins l’État a une prérogative, celle d’abattre ceux qui veulent l’abattre. » Aucun des deux hommes ne prend cela trop au sérieux. En quittant le bureau, Joxe glisse à Fouchet : « Naturellement, il ne pense pas un mot de ce qu’il dit […].
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Comment définir le succès et l’échec ? Seule l’histoire elle-même peut définir ces termes. En réalité, la vie et l’action sont toujours faites d’une série de succès et d’échecs. La vie est un combat, chacune de ses phases comporte donc des succès et des échecs. Et on ne peut vraiment pas dire que tel événement a été un succès et tel autre un échec. Le succès contient en soi les germes de l’échec, et le contraire est également vrai.
Charles de Gaulle ( p. 653)
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Alors qu'en 1940 Pétain puise sa légitimité dans sa décision de rester sur le sol français pour défendre ses compatriotes - pour défendre des vies françaises -, de Gaulle quitte le sol français pour défendre ce qu'il a plus tard appelé son « idée de la France».

Le conflit entre ces deux conceptions du devoir patriotique avait été anticipé de manière remarquable, dans les années 1920, à l'occasion d'un échange entre les deux hommes sur un passage du manuscrit de ce qui deviendrait « La France et son armée ».

De Gaulle ayant écrit que pendant la Révolution les généraux français avaient été victimes de bouleversements politiques qui leur avaient fait perdre « le prestige, souvent la vie, parfois l'honneur », Pétain corrige en « le prestige, parfois l'honneur, souvent la vie ». À son tour de Gaulle annote la correction de Pétain : « C'est une gradation : prestige, vie, honneur. »

L'honneur ou la vie - protéger une « idée » de la France ou protéger (ou s'imaginer protéger) les Français - tel est le cœur du conflit entre de Gaulle et Pétain en 1940.
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Après avoir diné avec de Gaulle le 8 décembre, Alexandre Cadogan note dans son journal : « Le seul remède que propose de Gaulle est de “se débarrasser de Darlan”.
Je lui dis : “Oui, mais comment ?” Pas de réponse.»
La réponse arrive d'elle-même à la veille de Noël 1942, quand un jeune royaliste, Ferdinand Bonnier de la Chapelle, pénètre dans le bureau de Darlan et l'abat de deux balles. Le meurtrier est exécuté, avec une hâte suspecte, le surlendemain. Alger est un tel nid de conspirateurs que nous ne saurons jamais avec certitude qui a fomenté cet assassinat. Tout le monde avait un mobile : les Américains, qui voulaient se débarrasser d'un personnage embarrassant ; de Gaulle, d'un obstacle ; Giraud, d'un rival. Ce qui rend peu probable la responsabilité de De Gaulle, c'est que le BCRA n'a aucun agent à Alger. De Gaulle souhaitait peut-être éliminer Darlan mais il n'en avait pas les moyens. (page 289)
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Moch se lance dans un long plaidoyer pour tenter de le convaincre de revenir sur sa décision. Son argument est que le Général aurait raisonnablement pu prendre la décision de quitter le pouvoir après la Libération, arguant que sa mission était terminée, mais qu’ayant choisi de rester il avait accepté des responsabilités qu’il devait assumer :
De Gaulle avait écouté cette diatribe avec une rare patience, et même, me semblait-il, avec une certaine indulgence. Il posa à la fin sa main sur la mienne et, dans la voiture s’engageant alors dans la rue Saint-Dominique, il me dit d’une voix basse, lente, comme perdu dans ses pensées, une phrase qui me laissa stupéfait : « Peut-être avez-vous raison : on n’imagine pas en effet Jeanne d’Arc mariée, mère de famille et, qui sait, trompée par son mari ! »
Par cette phrase énigmatique, il signifiait sans doute que Moch avait raison : il aurait dû partir plus tôt.
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Sa réussite est donc moins d'avoir "accordé" son indépendance à l'Algérie que d'en avoir convaincu l'opinion publique,de lui avoir fait croire qu'il avait maîtrisé le processus et d'avoir forgé un récit assez cohérent pour présenter le désengagement de la France comme une victoire.
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