Angélica Lopes

Un roman qui paraissait très intéressant sur le principe, mais que j'ai trouvé très lourd dans le style.

L'histoire des messages transportés dans les points et les dentelles est très intéressante, tout comme le courage dont l'héroïne fait preuve durant tout le roman.

j'ai cependant eu du mal avec le rythme, tout allait trop vite, nous n'avons pas le temps de nous attacher aux différents personnages.

Du texte au textile, la texture des mots, ici, n’est que de dentelle. L’histoire se niche dans la broderie d’un voile, dans lequel une jeune mariée invente un code et raconte sa détresse. Un siècle plus tard, Alice reçoit ce voile en héritage mais ignore qu’un fil invisible ourle un récit tragique. L’intrigue se déroule comme une bobine que nos yeux effilochent avidement. Bien sûr que nous sommes embobinés par ce magnifique récit qu’on s’ingénie à dénouer, point après point. De fil en aiguille, on y découvre une floppée de couturières, un métier merveilleux et le destin effroyable d’une femme. Entre l’habilité des brodeuses et un récit poignant, l’auteure, habituellement primée en littérature jeunesse, brode ici un premier roman captivant.

Brésil a deux périodes différentes.

La famille Flores est maudite : dès que l’une prend un mari ou un conjoint celui ci décède.

Dans un Brésil où les droits des femmes ne font pas reconnus, une lignée de femmes va s’émanciper grâce à la broderie.

C’est une véritable plongée dans l’histoire du pays et des progrès de la condition féminine que l’auteure nous propose

L’HISTOIRE: Deux fils tissés à travers le temps, deux époques qui s’entrechoquent…

Brésil. 1918. D’abord il y a Inès, 15 ans, issue d’une famille frappée par la malédiction d’une gitane… Les hommes de cette famille meurent tous trop tôt, du bébé au mari en passant par les pères, sous le joug de cette malédiction… Les Flores sont connues dans le pays… les prétendants sont rares pour les filles de la famille.

2010. Rio de janeiro. Ensuite, il y a Alice, une jeune fille d’ajourd’hui, moderne, rebelle, féministe, engagée, en tension avec sa mère. Un jour, elle hérite d’un voile, un vieux voile en dentelle qu’une vieille femme vient lui remettre en mains propres. Un voile qui va lui en apprendre beaucoup sur sa famille…Et sur une histoire terrible à laquelle Inès Flores, son ascendante, a été mêlée, quand elle avait 15 ans… Le passé murmure alors dans les points codés de la dentelle l’histoire d’Eugenia, l’amie d’Inès, dentellière comme elle, mariée contre son gré par ses parents à un homme plus vieux qu’elle… Et de fil en aiguille… derrière l’épaule d’Inès et d’Alice, nous déchiffrons le journal de dentelle de la pauvre Eugénia dans un immmense élan d’empathie féminine et sororale…





AVIS: Une lecture séduisante où le féminin règne en maître, se débat avec la fougue de la jeunesse et une détresse qui ne peut que toucher le lecteur. J’ai aimé ce fil tissé entre les époques mais également entre ces jeunes femmes, porteuses des mêmes valeurs. La couverture est lumineuse, incandescente, et accroche l’oeil, porteuse de ce féminin qui traverse le roman, avec la délicatesse et la beauté des points entrelacés de la dentelle. L’idée du code traversant les âges, reliant les personnages m’a conquise. par son étymologie le texte est un tissu où se croisent des fils narratifs, tout comme cette dentelle qui devient narrative et entrelace les histoires d’Inès, d’Alice et d’Eugénia. Le petit bémol tient à la toute fin, moins palpitante que le coeur du roman où le souffle d’Eugénia s’entend à notre oreille où comme elle, nous sommes aux aguets, en suspens…



📚 Chronique et mise en scène photographique à retrouver sur @harper.a.lu.chat 📚

C'est un roman à double temporalité qui se déroule au Brésil



2018, la famille Flores, victime de la malédiction d'une gitane sur sept générations se retrouve tous les après-midi avec deux autres amies d'Inès Flores, Victorina et Eugênia toutes trois âgées d'une quinzaine d'années pour créer des pièces de dentelle.



Elles vont faire prospérer leur petit commerce et travaillent dans une bonne ambiance, jusqu'au jour où Eugênia va être mariée de force à un homme très influent , veuf avec deux enfants.



Elle va se retrouver sous le joug d'un homme autoritaire et violent, lui nterdisant tout contact avec le monde extérieur. Pour Eugênia ll n'y a qu'une solution, elle doit s'enfuir.



Elle va alors avoir l'idée de créer un code qu'elle dissimulera dans sa dentelle pour communiquer avec son amie Inès afin que celle-ci l'aide à mettre au point son projet d'évasion.



Arrivera-telle à s'échapper de cette prison?



2010 on suit Alice, une jeune femme rebelle et féministe, à qui sa grand tante va remettre un voile brodé qui se transmet de générations en générations. Alice ne va pas s'avoir qu'en faire et va mettre être prête à le jeter, mais elle va découvrir avec surprise que celui-ci raconte l'histoire d'Eugênia et la lutte des femmes pour leur iberté



Un très beau roman très bien écrit qui nous décrit le métier des dentellières et le combat de ces femmes pour se faire reconnaître et accéder à leur indépendance.

J'ai adoré ce livre & cette fresque familiale.



Un contexte qui change de ce que je lis d'habitude. Mais j'ai été inspirée par ces femmes fortes qui veulent changer leur vie.



L'écriture est fluide, addictive. Le livre est presque trop court et se dévore. Commencé le soir et terminé le lendemain !



Je ne peux que vous recommander de vous plonger dans la Malédiction des Flores et partager leurs secrets.

C'est l'histoire d'une jeune femme à Rio de Janeiro, à qui une tante, inconnue au bataillon, remet un beau jour entre les mains un voile en dentelle. C'est l'héritage des femmes de la famille, qu'elle en fasse ce qu'elle veut, après tout elle aussi est "une fille Flores". Alice, qui passe plus de temps à se faire gazer en manif qu'à s'adonner au point de croix n'y voit d'abord qu'un symbole désuet du patriarcat. Elle ignore que cent ans plus tôt, une autre jeune femme y a caché tous les secrets de la lutte pour sa survie et sa liberté.



L'autrice nous emporte dans une fresque familiale passionnante et nous offre un aperçu des luttes féministes qui prirent racines au début du XXe siècle au Brésil. Si j'ai un peu tiqué sur l'écriture de temps à autre (le passage brutal de l'imparfait au passé composé notamment), j'ai été complètement séduite par l'atmosphère de ce roman, où les femmes organisent silencieusement leur rebellion et tournent habilement des superstitions qui les entourent à leur avantage.



Angelica Lopes a écrit ce livre pour les adultes mais je ne saurais trop le conseiller aux ados (à partir de treize, quatorze ans facile) tant le message du pont entre les générations du féminisme est fort. Aucune opposition facile et crasse entre les luttes d'hier et d'aujourd'hui, mais la sororité seule comme lien continu.



Un grand merci aux éditions du Seuil et Babelio pour cette lecture !

J’ai reçu « La malédiction des Flores » de Angelica Lopes grâce à une masse critique Babelio. Lorsque j’ai reçu le mail pour me le proposer la lecture, j’ai de suite envie de découvrir cette histoire sur plusieurs générations se déroulant au Brésil. Et malheureusement, c’est un gros flop pour moi.

•

Je ne connaissais pas l’autrice mais elle est apparemment connue dans le milieu de la littérature jeunesse, « La malédiction des Flores » étant son premier roman adulte. Et c’est là ma première déception: l’écriture fait très écriture adolescente et ps du tout adulte. Ce qui aurait pu ne pas me déranger mais je trouve le style, le langage très pauvre, les paragraphes ne sont pas du tout agréables à lire, bien au contraire. Si cela n’avait pas été dans le cadre d’une masse critique, j’aurais très vite abandonné …

•

Ensuite, ce que je redoutais à la réception en voyant le nombre de pages (et encore je n’avais pas vu la taille de police), c’est que l’histoire est vraiment pas du tout développé. Plein de sujets intéressants sont seulement survolés. L’alternance passé / présent ne m’a pas du tout emballée alors que j’adore ce genre de récits. La faute aussi peut-être au personnage principal dans le présent, qui nous raconte l’histoire, que j’ai trouvé très désagréable (mais on en revient à l’écriture).

•

Sur le papier l’histoire est bonne, très interessante, on sent le travail de l’autrice derrière pour faire passer certains messages, sur la place des femmes avant et de nos jours, leurs astuces depuis toujours pour ce soutenir, s’entraider, s’émanciper (le coup de la dentelle est très fort).

•

C’est vraiment dommage mais ce n’était vraiment pas pour moi. Une lecture que j’ai eu bien du mal à finir et que je vais tout aussi vite oublier.

Bonne lecture.



J’ai bien aimé ce roman. Même si j’ai trouvé la plume un peu trop orientée jeunesse à mon goût, la thématique de la place des femmes dans la société brésilienne en 1918 et de nos jours était abordée de manière très intéressante.



À travers l’histoire d’Alice, d’Eugenia, et de Iris, on suit leur quotidien et les carcans imposés par une vision rétrograde de la société. Mélangé au travail de la dentelle, ces femmes sont touchantes et le roman leur rend un bel hommage par leur combat pour l’émancipation.



Cependant je n’ai pas été conquise par le style d’écriture, il m’a manqué de la profondeur et de la substance pour réellement adhérer au récit. J’ai trouvé l’histoire très intéressante mais quelques longueurs l’ont entachée.



En bref un roman qui ne me marquera pas, mais qui aura eu le mérite de me faire découvrir un pan de la société brésilienne.

1918-2010. À près d’un siècle d’écart, un voile brodé se transmet à la rejetonne d’une lignée maudite, celle des filles Flores, dynastie de brodeuses réputées du Sertaõ, au Nord-est du Brésil.

Alice, jeune féministe aux cheveux teints en bleu, n’est tout d’abord pas intéressée par ces histoires de couture. D’autant qu’il s’avère que la femme à qui appartenait ce voile n’était pas de sa famille.

C’est pour échapper à un mariage non désiré qu’Eugenia et Inès ont inventé un code à partir de points de broderie. Celui ci leur permet de communiquer malgré la surveillance du mari qui devient violent, et de la tante d’Ines terrorisée par la prédiction de malheur.

C’est un roman familial haletant que nous propose là Angelica Lopes, sur les traces des premiers groupes féministes à Recife et aux origines de secrets aussi bien gardés que magnifiquement brodés.

Je remercie Le Seuil et Babelio pour cette Masse Critique privilégiée qui m’a permis de découvrir cette autrice !

Qu’héritons-nous de nos ancêtres ? Existe-t-il des liens plus forts entre les femmes d’une même lignée qu’entre les hommes ?



Alice vit à Rio de Janeiro. Jeune fille de son époque, militante féministe, elle rejette tous les héritages du patriarcat, y compris ceux familiaux. Quand sa tante lui offre le voile de dentelle qui se transmet de femmes en femmes, elle y voit une muselière jusqu’à ce qu’elle l’observe un peu mieux.



Ce tissu brodé renferme un secret familial, une histoire de femmes, de femmes fortes et unies. Il raconte l’histoire d Eugenia, mariée contre son gré, qui fera tout pour échapper au destin qu’elle n’a pas choisi, un siècle plutôt.



Alice part alors sur les traces d’Eugenia, en tirant le lien invisible qui les lie.



C’est un roman agréable, facile à lire, que je recommande plus à un public adolescent / jeune adulte. Il permet d’interroger sur les violences faites aux femmes, la sororité et nos droits si fragilement acquis.

Une lecture engagée 



~~~~



Le pouvoir de la lecture est immense, chaque jour qui passe, cette certitude s'enracine en moi d'avantage.



Par un simple livre, à la couverture sublime ce qui ne gâche rien au plaisir bien au contraire, l'autrice nous livre dans un premier temps une histoire passionnante d'une tradition vieille comme le monde en son pays, le Brésil, celui du voile de dentelle. Elle aurait pu s'arrêter en route, broder son histoire autour pétrie de bons sentiments mais elle a choisi de l'ancrer dans un combat féministe passionnant.



Construit sur une double temporalité, un récit tragique datant de cent se dévoile à nous, le sort des femmes contraintes à faire un bon mariage où l'amour ne rentre pas en considération ce qui m'a profondément heurté. La révolte, sourde, enfouie gronde dans des personnages féminins forts, précurseurs du féminisme.



Entre tradition et modernité, le mariage des deux est très plaisant. J'ai vraiment aimé cette façon de mêler le passé et le présent qui se répondent et se complètent.



Pour un premier roman, un grand bravo, le récit est passionnant et parfaitement maîtrisé.



A lire sans hésitation !

J’ai tout de suite été attirée par le livre en découvrant le résumé : une histoire qui mêle passé et présent, une histoire de femmes et de destin brisé…bref, j’avais hâte de le découvrir !



J’ai adoré ! Ce roman aura répondu à toutes mes attentes. L’autrice nous emmène au Brésil, en 1918. On rencontre des jeunes femmes, qui font la réputation de leur petite ville grâce à leur métier de dentellières. Quand l’une d’elle, Eugênia, alors à peine âgée de 15 ans, doit épouser un homme influent. Mais la vie qui lui est offerte n’est pas du tout celle qu’on lui avait promise. Elle élabore alors un code pour communiquer avec son amie : elle dissimule des messages dans les points de sa dentelle. Elle espère pouvoir trouver une échappatoire à son quotidien.



En 2010, Alice reçoit en cadeau un voile de dentelle, mais ne sait pas quoi en faire. Pour elle, il incarne le pire de la domination patriarcale et ne sait rien de cette relique familiale.



C’est un roman relativement court (moins de 300 pages) qui ne se perd pas dans les détails : l’autrice va droit au but. On passe assez peu de temps dans le présent, qui est peut-être parfois un peu moins intéressant, même si j’ai aimé le personnage d’Alice et sa volonté de défendre ses valeurs et ses idées.



En bref, si vous aimez les romans qui nous emmènent à la rencontre de femmes et de leurs destins à travers les époques, je vous conseille cette lecture !

C'est un roman féministe qui fait entendre la voix de femmes engagées. Des femmes d'une même famille mais à un siècle d'écart. En 1919, dans un petit village du Brésil, Ines vit avec sa mère, sa soeur et sa tante. Elle fait partie avec d'autres femmes des dentellières qui exportent dans tout le Brésil leurs pieces raffinées. Un savoir-faire qui leur permet d'être independantes dans une vie sans homme. Une malédiction pèse sur la famille et tous les hommes de leurs vies meurent prématurément.



De nos jours, Alice vit avec sa mère à Rio. Jeune fille révoltée et engagée contre les violences faites aux femmes. 



Leurs destins vont être liés par un voile appartenant à une autre dentellière Eugenia. Jeune femme mariée de force à un veuf de la région.



Ce roman est sombre et montre que la société, qui a certes évoluée, mène la vie dure aux femmes. Même si j'ai préféré les passages et les témoignages du passé, la vie des Flores ne peut être complète qu'avec le point de vue contemporain. Une malédiction  mais surtout un combat en héritage.

Un grand merci aux éditions Seuil et à Babelio pour cette excellente lecture, qui m'a fait découvrir l'histoire d'une génération de femmes dentellières au début du XXe siècle au Brésil, avec à leur "tête", la famille "Flores" (Fleurs en français) rebaptisée grâce à leur maison fleurie, obligée de subvenir sans homme à leurs besoins, à cause d'une malédiction lancée sur leur famille plusieurs générations plus tôt.

Ainsi, avec d'autres jeunes femmes du village, elles se retrouvent chaque jour pour créer de jolies dentelles, cols, voiles et autres draps, leur permettant ainsi de gagner leur vie.

Cette existence paisible est bouleversée lorsque la meilleure amie d'Inès Flores, Eugénia, 15 ans, doit accepter une union arrangée avec un riche propriétaire terrien, un veuf bien plus âgé qu'elle.

Parallèlement, nous suivons Alice, 18 ans, libre, un peu rebelle et militante féministe, qui un jour reçoit un voile de dentelle d'une vieille tante. Nous sommes en 2010 et ce cadeau, héritage familial, ne représente pour Alice que le symbole d'un passé vieillot, dépassé et surtout très machiste.

C'est lorsqu'elle découvre le message et l'objectif de ce voile qu'Alice se met à enquêter sur son passé familial.

Un roman très émouvant, dont les personnages sont attachants. J'ai quitté à regret cette atmosphère à la fois dure et triste mais aussi pleine de poésie et de courage.

L’autrice est connue pour ses romans jeunesse et ce roman est son premier roman destiné à un public adulte.

Mais honnêtement il peut être lu par tous ! Il est même à mettre dans toutes les mains.



Un livre à ne pas manquer !

Un roman engagé et féministe!



Retenez bien son titre il sort le 19/04, le jour de mon anniversaire de mariage, qu’elle coïncidence!



J’ai tout aimé dans ce roman!

Des personnages féminins qui sont forts, qui font preuves de de sororité, d’entraides, d’humanité: ce sont des dentellières qui travaillent les dentelles comme personne et qui vont faire que ce savoir-faire soit reconnu.



Une double temporalité qui nous fait voyager entre l’histoire d’Alice qui se passe de nos jours à celle de ses ancêtres qui ont vécus cent années plus tôt.

Beaucoup d’années les séparent mais on se rend rapidement compte que les femmes font toujours face aux même problématiques.



J’ai beaucoup aimé aussi ce côté historique avec des faits réels, avec des personnes qui ont réellement existé.



Voilà j’ai adoré cette histoire de femme, cette histoire de transmission, de solidarité féminine. Même si j’ai été tout de même attristée de constater que les télématiques qu’aborde ce roman comme les mariages forcés, les viols conjugaux, le devoir conjugal, le patriarcat, tout ça n’a pas vraiment évolué en 100 ans. Alors on parle plus, oui et ? Ça change quoi ?



En bref un roman fort et puissant qui se dévore !

La malédiction des Florès.

Angelica LOPES



Rio de janeiro en 2010.

Alice, jeune brésilienne, la vingtaine, bien dans sa vie et son époque (féministe aux cheveux bleus, fêtarde aux amours des deux sexes…) voit débarquer Helena, une très vieille tante qu’elle ne connaît même pas pour lui offrir un voile en dentelle.

Tout d’abord étonnée et puis désintéressée par cette relique d’un autre temps qui est surtout synonyme d’oppression des femmes pour elle, elle le jette dans un coin et l’oublie.

Jusqu’à ce que le passé remonte jusqu’à elle et lui explique qu’il fait parti de son passé, de ses racines et surtout de l’histoire des femmes de sa famille…

Bom Retiro,Brésil.

C’est là qu’en 1918 vit la famille Florès, une famille maudite (suite à une malédiction lancée sur 7 générations par une gitane) où les hommes meurent très jeunes obligeant les femmes à travailler la dentelle pour subvenir à leurs besoins.

Elles sont un groupe d’amies (Inès, Eugenia …) et un jour l’une d’elle Eugenia est forcée à se marier avec un homme puissant (et qui a le double de son âge) qui veut faire d’elle une mère de substitution pour ses enfants et une seconde épouse pour lui.

Mais elle ne veut pas, ne le respecte pas, ne l’aime pas et pire : lui tient tête.

Alors il la séquestre et elle invente un ingénieux stratagème: elle écrit des messages codés dans sa dentelle qui sera vendue par les autres dentelières qui déchiffrent ses messages avant la vente.

Les amies veulent aider Eugenia a fuir cette prison dorée en sachant pertinemment les risques encourus.

Un roman très agréable tant sur l’histoire que sur sa conception avec le passé et le présent qui se répondent.

Les personnages sont attachants et nous sommes à la fois émerveillés par les qualités de ces dentellières et horrifiés par ce qu’elles vivent.

Il faut dire que rien ne leur est épargné : harcèlement, moqueries, violences intra familiales, viol conjugal, meurtre…

Une époque terrible où la place de la femme était inexistante…

Un bel hommage aux femmes fortes .

1918 dans le Nordeste : Eugenia, 15 ans, n'a pas le choix et doit se soumettre à ses parents, elle épousera le riche propriétaire terrien veuf et déjà doté de 2 enfants qui s'est entiché d'elle. Mais le tempérament rebelle de la jeune fille la pousse à la lutte et, aidée de son amie Ines Flores, elle tentera tout pour se libérer. Cent ans après, Alice, lointaine descendante de cette famille Flores, croit rêver quand elle reçoit d'une vieille tante inconnue un voile de mariage en dentelle : que va-t-elle donc faire avec ce symbole du patriarcat et de la soumission féminine ? Mais le voile va lui livrer ses secrets et l'histoire de sa famille et de leur malédiction.



On plonge dans cette Malédiction des Flores comme dans tout bon roman sud américain de réalisme magique qui se respecte. Déjà, la couverture, magnifique, donne le ton : des fleurs et deux jeunes filles que tout semble opposer, mais pourquoi l'une d'entre elles tient-elle un crâne ? Et puis cette étrange famille Flores, habitant une non moins étrange maison au jardin rempli de fleurs et d'oiseaux, tant de fleurs que tout le monde va oublier le vrai nom d'origine de la famille pour l'appeler définitivement Flores ! Que des femmes, les maris ayant tendance à mourir précocement depuis que l'un d'eux a offensé une gitane qui l'a maudit pour plusieurs générations. L'histoire révèle petit à petit ses contours, ses étranges mystères et ses images poétiques d'un Nordeste mi fantasmé mi réel. C'est cet art de la dentelle dérobé aux religieuses par une jeune fille plus dégourdie que les autres qui permettra ensuite aux femmes de la ville de s'émanciper un peu en gagnant leur propre revenu et qui servira les projets de fuite d'Eugenia. C'est ce monde si dur des années 20 au Brésil où les femmes sont prisonnières de leur destin, simples épouses ou mères sans jamais leur mot à dire, où le qu'en dira-t-on et l'Eglise règnent en maîtres. Par petites touches et à travers un récit toujours prenant, le lecteur étant vite happé par l'histoire bouleversante d'Eugenia, l'auteure nous en dit beaucoup sur la société de l'époque.



Par contraste, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans la partie contemporaine du récit que j'ai trouvé beaucoup plus fade. Certes Alice, jeune femme moderne se débattant avec les contradictions d'un monde où les femmes sont plus libres mais où tant reste à faire, est attachante mais les premiers chapitres racontant la vie de la jeune fille, ses disputes avec sa mère ou ses déconvenues amoureuses m'ont moins passionnée. Heureusement les deux histoires finissent par converger et prennent de l'ampleur quand Alice rencontre ses racines par le biais du fameux voile de mariage au message codé : les découvertes de la jeune fille dans sa ville natale vont nous permettre petit à petit de boucler les trous de l'histoire et de connaître le destin d'Eugenia, Ines et sa petite sœur aveugle, l'attachante Candida.



Au final, la Malédiction des Flores est un livre que j'ai beaucoup apprécié, une lecture à la fois facile, prenante et très intéressante. Un excellent prétexte pour découvrir le Brésil et voyager dans les couleurs et les senteurs du Nordeste tout en faisant passer de beaux messages sur la condition féminine, la sororité et la lutte perpétuelle des femmes pour s'émanciper et vivre comme elles l'entendent. Une très belle découverte d'une auteure dont je lirais avec plaisir les prochains romans, un grand merci à Babelio, aux éditions Seuil et à la Masse Critique privilégiée qui m'a permis de gagner ce livre.

La malédiction des Flores, d'Angélica Lopes





03.04.2024 🐦 Prémices du féminisme au Brésil 🐦





L'histoire:



1918, Bom Retiro, Brasil.



Les femmes de la famille Flores sont maudites sur sept générations. Condamnées à voir les hommes de la famille à succomber, elles seront dans l'obligation de se débrouiller seules. Et à cette époque, dans ce coin reculé du Brésil, ce n'est pas une mince affaire.



Mais grâce à la dentelle, elles apprendront à gagner leurs vies et être indépendantes. Jusqu'au 5 février 1919, le jour où tout basculera...



De nos jours, Alice est en conflit perpétuel avec sa mère qui l'élève seule. Farouche défenseuse des droits des femmes, elle va faire la rencontre d'une tante jusqu'alors inconnue, qui lui confiera un voile de mariée, qui représente pour Alice une preuve supplémentaire de la soumission de la femme. Mais parfois les apparences sont trompeuses.



Deux époques, deux générations de femmes, un seul combat...





Mon avis:



Comme souvent, lorsque l'on me propose un livre qui se passe au Brésil, difficile pour moi de résister.



Ce roman m'a été offert lors d'une masse critique privilégiée, et je ne regrette pas.





Je découvre un pan de l'histoire brésilienne, même si certaines choses, comme le nom de la ville, sont fictives.



J'ai beaucoup apprécié le personnage d'Eugénia, car soyons clairs, elle est probablement le personnage phare de l'histoire, même si les sœurs flores sont bien présentes, sans Eugénia, il n'y aurait pas eu d'histoire.



Son destin m'a attristée, révoltée, et j'ai admiré son ingéniosité et l'abnégation dont elle a fait preuve.



Même si Eugénia n'a pas existé, j'ai pensé à toutes ces femmes, au Brésil ou ailleurs, qui ont subi ce qu'elle a subi, et je me dis qu'heureusement les choses ont évolué.



Et même si les femmes ont encore du chemin à parcourir, ce livre nous prouve que nous revenons de loin.





Je vous le recommande, j'ai passé un très agréable moment de lecture, d'autant qu'il était évident qu'il me fallait le lire sur ses terres.





Tentés par un voyage au Brésil (et accessoirement dans le temps ?)

Tout d'abord, je remercie Babelio et les éditions Seuil pour m'avoir donné l'occasion de découvrir ce roman que j'ai beaucoup aimé et, à quelques détails près, adoré.



Commençons directement par ce qui m'a un petit peu moins plus (comme ça, le sparadrap sera vite arraché).



J'ai eu beaucoup de mal avec les parties modernes du roman. J'ai trouvé le personnage d'Alice un peu trop caricatural : l'adolescente en complète rébellion contre la société et contre sa mère. Dans un même temps je ne pouvais qu'approuver ses combats et ses idées, mais quelque chose dans le traitement du personnage me la rendait antipathique et énervante. Une chance, les passages en 2010 étaient moins importants que ceux dans le passé. Peut-être que cela a également joué sur mon lien avec Alice. Peut-être que je me serais plus attachée à elle si le livre permettait de plus développer le personnage. En-tout-cas, c'est le petit détail qui a fait que je ne peux pas parler d'un coup de cœur.



Par contre, la partie se déroulant en 1918 est une véritable petite pépite.



Inès et Eugénia, les deux personnages centraux du roman, sont vraiment très attachantes et je suis entrée en empathie complète avec elles (j'ai été en colère, j'ai espéré, j'ai eu peur, ...).



L'intrigue est prenante également, lorsque toute la machination pour fuir ce mari non voulu se met en place, je n'ai plus su lâcher le roman (ou je le faisais en râlant.). Ce que j'ai trouvé très chouette, c'est que même le plus petit événement allait avoir un incident sur la fin.



Enfin, les thèmes abordés par ce roman pleinement féministe sont traités avec intelligence et (parfois) humour



"Bonté divine, pourquoi diable aurait-on besoin d'un homme par ici ? Pour roter et se plaindre de la consistance de la confiture ? Je ne vois pas ce que nous gagnerons à être encombrées d'un tel fardeau." (Ce passage m'a fait tellement rire.)



Je ne sais pas si ce roman est vraiment un roman pour adulte. L'écriture simple et les sujets abordés me feraient le classer en roman pour ado ou en Young adulte, mais il n'empêche que j'ai beaucoup apprécié ma lecture et que je conseillerais ce roman autour de moi.



Encore merci Babelio et édition Seuil