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Critiques de Gaëlle Nohant (1114)
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La part des flammes

Paris, mai 1897. Le Tout-Paris, en effervescence, se donne rendez-vous au Bazar de la Charité pour « la plus mondaine des ventes de charité ». Dans un hangar, les plus grandes dames de l’aristocratie s’improvisent vendeuses quelques jours, au nom des bonnes œuvres. La mystérieuse duchesse d’Alençon, Violaine de Raezal, jeune veuve à la réputation sulfureuse, et Constance d’Estingel, ravissante jeune femme à l’âme tumultueuse qui vient de rompre ses fiançailles, sont de la partie. Cette année, le cinématographe, toute nouvelle invention, est proposé au divertissement des curieux, devenant responsable d’une catastrophe qui endeuillera Paris. Une allumette craquée à côté des vapeurs d’éther du projecteur embrase le vaste hangar en bois.

Quand le Bazar prend feu tragiquement, les trois femmes, que les flammes vont lier à la vie et à la mort, voient leurs destins basculer. Aiguillées par un même souffle de liberté et un même désir de rédemption, elles se réaliseront loin des salons bourdonnant de rumeurs vipérines.

« La Part des flammes » est un magnifique roman sur la condition féminine à une époque où la valeur sociale d’une femme se mesure à sa beauté. Trois portraits de femmes admirablement servis par une écriture à la fois caustique et délicate. Une belle découverte.

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Le bureau d'éclaircissement des destins

Irène habite de puis 25 ans à Bad Arolsen. Elle est aujourd’hui (2016) divorcée, son fils Hanno a 20 ans, et ils se voient trop peu au goût d’Irène. Elle travaille à l’ITS (International Tracing Service) où sont stockées une impressionnante quantité d’archives datant de l’Allemagne nazie, des listes venant des camps, forcément, mais aussi des convois, des prisons, des lieux d’exécution, etc. La directrice actuelle est française, elle aussi, et elle s’inquiète du sort des objets qui sont en leur possession. Ne pourrait-on pas essayer de retrouver leurs propriétaires ? non, plutôt leurs descendants ? Irène va mener l’enquête sur un Pierrot de chiffon portant l’inscription d’un matricule et sur un médaillon contenant un dessin représentant une femme et un enfant.

***

On va donc suivre Irène dans ses enquêtes, mais aussi dans ses relations avec son fils Hanno et on apprendra les raisons de son divorce. Ce travail la passionne, mais l’épuise tant physiquement que psychologiquement. C’est pourtant malgré tout une sorte de refuge pour elle, ce qui remplit sa triste vie de célibataire et lui donne un sens. Ce que j’ai le plus apprécié, ce ne sont pas les récits sur l’horreur des camps, mais plutôt tout ce qui concerne l’immédiate après-guerre : le déni de l’horrible réalité, les bagarres administratives au sujet des enfants déportés ou volés (on ne peut s’empêcher de penser à l’Ukraine), les coupables indulgences des politiques, etc., et en 2016, les survivants ne veulent pas forcément connaître la vérité…

***

Je n’avais pas accroché du tout à La Part des flammes, mais certaines critiques extrêmement élogieuses de Babelio ou d’ailleurs m’ont convaincue de tenter le coup et de lire Le Bureau d’éclaircissement des destins. Si j’étais enthousiaste au début de ma lecture (quel angle passionnant pour traiter ce sujet !), j’ai vite été perdue dans la quantité de noms, de personnages morts ou vivants, de changements d’identité, d’explications utiles et inutiles… J’aurais dû, dès le début, faire une sorte d’arbre pour expliciter les liens entre les personnages. Les titres de chapitres avec les noms de certains personnages ne m’ont pas vraiment aidée à m’y retrouver. Si on excepte Irène (et encore !), les personnalités sont juste effleurées, jamais fouillées, et je n’ai pas réussi à m’attacher à eux. Évidemment, le roman n’évite pas de nombreux clichés. Il présente des enquêtes couronnées de succès et des aboutissements heureux. Grâce à cet artifice, Gaëlle Nohant réussit à traduire l’émotion des survivants et la totale implications de certains enquêteurs. Le final est prévisible et cousu de fil blanc. Ce livre réveille pourtant chez moi un sentiment de révolte récurrent devant l’incommensurable duplicité des pouvoirs publics et la propension de certains acteurs et témoins à camoufler l’horreur sous couvert de nécessité.

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Le bureau d'éclaircissement des destins

De Gaëlle Nohant, talentueuse autrice, j’ai beaucoup aimé « La part des Flammes » puis j’ai été époustouflée par son roman sur Desnos « Légende d’un dormeur éveillé ». Il y a dans ces écrits un tel travail de recherche, une telle qualité littéraire ! Il me semblait impensable de ne pas lire très rapidement son nouveau roman que j’attendais avec impatience.

Irène tient en ses mains des fragments du passé : une image, un mouchoir, un bijou, une lettre, des bribes d’existence dont il faut rapprocher les contours jusqu’à les imbriquer pour en trouver le sens. Ces objets vibrent, vivent, lourds d’une histoire dont les fils sont brisés heurtés à la noirceur des cœurs. Ils sont les témoins des horreurs des camps, de la cruauté, de l’inconcevable pour tout esprit sain et pourtant si vrai alors que s’effacent dans l’âge et le temps les derniers survivants. Irène et ses collègues de l’International Tracing Service traquent l’indice laissant à leurs nuits les stigmates de leurs découvertes, ils écoutent, tracent, rapiècent les destins et offrent aux familles des disparus le témoignage du vécu.

Passionnant, richement documenté, ce roman nous plonge dans le quotidien de ces enquêteurs hors-pairs confrontés à la violente réalité de la seconde guerre mondiale et des drames qu’elle a occasionnés. D’un Pierrot découvert tatoué d’un matricule à la lecture de cartes, aux rencontres et aux photos, la piste se remonte rappelant à tout instant les faits historiques. Les mots révoltent et serrent le cœur et luttent contre un oubli inacceptable. Encore et encore, il faut le dire, parler de la Shoah, des camps, des ravages de la folie des hommes.

Mille bravos à Gaëlle Nohant qui nous offre un livre à ne rater sous aucun prétexte.

Un coup de cœur.




Lien : https://aufildeslivresbloget..
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Légende d'un dormeur éveillé

Je connaissais quelques poèmes de Robert Desnos, mais rien de sa vie.

Cette biographie romancée comble mes lacunes, d'autant qu'elle est enrichie de nombreux vers du poète.

On sent la passion de Gaëlle Nohant pour Robert Desnos.

J'ai beaucoup aimé vivre cette ambiance des années 30 où les surréalistes s'en donnaient à cœur joie.

Cet esprit nouveau qui bouscule la littérature classique, cette liberté nouvelle.

J'ai beaucoup aimé aussi toutes ces rencontres avec des gens qui ne laissent pas indifférents : Prévert, Pablo Neruda, Garcia Lorca ; Jean-Louis Barrault, Fujita, Picasso..... et tous les autres, amis de Desnos.

André Breton, par contre, apparaît comme un mégalo pas très sympathique.

Robert Desnos est dépeint comme un homme bon, généreux, plein de talent, de sensibilité et d'humour, entier, volontaire, déterminé, engagé, résistant.......

J'ai particulièrement aimé la dernière partie où Youki, l'amour de sa vie, écrit pour Robert, prisonnier des allemands.

Un livre ambitieux et abouti.
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La part des flammes

Bon roman historique qui démarre avec l'incendie du Bazar de la Charité à la fin du 19e siècle.

On suit plusieurs protagonistes, plusieurs femmes dont le passé va progressivement se révéler et ainsi, par ce biais, révéler la triste condition féminine de l'époque (trop différente ? trop libre ? à l'asile !)



Lecture intéressante, ça m'a fait plaisir de retrouver cette fin de 19a siècle.

L'histoire est prenante. J'ai juste un peu trouvé que l'autrice s'éparpillait trop (asile, duel, journalisme, religion...) sans réellement réussir à pleinement réunir ces thèmes.
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La femme révélée

La Femme révélée est le nouveau roman de Gaelle Nohant-, une romancière qui avait notamment connu un beau succès avec la Part des Flammes en 2015.



Dans son nouveau roman, la Femme révelée, saga ambitieuse et audacieuse, la romancière nous entraine dans les pas d'une héroine en quête d'émancipation et de liberté dans les années cinquante et soixante, entre Paris et Chicago.



Le roman commence lorsque l'héroine en question, Eliza Donneley, arrive à Paris où elle a trouvé refuge dans un hôtel assez miteux de la capitale sous un nom d'emprunt, Violet Lee.



Cette jeune femme qui fuit un mari violent débarque à Paris avec une nouvelle identité, et pour tout bagage, un appareil photo qui sera son pass pour une nouvelle vie et lui permettre de se faire une place dans la société et de tenter de capter les émotions des passants à qui elle vole le portrait.



Entre rencontre et inititative forte, notre Eliza/ Violet trouvera un travail et une indépendance nouvelle, révélant la femme qu’elle est vraiment, beaucoup plus forte qu’elle se serait imaginée mais dont les fantômes du passé se verront rappeler à elle.





"Je redoute qu'il n'ait reçu aucune réponse, et je redoute les réponses qu'on a pu lui fournir. la vérité est que j'ai choisi de me sauver avant Tim, parce que l'emmener avec moi était trop risqué. Cela va à l'encontre de tout ce qu'on nous apprend, que les mères sont faites pour se sacrifier, que c'est leur destin depuis le fond des âges. Je n'ai pas obéi à un postulat philosophique mais à l'instinct viscéral qui m'ordonnait de ne pas me retourner, de ne pas laisser l'amour me couper les jambes."



Gaëlle Nohant livre une saga foisonnante et réjouissante qui trouve un bel équilibre dans ses deux périodes et ses deux univers bien différents, le Paris artistique et energique qui souhaite sortir des traumas de la seconde guerre mondiale et découvre la liberté du jazz et la tonalité d'un Chicago qui s’enfonce dans l'âpreté des luttes raciales et des dissensions sociales.



Acollée à son héroine sacrément volontaire et attachante, Gaëlle Nohant mèle avec une belle maestria le romanesque et l’historique dans ce roman qui mélange petite et grande histoire en évitant stérétotypes et clichés .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La femme révélée

La photographe loin des clichés



Gaëlle Nohant la magicienne a à nouveau réussit l’un de ses admirables numéros. Après La part des flammes et Légende d’un dormeur éveillé, elle nous entraîne en 1950 entre Paris et Chicago sur les pas d’une photographe.



Gaëlle Nohant poursuit son exploration de notre passé, avec toujours le même talent et le même sens de la narration, le même style addictif qui entraine le lecteur à ne plus vouloir lâcher les personnages. Après La part des flammes et Légende d’un dormeur éveillé nous voici dans les années cinquante, entre Paris et Chicago. L’occasion d’évoquer les clubs de jazz de la capitale et les combats pour les droits civiques aux États-Unis, le combat des femmes pour leur émancipation et celui des minorités pour davantage d’égalité, les peines de l’exil forcé et le besoin de racines.

Quand s’ouvre le roman, Eliza Donneley est à Paris où elle a trouvé refuge sous un nom d’emprunt, Violet Lee.

Si on ne saura qu’au fil de récit les raisons impérieuses qui l’ont poussée à s’exiler, on apprend très vite qu’elle a laissé derrière elle un mari violent, sa mère et son fils Tim, âgé de quelques années. «Désormais, je me raccrochais à l'espoir que si j'étais assez patiente, je trouverais le moyen de rentrer chez moi. Ce chez moi n'était pas la maison de mon mari. Plus vaste et imprécis, il épousait les contours de ma ville natale, du lac qui la bordait, de ses frontières mouvantes. La ville où mon fils, Martin Timothy Donnelley, était venu au monde par une journée froide et grise de novembre 1942, réveillant de ses premiers cris notre rue engourdie par les prémices de l’hiver. »

Mais cette promesse va devenir de plus en plus difficile à tenir, car elle se pressent que son ex-mari ne la lâchera pas, que ses sbires veulent l’empêcher de nuire à leurs petites affaires aussi immorales que rentables. On y retrouve du reste aussi La Part des flammes, le feu assassin.

Après avoir réussi à trouver un toit et quelques personnes prêtes à l’aider, notamment ses voisines les prostituées, elle se décide à sortir le Rolleiflex qu’elle avait acheté avant de quitter les États-Unis et qui va lui permettre d’ouvrir un nouveau chapitre de sa vie. Dans les rues, les cafés, les clubs de jazz, elle va photographier de nombreux personnages, témoigner de la société de l’époque.

Comme pour ses précédents romans, on comprend très vite que Gaëlle Nohant s’est énormément documentée, que son évocation de Paris aussi bien que de Chicago est le fruit de lectures, de témoignages rassemblés mais aussi de séjours effectués ces dernières années, y compris avec un appareil photo en bandoulière (ceux qui suivent la romancière sur les réseaux sociaux ont auront des preuves tangibles).

À l’image de la photo qu’elle découvre après son passage dans le révélateur, Violet va se révéler petit à petit à elle-même. Volontaire et courageuse, elle comprend que les clés de son destin sont entre ses mains, mais aussi dans celles qui à ses côtés sont prêts à l’aider. Battante, elle découvre qu’il y a des causes qui sont plus grandes qu’elle, mais aussi qui rapprochent ceux qui les partagent.

Après Paris, c’est à Chicago qu’elle voudra suivre sa route, bien des années après avoir fui.

La femme révélée est un formidable voyage dans le temps, un magnifique portrait de femme, un panorama des combats menés de part et d’autre de l’Atlantique pour plus d’égalité et de Droits, pour davantage de solidarité et pour dégager l’horizon. Ce qui est fait, on l’aura compris, une œuvre qui résonne avec les problématiques d’aujourd’hui et qui se lit comme un chant d’espoir. Tout simplement superbe!




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La part des flammes

C'était un coup de cœur pour moi en 2016 lorsque je l'ai lu !

L'auteure nous plonge dans la profondeur des émotions et nous donne l'impression d'être au milieu des flammes lors de l'incendie du "bazar de la charité".

J'ai tellement été subjuguée par ce roman que j'ai préféré ignorer la série tirée de ce roman. Comme il m'est revenu que cela s'éloignait pas mal du livre, je n'ai pas changé d'avis jusqu'ici.
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La part des flammes

Une de mes plus jolies lectures de cette année !



Gaëlle Nohant tisse un roman brillant dans un contexte historique tragique : L’incendie du grand bazar de la charité de 1887 où périrent plus d’une centaine de personnes, presque exclusivement des femmes issues pour la plupart de la grande bourgeoisie et de la noblesse parisienne.

Restituant avec une précision redoutable l’incendie dans une première partie poignante, elle nous offre ensuite une promenade mouvementée dans le Paris du 19°siècle finissant, en compagnie de ses trois héroïnes qui verront leurs destins à jamais liés par le drame.

Étude des mœurs, feuilleton à rebondisements, réflexion sur la condition féminine de l’époque, « La part des flammes » est tout cela et un peu plus encore…

Un texte à la fois érudit et romanesque, servi par une plume élégante.

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Légende d'un dormeur éveillé

Une fourmi de dix-huit mètres…

Ça vous rappelle quelque chose ?

Pour ma part, un souvenir de gosse et puis, quelques années plus tard, devenu instit, le sentiment même pas honteux de se rendre populaire à peu de frais : avec la Fourmi, j'ai un succès fou. A-do-rée des élèves : « facile » « courte » « rigolote »… A-do-rée des parents parce que ce moment d'apprentissage de la poésie ne va pas virer en conflit familial. Desnos, c'est l'anti La Fontaine… « Gentille » cette fourmi qui a la bonne idée de venir sans cigale ? Pas exactement en fait… Ce qui se cache derrière cette inoffensive fourmi, ce que Robert Desnos a imaginé, est bien loin du petit animal… Une anecdote parmi les innombrables autres que cette « Légende d'un dormeur éveillé » délivre.

Je connaissais mal Desnos, sa vie comme son oeuvre. A part un autre souvenir, terrible celui-là, la visite du camp de concentration de Theresienstadt… Grâce à Gaëlle Nohant, j'en sais désormais beaucoup plus sur lui. Sur Youki aussi, son grand amour, sur Foujita, sur Prévert, Breton, Aragon, Cocteau, Jean-Louis Barrault, Pascin, Neruda, Carpentier et tant d'autres…

Malgré les judicieuses citations du poète et le style clair et rythmé de Nohant, j'ai pourtant eu des doutes dans la première partie du livre, qui en compte quatre. Un peu trop mondain à mon goût, un peu trop parisien, ce récit de la guerre picrocholine des Surréalistes… La deuxième partie s'amorçait mal également, heureusement, c'était toujours très bien écrit…

Puis, on sort de Paris pour Madrid et surtout l'Histoire vient percuter le canevas finalement banal de cette Bohême : la crise de 1929, la montée des périls totalitaires, la parenthèse du Front Populaire et cette connerie de guerre, l'occupation, la déportation. Desnos est toujours artiste mais il est aussi résistant. le récit se tend, les salauds sont là aussi, hélas : Leaubraux, Luchaire, Céline… le tourbillon des événements rend le livre émouvant et indigné…

Dans la dernière partie, Youki devient la narratrice, l'émouvant et l'indigné laisse la place au bouleversant et au révoltant.

Je ne suis pas certain que ce livre me fera aimer davantage le poète Desnos. Ce qui est certain, en revanche, c'est que ce livre m'a permis d'admirer l'homme Desnos.

En 1955, Prévert a rendu hommage à son ami. Un poème intitulé : « Aujourd'hui ». Jacques, ne m'en veux pas de te tutoyer, c'est pas moi qui ai commencé, mais, surtout pardonne-moi de te piquer ta magnifique clausule :

- À ta santé

Robert

et même si tu es mort

à ton rêve éveillé.
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Le bureau d'éclaircissement des destins

Une lecture agréable et instructive.

J'ai appris beaucoup sur la Shoah ,

des éléments qui avaient échappé

à tous les livres lus sur le sujet.

Ce bureau qui cherche

les vivants et les morts,

réconstitue des puzzles familiaux

éclatés à l'international...

Cet organisme préserve la mémoire

du passé et permet au présent d'avancer.

Tout cela est un formidable terreau

pour nourrir les élans romanesques.

Gaelle Nohant brode avec intelligence

des fictions puisées dans le réel.

Elle brode... un peu trop pour moi.

Ce récit aurait mérité une plus grande

sobriété pour frapper plus fort les esprits.

Ce témoignage hyper documenté

sait être poignant et passionnant.

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La femme révélée

2 continents et 18 années de la vie d’une femme en fuite, révoltée et engagée. Voilà un court résumé de ce roman prenant et instructif. Eliza a 31 ans quand elle quitte Chicago, son mari et son fils Tim qu’elle adore (pour des raisons qui seront révélées au fil des pages).

Elle fuit son pays pour s’installer à Paris avec pour seuls bagages son appareil photo et des bijoux qu’elle espère vendre pour subsister. Ses premiers jours sont difficiles, elle se fait voler rapidement tous ses biens et doit se procurer un emploi. Mais grâce à la générosité des gens qu’elle rencontre (Rosa une prostituée, Brigitte une jeune étudiante), elle trouve un poste de gouvernante et une chambre dans un foyer.

Les années passent, la vie continue, Eliza devenue Violet trouve sa place et des amis mais l’exil lui pèse. Elle finit par retourner dans sa ville natale et se retrouve, après le Paris des années 50, dans un Chicago en proie aux émeutes. Le changement est brutal !

Avec ce récit, Gaëlle Nohant propose un beau portrait de femme qui s’insurge et s’engage, dans un contexte historique des plus intéressant et parfaitement retracé ( le Paris des jazzmen et le Chicago raciste et corrompu des années 60 ). Un agréable moment de lecture. Intense parfois. Le portrait d’une insoumise.
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La femme révélée

****



Que faire quand on est en danger ? Que les risques deviennent vraiment trop grands et qu’on a peur pour sa vie ? Que l’ennemi est suffisamment puissant pour ne pas être inquiété par votre disparition ? Et que votre fils à lui aussi besoin d’être en sécurité ? Eliza a choisi : elle fuit. Pour tenter de se reconstruire ailleurs, de trouver sa place et revenir chercher Tim...



Gaëlle Nohant signe avec ce dernier roman un magnifique portrait de femme. A la fois forte et fragile, Eliza est une épouse traquée, une mère en souffrance et une déracinée.

Alors qu’elle échoue dans un hôtel de passe dans un Paris des années 50, armée de son seul appareil photo, on assiste à l’envol de cette femme nouvelle, qui a trouvé un sens à sa vie, sa place dans ce monde et qui, par son regard juste et tendre, photographie les scènes de son univers. Mais le prix à payer est trop élever et elle décide finalement de quitter la France pour revenir plusieurs années après revoir son fils. Cet abandon est pour Eliza une plaie ouverte et elle ne peut continuer à vivre sans la refermer.



Avec une écriture travaillée, rythmée, fluide et remplie d’émotion, Gaëlle Nohant nous offre une histoire à l’image de son personnage : notre regard parcourt des photographies de vie, d’amour, de haine et de violence aux sons du jazz ou de slogans de contestataires. On se laisse emporter par ce rythme et cette chaleur, on vibre et on espère, et enfin on souffle et le cœur s’apaise.



Jusqu’où aller pour sauver sa vie ? Qu’est-on prêt à sacrifier ? Comment en accepter le prix ? Qu’elle soit Blanche comme Eliza ou noirs comme ces pauvres gens parqués dans les ghettos de Chicago, chacun puise une force au plus profond de lui et se relève... Parfois pour une vie meilleure... Parfois pour pouvoir simplement se regarder le matin, le dos droit et le regard fier...



Un grand merci à NetGalley et aux Editions Grasset pour leur confiance...
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La part des flammes

Un très beau roman avec une belle écriture très soignée. Une réflexion sur la condition de la jeune fille, de la femme mariée et des femmes de l'aristocratie de la fin du 19 ème siècle. Une critique de la condition féminine de cette époque qui n'est qu'hypocrisie et compagnie, la femme appartient à ses parents puis à son mari.

Et que dire de la psychiatrie de l'époque vis à vis des femmes, en un mot l'hystérie féminine c'est tout et n'importe quoi. Une société faite par les hommes et pour les hommes. Une loi permet aux maris et aux pères d'Interner leur femme ou leur fille grâce à une loi sur l'internement. Sous pretexte de folie ou d'hystérie, il s'agit de se débarrasser de sa femme ou de la remettre dans le droit chemin, convenance oblige. Aberrant .

Le portrait d'une société masculine hypocrite où l'homme se croit tout permis, la femme se doit d'être convenable et respectable. Là où les actes d'un homme sont normaux, ceux d'une femme sont impensables. Quoi !! une femme pense, veut vivre sa vie, se révolte contre ses parents, et se rend compte que son mariage n'est que supercherie. Convenance et réputation doivent être les seuls soucis des femmes.

Un roman superbe qui rend grâce aux femmes de cette époque à travers le destin de trois femmes suite à l'incendie du Grand Bazar de la Charité qui changera leur vie à jamais.
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La part des flammes

Ce livre était dans la bibliothèque familiale, ma mère l'ayant lu il y a plusieurs années. Elle m'avait conseillé de le lire, et voilà que ce bouquin traine dans ma PAL depuis l'été dernier...

Je n'étais pas sûre d'aimer, mais j'ai fini par me décider à le découvrir.



Et bien, quelle surprise !!



Ce roman se passe à Paris en 1897, lors de l'incendie du Bazar de la Charité. Évènement que je connaissais de nom sans pour autant m'y être déjà intéressée plus que ça... Ainsi, ce roman m'a permis d'en apprendre sur cette tragédie ayant marqué les esprits de l'époque et ayant fait plus d'une centaine de victimes, pour la plupart des femmes de la haute société parisienne.



Je ne m'y attendais pas mais j'ai très vite accroché ! J'ai lu peu de livres sur cette époque historique, mais n'empêche que j'aime beaucoup cette période ! J'ai apprécié la plume de l'autrice, la richesse du récit qui m'a permis de me plonger complètement dans l'ambiance du roman aux côtés des protagonistes.



Je me suis rapidement attachée aux deux jeunes femmes que sont Violaine de Raezal et Constance d'Estingel, qui se rencontrèrent grâce à la duchesse d'Alençon, petite soeur de Sissi (c'était le seul nom qui m'était familier dans la quatrième de couverture, pour avoir regardé la trilogie de films avec ma mère quand j'étais enfant... :')). J'ai énormément apprécié Sophie d'Alençon



J'ai dévoré le début du roman, un peu moins la fin... Néanmoins, ça reste une excellente découverte !

Même si je sais que l'histoire est différente, cela m'a d'ailleurs donné envie de regarder la série "Le Bazar de la Charité"...



Je devrais lire davantage de romans se déroulant à cette période, parce que j'aime vraiment beaucoup ! Si vous en avez à conseiller (des lectures abordables et restant faciles à lire pour l'adolescente de presque 16 ans que je suis), je suis preneuse ^^



"La part des flammes" est resté longtemps dans ma PAL, mais j'ai bien fait de le lire ! :)
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La femme révélée

Une magnifique histoire de femme, de mère. Eliza Bergman a 31 ans, fuit Chicago, la ville qui l'a vue naître, et c'est la peur au ventre qu'elle arrive sous un autre nom Violet Lee à Paris, perdue, esseulée et tétanisée. Pourquoi ? Pourquoi ce départ précipité ? L'auteure nous tient en halène avec les mystères qui pèsent sur cette femme et sa destinée. Dans cette atmosphère peu rassurante, nous découvrons qu'Eliza est partie seule, sans son tout jeune fils, Tim, que sa vie d'avant était une vie luxueuse et qu'aujourd'hui elle loge tout d'abord dans un hôtel miteux, bruyant avant d'être accueillie au foyer des Feuillantines. Son seul réconfort est son appareil photo, c'est une passionnée de l'image, des portraits, de la vie, d'une vie certaine.



Et puis très vite va venir le temps des rencontres, de Rosa la prostituée, de Brigitte, la jeune de St Germain, de Sam, cet Américain qui va la séduire très rapidement. Seulement elle a des doutes sur sa personnalité, qui est-il vraiment ? Toujours cette angoisse en elle qui lui impose la retenue, et pourtant...



Ce roman est composé en deux parties nous racontant l'exil et le retour, Paris des années 50 et Chicago des années 60, les Blancs et les Noirs, Les riches et les pauvres.......La révolte .... Nous révélant une femme, une femme et ses amours, une femme fragile et forte à la fois.



L'auteure nous offre avec ce roman une histoire palpitante et empreinte de faits historiques. Un véritable voyage au cœur de cette ville de Chicago qu'elle nous présente comme vivante mais si souffrante et déchirée cette année particulière de 1968. La plume délicate et juste nous envole dans un voyage aller retour aux airs de guerre et de paix, aux couleurs du néant et de l'espérance permise.



#Lafemmerévélée #NetGalleyFrance
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L'ancre des rêves

Le monde des rêves est fascinant, complexe. Il m'a toujours attirée. Il est au coeur de ce premier roman de l'auteure, et comme l'indique le très beau titre, intimement lié à la mer.



Nous sommes dans les années 1980, en Bretagne, près de Dinan, dans un village de la côte bretonne. Enogat a quatre fils, à qui elle a interdit d'apprendre à nager et même d'approcher la mer. Pourtant les nuits de ses enfants sont perturbées par des cauchemars mettant en jeu des marins de la fin du 19eme siècle, ainsi qu'un soldat de la première guerre mondiale, et ils se retrouvent hagards le matin, horrifiés par leurs visions nocturnes de crimes, de chevaux sanguinaires sur un champ de bataille, de noyés...



Le texte entrelace donc ces rêves horribles et la réalité. Le lecteur entre très vite dans cet univers étrange, la beauté du style y est pour beaucoup. C'est ce que j'ai le plus apprécié.



Cependant, j'ai moins adhéré à l'idée développée dans l'histoire, exprimée sous forme interrogative par l'un des personnages:" Les blessures et les tragédies pouvaient-elles se transmettre d'une branche à l'autre de l'arbre généalogique, à travers les rêves?" Pourquoi pas, après tout?



Ce qui est un peu agaçant aussi, c'est le fait que les cauchemars sont repris d'un chapitre à l'autre, certes pour les approfondir et en révéler les secrets, mais cette répétition est assez pénible, au fil des pages. De plus, l'enquête menée par Lunaire, un des garçons, est peu crédible.



Néanmoins, j'ai découvert une écriture magnifique, poétique et expressive, et cela me donne envie de lire le roman le plus connu d'elle :"La part des flammes"...
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L'ancre des rêves

Benoît , Lunaire , Guidoux et Samson sont les quatre fils de la famille bretonne les Guerendel .

Depuis leur tendre enfance ils ont l'interdiction de s'approcher de la mer , d'apprendre à nager , ce qui n'est tout de même pas chose facile quand on habite Dinan .

L'aîné Benoît pense souvent au moment où il pourra quitter sa famille , les interdictions lui pèsent , le fait d'être l'aîné aussi , il a souvent envie d'un peu plus de légèreté , de liberté , de ne pas toujours devoir être responsable de ses frères .

Mais ce n'est pas tout , les trois grands frères , Samson est encore trop petit et est épargné , font des cauchemars terrifiants , on sent leur mère à la fois aux aguets et impuissante , comme s'il s'agissait d'une malédiction .

Les jeunes garçons vivent une vie normale la journée , la nuit c'est autre chose , ils rêvent de naufrages , ou même pour Guidoux de scènes de guerre .

Petit à petit , quelques indices nous sont donnés , à toutes petites touches , ah quand on évoque la couleur des cheveux d'un des quatre frères , oh on ne comprendra pas tout et c'est là un des points forts du roman , je m'en rends compte après l'avoir lu .

Quand j'ai lu sur la quatrième de couverture le mot litterature fantastique , j'ai eu un apriori et puis au cours de ma lecture , oui je me suis dit qu'il fallait se laisser guider par l'auteur sans trop se poser de questions , et puis oui je me suis laissée entraînée par cette histoire , j'ai été littéralement envoûtée , impossible de lâcher le livre .

Il est question de Bretagne , de marins irrésistiblement attirés par la mer , oh comme ce passage est juste , mais aussi sur les liens familiaux, les amours qui ne tissent malgré les différents entre les familles .

J'ai été avec ces marins jusqu'à Terre - Neuve , je les ai accompagné dans leurs conditions de vie épouvantables mais j'ai ressenti aussi leur soif de liberté , et tout ça par la magie de l'écriture de Gaelle Nohant dont il s'agit du premier roman , j'ai vraiment été étonnée par la qualité de l'écriture , par l'originalité du thème abordé

Gaelle Nohant m'a bluffée et c'est à souligner car j'avais , oui je l'ai déjà dit plus haut , un apriori pour ce genre de litterature .

Je vous le recommande chaleureusement, et la lecture de ce livre m'a donné envie de relire Sébastien et la Marie- Morgane , enfin je ne pense pas que je le ferais mais c'est ça aussi la lecture , créer des ponts , donner envie de lire autre chose et oh j'oublie le principal , comme j'ai envie de retourner en Bretagne , à Saint Lunaire peut - être .
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Le bureau d'éclaircissement des destins

Voici mon retour de lecture sur Le bureau d'éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant.

Au cœur de l’Allemagne, l’International Tracing Service est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies.

La jeune Irène y trouve un emploi en 1990 et se découvre une vocation pour le travail d’investigation.

Méticuleuse, obsessionnelle, elle se laisse happer par ses dossiers, au regret de son fils qu’elle élève seule depuis son divorce d’avec son mari allemand.

A l'automne 2016, Irène se voit confier une mission inédite : restituer les milliers d’objets dont le centre a hérité à la libération des camps.

Un Pierrot de tissu terni, un médaillon, un mouchoir brodé…

Chaque objet, même modeste, renferme ses secrets. Il faut retrouver la trace de son propriétaire déporté, afin de remettre à ses descendants le souvenir de leur parent.

Au fil de ses enquêtes, Irène se heurte aux mystères du Centre et à son propre passé. Cherchant les disparus, elle rencontre ses contemporains qui la bouleversent et la guident, de Varsovie à Paris et Berlin, en passant par Thessalonique ou l’Argentine.

Au bout du chemin, comment les vivants recevront-ils ces objets hantés ?

Le bureau d'éclaircissement des destins est un excellent roman qui parle du devoir de mémoire, de la seconde guerre mondiale, de la shoah, du nazisme..

Des thèmes forts, importants pour ne surtout pas oublier ce qui s'est passé à cette période là. Des sujets parfois délicats et fort bien traités par Gaëlle Nohant dont j'ai adoré la plume. Elle sait nous captiver, nous faire nous poser des questions.

Irène est venu s'installer en Allemagne, où elle a d'ailleurs épousé un allemand.. avant de divorcer. De cette union est né un garçon, qui est devenu un jeune adulte fort sympathique.

Irène a commencer à travailler pour l’International Tracing Service un peu par hasard, sans savoir réellement où elle mettait les pieds.

J'ai aimé découvrir son parcours, les personnes rencontrées qui lui ont donné le goût de son travail.

Les années passent, les choses évoluent mais pourtant, de nombreux objets accumulés lors de la seconde guerre mondiale (notamment lors des rafles) n'ont jamais retrouvés leur propriétaire. Irène va avoir pour nouvel mission de retrouver à qui ils sont et à les redonner à leur propriétaire ou à leurs descendants.

J'ai aimé cette idée de retrouver l'histoire de personnes à partir d'objets anciens, qui ont un vécu. J'ai imaginé leur histoire, notamment à ce pierrot. Avant de découvrir à qui il était réellement.

Les histoires se découvrent, les langues se délient, parfois le passé et le présent se percutent..

C'est parfois triste, surtout en imaginant toutes ses personnes tuées à cause de la folie d'un seul homme, puis de toute l'armée qu'il a crée.

C'est aberrant, tout ce pan de l'histoire ne cesse de me surprendre et de me fasciner.

J'ai adoré ma lecture et je ne peux que vous inviter à lire à votre tour Le bureau d'éclaircissement des destins de Gaëlle Nohant.

Ma note : un énorme cinq étoiles
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Le bureau d'éclaircissement des destins

Il existe dans une ville du centre de l'Allemagne nommée Bad Arolsen un organisme qui centralise les archives de l'Allemagne nazie et notamment des camps de concentration. Initié par les alliés et d'abord intitulé "International Tracing Service" il avait pour but de retrouver les personnes déplacées pendant la guerre, ce qui n'était pas une mince affaire on l'imagine très bien. C'est le point de départ du nouveau roman de Gaëlle Nohant qui a découvert son existence en 2020, en rapport avec Robert Desnos. Je n'ose penser au choc de l'exposition à de telles archives, à l'atmosphère qui peut régner dans ce lieu situé dans une ville qui fut, ironie de l'histoire, hautement inféodée aux SS. On se situe effectivement au carrefour de milliers de vies, de destins brisés. Ce roman aura ainsi au moins le mérite de faire découvrir ce lieu à ses lecteurs.



Il y a donc à l'origine de ce roman une matière énorme, l'opportunité de parler d'une période moins souvent abordée dans les livres, celle de l'après-guerre, après massacres, après libération. Les familles séparées, des enfants esseulés, sans oublier ceux qui ont été enlevés à leurs parents dans le cadre de la politique de germanisation menée par les nazis. Gaëlle Nohant choisit de l'aborder par le prisme d'une française, Irène, employée dans ce centre depuis une trentaine d'années. C'est le hasard d'un mariage avec un Allemand qui l'a conduite à s'installer dans cette région dans les années 90, à trouver ce travail et à prendre goût aux enquêtes qui l'amènent sur les traces de disparus à la demande des membres d'une famille. Lorsque nous faisons sa connaissance, la directrice vient de lui confier une mission particulière, travailler à partir d'objets sans valeur récupérés dans les camps, des objets qui dorment dans les archives depuis des décennies et qui pourraient éventuellement être rendus à des descendants. C'est à travers les enquêtes d'Irène que nous allons découvrir les destins tragiques et compliqués de plusieurs familles.



Alors, malgré l'importance du sujet et la richesse de la matière, qu'est-ce qui m'a gênée ? Plusieurs choses. D'abord la construction romanesque que j'ai trouvée brouillonne, mêlant tellement d'histoires différentes qu'il est difficile de les suivre, et des coïncidences trop belles pour être crédibles - sans parler de quelques incohérences. On enfile les situations, les faits assénés mais on n'a jamais le temps de s'en imprégner ni de les personnaliser. Je sais bien que le roman est toujours un concentré mais à ce point... La belle-famille tellement "cliché" dans l'évitement voire la négation, le meilleur ami journaliste français qui comme par hasard a aussi remué la boue des familles pétainistes dont la sienne... La révélation de la fin qui vient ajouter une couche à un vase déjà trop plein. Mais le plus ennuyeux est sans doute le manque total d'épaisseur des personnages principaux. Ils sont juste esquissés, si prévisibles, et que dire des interactions entre eux. C'est service minimum, au point qu'en refermant le livre j'avais oublié tous les prénoms. Alors bien sûr il y a des moments poignants liés aux enquêtes et à ce qu'elles mettent en évidence. Comment ne pas être sensible à ces parcours ou ces retrouvailles tronquées par-delà la mort, comment ne pas être choqué par les faits révélés ? C'est sans doute l'effet recherché. Mais moi, ça ne me suffit pas. Peut-être parce que j'ai déjà beaucoup lu sur la période mais pas seulement. Un sujet et des recherches fouillées ne font pas un roman. Il y a des essais ou des documents pour ça. Pourquoi se contenter de cette accumulation mal ficelée, pourquoi ne pas s'attacher à construire de vrais personnages avec de la chair, de ceux qui existent longtemps, qui font vibrer et portent réellement le propos ? Cette lecture m'a parfois mise en colère parce que cette matière méritait tellement mieux que ce titre aux allures feel good et cette trame romanesque grossièrement tissée.



Pourtant, tout le monde va aimer ce roman. L'aime déjà d'après ce que j'ai pu voir. Il y a suffisamment de faits terribles relatés pour secouer le quidam, le sujet le rend quasiment inattaquable et la plupart des lecteurs vont découvrir la réalité et les conséquences de certaines vérités historiques ce que l'on ne peut que saluer. Ce n'est pas parce que tout le monde va l'aimer que c'est un bon roman (encore moins un grand roman comme j'ai pu le lire), et il me laisse à moi un arrière-goût bien amer.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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